Il faut nous replier en nous-mêmes
La pierre silencieuse est sage
Le trèfle rouge est bon
Solitaire et simple
Soyons solitaires
Et patients
(Yvan Goll)
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021
Il faut nous replier en nous-mêmes
La pierre silencieuse est sage
Le trèfle rouge est bon
Solitaire et simple
Soyons solitaires
Et patients
(Yvan Goll)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Yvan Goll), patient, pierre, sage, se replier, silencieuse, simple, solitaire, trèfle | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2021
Reconnaître la présence du mystère
dans les plus humbles parcelles du monde
comme au plus intime de chaque être,
faire en sorte que l’écriture
l’atteste par son accueil,
par ses efforts patients ou aventureux
pour devenir poème.
(Gérard Bocholer)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Gérard Bocholer), accueil, attester, aventureux, écriture, être, devenir, effort, humble, intime, monde, mystère, parcelle, patient, poème, présence, reconnaître | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2020
Poussant la porte puis faisant un pas,
comme il est interminable pour un patient,
ce long couloir.
***
(Ishikawa Takuboku)
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Ishikawa Takuboku), couloir, interminable, long, pas, patient, porte, pousser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2020
Illustration: Oleg Zhivetin
Graine d’amour
Ô toi, si loin de mes regards,
c’est à Dieu que je te confie.
Tu m’as brûlé l’âme, pourtant
moi, je t’aime plus que ma vie.
Tant que je ne tirerai pas
le pan de mon linceul sous terre,
Ne crois pas que j’ôte ma main
du pan de ta robe légère.
Laisse-moi voir l’arcade sainte
de tes sourcils : au petit jour,
J’étendrai les bras pour prier
et les mettre autour de ton cou.
Même si je dois m’adresser
à l’ange déchu de Babel,
Je ferai cent tours de magie
pour te ramener, ô ma belle !
Je voudrais mourir avant toi,
ô mon médecin infidèle !
Vas donc ausculter ton patient :
je suis dans une attente telle !
J’ai fait ruisseler de mes yeux
sur mon sein cent ruisseaux de larmes,
pour arroser les grains d’amour
que je sèmerai dans ton coeur.
Le Bien-Aimé versa mon sang,
me sauvant des peines de coeur :
Voici ton clin d’oeil assassin
qui me transperce comme une arme.
Mais je pleure, et mon seul désir,
au sein de ce torrent de larmes,
C’est de pouvoir semer en toi
la seule graine de l’amour.
Sois généreux ! Reçois-moi donc,
pour que, dans l’ardeur de mon âme,
Mes larmes tombent à tes pieds,
comme des perles, tour à tour.
Vin, amour et libertinage,
Hâfez. ne sont pas ton partage ; –
Et pourtant. c’est ce que tu fais.
Tant pis pour toi, c’est bien dommage
***
(Hâfez Shirâzi)(Hafiz)
Posted in poésie | Tagué: (Hafiz), (Hâfez Shirâzi), aimer, amour, ange, arcade, ardeur, arme, arroser, assassin, attente, ausculter, autour, âme, étendre, ôter, Babel, belle, bras, brûler, clin d'oeil, coeur, confier, cou, croire, déchu, désir, Dieu, dommage, faire, généreux, grain, graine, infidèle, larme, libertinage, linceul, loin, magie, médecin, mourir, pan, partage, patient, perle, pleurer, pouvoir, prier, ramener, recevoir, regard, ruisseau, ruisseler, s'adresser, sang, sein, semer, sourcil, terre, tirer, torrent, tour, tour à tour, transpercer, vie, vin, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020
Illustration: Sigrid Hofmann
Secrets
Je ne peux te dire mes secrets
Car mes secrets mûrissent encore en moi
(Meier, poétesse chinoise contemporaine)
Je ne peux te dire mes secrets
Mes secrets sont des graines de fenouil
Enfermées dans leur prison d’humus
Mais qui rêvent de germer
Mes secrets sont des chenilles
Doucement assoupies dans la chaleur du cocon
Mais qui rêvent de devenir papillons
Je ne peux te révéler mes secrets si troubles
Ils te feraient rougir comme une écolière
Ils te feraient frémir comme un saule à la première brise
Non, laisse mes secrets mûrir en moi
Laisse-les exploser à la vie
Alors peut-être, si tu es patiente
Un jour je te les dirai
***
GEHEIMEN
Ik kan je mijn geheimen niet verklappen
Want mijn geheimen rijpen nog in mij
(Meier, hedendaagse Chinese dichteres)
Ik kan je mijn geheimen niet verklappen
Mijn geheimen zijn zaden van venkel
Opgesloten in hun gevangenis van humus
Maar die dromen om te ontkiemen
Mijn geheimen zijn rupsen
Rustig sluimerend in de warmte van de cocon
Maar die dromen om vlinders te worden
Ik kan je mijn warrige geheimen niet onthullen
Ze zouden je doen blozen als een schoolmeisje
Ze zouden je doen huiveren als een wilg in de eerste wind
Nee, laat mijn geheimen in mij rijpen
Laat ze ontploffen en tot leven komen
Dan misschien, als je geduldig bent,
Zal ik ze je op een dag verklappen .
***
SECRETS
I cannot tell you about my secrets
as my secrets are still ripening inside me
(Mei Er, contemporary Chinese poet)
I cannot tell you my secrets.
My secrets are seeds of fennel
locked up in their humus prison
but dreaming to germinate.
My secrets are caterpillars
gently asleep inside the warmth of the cocoon
but dreaming to become butterflies
I cannot reveal to you my shady secrets.
