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BUFFET DE LA FERME (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 13 mai 2023




    
BUFFET DE LA FERME

Resté comme un vivant témoin
Tout embelli par ton Grand Age
Des lointains jours, de leur rouage
J’aime de toi prendre grand soin.
Tu me parles de mon enfance,
Du visage de mes parents,
De la plus heureuse jouvence
De mes frères et soeur courant
Ouvrir tes portes de vieux chêne
Sur le gros pain bis de chez nous
Et plus pour la fête prochaine
Mon coeur ravi, vois, à genoux,
Ceux qui t’aimaient si fortement !
Ton bois devient leur âme enclose
Que je savoure saintement.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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Nul ne guérit de son enfance (Jean Ferrat)

Posted by arbrealettres sur 9 mai 2023




    
Nul ne guérit de son enfance

Sans que je puisse m’en défaire
Le temps met ses jambes à mon cou
Le temps qui part en marche arrière me fait sauter sur ses genoux
Mes parents, l’été, les vacances, mes frères et sœurs faisant les fous
J’ai dans la bouche l’innocence des confitures du mois d’août

Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance

Les napperons et les ombrelles qu’on ouvrait à l’heure du thé
Pour rafraichir les demoiselles roses dans leurs robes d’été
Et moi le nez dans leurs dentelles, je respirais à contre-jour
Dans le parfum des mirabelles, l’odeur troublante de l’amour

Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance

Le vent violent de l’histoire allait disperser à vau-l’eau
Notre jeunesse dérisoire, changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer, l’image d’un père évanoui
Qui disparut avec la guerre, renaît d’une force inouie

Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance

Celui qui vient à disparaître, pourquoi l’a-t-on quitté des yeux ?
On fait un signe à la fenêtre sans savoir que c’est un adieu
Chacun de nous a son histoire et dans notre cœur à l’affût
Le va-et-vient de la mémoire ouvre et déchire ce qu’il fût

Nul ne guérit de son enfance, de son enfance
Nul ne guérit de son enfance, de son enfance

Belle cruelle et tendre enfance, aujourd’hui c’est à tes genoux
Que j’en retrouve l’innocence au fil du temps qui se dénoue
Ouvre tes bras, ouvre ton âme, que j’en savoure en toi le goût
Mon amour frais, mon amour femme
Le bonheur d’être et le temps doux

Pour me guérir de mon enfance, de mon enfance
Pour me guérir de mon enfance, de mon enfance.

(Jean Ferrat)

Recueil: Des chansons pour le dire Une anthologie de la chanson qui trouble et qui dérange (Baptiste Vignol)
Editions: La Mascara TOURNON

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Quelle belle vie vous avez (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2023



Illustration: Edvard Munch
    
Quelle belle vie vous avez —
vous avez des parents modernes —
qui ne vous ont pas élevés avec la Bible —
qui ne l’ont pas fait
entrer dans votre sang —
oh ces beaux rêves —
ceux de la joie et de la vie
après la mort

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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Jamais content (Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023




    
Jamais content

Elle me dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis comme un tout p’tit enfant
Qu’aime plus ses jeux, sa vie, sa maman
Elle dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content

Déjà mes parents, dans le temps
Voulaient que j’aille faire le charmant
Chez des amis d’ mon grand-père
Des pharmaciens, des notaires
Qui me trouvaient carrément vulgaire
Très ordinaire
Carrément vulgaire
Très ordinaire

Puis on m’a enrôlé d’office
À Pau, dans les parachutistes
Ils voulaient que j’ tombe des avions
Accroché à un champignon
Je leur ai carrément dit Non
Pas beau, l’avion
Carrément dit Non
Pas beau, l’avion

Je me suis sauvé en Angleterre
J’ faisais le frenchman, super lover
Je me teignais les cheveux, les sourcils
Pour être plus brun, pour faire viril
Carrément débile
J’trouve pas mon style
Carrément débile
J’trouve pas mon style

J’ai chopé la mélancolie
En faisant des chansons sur mon lit
Une commande pour chanteur pas bien
Fallait que j’dise France Américain
Ça m’a carrément miné
Tout dégoûté
Carrément miné
Tout dégoûté

Promoteurs, ils voulaient, canailles
Que j’ fasse dessous d’ table, homme de paille
Construire des tours de carton bleu
Pour que les petits garçons mettent leurs jeux
J’y ai carrément mis le feu
Bien fait pour eux
Carrément mis le feu
Bien fait pour eux

Elle me dit que j’ pleure tout le temps
Que j’ suis comme un tout p’tit enfant
Qu’aime plus ses jeux, sa vie, sa maman
Elle dit que j’ pleure tout le temps
Que je suis
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content (jamais content)
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant
Jamais content (jamais content)
(Carrément méchant
Jamais content
Carrément méchant)

(Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

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Dame Tartine (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2023




    
Dame Tartine

Il était une dame tartine,
Dans un beau palais de beurre frais,
La muraille était de praline,
Le parquet était de croquet,
La chambre à coucher,
De crème de lait,
Le lit de biscuits,
Les rideaux d’anis.

Elle épousa monsieur Gimblette
Coiffé d’un beau fromage blanc
Son chapeau était de galette
Son habit était d’vol-au-vent
Culotte en nougat,
Gilet d’chocolat,
Bas de caramel,
Et souliers de miel.

