Posts Tagged ‘panthère’
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2023

Illustration: Guy Baron
CHANSON ENTRE L’AME ET L’EPOUX
Epouse
Mais où t’es-tu caché
me laissant gémissante mon ami
toute tu m’as blessée
tel le cerf qui bondit
criant je suis sortie tu avais fui
Pâtres qui monterez
là-haut sur les collines aux bergeries
si par chance voyez
qui j’aime dites-lui
que je languis je souffre et meurs pour lui
Mes amours poursuivrai
à travers les montagnes les rivières
les fleurs ne cueillerai
ne craindrai lions panthères
et passerai les forts et les frontières
[…]
***
Esposa
Adónde te escondiste
amado y me dejaste con gemido ?
como el ciervo huiste habiéndome herido
salí tras ti clamando, y eras ido.
Pastores los que fuerdes
allá por las majadas al otero
si por ventura vierdes
aquel que yo más quiero
decidle que adolezco, peno, y muero
Buscando mis amores
iré por esos montes y riberas
ni cogeré las flores
ni temeré las fieras
y pasaré los fuertes y fronteras.
[…]
(Jean de la Croix)
Recueil: Nuit obscure Cantique spirituel
Traduction: Jacques Ancet
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean de la Croix), aimer, ami, amour, à travers, bergerie, blesser, bondir, cacher, cerf, chance, colline, craindre, crier, cueillir, dire, fleurir, fort, frontière, fuir, gémissant, laisser, là-haut, lion, montagne, monter, panthère, passer, pâtre, poursuivre, rivière, se languir, sortir, souffrir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022
Les vendangeurs lassés ayant rompu leurs lignes,
Des voix claires sonnaient à l’air vibrant du soir
Et les femmes, en choeur, marchant vers le pressoir,
Mêlaient à leurs chansons des appels et des signes.
C’est par un ciel pareil, tout blanc du vol des cygnes,
Que, dans Naxos fumant comme un rouge encensoir,
La Bacchanale vit la Crétoise s’asseoir
Auprès du beau Dompteur ivre du sang des vignes.
Aujourd’hui, brandissant le thyrse radieux,
Dionysos vainqueur des bêtes et des Dieux
D’un joug enguirlandé n’étreint plus les panthères;
Mais, fille du soleil, l’Automne enlace encor
Du pampre ensanglanté des antiques mystères
La noire chevelure et la crinière d’or.
(José-Maria de Hérédia)
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Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022

LE PIEGE
le sort est une panthère chaude
et l’instant où l’on est frôlé
prend — dans la grande moquerie nocturne —
un goût d’orgie sarrasine
puis se fait la lumière
et l’on s’aperçoit que l’essentiel
c’est de bien conserver
les objets que l’on ne désire plus.
(Georges Henein)
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022