They would make you blush like a schoolgirl.
They would make you tremble like a willow at the first breeze.
No, let my secrets ripen inside me.
Let them explode to life,
and, maybe if you are patient,
one day I will talk to you about them.
***
SECRETOS
No puedo desvelarte mis secretos
Porque mis secretos aún maduran dentro de mí
(Mei Er, poeta contemporánea chino)
No puedo desvelarte mis secretos
Mis secretos son semillas de hinojo
Encerrados en su prisión de humus
Pero que sueñan con germinar
Mis secretos son gusanos
Dormitando suavemente al calor del capullo
Pero que sueñan convertirse en mariposas
No puedo revelarte mis secretos tan enmarañados
Que te sonrojarían como a una colegiala
Te estremecerían como a un sauce con la primera brisa
No, deja que mis secretos maduren en mí
Déjalos que se abran a la vida
Quizás entonces, si eres paciente
algún día te los desvelaré.
***
秘 密
我不能告诉你我的秘密
因为我的秘密还在我体内成熟
——中国当代诗人 梅尔
我不能告诉你我的秘密
我的秘密是茴香的种子
被关在他们的腐殖质监狱里
但在梦想发芽。
我的秘密是毛虫
温柔地睡在茧壳的温暖里
但在梦想着化蝶
我不能向你透露我暧昧的秘密。
它们会让你脸红得像个女学生。
它们会让你像柳树一样在初春风中颤抖。
不,让我的秘密在我体内成熟。
让它们爆炸成生命,
如果你有耐心的话,
总有一天我会和你谈起它们。
***
GEHEIMNISSE
Ich kann dir meine Geheimisse nicht sagen/enthüllen
Den meine Geheimnisse reifen noch in mir
(Mei Er, chinesische Lyrikerin der Gegenwart)
Ich kann dir meine Geheimnisse nicht enthüllen
Meine Geheimnisse sind Samen des Fenchels
In ihrem Gefängnis von Humus eingesperrt
Aber sie träumen davon, zu keimen.
Meine Geheimnisse sind Raupen
Ruhig schlummernd in der Wärme des Kokons
Aber sie träumen davon, Schmetterlinge zu werden
Ich kann dir meine wirren Geheimnisse nicht enthüllen
Sie würden dich wie ein Schulmädchen erröten lassen
Sie würden dich wie eine Weide in der ersten Brise schaudern lassen
Nein, lass meine Geheimnisse in mir reifen
Lass sie explodieren und Leben werden
Dann vielleicht, wenn du geduldig bist
Werde ich sie dir eines Tages erzählen.
(Georges Friedenkraft)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Friedenkraft), assoupi, écolier, brise, chaleur, chenille, cocon, devenir, dire, doucement, enfermer, exploser, fenouil, frémir, germer, graine, humus, laisser, mûrir, papillon, patient, prison, révéler, rêver, rougir, saule, secret, trouble, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mai 2020
Une semaison de larmes
sur le visage changé,
la scintillante saison
des rivières dérangées :
chagrin qui creuse la terre
L’âge regarde la neige
s’éloigner sur les montagnes
Dans l’herbe à l’hiver survivant
ces ombres moins pesantes qu’elle,
des timides bois patients
sont la discrète, la fidèle,
l’encore imperceptible mort
Toujours dans le jour tournant
ce vol autour de nos corps
Toujours dans le champ du jour
ces tombes d’ardoise bleue
Vérité, non vérité
se résorbent en fumée
Monde pas mieux abrité
que la beauté trop aimée,
passer en toi, c’est fêter
de la poussière allumée
Vérité, non vérité
brillent, cendre parfumée
(Philippe Jaccottet)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Jaccottet), abrité, beauté, briller, cendre, discrète, fêter, fidèle, imperceptible, larme, montagne, mort, neige, parfumée, patient, saison, semaison, timide, vérité, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2020
Ce tambour que bat dans un glauque jardin
et par jeu patient
l’enfant près de la mort
avec sa tête longue
est dans la nuit qui tombe
un sourd appel aux dieux
(Jean Follain)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), appel, battre, Dieu, enfant, glauque, jardin, jeu, mort, nuit, patient, sourd, tambour | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 février 2020
LA GRANDE MIGRATION
À perte de nuit la nuit froide et claire
On entend caqueter très haut un long vol d’oies sauvages
en figure de proue (la tribu navigue en forme de V
et les vieux jars expérimentés se relaient
pour ouvrir la route du vol en éperon)
Malgré la transparence obscure de l’espace
on ne voit pas la flottille bruissante d’ailes
qui tient son cap patient vers le lointain sud
mais seulement les feux de position
des autres grandes migratrices au-dessus de nous
les silencieuses les très froides les étoiles de la Galaxie
qui dérivent inexorablement dans l’Univers en expansion
Et toi et moi nous deux ensemble
à cet instant où nous nous croyons immobiles
nous faisons pourtant route nous aussi nous migrons
Vers quelle saison ? Vers quel rivage ? Vers quel silence ?
(Claude Roy)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), aile, au-dessus, éperon, étoile, bruire, cap, caqueter, clair, dériver, ensemble, entendre, espace, expansion, expérimenté, figure, flottille, froid, galaxie, immobile, inexorable, jars, lointain, migrateur, migration, naviguer, nuit, obscur, oie, ouvrir, patient, proue, rivage, route, saison, sauvage, se relayer, silence, silencieux, sud, transparence, tribu, vieux, vol | Leave a Comment »