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Poésie

Posts Tagged ‘participer’

UN SOIR DE FÊTE … (Sandrine Faivre)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023




    
UN SOIR DE FÊTE …

Ce soir , c’est la fête ,
La musique retentit de toute part ,
Orchestres , sonos , chanteurs ,
Les tonalités se confondent ,
Les bruits font le tour du monde ,
Et, par les fenêtres ouvertes ,
Ils viennent égayer ma maison .
C’est un instant magique ,
Ce soir, c’est la fête ,
Même les statuettes y participent ,
Elles se dandinent ,
Dans un sens puis dans l’autre .
J’ai comme l’impression d’être au cirque ;
Chaque personnage est animé
Et joue un rôle ,
Les indiens font la danse du feu ,
Les femmes, la danse du ventre ,
Et moi, je manipule la plume
Au rythme de la musique .
Un spectacle complètement fou ,
Remplit de bonheur ,
D’émotions, de sensations ,
Qui, pour une fois ,
Me fait oublier
La solitude d’une maison inhabitée .
C’est la fête de la musique …

(Sandrine Faivre)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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Cependant (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022




Cependant un son de cloche dans l’après-midi brûlant
rappelait que l’on était en chrétienté.
La torpeur estivale immobilisait la petite herbe jaunissant des carrefours isolés
sur laquelle ne tombait nul regard lourd et qui résistait à l’arrachement
et que personne d’ailleurs ne pensait à vouloir arracher.
Dans une cour battait un instant un balancier de pompe.
O cette même gloire du soleil au pied des calvaires,
cette même couleur chrétienne, cette même force d’exigence,
ce morceau d’histoire du monde auquel nous avons participé,
enfants vêtus de sarraus noirs!

(Jean Follain)

Illustration

 

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T’appartient-il, Seigneur (Rabindranath Tagore)

Posted by arbrealettres sur 23 avril 2019



    

T’appartient-il, Seigneur, de participer à la félicité de ce rythme?
d’être lancé, perdu, brisé dans le tourbillon de cette formidable joie?

Toute chose se précipite, sans arrêt, sans regard en arrière,
sans qu’aucun pouvoir puisse bien retenir,
toutes les choses se précipitent.

Emboîtant le pas au rythme de cette musique inlassée,
chaque saison accourt en dansant, puis passe outre
— couleurs, tons et parfums déversent d’infinies cascades
dans cette surabondante joie qui s’éparpille
et se renonce et meurt à tout moment.

(Rabindranath Tagore)

 

Recueil: L’offrande lyrique
Traduction: André Gide
Editions: Gallimard

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Cette grande inconnue (Tomas Tranströmer)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2019




Je suis couché sur mon lit les bras en croix.
Je suis une ancre confortablement enfouie qui retient
l’ombre profonde au-dessus d’elle,
cette grande inconnue dont je participe et qui est
certainement plus importante que moi.

(Tomas Tranströmer)

Illustration

 

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UN INFINI CHAGRIN (Pierre Jean Jouve)

Posted by arbrealettres sur 14 juin 2018



Illustration: Lawrence Alma-Tadema
    
UN INFINI CHAGRIN sort des passes d’amour
Même riches de coeur, et grandit la méprise
A partir des toisons d’un piédestal sacré
Sur lequel nue on a installé la déesse;

Les charnelles poussées en mourant se déplacent
Et doivent dans le non-charnel avoir accès
Pour finir apaisement tremblant : qu’elles reforment
Dans un beau vers noirci tout l’émoi transmué!

Le vers qui dit le seul Amour sans un objet
La seule effusion dans le sein de mon père
Participant à notre plus triste secret.

(Pierre Jean Jouve)

 

Recueil: Diadème suivi de Mélodrame
Traduction:
Editions: Gallimard

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La poésie (Aldo Pellegrini)

Posted by arbrealettres sur 10 juin 2018



    

La poésie n’est rien d’autre que cette violente nécessité d’affirmer son être qui anime l’homme.
Elle s’oppose à la volonté de ne pas être qui guide les foules domestiquées
et à la volonté d’être par les autres qui se manifeste chez ceux qui exercent le pouvoir.

