Posts Tagged ‘parcelle’
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

Je rêve d’un beau soir au bord d’un étang vert
Où la verdeur des joncs s’irise de sarcelles.
L’azur y baignera ses arrière-étincelles
Comme des souvenirs dans l’onde découverts.
Les flots auront des fleurs d’écumes et d’éclairs.
Mon coeur, qu’auront repris les ultimes parcelles
D’une offrande oubliée au creux de la nacelle,
Sentira le frôler le Songe enfui dans l’air.
Sur les verts espaliers où pend le crépuscule,
Mes doigts fins s’en iront, au bout des nénuphars,
Cueillir le vert phosphorescent des libellules.
Mais j’y verrai bientôt, sous le cri des canards,
La lune éparpiller, en harmonie inerte,
Ses sanglots bleus d’argent au cil des moires vertes.
(Jacques Rabemananjara)
Recueil:Oeuvres complètes POÉSIE
Editions: Présence africaine
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Posted in poésie | Tagué: (Jacques Rabemananjara), air, argent, azur, éclair, écume, éparpiller, étang, étincelle, baigner, beau, bientôt, bleu, bord, bout, canard, cil, coeur, crépuscule, creux, cri, cueillir, enfuir, espalier, fin, fleur, flot, frôler, harmonie, inerte, jonc, libellule, lune, moiredoigt, nacelle, nénuphar, offrande, onde, oublier, parcelle, pendre, phosphorescent, rêver, reprendre, s'en aller, s'iriser, sanglot, sarcelle, sentir, soir, songe, souvenir, ultime, verdeur, vert, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 décembre 2022

Le frisson dans les bruyères qu’étonne
l’aile de l’oiseau
l’infini lavis rose que laisse le soleil le soir
après l’averse
une parcelle de silence entre les bruits
ou la voix jaillie d’un commencement
il est ainsi de ces beautés infimes
qui touchent au centre parfait du jour
et les perçoit l’âme ajustée au simple
comme un chemin par elles vers elle-même
alors nous habitons
réellement
nous n’attendons plus de réponse
alors une joie avance en nous
fleur profonde
déliée de la grande mort
nous voilà savants
comme avant la parole
(Jean-Pierre Siméon)
Recueil: Là où dansent les Éphémères 108 poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Siméon), aile, ajuster, attendre, avancer, averse, âme, étonner, beauté, bruit, bruyère, centre, chemin, commencement, délier, fleur, frisson, grand, habiter, infime, infini, jaillir, joie, jour, laisser, lavis, mort, oiseau, parcelle, parfait, parole, percevoir, profond, réellement, réponse, savant, silence, simple, soir, soleil, toucher, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022
![Christian Schloe 75_b [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/12/christian-schloe-75_b-1280x768.jpg?w=865&h=678)
DES CONTEMPTEURS DU CORPS
C’est aux contempteurs du corps que je veux dire leur fait.
Ils ne doivent pas changer de méthode d’enseignement,
mais seulement dire adieu à leur propre corps — et ainsi devenir muets.
« Je suis corps et âme » — ainsi parle l’enfant.
Et pourquoi ne parlerait-on pas comme les enfants ?
Mais celui qui est éveillé et conscient dit :
Je suis corps tout entier et rien autre chose ;
l’âme n’est qu’un mot pour une parcelle du corps.
Le corps est un grand système de raison,
une multiplicité avec un seul sens,
une guerre et une paix, un troupeau et un berger.
Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles esprit,
mon frère, petit instrument et petit jouet de ta grande raison.
Tu dis « moi » et tu es fier de ce mot.
Mais ce qui est plus grand, c’est — ce à quoi tu ne veux pas croire —
ton corps et son grand système de raison : il ne dit pas moi, mais il est moi.
Ce que les sens éprouvent, ce que reconnaît l’esprit, n’a jamais de fin en soi.
Mais les sens et l’esprit voudraient te convaincre qu’ils sont la fin de toute chose : tellement ils sont vains.
Les sens et l’esprit ne sont qu’instruments et jouets : derrière eux se trouve encore le soi.
Le soi, lui aussi, cherche avec les yeux des sens et il écoute avec les oreilles de l’esprit.
Toujours le soi écoute et cherche : il compare, soumet, conquiert et détruit.
Il règne, et domine aussi le moi.
Derrière tes sentiments et tes pensées, mon frère, se tient un maître plus puissant, un sage inconnu — il s’appelle soi.
Il habite ton corps, il est ton corps.
Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse.
Et qui donc sait pourquoi ton corps a précisément besoin de ta meilleure sagesse ?
Ton soi rit de ton moi et de ses cabrioles.
« Que me sont ces bonds et ces vols de la pensée ? dit-il.
Un détour vers mon but. Je suis la lisière du moi et le souffleur de ses idées. »
Le soi dit au moi : « Éprouve des douleurs ! »
Et le moi souffre et réfléchit à ne plus souffrir — et c’est à cette fin qu’il doit penser.
Le soi dit au moi : « Éprouve des joies ! »
Alors le moi se réjouit et songe à se réjouir souvent encore — et c’est à cette fin qu’il doit penser.
Je veux dire un mot aux contempteurs du corps.
Qu’ils méprisent, c’est ce qui fait leur estime.
Qu’est-ce qui créa l’estime et le mépris et la valeur et la volonté ?
Le soi créateur créa, pour lui-même, l’estime et le mépris, la joie et la peine.
Le corps créateur créa pour lui-même l’esprit comme une main de sa volonté.
Même dans votre folie et dans votre mépris, vous servez votre soi, vous autres contempteurs du corps.
Je vous le dis : votre soi lui-même veut mourir et se détourner de la vie.
Il n’est plus capable de faire ce qu’il préférerait : — créer au-dessus de lui-même.
Voilà son désir préféré, voilà toute son ardeur.
Mais il est trop tard pour cela :
— ainsi votre soi veut disparaître, ô contempteurs du corps.
Votre soi veut disparaître, c’est pourquoi vous êtes devenus contempteurs du corps !
Car vous ne pouvez plus créer au-dessus de vous.
C’est pourquoi vous en voulez à la vie et à la terre.
Une envie inconsciente est dans le regard louche de votre mépris.
Je ne marche pas sur votre chemin, contempteurs du corps !
Vous n’êtes point pour moi des ponts vers le Surhumain ! —
Ainsi parlait Zarathoustra.
(Frédéric Nietzsche)
Illustration: Christian Schloe
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Frédéric Nietzsche), ardeur, âme, éveillé, berger, cabriole, conscient, contempteur, corps, créateur, désir, disparaître, enfant, enseignement, esprit, folie, frère, guerre, idée, inconscient, joie, mépris, muet, paix, parcelle, parler, préféré, sage, sagesse, se réjouir, sens, servir, soi, souffleur, souffrir, surhumain, troupeau, vain, volonté | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2021

