Posts Tagged ‘particulier’
Posted by arbrealettres sur 23 février 2018

TU CROIS QUE ÇA VA DURER ?
Et un merle qui n’en finissait pas
de piailler dans l’arbre du voisin.
Et la douceur de cette soirée exceptionnelle —
tout le monde le disait — pour la saison.
Et la rumeur particulière de la ville
(les cloches à un moment
puis les voitures une ambulance).
Tout cela avait fait
que je n’avais rien fait d’autre
que de prêter l’oreille
à toutes ces choses qui passent
comme du jour à la nuit
sans qu’on s’en aperçoive.
« Tu crois que ça va durer ? »
avais-tu dit alors
de la pièce d’à côté.
Et tes mots étaient simples
qui posaient la question
de l’évidence qui passe
dans le langage aussi
sans qu’on s’en aperçoive.
(François de Cornière)
Recueil: Ces moments-là
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (François de Cornière), ambulance, arbre, évidence, cloche, croire, dire, douceur, durer, exceptionnel, finir, jour, langage, merle, moment, mot, nuit, oreille, particulier, passer, piailler, poser, question, rumeur, s'apercevoir, saison, simple, soirée, ville, voisin, voiture | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 février 2018

La question
Une description de la volupté
est sa propre réponse : j’appartiens à
l’amour nombreux.
Ces femmes.
Qui dans leur lit, leur
lit ou fesses nues pour les réjouissances
nocturnes, aaoh
Ou si ses seins sont rose, ou des roses, ou d’autres
fleurs, avec quoi, disons, arroser
ce jardin d’intention
particulière ?
(Robert Creeley)
Recueil: Le sortilège
Traduction: Stéphane Bouquet
Editions: Nous
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Creeley), amour, appartenir, arroser, description, femme, fesse, fleur, intention, jardin, lit, nocturne, nombreux, nu, particulier, question, réjouissance, réponse, rose, sein, volupté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2017

Illustration: René Magritte
Monsieur Monsieur aux bains de mer
Un jour près de la mer
Monsieur et Monsieur seuls
parlaient tranquillement
et mangeaient une pomme
en regardant les cieux.
— Voyez donc, dit l’un d’eux,
l’agréable néant!
et quel apaisement
quand l’abîme sans bord
mélange sans effort
les choses et les gens!
Pour qui ressemble à Dieu
les jours particuliers
ne sont pas nécessaires.
La question n’est pas là
Monsieur (répond Monsieur)
nous sommes éphémères,
or la totalité
de la grande Unité
nous étant refusée,
c’est par la quantité
que nous nous en tirons.
Et nous additionnons
et nous thésaurisons!
Donc la diversité
pour nous sur cette terre
est la nécessité.
Regardez ce poisson
qui n’est pas un oiseau
qui n’est pas une pomme
qui n’est pas la baleine
qui n’est pas le bateau…
— Ah, pour moi c’est tout comme,
interrompit Monsieur,
la baleine et la pomme
devant l’éternité
A ces mots le vent souffle
emportant leurs chapeaux
et les deux personnages
dans le ciel bleu et beau
s’effacent aussitôt.
(Jean Tardieu)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), abîme, additionner, agréable, apaisement, éphémère, éternité, bain, baleine, bateau, beau, bleu, bord, chapeau, chose, ciel, Dieu, diversité, effort, emporter, gens, manger, mélanger, mer, monsieur, néant, nécessaire, nécessité, oiseau, particulier, personnage, poisson, pomme, quantité, question, refuser, regarder, ressembler, s'effacer, souffler, thésauriser, tirer, totalité, unité, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 août 2016
![squelette cerf [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2016/08/squelette-cerf-800x600.jpg?w=487&h=727)
…Ah ! j’ai peut-être été entraîné dans ce passage terrestre
Comme un qui se trouve involontairement mêlé
À quelque histoire honteuse
Il valait mieux que je fusse méconnu
Que personne ne puisse dire :
“Il était comme cela !”
Non rien de particulier dans le visage
Je n’ai été ni champion de force ni chanteur, ni meneur d’hommes
Quelle chance d’être passé inaperçu
Et quand les juges chercheront les noms
Ils ne trouveront le mien ni dans les cadastres des mairies
Ni parmi les titulaires de chèques, ni parmi les porteurs de titres
Non, pas même sur une croix ou sur un morceau de pierre
Quelque part se mêlant aux blancheurs d’un ciel bas
Mes os seront pareils aux herbes arrachées.
(Ilarie Voronca)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Ilarie Voronca), arraché, cadastre, champion, chance, chanteur, chercher, ciel, croix, entraîner, herbe, histoire, honteux, inaperçu, juge, méconnu, mêlé, meneur, nom, os, particulier, passage, pierre, terrestre, visage | Leave a Comment »