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Poésie

Posts Tagged ‘pas’

Une femme aux yeux tristes (Maram al-Masri)

Posted by arbrealettres sur 2 juin 2023




    
une femme aux yeux tristes
à la peau fine
une femme aux pas pesants
au souffle languissant
rêve d’un homme
qui rende la sève
à son rêve

(Maram al-Masri)

Recueil: Cerise rouge sur carrelage blanc
Editions: Bruno Doucey

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DES PAS… (Paule Bordesselle)

Posted by arbrealettres sur 21 mai 2023




    
DES PAS…

Sur une plage
Des pas sur le sable
Effacés par le vent
La mer… et puis le temps.

Sous un ciel étoilé
Des rires envolés.
Sur un chemin désert
Un rêve qui se perd…

Un parfum retrouvé
Après bien des années.
Un sourire qui se glisse
Dans un regard complice

Ultimes traces…
C’est une vie qui passe…

(Paule Bordesselle)

Recueil: Anthologie poétique 2019 volume 2
Editions: Flammes Vives

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«TON BONHEUR» (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 15 mai 2023




    
«TON BONHEUR»

Tout «ton bonheur» : me voir heureuse
Il dit aux fleurs de la maison
Que je me forge une chanson
Au-delà de ta tombe creuse.

Ton ultime bonheur, ma paix,
Celle qui n’est point de la terre
Se veut en son profond mystère
Me rendre le fardeau moins vrai.

Tes pas qui ne résonnent plus
Que dans mon cœur et dans ma tête
Tu veux que j’en fasse la fête
Quand sonnent les trois Angélus !

Tu prends avec soin ma journée
Quand, lasse de tout, je souris
Quand même à l’arbre refleuri.
Vois, j’en deviens toute étonnée !…

Le bonheur, tu le fais venir
Même s’il m’apparait un leurre
Subsiste au fond de la demeure
«Ce bonheur» qu’est ton souvenir !…

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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L’ATTENTE (Guy Goffette)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023



Illustration: Serguéï Andréïévitch TOUTOUNOV
    
L’ATTENTE

Si tu viens pour rester, dit-elle, ne parle pas.
Il suffit de la pluie et du vent sur les tuiles,
il suffit du silence que les meubles entassent
comme poussière depuis des siècles sans toi.

Ne parle pas encore. Écoute ce qui fut
lame dans ma chair : chaque pas, un rire au loin,
l’aboiement du cabot, la portière qui claque
et ce train qui n’en finit pas de passer

sur mes os. Reste sans paroles : il n’y a rien
à dire. Laisse la pluie redevenir la pluie
et le vent cette marée sous les tuiles, laisse

le chien crier son nom dans la nuit, la portière
claquer, s’en aller l’inconnu en ce lieu nul
où je mourais. Reste si tu viens pour rester.

(Guy Goffette)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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UNE VIE À PAS COMPTÉS (Roland Giguère)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023



Illustration: Pablo Picasso
    
UNE VIE À PAS COMPTÉS

Une vie entière passée en murmures
en une infinité de légers soubresauts
en peu de paroles en moindres gestes
au milieu de hordes criardes et déchaînées

une vie repliée sur quelques visages aimés
sur une paupière qui bat et se ferme à minuit
comme une persienne de bois usée
une vie lente aux roues brisées.

(Roland Giguère)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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Mon enfance (Monique Serf)

Posted by arbrealettres sur 9 mai 2023




Illustration
    
Mon enfance

J’ai eu tort, je suis revenue dans cette ville au loin perdue
Où j’avais passé mon enfance
J’ai eu tort, j’ai voulu revoir le coteau où glissait le soir
Bleu et gris, ombres de silence
Et j’ai retrouvé comme avant
Longtemps après
Le coteau, l’arbre se dressant
Comme au passé

J’ai marché les tempes brûlantes
Croyant étouffer sous mes pas
Les voies du passé qui nous hantent
Et reviennent sonner le glas
Et je me suis couchée sous l’arbre
Et c’était les mêmes odeurs
Et j’ai laissé couler mes pleurs
Mes pleurs

J’ai mis mon dos nu à l’écorce, l’arbre m’a redonné des forces
Tout comme au temps de mon enfance
Et longtemps j’ai fermé les yeux, je crois que j’ai prié un peu
Je retrouvais mon innocence
Avant que le soir ne se pose
J’ai voulu voir
La maison fleurie sous les roses
J’ai voulu voir
Le jardin où nos cris d’enfants
Jaillissaient comme source claire
Jean-claude et Régine et puis Jean
Tout redevenait comme hier
Le parfum lourd des sauges rouges
Les dahlias fauves dans l’allée
Le puits, tout, j’ai tout retrouvé
Hélas

