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Poésie

Posts Tagged ‘panique’

PANIQUE (Pierre Morhange)

Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021



PANIQUE

Le temps a brillé son bois
Il crie l’oiseau d’effroi
Du cri de sa gorge.

(Pierre Morhange)


Illustration

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Rondeau des autruches (Jacques Roubaud)

Posted by arbrealettres sur 2 février 2020




    
Rondeau des autruches

Les autruches du Minervois
Qui habitent dans la garrigue
Se gavent de pâté de foie
Et de confiture de figues
Ça vous surprend ? pas tant que moi

Quand le vent donne de la voix
Pour commencer ça les intrigue
Les autruches du Minervois

Mais quand il hurle c’est l’effroi
C’est la peur et c’est la panique
Où cacher sa tête on ne voit
Pas de sable, et des rocs qui piquent
Pauv’zautruches du Minervois

(Jacques Roubaud)

 

Recueil: Rondeaux poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

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MURS (Aron Kushnirov)

Posted by arbrealettres sur 7 janvier 2020




    
MURS

Nous,
Solides et durs, nous les murs,
Condamnés à écouter et à nous taire,
Des milliers
Des milliers d’années nous restâmes soumis,
Écoutant, comprenant,
Étouffant en nous silencieusement
La rumeur des générations.
Mais plus jamais
Plus jamais nous ne serons muets,
Nous entendrons
L’escalade,
La griffade,
La tornade
Des pas pesants, des pas épais
Des pas d’acier.
Il vient un colosse, un puissant,
Et tout ce qui, hier encore,
Régnait,
Comme le roc
Ou le granit
À genoux tombe devant lui,
Tremblant de panique,
Nous donne une langue,
Nous colle et nous couvre
D’affiches à foison, de placards et de feuilles,
Avec elles
Comme avec des gueules énormes
Nous allons crier
En écoutant le tonnerre des pas.

(Aron Kushnirov)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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Entre nous (Jean Joubert)

Posted by arbrealettres sur 13 octobre 2019


 


Bogdan Prystrom 1200

 

Entre nous, l’espace des fourmis et du sable,
L’horizon rétractile des rêves,
Leurs paniques vertigineuses,l’espace d’une main à la main qui se glace,
D’une bouche à la bouche oublieuse du rire,
L’immense froid qui vêt nos deux corps en exil.

(Jean Joubert)

Illustration: Bogdan Prystrom

 

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La vie s’écoule à petits coups (Michel Houellebecq)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2019


 


 

La vie s’écoule à petits coups
Les humains sous leur parapluie
cherchent une porte de sortie
entre la panique et l’ennui

(Michel Houellebecq)

Découvert chez Lara ici

Illustration: René Magritte

 

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SOUVENT J’OUBLIAIS (Jean Tardieu)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2019




    
SOUVENT J’OUBLIAIS

Souvent j’oubliais le sens des actes les plus simples.

Par exemple, devant l’employé du métro qui poinçonne les billets :
« Bonjour! ça va? » disais-je en lui tendant la main et en soulevant mon chapeau.
Mais l’autre hausse les épaules : « Vous fichez pas du monde! Vot’ billet! »

Un soir, rentrant chez moi, j’ai comme un vague souvenir
qu’il me faut crier quelque chose dans l’allée de l’immeuble.
Mais quoi? Misère, je ne le sais plus, je l’ai oublié.
Je murmure d’abord « Bonne nuit! » puis, élevant peu à peu la voix :
« L’addition!… Un hareng de la Baltique, un!… Les jeux sont faits!… Waterloo!… Vade retro… »
La concierge, furieuse, se lève en papillotes et m’insulte.

Je prends congé de mes amis Z… qui habitent au septième étage, sans ascenseur.
On m’accompagne sur le seuil de l’appartement.
Soudain, apercevant l’escalier, je suis pris de panique et pense, dans un éclair :
« C’est quelque chose qui sert à monter, non à descendre! » je ne vois plus les marches,
mais l’espace vertical qu’elles découpent de haut en bas :
une falaise abrupte, une faille, un précipice affreux!

