
Que je te palpe,
Que je le sache.
(Guillevic)
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2019
Que je te palpe,
Que je le sache.
(Guillevic)
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), palper, savoir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2019
Je retrouve ta façon
ton geste
ton goût
ta tristesse acide
ton âpreté de moût
ta ferveur
nocturne
tes cafards subits
visage mon vieil ami
Je reconnais tes traits
ton silence
je palpe
les lèvres lasses
de ton angoisse
Je retrouve le goût
salé des noires crinières de ton
cheval trottant solitaire
je sèche
rien que feu
Ah ! je te retiens
tes pleurs sans larmes
rien qu’écume en feu
enfin
les yeux dans les yeux les lèvres dans les lèvres
mon visage ancien mon ami
mon vieux visage à moi
tu n’es pas fait
pour bâiller de bonheur
Comme ça
tu es plus toi
plus moi
plus à moi
***
Reencontro o teu jeito
teu gesto
teu gosto
tua acida tristeza
teu suave travo a mosto
teu fervor
nocturno
teus sûbitos desânimos
meu velho amigo rosto
Reconheço teus traços
palpo
teu silêncio
os labios lassos
da tua ânsia
Recupero o gosto
salgado das negras crinas do teu
cavalo em solitârio trote
enxugo
teu choro sem lagrimas
sô fogo
so espuma em fogo
Ah! retenho-te
enfim
olhos nos olhos labios nos lâbios
meu rosto antigo meu amigo
meu velho rosto meu
nâo fosse feito
para os bocejos da felicidade
Assim
és mais tu
mais eu
mais de mim
(Teresa Rita Lopes)
Posted in poésie | Tagué: (Teresa Rita Lopes), acide, ami, angoisse, apreté, bonheur, cafard, cheval, crinière, ferveur, geste, goût, lasse, lèvres, palper, pleur, retrouver, silence, traits, tristesse, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 mars 2019
De façon inespérée
survient quelquefois une musique
qui palpe notre parole la plus cachée.
Il peut arriver alors
que cette musique la mette en lumière
ou reste avec elle
dans le candélabre le plus secret.
Dans tous les cas
notre solitude a rencontré
une présence indéfectible.
***
Inesperadamente
llega a veces una música
que palpa nuestra palabra más oculta.
Puede ocurrir entonces
que esa música la saque a la luz
o se quede con ella
en el tenebrario más secreto.
En cualquier caso,
nuestra soledad ha encontrado
la compañía que no abandona.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), arriver, cacher, candélabre, indéfectible, inespéré, lumière, musique, palper, parole, présence, rencontrer, rester, secret, solitude, survenir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2019
TON IMAGE TE MONTRE
Où que tu t’en ailles, ton image te montre.
Nous paraissons, la honte paraît,
La déformation terrible apparaît au-dedans.
Tu n’es pas ce que tu es, ni ce que tu parais être
Aux yeux nus, a la lumière nue.
On fait semblant de nous dévêtir, on nous couvre de honte,
Une main implacable fait semblant de nous dénuder
Elle palpe la chair, elle touche la conscience,
Elle gratte la conscience qui souffre.
Les plaies s’ouvrent, nos os peuvent être comptés.
(Tant de côtes, tant d’articulations,
Tant de cordes dans la peau.)
Ainsi qu’on sépare la chair de l’os,
Ainsi sépare-t-on
L’âme du corps, la chair de l’esprit.
Le diable en prendra, l’Ange en prendra.
(Georges Themelis)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Georges Themelis), ange, âme, chair, conscience, corde, diable, esprit, honte, image, lumière, montrer, os, palper, paraître, peau, plaie, prendre, séparer, souffrir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2018
Il faut parler avec clarté des pierres claires,
des pierres sombres,
de la roche ancestrale, du rayon bleu
resté prisonnier au coeur du saphir,
et du rocher statuaire en sa grandeur
irrégulière, du vol sous-marin,
de l’émeraude et de son brasier vert.
Parfait, mais le caillou
ou la marchandise qui scintille de feux,
oui, l’éclair vierge du rubis
ou la vague congelée de la côte,
le jais secret qui a choisi
de l’ombre l’éclat négatif,
répondez-moi, répondez au pauvre mortel:
de quelle mère sont-ils venus, du sperme
de quel volcan, de quel océan, de quel fleuve,
de quelle flore antérieure, de quel parfum,
interrompu par la clarté glaciale?
J’appartiens à ces hommes transitoires
qui fuyant l’amour dans l’amour
sont restés brûlés, partagés
en chair et en baisers, en propos noirs
mangés par l’ombre :
je ne suis pas fait pour tant de mystères :
j’ouvre les yeux et ne vois rien :
je palpe la terre et je poursuis mon voyage
tandis que le brasier ou la fleur, la fragrance ou l’eau
se muent en races de cristal,
oeuvres de la lumière se font éternité.
(Pablo Neruda)
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), éclat, émeraude, brasier, brûlé, caillou, clarté, coeur, cristal, fragrance, mystère, océan, ombre, palper, parfum, parler, poursuivre, roche, saphir, scintiller, secret, sperme, statuaire, vague, vert, volcan, voyage | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2018
Avant d’avoir palpé le tronc du saule royal
plutôt que des cent autres arbres alentour,
le jeune homme ne savait pas
que son cœur était pourri !