Illustration: ArbreaPhotos
LE CHAT
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire
Par son être magique où s’incarne le sphinx ;
Par le charme câlin de la lueur si claire
Qui s’échappe à longs jets de ses deux yeux de lynx,
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire.
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Il ondule, se cambre et regimbe aux doigts lourds ;
Et lorsque sa fourrure abrite une chair grasse,
C’est la beauté plastique en robe de velours :
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Vivant dans la pénombre et le silence austère
Où ronfle son ennui comme un poêle enchanté,
Sa compagnie apporte à l’homme solitaire
Le baume consolant de la mysticité
Vivant dans la pénombre et le silence austère.
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre,
C’est bien l’âme du gîte où je me tiens sous clé ;
De la table à l’armoire et du fauteuil à l’âtre,
Il vague, sans salir l’objet qu’il a frôlé,
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre.
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue
Où livres et cahiers gisent ouverts ou clos,
Il passe comme un souffle, effleurant de sa queue
La feuille où ma pensée allume ses falots,
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue.
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose
Pour lustrer son poitrail et son minois si doux,
Il me cligne de l’œil en faisant une pause,
Et je voudrais toujours l’avoir sur mes genoux
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose.
Accroupi chaudement aux temps noirs de décembre
Devant le feu qui flambe, ardent comme un enfer,
Pense-t-il aux souris dont il purge ma chambre
Avec ses crocs de nacre et ses ongles de fer ?
Non ! assis devant l’âtre aux temps noirs de décembre
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes
À la face bizarre, aux tétons monstrueux,
Il songe à l’angora, mignonne des mignonnes,
Qu’il voudrait bien avoir, le beau voluptueux,
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes.
Il se dit que l’été, par les bons clairs de lune,
Il possédait sa chatte aux membres si velus ;
Et qu’aujourd’hui, pendant la saison froide et brune,
Il doit pleurer l’amour qui ne renaîtra plus
Que le prochain été, par les bons clairs de lune.
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve,
Et quand nous en sortons encor pleins de désir,
Il nous jette un regard jaloux et presque fauve
Car tandis que nos corps s’enivrent de plaisir,
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve.
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte,
Comme pour y cueillir un brin de volupté,
La passion reluit dans sa prunelle verte :
Il est beau de mollesse et de lubricité
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte.
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante,
Dans le creux où son corps a frémi dans mes bras,
Il se roule en pelote, et sa tête charmante
Tourne de droite à gauche en flairant les deux draps,
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante.
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule,
Et quand il s’est grisé de la senteur d’amour,
Il s’étire en bâillant avec un air si drôle,
Que l’on dirait qu’il va se pâmer à son tour ;
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule.
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières
Où, matou lovelace et toujours triomphant,
Il s’amuse à courir pendant des nuits entières
Les chattes qu’il enjôle avec ses cris d’enfant :
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières.
Panthère du foyer, tigre en miniature,
Tu me plais par ton vague et ton aménité,
Et je suis ton ami, car nulle créature
N’a compris mieux que toi ma sombre étrangeté,
Panthère du foyer, tigre en miniature.
(Maurice Rollinat)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Rollinat), abriter, accroupi, aiguiser, alcôve, amante, aménité, ami, amour, angora, apporter, ardent, armoire, austère, âme, âtre, été, étrangeté, être, baume, beauté, bizarre, bleu, bondir, bras, brin, bureau, câlin, chair, chambre, charmant, charmé, chat, chaud, clair, clair de lune, clé, cligner, colombe, compagnie, comprendre, consoler, corps, couché, courir, couvrir, créature, creux, cri, croc, cueillir, décembre, désir, doigt, doux, enchanté, encre, enfant, enfer, enjôler, ennui, face, fauteuil, fauve, femme, fer, feu, flamber, fomâtre, fourrure, foyer, frapper, frémir, frôler, gai, gîte, genêt, genoux, gouttière, gras, grâce, homme, humer, jet, jeter, laisser, langue, lourd, lovelace, lubricité, lueur, lustrer, luxure, lynx, magique, matou, membre, miauler, mignon, miniature, minois, mollesse, monstrueux, mouiller, mysticité, nacre, noir, nonne, nuit, objet, oeil, onduler, ongle, panthère, parfum, passé, passion, patte, pause, pénombre, pelote, plaire, plaisir, plastique, pleurer, poêle, poitrail, prunelle, purger, râle, regard, regimber, renaître, ressusciter, revoir, robe, ronfler, ronronner, rose, rouler, s'amuser, s'échapper, s'enivrer, s'incarner, salir, se cambrer, se pourlécher, serpent, silence, singe, solitaire, sombre, somnolent, souris, Sphinx, table, tache, téton, tête, temps, tigre, tour à tour, triomphant, triste, vague, velours, velu, vivre, volupté, voluptueux, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2021

TRANSITION
Le vent, tiède éclaireur de l’assaut du printemps,
Soulève un brouillard vert de bourgeons dans les branches.
La pluie et le soleil, le calme et les autans,
Les bois noirs sur le ciel, la neige en bandes blanches,
Alternent. La nature a comme dix-sept ans,
Jeune fille énervée, oscillant sur ses hanches,
Riant, pleurant, selon ses caprices flottants.
Pas encor le printemps, mais ce n’est plus l’hiver.
Votre âme, ô ma charmante, a ces heures mêlées.
Les branches noires sont pleines d’un brouillard vert.
Les mots méchants et les paroles désolées,
Sur vos lèvres, bouton d’églantine entrouvert,
Cessent à mes baisers. Ainsi les giboulées
Fondent, et le gazon s’émaille à découvert.
Votre moue est changée en rire à mes baisers,
Comme la neige fond, pâle retardataire,
Aux triomphants rayons du soleil. Apaisés,
Vos yeux, qui me jetaient des regards de panthère,
Sont bien doux maintenant. Chère, vous vous taisez
Comme le vent neigeux et froid vient de se taire.
Votre joue et le soir sont tièdes et rosés.
(Charles Cros)
Illustration: Alfred Stevens
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), alterner, apaisé, assaut, âme, églantine, baiser, bourgeon, branche, brouillard, calme, caprice, charmante, chère, doux, flottant, froid, hanche, hiver, joue, neige, panthère, pluie, printemps, rire, rosée, soir, soleil, tiède, transition, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2020