Les imbéciles vivent dans un monde artificiel et faux :
attachés au pouvoir qu’ils peuvent avoir sur autrui,
ils nient la pleine réalité de l’humain au bénéfice de schémas creux.

Le monde du pouvoir est un monde vide de sens, hors du réel.
La poésie est une mystique du réel.

Le poète cherche dans le mot, non pas un mode d’expression,
mais une manière de participer à la réalité.
Au moyen du verbe, le poète n’exprime pas le réel : il y participe.

La porte de la poésie n’a ni clef ni verrou :
elle se défend par sa qualité d’incandescence.
Seuls les innocents, accoutumés au feu purificateur,
peuvent ouvrir cette porte de leurs mains ardentes et accéder à la réalité.

La poésie prétend accomplir la tâche suivante :
que ce monde ne soit pas seulement habitable pour les imbéciles. »

(Aldo Pellegrini)

 

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Printemps (Marie Dauguet)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2017



    

Printemps

C’est le printemps tout à l’heure
Qui naîtra par les bois gris
Où l’hiver lointain se pleure,
Où l’espoir proche sourit,

Car sous les branches dolentes,
Malgré leur morne torpeur,
Les bois ont un air d’attente,
L’air d’attendre du bonheur.

Une sève neuve emmielle
Les bourgeons tout vernissés
Où fuit un premier bruit d’aile
Qu’à peine on entend glisser.

Puis c’est, interrogative
Dans sa troublante douceur,
Soudain la chanson des grives
Qui roule en bémol mineur.

Et toi que pourchasse l’heure,
Attarde au bord des taillis,
Dans l’incertaine demeure,
Hôte un moment accueilli,

Tes pas! Jouis, coeur misérable,
Conscient pour peu d’instants,
De tout cet inexprimable
Charme d’un soir de printemps,

Participe au grand mystère;
Gonfle-toi, ô fleur de chair,
Comme les bourgeons dans l’air,
Comme les germes sous terre.

(Marie Dauguet)

 

 

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La nécessité du départ (Michel Dugué)

Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2017



La nécessité du départ

Un souci d’être ne pourrait-il pas
vibrer en certaines choses?
(Je veux parler de celles qui se taisent)

Le galet, par exemple, oublié
sur l’appui de la fenêtre,
qui ne bouge pas mais témoigne de
l’envol

ou l’allée froide s’ouvrant en corolle
sur le mur de façade de la demeure.

Une certitude:
cela ne peut que participer d’un silence
que conforte le remuement des eaux
lesquelles ne cessant d’occuper la même place,
nous entretiennent de la nécessité du départ.

(Michel Dugué)

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N’avilissez pas le Temps! (Mohammad Iqbal)

Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2017




    
Tu as étendu le Temps comme l’Espace
Et distingué Hier de Demain.
Comme un parfum tu as fui ton propre jardin;
Tu as bâti ta prison de tes propres mains.

Notre temps qui n’a ni commencement ni fin
S’épanouit dans le parterre de fleurs de notre esprit.
Connaître ses racines anime le vivant d’une vie nouvelle :
Son être est plus splendide que l’aube.

La vie participe du Temps
et le Temps participe de la Vie :
« N’avilissez pas le Temps! » :
tel est l’ordre du Prophète.

(Mohammad Iqbal)

 

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Quand (Henri Cazalis)

Posted by arbrealettres sur 31 août 2017




    
Quand tu participeras aux secrets du Soleil,
ô poussière !
ô atome perdu dans un rayon!
t’importera-t-il encore le secret de ta vie?

Quand tu seras plongé dans l’amour de ton Océan,
pauvre goutte d’eau,
auras-tu souci de toi-même?

(Henri Cazalis)

 

Recueil: Le livre du Néant
Editions: Alphonse Lemerre

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