Affolé, étourdi par le vertige, je crie : « Non! Non! Retenez-moi! »
Je supplie mes amis de me garder chez eux pour la nuit. En vain.
Pas de pitié : on me pousse, en plaisantant, vers l’abîme.
Mais moi, hurlant comme un homme qu’on assassine, je résiste,
je m’arc-boute, — finalement je cède, perds l’équilibre,
manque la première marche, tombe et me casse une jambe.

(Jean Tardieu)

 

Recueil: La part de l’ombre
Traduction:
Editions: Gallimard

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De cet état de panique (Emmanuelle Le Cam)

Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2018




    
De cet état
de panique
où le chaos
le dispute

à la vacuité

(Emmanuelle Le Cam)

 

Recueil: Unique demeure
Traduction:
Editions: Le dé bleu

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SOIRS (Jules Tordjman)

Posted by arbrealettres sur 23 juin 2018



 

SOIRS

La ceinture du soir se noue et se dénoue
Sous les frissons légers et paniques du vent,

La ceinture du soir se noue et se dénoue.

Le vent bleu de ce soir a des ruses d’enfant :
Il m’offre et me reprend l’appui frais de sa joue,

Car il sait les secrets de tes ruses d’enfant.

II

Les filles des faubourgs qui vont à la fontaine
Hument le soir biblique, un soir au goût de miel,

Les filles des faubourgs qui vont à la fontaine.

L’instant est pur comme un verset d’Ézéchiel :
Combien semble la vie une chose lointaine

Par ce soir pur comme un verset d’Ézéchiel !

III

Les sons nus d’une flûte aux jardins de l’été,
Ce soir ont remué l’odeur fraîche des feuilles ;

Les sons nus d’une flûte aux jardins de l’été.

Berger de tes désirs j’irai, si tu m’accueilles,
Gravir l’échelle d’or où l’amour est monté,

Car l’amour est deux fois l’amour quand tu m’accueilles.

(Jules Tordjman)

Illustration

 

 

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À la belle impérieuse (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2018



Illustration: Joane Michaud
    
À la belle impérieuse

L’amour, panique
De la raison,
Se communique
Par le frisson.

Laissez-moi dire,
N’accordez rien.
Si je soupire,
Chantez, c’est bien.

Si je demeure,
Triste, à vos pieds,
Et si je pleure,
C’est bien, riez.

Un homme semble
Souvent trompeur.
Mais si je tremble,
Belle, ayez peur.

(Victor Hugo)

 

Recueil: La chanson des rues et des bois
Traduction:
Editions: Gallimard

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APAISEMENT NOCTURNE (Henri de Régnier)

Posted by arbrealettres sur 23 avril 2018



 

Franz Skarbina  79

APAISEMENT NOCTURNE

Le souffle lent du soir défleurit les lilas
Amoncelant au pied d’odorantes jonchées
De ces petites fleurs qui craquent sous mes pas.

Mon âme est douloureuse et mon coeur est très las.
Sur la toiture, des colombes sont perchées
Attristant l’air du soir d’un long roucoulement ;
Il tombe de leur bec des plumes arrachées.

Il neige dans mon coeur des souffrances cachées.

Au bassin, le jet d’eau rejaillit tristement
Ridant l’onde qui dort de cercles concentriques,
Et les plantes du bord ont un tressaillement.

Au cour les souvenirs pleurent confusément.

Voici la nuit qui vient et ses folles paniques
Le vent ne souffle plus, le ramier s’est enfui,
Le jet d’eau se lamente en des plaintes rythmiques,

Et tes yeux grands ouverts me suivent dans la nuit.

(Henri de Régnier)

Illustration: Franz Skarbina

 

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