La guerre nous avait jeté là, d’autres furent moins heureux je crois
Au temps joli de leur enfance
La guerre nous avait jeté là, nous vivions comme hors-la-loi
Et j’aimais cela quand j’y pense
Oh mes printemps, oh mes soleils, oh mes folles années perdues
Oh mes quinze ans, oh mes merveilles
Que j’ai mal d’être revenue
Oh les noix fraîches de septembre
Et l’odeur des mûres écrasées
C’est fou, tout, j’ai tout retrouvé
Hélas

Il ne faut jamais revenir aux temps cachés des souvenirs
Du temps béni de son enfance
Car parmi tous les souvenirs, ceux de l’enfance sont les pires
Ceux de l’enfance nous déchirent
Oh ma très chérie, oh ma mère, où êtes-vous donc aujourd’hui?
Vous dormez au chaud de la terre
Et moi je suis venue ici
Pour y retrouver votre rire
Vos colères et votre jeunesse
Et je reste seule avec ma détresse
Hélas

Pourquoi suis-je donc revenue et seule au détour de ces rues
J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche
Pourquoi suis-je venue ici, où mon passé me crucifie
Et ne dort jamais mon enfance?

(Monique Serf)

Recueil: Des chansons pour le dire Une anthologie de la chanson qui trouble et qui dérange (Baptiste Vignol)
Editions: La Mascara TOURNON

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QUELQUE PART (Lucien Becker)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2023



    
QUELQUE PART…

Quelque part dans une maison calme le
soleil passe à travers les volets et la
poussière se croyant seule se met à danser
sans autre bruit que celui que fait un insecte.

Il y a bien au loin le cri d’un enfant ou
celui d’un chien oppressé de solitude. Il y
a bien, dans l’herbe, le pas d’une source où
la mer vient, en se cachant, prendre pied.

Il n’y a plus soudain dans le jour immense
qu’un bourdon désorienté qui se cogne aux carreaux
qu’un oiseau brûlé de soleil
qui retombe comme une feuille au milieu des blés.

Et la chambre plus profonde que le monde
se tient dans l’ombre auprès de la porte avec
un coeur qui a cessé de battre
parce qu’il n’y a plus de soleil dans les volets.

(Lucien Becker)

Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Traduction:
Editions: Marabout

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Nous sommes les rossignols (Zatî)

Posted by arbrealettres sur 6 avril 2023



    

Nous sommes les rossignols du plus haut des cieux,
notre roseraie est un clos d’amis

Nous sommes les amoureux au coeur épris,
notre vigueur est souffrance.

Sur l’arène du Seigneur chacun de nous est une noctuelle
Devant le soleil de la Face, toujours nous menons notre ronde.

Le dévot nous croit fous, nous croit pleins de révolte
Nous sommes libres de pure liberté, nos ruines sont florissantes.

Nous venons de nulle part, nous venons d’une grande souche
Au delà de la voûte céleste, au delà du trône nous mènent nos pas.

Le secret de la confiance est en nous, en nous l’éclat de la volonté
La grâce du bonheur est en nous, nombreux sont nos titres.

Qui n’est pas le vrai Salomon, qui ne connaît pas le langage des oiseaux
Celui-là est un indifférent, ô Zatî ! Il ne connaît pas notre savoir.

(Zatî)

Recueil: Poèmes des derviches anatoliens
Traduction: Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Editions: Fata Morgana

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L’HEURE (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
L’HEURE

Partir encor, je l’aurais pu
Et rien ne serait advenu,
Tout serait resté pur et beau
Ainsi qu’avant ce jour nouveau.

Il le fallait, l’heure arriva,
Brève, trouble, et nous enleva,
De son pas qui s’enfuit sans cesse,
Le bel éclat de la jeunesse.

***

DIE STUNDE

Es war noch Zeit ; ich konnte gehn,
Und alles wäre ungeschehn,
Und alles wäre rein und klar,
Wie es vor jenem Tage war !

Es mußte sein. Die Stunde kam,
Die kurze, schwüle, und sie nahm
Unwandelbar mit jähem Schritt
Den ganzen Glanz der Jugend mit.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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L’esprit est soluble (Laurent Graff)

Posted by arbrealettres sur 7 mars 2023




    
L’esprit est soluble
dans l’eau des pas.

(Laurent Graff)

Recueil: Au nom de sa majesté
Editions: Le dilettante

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