(Tshanyang Gyatsho)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Tshanyang Gyatsho), alentour, avant, coeur, jeune homme, palper, pourri, saule, tronc | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 avril 2018
HYMENES
Dense, inévitable, parfaite destinée de l’amour
Et de la mort : conquête au début et puis abandon
Montée au début, descente après
Chute du corps et tristesse de l’âme,
Lorsque la solitude s’ouvre et qu’elle avale
Des os humiliés, entassés,
L’amour vient et se joue de nous,
Comme un dieu ou un démon.
ll nous déshabille sans honte et sans peur,
Il nous laisse nus pour que nous ayons froid
A jeune pour que nous ayons faim,
Comme au jugement dernier.
Nous avons faim de sa faim, froid de sa nudité.
L’amour arrive et nous transforme.
Ombre dans l’ombre
Silence dans un autre silence.
Nos lèvres sentent le printemps
Une odeur de terre, nos poitrines la pomme mûre.
L’amour émerge des jardins des morts.
Nos membres tremblent comme nos entrailles
Ils ont une fièvre d’incendie.
Celle des vols effrayés, des animaux qui courent,
Et la palpitation d’une mer agitée
Des vagues de fond remodelées
Et la nage nocturne du poisson dans les abîmes.
Les cheveux resplendissent sur les oreillers,
Les mains brillent dans l’ivresse de l’amour,
Des doigts palpent aveuglement la chair.
L’amour s’élève jusqu’au niveau des âmes
De poitrine en poitrine, comme sur une échelle
Les âmes ne peuvent point parler,
Elles n’ont pas de langage, mais du silence,
Etonnement secret et tristesse,
Souvenir et terreur du vide.
Elles ne peuvent que refléter,
Mouvoir les doigts,
Entr’ouvrir les yeux et les lèvres.
Se contempler l’une l’autre,comme dans un miroir.
(Georges Themelis)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Themelis), abandon, abîme, amour, âme, étonnement, briller, chair, conquête, contempler, début, doigt, entr'ouvrir, entrailles, faim, fièvre, froid, humilié, hymen, incendie, ivresse, langage, lèvres, miroir, mort, nocturne, nu, nuage, oreiller, palper, poisson, printemps, resplendir, se contempler, secret, silence, souvenir, terreur, transformer, tristesse, vague, vide | Leave a Comment »
COMMENT (Amir Or)
Posted by arbrealettres sur 1 juin 2019
COMMENT
Comment puis-je te le dire? Tu es proche irrésistiblement,
Tu es tel un fruit qui éclate dans le cœur,
Tu es le nom que porte la bouche muette
Semblable à une mer dans la paume de la terre.
Je palpe, et envie ma main qui palpe;
Palper, j’aspire à palper.
L’angoisse face à ce moment immobile ne passe pas:
Tu es ici à l’intérieur, ici est ici à l’intérieur.
Ici brûle le feu de l’âme,
Mais ne consume pas le feu du cœur.
***
¿Cómo decirte? Estás insoportablemente cerca,
Eres fruta que estalla en el corazón,
Eres el nombre que lleva la boca muda
Como un mar en la palma de la tierra.
Toco y envidio mi mano que toca;
Y tocando, anhelo tocar.
No cesa el miedo en este instante inmóvil:
Estás aquí dentro, aquí es dentro de aquí.
Donde arde el fuego del alma,
Donde sin calcinarse arde el corazón.
***
爱的魔法
如 何
如何说呢?你靠得太近让人难以承受,
你是心中爆裂的果实,
你是喑哑的口中含着的名字
就像地球掌心里的海。
我触摸,并羡慕我触摸的手;
触摸着,我渴望去触摸。
这静止的时刻让人恐惧:
你被层层包裹在这里的最深处。
灵魂之火在这里燃烧,燃烧。
这颗心燃烧不尽。
***
HOW
How can I tell you? You are unbearable close,
You are fruit bursting in the heart,
You are the name the mute mouth bears
Like a sea in the palm of the earth.
I touch, and envy my touching hand;
Touching, I yearn to touch.
The fear at this motionless moment doesn’t pass by:
You are here inside, here is inside here.
Here burns the fire of the soul,
Not consuming the fire of the heart.
***
HOE
Hoe kan ik het je zeggen? Je bent ondraaglijk dichtbij,
Je bent als fruit dat openbarst in het hart,
Je bent de naam die de mond sprakeloos draagt
Zoals een zee in de palm van de aarde.
Ik raak je aan en ben jaloers op mijn aanrakende hand;
Aanraken, ik verlang om aan te raken.
De angst op dit roerloze moment gaat niet voorbij:
Je bent hier binnenin, hier is hier binnen.
Hier brandt het vuur van de ziel,
Maar verbrandt het vuur niet van het hart.
***
WIE
Wie soll ich es dir sagen? – Du bist unerträglich nah.
Du bist die aufplatzende Frucht im Herzen.
Du bist der Name, der vom stummen Mund getragen wird
Wie ein Meer in der Handfläche der Erde.
Ich berühre und beneide meine berührende Hand,
Berührend und sehne mich danach zu berühren.
Der Schreck dieses unbeweglichen Augenblicks vergeht nicht:
Du bist hier drinnen, hier ist hier drinnen.
Hier brennt das Feuer der Seele,
Aber es löscht das Feuer des Herzens nicht.
(Amir Or)
Traduction: Français Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache / Espagnol Rafael Carcelén / Anglais Amir Or – Fiona Sampson / Néerlandais Germain Droogenbroodt / Allemand Wolfgang Klinck
Editions: POINTS
Partager
WordPress:
Posted in poésie | Tagué: (Amir Or), angoisse, aspirer, âme, éclater, bouche, brûler, coeur, comment, consumer, dire, envier, feu, fruit, immobile, intérieur, irrésistible, main, mer, moment, muet, nom, palper, passer, paume, porter, proche, semblable, terre | Leave a Comment »