Posts Tagged ‘papier’
Posted by arbrealettres sur 5 mai 2023

Illustration: Jean-François Martin
Dans la rue des Quatre-Chiffons
La maison est en carton,
L’escalier est en papier,
Le propriétaire est en pomme de terre.
Le facteur y est monté,
Il s’est cassé le bout du nez.
(Anonyme)
Recueil: Petites Comptines pour tous les jours
Editions: Nathan
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Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022
Illustration: Nupur Choudhary
Je n’ai jamais écrit qu’ainsi : porté par plus léger que moi, dans les bras
— non pas de l’ange — mais de la vie passante, de l’étincelante rumeur de vivre.
Il faut du temps pour atteindre à l’innocence du jour.
Il faut du temps pour parvenir à la simplicité d’une langue.
Il faut du temps pour apprendre,
et plus encore de temps pour rire de ce qu’on vient d’apprendre.
Rire de son savoir comme de son ignorance.
Rire comme le printemps dans les yeux,
comme l’enfance dans la voix,
comme la pluie dans les livres.
Car il pleut dans les livres.
Une pluie fine glisse sur les pages, tombe sur le coeur.
Dans ce livre la pluie chantait au bout de mes doigts,
tambourinait sur le papier, rafraîchissait la chambre.
Dans ce livre la pluie portait le nom d’une femme,
éclairante dans sa voix, juste dans son coeur : Nella. Nella Bielski
(Christian Bobin)
Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana
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Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022

La vie passe au-dehors
et sa vitesse est celle de la lumière.
Les deux mains sur un globe de papier transparent,
contemplant les flocons d’encre noire
qui tombent à l’intérieur,
il épouse la vitesse plus considérable encore de la lenteur.
Il regarde impassible les blocs de temps pur,
venus d’un ciel sans profondeur :
Eloge de l’immobile.
Supplique du muet.
Les noms possibles du lecteur :
Méditant par grand froid.
Mâche-le-vent.
Creuse-l’azur.
Songe-blanc.
Passeur.
Hirondelle du ras de la page.
(Christian Bobin)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022

Je place un papier blanc sur la table
et j’attends que les mots, attirés par la luminosité,
viennent s’y prendre.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022

Illustration: Vincent Van Gogh
A la Santé
I
Avant d’entrer dans ma cellule
Il a fallu me mettre nu
Et quelle voix sinistre ulule
Guillaume qu’es-tu devenu
Le Lazare entrant dans la tombe
Au lieu d’en sortir comme il fit
Adieu Adieu chantante ronde
Ô mes années ô jeunes filles
II
Non je ne me sens plus là
Moi-même
Je suis le quinze de la
Onzième
Le soleil filtre à travers
Les vitres
Ses rayons font sur mes vers
Les pitres
Et dansent sur le papier
J’écoute
Quelqu’un qui frappe du pied
La voûte
III
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Tournons tournons tournons toujours
Le ciel est bleu comme une chaîne
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Dans la cellule d’à côté
On y fait couler la fontaine
Avec le clefs qu’il fait tinter
Que le geôlier aille et revienne
Dans la cellule d’à coté
On y fait couler la fontaine
IV
Que je m’ennuie entre ces murs tout nus
Et peint de couleurs pâles
Une mouche sur le papier à pas menus
Parcourt mes lignes inégales
Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur
Toi qui me l’as donnée
Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur
Le bruit de ma chaise enchainée
Et tour ces pauvres coeurs battant dans la prison
L’Amour qui m’accompagne
Prends en pitié surtout ma débile raison
Et ce désespoir qui la gagne
V
Que lentement passent les heures
Comme passe un enterrement
Tu pleureras l’heure ou tu pleures
Qui passera trop vitement
Comme passent toutes les heures
VI
J’écoute les bruits de la ville
Et prisonnier sans horizon
Je ne vois rien qu’un ciel hostile
Et les murs nus de ma prison
Le jour s’en va voici que brûle
Une lampe dans la prison
Nous sommes seuls dans ma cellule
Belle clarté Chère raison
(Guillaume Apollinaire)
Recueil: La Liberté en poésie
Traduction:
Editions: Folio junior
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Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

PRES DE L’EAU
Avant que l’eau ne bouille tristement
elle tressaille en son étendue
dans le soir de couleur
et mains et vêtements
de celle qui la surveille
et timbre de sa voix
sont juste ceux des pauvres
tels qu’en image on les figure
dans les paysages de neige.
Derrière le papier de tenture
l’insecte pourtant meurt réfugié
la terre tourne et reverdit
dehors à la clarté dernière
on démolit de vieilles murailles
qu’entourent ronces et ciguës
de lourds chapelets de pierres tombent
des chevaux se cabrent et hennissent
pour peupler de bruits l’univers.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 24 octobre 2022

Papier transparent
que le bleu des forêts
imbibe.
Structures moléculaires
habitées par le vent.
Rythmés sur le chemin de terre,
mes pas sont-ils vraiment mes pas
et où résonnent-ils ?
Derrière quel sentiment de nous-mêmes nous abritons-nous
alors que nous ne sommes que feuilles,
terre et rocs,
que nous sommes la chaleur des rayons
et l’écho des artères ?
Nous craignons pour ce corps,
pour cet amas de chair que nous appelons nôtre,
mais comment pourrait-il se dissoudre
alors que nous sommes déjà dissolus ?
Comment pourrait-il entraîner notre être
dans les tréfonds du néant
alors que le néant n’habite en rien
et que le tout
habite en moi ?
(Cyril Dion)
Recueil: À l’orée du danger
Traduction:
Editions: Acte Sud
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Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022
Les livres dont s’emplit la chambre
comme des harpes éoliennes s’émeuvent
quand passe le vent venu des orangers
et la lettre sans la page incrustée
se retient
au blanc papier de lin
et la guerre au loin tonne
dans cet automne flamboyant
tuant la maîtresse avec l’amant
au bord d’un vieux rivage.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2022

Illustration
Viens sur moi
Viens sur moi sans tes genoux vides
Essaie sans tes doigts que je baise
D’ouvrir ce petit lit lourd de blancheur
J’y ai mis de la braise.
Un souffle chaud de ceux qu’on trouve à la campagne
L’occupe et nous le fait aimer.
Le matin y plonge sans cesse
Avec des fleurs et du papier d’argent.
On sent sous la toile une odeur de foin coupé
Qui monte dans la tête de ceux qui le regardent.
Écoute-moi ne t’amuse pas à me lancer loin de toi
Admire un peu un objet
Que j’ai confectionné avec ma peau et mon
corps engourdi.
(Gisèle Prassinos)
Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio
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Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022
Cosmographie
Si j’enlève le toit
Le ciel tombe sur moi
A l’improviste
Avec toutes ses étoiles
Et sa lune
Qu’il n’a pas honte
De me montrer
Et qui me sourit
En toute innocence
Des nuages tapissent alors
Les murs de ma chambre
Surpris de ne pas recevoir
Un papier à fleurs des champs
Et la voie lactée
Coule sous mon lit.
(Jean-Baptiste Besnard)
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