CHAQUE ANIMAL
Chaque animal sait prendre une autre forme
et pour cela son poète est choisi.
Les chants des geais, des rossignols s’entendent
et tout poème est bestiaire ardent.
Suis-je l’oiseau, le lion, la panthère
ou la fourmi ? D’amours zoologiques,
je suis épris sans savoir si je rampe
ou si je nage ou si je marche ou vole,
mais que je sois de pelage ou de plumes,
insecte ou ver, ingénument licorne,
hibou, saumon, rhinocéros, abeille,
je vois partout l’ombre du Grand Chasseur.
(Robert Sabatier)
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Sabatier), abeille, animal, bestiaire, chant, chasseur, forme, geai, hibou, lion, marcher, nager, oiseau, ombre, panthère, pelage, plume, poème, poète, ramper, rhinocéros, rossignol, saumon, savoir, voler | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020

NUDITÉ
Nudité bacchante au soir des hautbois,
négresse malaise en mal de paillote,
cette nuit d’été, lisse à quel vieux coeur,
ce fut l’aventure au visage clair.
Sous les cocotiers, cueillettes d’étoiles,
et pour cible, au ciel, un oeil de panthère,
qui l’avait troué buvait sa lumière,
et passait à gué des eaux de jouvence.
(Géo Libbrecht)
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Posted in poésie | Tagué: (Géo Libbrecht), aventure, été, étoile, boire, cible, ciel, cocotier, coeur, cueillette, eau, gué, hautbois, jouvence, lulière, négresse, nudité, oeil, paillotte, panthère, troué, vieux, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2019

Cher coeur, reine du céleri et de la huche,
petite panthère du fil et de l’oignon,
que j’aime voir briller ton minuscule empire,
les armes de la cire et de l’huile et du vin,
de l’ail, et de ce sol que tes mains ont ouvert,
de la substance bleue qu’elles ont allumée,
de la transmigration du songe à la salade,
du serpent enroulé du tuyau d’arrosage.
De ta faucille tu soulèves les senteurs,
je te vois présider au savon dans la mousse,
tu gravis mes échelles et mes escaliers fous,
et tu découvres dans le sable du cahier,
fouillant les symptômes de ma calligraphie
les lettres égarées qui ont cherché ta bouche.
***
Corazón mío, reina del apio y de la artesa :
pequeña leoparda del hilo y la cebolla :
me gusta ver brillar tu imperio diminuto,
las armas de la cera, del vino, del aceite,
del ajo, de la tierra por tus manos abierta,
de la substancia azul encendida en tus manos,
de la transmigración del sueño a la ensalada,
del reptil enrollado en la manguera.
Tú, con tu podadora levantando el perfume,
tú, con la dirección del jabón en la espuma,
tú, subiendo mis locas escalas y escaleras,
tú, manejando el síntoma de mi caligrafía
y encontrando en la arena del cuaderno
las letras extraviadas que buscaban tu boca.
(Pablo Neruda)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), allumé, arrosage, égaré, bouche, calligraphie, céléri, chercher, coeur, huche, lettre, oignon, panthère, présider, salade, serpent, substance, symptôme, transmigration | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2019
ODE A LA PANTHERE NOIRE
[…]
Elle allait
comme le feu et, comme la fumée,
quand elle ferma ses yeux
elle fut invisible et insondable nuit.
(Pablo Neruda)
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2018

HEURES SEREINES
J’ai pénétré bien des mystères
Dont les humains sont ébahis :
Grimoires de tous les pays, Êtres et lois élémentaires.
Les mots morts, les nombres austères
Laissaient mes espoirs engourdis;
L’amour m’ouvrit ses paradis
Et l’étreinte de ses panthères.
Le pouvoir magique à mes mains
Se dérobe encore.
Aux jasmins
Les chardons ont mêlé leurs haines.
Je n’en pleure pas; car le
Beau
Que je rêve, avant le tombeau,
M’aura fait des heures sereines.
(Charles Cros)
Illustration: Brendan Monroe
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Cros), ébahi, élémentaire, étreinte, beau, chardon, engourdi, espoir, grimoire, haine, humain, jasmin, mot, mystère, nombre, panthère, pénétrer, pleurer, pouvoir, rêver, se dérober, sereine, tombeau | Leave a Comment »