Posts Tagged ‘parure’
Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2022

POÈMES DE PETERSBOURG
1
Saint-Isaac à nouveau se couvre
D’une parure d’argent fondu.
Le cheval de Pierre le Grand
Se fige, impatient; il menace.
Un vent farouche, qui étouffe,
Emporte les fumées des cheminées…
Ah! le souverain est mécontent
De sa capitale nouvelle.
2
Mon coeur bat d’un rythme égal,
Que me font de longues années!
Nos ombres sont pour toujours
Rue des Galères, sous l’arc.
Sous mes paupières mi-closes
Je le vois, tu es avec moi,
Et ta main tient à jamais
Mon éventail encore fermé.
Parce que nous avons vécu
Ensemble un instant de miracle,
Lorsque sur le Jardin d’été
La lune a ressuscité, rose,
Je n’ai plus besoin d’attentes
Près de cette fenêtre lassante
Ni de rendez-vous ennuyeux.
Ah! L’amour est accompli.
Tu es libre, je suis libre,
Demain est meilleur qu’hier, —
Sur l’eau sombre de la Néva,
Devant le sourire glacé
De l’empereur Pierre le Grand.
(Anna Akhmatova)
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Posted in poésie | Tagué: (Anna Akhmatova), arc, argent, attente, éventail, capitale, cheminée, cheval, coeur, eau, fermé, fumée, glace, lune, miracle, parure, paupière, ressusciter, rose, Saint-Pétersbourg, sombre, sourire, vent, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021

La belle que voilà
La belle que voilà se mire dans ses ongles
Et ne parle qu’aux lys, ne sourit qu’aux pervenches.
Son corps est un jardin, son silence une steppe
Et sa voix le muguet, le lilas de la fête.
Sur son épaule nue un baiser se hasarde
Mais ce n’est que le vent de l’été qui l’effleure.
Le parfum de l’attente émigre en ses cheveux.
Il suffit qu’elle soit pour que naisse la danse.
La belle que voilà s’en va d’un monde à l’autre
Pour égayer le jour de ses métamorphoses.
Pour que chante son rire il suffit qu’on la nomme,
Elle qui sait les noms que se donnent les fleurs.
Belle, Pomone ou Flore, elle n’a pour armure
Que ses présents de fruits, ses offrandes de rires.
Elle a pour vêtements la nudité du monde,
Le printemps pour parure et l’hiver pour manteau.
La belle que voilà pour l’homme est invisible
S’il ne sait pas cueillir la clarté des étoiles
Et le sentiment pur d’être dans l’univers
Un instant de musique, un rayon de lumière.
Protégez-la, mes yeux, comme on garde une image
De se dissoudre au jour quand l’amour sera mort.
Et que dansent les fruits, et que chantent les roses !
La belle que voilà naquit de la parole.
(Robert Sabatier)
Illustration: Andrzej Malinowski
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Sabatier), armure, attente, émigrer, baiser, belle, chanter, corps, danse, danser, fête, fruit, hiver, homme, image, invisible, jardin, lilas, lumière, lys, métamorphose, muguet, musique, naître, nudité, nue, ongle, parler, parole, parure, pervenche, rire, rose, se mirer, silence, sourire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

LA VIGNE
Je n’aurai point regret des roses
qu’avril léger vit se flétrir.
J’aime voir le raisin sur la treille
mûrissant à l’abri du vent,
parure du val verdoyant,
délice de l’automne d’or,
avec ses grains lumineux, effilés
comme des doigts de jeune fille.
(Alexandre Pouchkine)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), abri, automne, délice, doigt, effilé, grain, jeune fille, léger, lumineux, mûrir, or, parure, raisin, regret, rose, se flétrir, treille, vent, verdoyant, vigne | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2020
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Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020