Leur fille, la belle Charlotte,
Avait un nez de massepain,
De superbes dents de compote,
Des oreilles de craquelin.
Je la vois garnir,
Sa robe de plaisirs
Avec un rouleau
De pâte d’abricot.

Le puissant prince Limonade
Bien frisé, vient lui faire sa cour
Ses longs cheveux de marmelade
Ornés de pommes cuites au four
Son royal bandeau
De petits gâteaux
Et de raisins secs
Portait au respect.

On frémit en voyant sa garde
De câpres et de cornichons
Armés de fusils de moutarde
Et de sabre en pelure d’oignons
Sur de drôles de brioches
Charlotte vient s’asseoir,
Les bonbons d’ ses poches
Sortent jusqu’au soir.

Voici que la fée Carabosse,
Jalouse et de mauvaise humeur,
Renversa d´un coup de sa bosse
Le palais sucré du bonheur
Pour le rebâtir,
Donnez à loisir,
Donnez, bons parents,
Du sucre aux enfants.

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Emmène-moi (Boulevard des Airs)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022



    

Emmène-moi

Je suis comme un grain de sable
Perdu dans l’océan
J’ai perdu mon cartable
J’ai perdu mes parents

Je suis comme l’eau des courants
Fatigué d’ignorer
Si je coule dans le vent
Si je fais que passer

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Je suis comme une poussière
Si je m’envole un matin
Je retourne à la terre
Je m’en vais et je viens

Je suis comme l’eau des fontaines
Impuissant et lassé
Poussé par ce système
Qui poursuit sans cesser

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Je suis comme les autres en fait
Je ne saurai jamais
Si je poursuis la quête
Si j’ai laissé tomber

Je suis comme rempli d’espoir
Ce matin je renais
Emmène-moi près du phare
Allons jusqu’aux rochers

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

(Boulevard des Airs)

(Florent Dasque / Jean Baptiste Labe / Jean Noel Dasque / Jeremie Plante / Melissa Doya / Pierre Emmanuel Aurousset / Sylvain Duthu)

 

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Écoute bien, ma sœur d’ici (Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022



Écoute bien, ma sœur d’ici.
C’était la vieille chambre bleue
De la maison de mon enfance.
J’étais né là.
C’est là aussi
Que m’apparut jadis, dans le recueillement de la vigile,
Mon premier arbre de Noël, cet arbre mort devenu ange
Qui sort de la profonde et amère forêt,
Qui sort tout allumé des vieilles profondeurs
De la forêt glacée et chemine tout seul,
Roi des marais neigeux, avec ses feux follets
Repentis et sanctifiés, dans la belle campagne silencieuse et blanche :
Et voici les fenêtres d’or de la maison de l’enfant sage.

Vieux, très vieux jours ! si beaux, si purs ! c’était la même chambre
Mais froide pour toujours, mais muette, mais grise.
Elle semblait avoir à jamais oublié
Le feu et le grillon des anciennes veillées.

Il n’y avait plus de parents, plus d’amis, plus de serviteurs !
Il n’y avait que la vieillesse, le silence et la lampe.

(Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz)

 

 

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Il y a ce matin (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022



Il y a ce matin sur les arbres, les murs et dans le ciel,
une lumière si tendre qu’elle semble s’adresser aux morts plus qu’à nous
– à moins que ce ne soient les morts qui nous l’envoient,
comme on écrit une lettre rassurante à des parents un peu inquiets.

(Christian Bobin)

Illustration

 

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L’enfant qui a la tête en l’air (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 24 août 2022




Illustration: Frédéric Rébéna
    

L’enfant qui a la tête en l’air

L’enfant qui a la tête en l’air
si on se détourne, il s’envole.
Il faudrait une main de fer
pour le retenir à l’école.

L’enfant qui a la tête en l’air
ne le quittez jamais des yeux :
car dès qu’il n’a plus rien à faire
il caracole dans les cieux.

Il donne beaucoup de soucis
à ses parents et à ses maîtres :
on le croit là, il est ici,
n’apparaît que pour disparaître.

Comme on a des presse-papiers
il nous faudrait un presse-enfant
pour retenir par les deux pieds
l’enfant si léger que volant.

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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Circonstances (Béatrice Bastiani-Helbig)

Posted by arbrealettres sur 20 août 2022



    
Circonstances

La géographie et l’histoire de chaque être
Lui sont particulières selon qu’il va naître
Dans tel ou tel pays, de tels ou tels parents,
Sous quelle conjoncture et quels événements.

Son bagage essentiel est sa petite enfance :
L’amour reçu ou, au contraire, la souffrance
Paveront son chemin, seront déterminants,
Et son regard d’adulte en sera différent.

Il n’y a jamais dans une même brassée
Deux fleurs identiques malgré les apparences.
La chaîne et la trame que la vie a tissées
Font notre unicité et notre différence.

Nous ne savons jamais de quoi demain est fait,
De quels accidents ou de quelles rencontres,
Mais, quand nous grandissons, l’expérience nous montre
Qu’il est bon de savoir jouir de chaque bienfait.

Nous sommes tour à tour, selon les circonstances,
Pleins d’ombre ou de lumière, tristes ou joyeux,
Et, si le soleil brille, il faut saisir sa chance
Et vivre le présent comme un cadeau des Cieux.

(Béatrice Bastiani-Helbig)

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