Reconnaître la présence du mystère
dans les plus humbles parcelles du monde
comme au plus intime de chaque être,
faire en sorte que l’écriture
l’atteste par son accueil,
par ses efforts patients ou aventureux
pour devenir poème.
(Gérard Bocholer)
Recueil: Le poème Exercice spirituel
Traduction:
Editions: Ad Solem
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Gérard Bocholer), accueil, attester, aventureux, écriture, être, devenir, effort, humble, intime, monde, mystère, parcelle, patient, poème, présence, reconnaître | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2021

Illustration: Josephine Wall
Quand tu te tiens
dans la proximité du centre
la moindre parcelle de vie
est intégrée à la sphère
Avoir la force de t’arracher
aux joies plaisirs émotions
que te donnent tes semblables
Pour boire à cette source
où capiteuse se fait la vie
Combien seul
combien étranger à ce monde
celui que le manque
contraint à chercher
une vie plus haute
Instants
de folle ébriété
Quand un même flux
mêle en son torrent
la lumière et les eaux
Ce feu doux
de l’amour
quand l’oeil
a clarifié la flamme
Femme
c’est de toi
que me vient la vie
et je n’en finirai pas
de te louer te célébrer
que comprendre
comment rendre compte
parfois c’est le dégoût
la détresse
cette fureur du sang
parce que tout avorte
que chaque effort est vain
que rien n’échappe à la faux
ou parfois
c’est cette vénération cette joie
jubilante cette suffocante
lumière
et chaque visage m’émeut
alors jusqu’aux larmes
je déambule
dans la rue
parmi la foule
désobstrué
transparent
anonyme
avec
oui
avec
comme une lumière invaincue
qui pétille
et bat dans mes veines
minutieusement
goulûment
je vois les visages
happe cette vie
qui déferle
je me livre à chacun
je me love en chacun
en moi
s’enlacent des regards
se nouent des étreintes
s’ébauchent des nuits d’amour
et soudain me saisit
le sentiment suffocant
du mystère de la vie
hautes lames
de l’immense
dévotion éperdue
spacieux vertige
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), amour, avorter, ébriété, échapper, émotion, émouvoir, éperdu, étranger, étreinte, battre, boire, capiteux, célèbre, centre, chercher, clarifier, comprendre, contraindre, déambuler, dégoût, désobstruer, détresse, dévotion, donner, doux, eau, effort, faux, femme, feu, finir, flamme, flux, fou, foule, fureur, goulu, haut, immense, instant, intégrer, invaincu, joie, jublier, larme, louer, lumière, manquer, mêler, minutieux, moindre, monde, mystère, nuit, oeil, parcelle, pétiller, plaisir, proximité, regard, rien, rue, s'arracher, s'ébaucher, s'enlacer, saisir, sang, se livrer, se lover, se nouer, se tenir, semblable, sentiment, seul, soudain, source, spacieux, sphère, suffoquer, torrent, transparent, vain, vartige, vénération, veine, venir, vie, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2019
Refuge après les intempéries
Dans la forêt maltraitée
Les feuilles découragées tombent
Des arbres abattus
J’entends dans le lointain
La voix des grands bois
Quand volent au-dessus de ma tête
Les oiseaux du regard
Qui battent des cils
Au-dessus des images passées
Un nuage tisse sur la ville
Un voile de pluie fine
Qui ruisselle sur la vitre
Et j’en reçois des parcelles
Le lierre enlace le mur
Jusqu’à l’étouffer
A l’intérieur j’éprouve
Un frémissement de chaud
Et le silence limpide se brise dans l’écho
Du bruit le plus léger
Que je fais en marchant
Sur la pointe des pieds
Sur le tapis du couloir
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), écho, étouffer, cil, couloir, découragée, forêt, frémissement, image, intempérie, lierre, lointain, nuage, oiseau, parcelle, refuge, regard, ruisseler, tapis, tomber, ville | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2019
L’ÉTOILE
Bon, je ne suis pas revenu. Non revenir
ne me fait plus souffrir, le sable a décidé
et comme élément de la vague et du passage,
comme syllabe du sel, comme pou de l’eau,
moi, souverain, esclave de la côte, j’ai
plié le front, je me suis enchaîné à mon rocher.
I1 n’y a pas de libre choix pour nous qui sommes
parcelle de l’étonnement,
i1 n’y a pas d’issue pour ce retour
à soi, à cette pierre de soi-même,
i1 n’existe plus d’autre étoile que la mer.
(Pablo Neruda)
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), étoile, étonnement, choix, décider, eau, enchaîné, exister, issue, mer, parcelle, passage, pierre, retour, revenir, rocher, sable, sel, souffrir, vague | 6 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 avril 2019
En ton absence
Le soleil est le soleil
Le jour le jour
La nuit la nuit
Ta présence est une parcelle de clair de lune
(Abbas Kiarostami)
Illustration: Georges Hanskens
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Posted in poésie | Tagué: (Abbas Kiarostami), absence, clair de lune, jour, lune, parcelle, présence, soleil | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019

Printemps du corps
Mon corps ici, mon corps ailleurs, mon corps
Ensoleillé par la mort et qui glisse
De source en fleuve et de fleuve en caresse
Pour se mêler à d’autres floraisons.
Que ma non-mort en ses terres vitales
Soit cet oiseau, ce poisson, ces parures
De fleurs et d’ors dans le jardin des mots
Et que ma nuit ne soit qu’une apparence.
Ma bouche parle en d’intenses corolles,
Mon oeil regarde au-delà du rosier,
Mes bras unis sont rives de l’étang
Où nénuphar je chante au ras des eaux.
Ainsi mes mains, les ultimes semeuses,
Sont la semence éparse du blé noir
Et mon échine à tous les vents frissonne
La mort en moi, la mort qui danse encore.
Ce doux pollen aux ailes de l’abeille :
Un peu de moi. Ce bourgeon qui s’entrouvre :
Mon vieux délire ici ressuscité
Par le savoir infini de l’aurore.
Mon corps en moi, mon corps en vous, mon corps,
Cette parcelle éminente du jour,
Pour t’affranchir frère de la durée
Et composer la musique des gestes.
(Robert Sabatier)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Sabatier), abeille, ailleurs, apparence, bouche, caresse, corolle, corps, délire, durée, ensoleillé, fleur, fleuve, floraison, frère, geste, infini, jardin, mort, musique, nuit, oiseau, or, parcelle, parure, poisson, pollen, printemps, ressuscité, semeuse, source, terre, ultime | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018

Les Chats
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
(Charles Baudelaire)
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Baudelaire), aimer, allongé, amoureux, austère, étoiler, chat, fervent, mystique, noble, or, parcelle, prunelle, savant, science, silence, solitude, songer, Sphinx, ténèbres, volupté | 7 Comments »