Illustration: Henri Eisenberg
LE POMMIER SUR LA ROUTE
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
Quand au printemps le soleil devient bon,
Je sens se faire en moi une nuée de fleurs,
Quand l’été me verse un suc vénéré,
J’incline jusqu’au sol mes branches
Pour rendre grâce à la terre,
Et lui dire humblement
Ce que je veux lui dire,
Je ne sais trop comment.
Quand vient l’automne
Et que mes branches ploient sous la foison des fruits,
Je les offre aux humains,
Puis quand commence à tomber ma parure,
Quand la neige me fait une fourrure épaisse,
J’étreins très fort le sol de toutes mes racines
Afin que la tempête
Ne puisse m’arracher à mes assises,
Et d’année en année je porte plus de fruits
Et chaque année je veux en donner davantage.
Je chéris les enfants balancés dans mes branches,
Portant le foulard rouge
Qui parle d’un drapeau.
Et je chéris aussi les jeunes filles
Dont les pieds blancs parcourent mon feuillage,
Poches, tabliers tout remplis de pommes,
Criant de joie, les joues en feu.
J’arrive alors à oublier les gens
Qui ont jeté des pierres
Dans ma boule de feuilles.
Je me souviens que le printemps passé
Deux jeunes gens se sont appuyés à mon tronc
Et se sont embrassés,
Que le garçon, joyeux,
Mit une fleur à son chapeau
Et partit en chantant.
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges, mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), arracher, assise, automne, épais, été, étreindre, bercer, bon, branche, clôture, commencer, comment, davantage, devenir, dire, donner, flamboyer, fleur, foison, fort, fourrure, fruit, humain, humblement, incliner, longer, neige, nourrir, nuée, offrir, parure, passant, paye, pommier, porter, printemps, racine, remercier, rendre grâce, rouge, route, savoir, se servir, sentir, sol, soleil, suc, tempête, tenir, terre, tomber, vénérer, verser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2019

Jubilation pure
Nul déguisement
nulle parure
juste
cette brume de jubilation pure
flottant autour de la moindre
de tes tentatives
(Thierry Cazals)
Illustration: Antonio Nunziante
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Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2019

LES LUNETTES
J’étais un livre. On effeuillait mes pages
Pour découvrir des signes, des empreintes
Or, je rêvais des archives terrestres
Ou d’un feu noir, mais chacun me lisait.
Des doigts mouillés, des feuillets et des notes
Sur tout mon corps, et même cette plante
Se desséchant entre mes dents. La mordre
Fut mon désir tout le long d’un hiver.
Déchirez-moi. Je suis autre que Bible,
Autre que vers d’un poème fardé
Car je suis chair, et livre est la parure
Où je me cache. Et nul ne trouvera
Le seul secret que je cache en mes pages :
Il faut me lire avec les yeux des morts.
(Robert Sabatier)
Illustration: Vladimir Kush
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Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2019

Illustration
Avec pour parure
Des fleurs de toutes les couleurs,
Elle était belle
Cette femme mon amie
Allongée dans son cercueil
(Yosano Akiko)
Recueil: Cheveux emmêlés
Traduction: Claire Dodane
Editions: Les Belles Lettres
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Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2019
Femme avec laquelle j’ai vécu
Femme avec laquelle je vis
Femme avec laquelle je vivrai
Toujours la même
Il te faut un manteau rouge
Des gants rouges un masque rouge
Et des bas noirs
Des raisons des preuves
De te voir toute nue
Nudité pure ô parure parée
Seins ô mon coeur
(Paul Eluard)
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2019

Pierres de parement
au devant du mur
Parures du chemin et de la vigne
qui veillent dans l’humus
Hermétique adresse d’un lieu
qui attend.
(Georges Drano)
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LE POMMIER SUR LA ROUTE (Mihai Beniuc)
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020
Illustration: Henri Eisenberg
LE POMMIER SUR LA ROUTE
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
Quand au printemps le soleil devient bon,
Je sens se faire en moi une nuée de fleurs,
Quand l’été me verse un suc vénéré,
J’incline jusqu’au sol mes branches
Pour rendre grâce à la terre,
Et lui dire humblement
Ce que je veux lui dire,
Je ne sais trop comment.
Quand vient l’automne
Et que mes branches ploient sous la foison des fruits,
Je les offre aux humains,
Puis quand commence à tomber ma parure,
Quand la neige me fait une fourrure épaisse,
J’étreins très fort le sol de toutes mes racines
Afin que la tempête
Ne puisse m’arracher à mes assises,
Et d’année en année je porte plus de fruits
Et chaque année je veux en donner davantage.
Je chéris les enfants balancés dans mes branches,
Portant le foulard rouge
Qui parle d’un drapeau.
Et je chéris aussi les jeunes filles
Dont les pieds blancs parcourent mon feuillage,
Poches, tabliers tout remplis de pommes,
Criant de joie, les joues en feu.
J’arrive alors à oublier les gens
Qui ont jeté des pierres
Dans ma boule de feuilles.
Je me souviens que le printemps passé
Deux jeunes gens se sont appuyés à mon tronc
Et se sont embrassés,
Que le garçon, joyeux,
Mit une fleur à son chapeau
Et partit en chantant.
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges, mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
(Mihai Beniuc)
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