Posts Tagged ‘pâture’
Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2022
Illustration: Frida Kahlo
La bête
Elle fait attention la bête.
Elle se retient.
Elle ne donne aucun signe.
Elle ne laisse aucune trace la bête.
Elle ne tremble pas.
Elle ne saigne pas.
Elle ne hurle pas.
Elle est belle.
Elle est blessée.
Nature blessée.
Mystère blessé.
Elle ne peut plus rester au milieu en pâture en terrasse…
Elle s’en va…
Elle n’a pas peur.
Elle n’a pas le choix.
Elle n’est plus ni saine ni sauve.
Elle est abîmée.
C’est ça qui s’éloigne…
Abîmée…
Elle ne veut plus laisser son silence au sol.
C’est ça qui l’emporte dans la forêt.
Elle veut parler.
Elle a besoin la bête.
Elle veut.
C’est elle la bête qui veut…
C’est elle la belle qui crève…
C’est elle les deux…
Elle de risquer…
Elle de parler
Les hommes ne parlent pas.
(Lili Frikh)
Carnet sans bord 2017
Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Lili Frikh), abîmer, attention, bête, beau, besoin, blesser, choix, crever, donner, emporter, forêt, homme, hurler, laisser, milieu, mystère, nature, parler, pâture, peur, rester, risquer, s'éloigner, s'en aller, saigner, sain, sauf, signe, silence, sol, terrasse, trace, trembler, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022

LA PATURE
Je vais aller au pré pour curer la fontaine.
Je me contenterai de retirer les feuilles.
(Et peut-être attendrai-je que le flot soit clair.)
Je ne serai pas parti bien longtemps. Viens donc!
Je vais ramener avec moi le petit veau
Qui est toujours avec sa mère. Il est si jeune
Que lorsqu’elle le lèche, il vacille et chancelle.
Je ne serai pas parti bien longtemps. Viens donc!
(Robert Frost)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 23 juin 2022

NE CROYEZ PAS
Ne croyez pas que la colère
Est laide lorsque vos yeux bleus
Comme la mer soudain s’altèrent
Ou scintillent de mille feux.
J’aime en vous ce qui chante ou gronde,
J’aime vos yeux bouleversés,
Et j’aime la douceur profonde
De votre âme aux flots apaisés.
Tout ce qui fait votre nature,
Tourmente, langueur, volupté,
C’est la quotidienne pâture
Dont se nourrit ma pauvreté.
(Franz Hellens)
Illustration: Edson Campos
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Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), aimer, apaisé, âme, chanter, colère, croire, douceur, gronder, laide, langueur, mer, nature, pauvreté, pâture, s'altérer, scintiller, se nourrir, tourmenter, volupté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2021

Peur, je te sens dans la nuit verte
de la forêt vierge, profonde
et tapie dans l’être,
trouvant ta pâture dans le mystère
et faisant pulluler l’obscurité de monstres.
(Lionello Fiumi)
Illustration: Charles de Clarac
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Posted by arbrealettres sur 22 février 2021

Pour réjouir ton cœur voici dans mes paumes
Un peu de soleil et un peu de miel,
Selon la loi des abeilles de Perséphone.
Nul ne peut détacher la barque à la dérive,
Nul n’entend l’ombre bottée de fourrure,
Nul ne peut vaincre la peur au bois de la vie.
Il ne nous reste plus que des baisers
Aussi velus que les minces abeilles
Qui meurent, à peine enfuies de leur ruche.
Dans les fourrés de la nuit elles bruissent,
La forêt du Taygète est leur patrie,
Leur pâture le temps, la mélisse et la menthe…
Prends pour réjouir ton cœur mon offrande sauvage,
Ce simple collier sec d’abeilles mortes
Qui ont su changer le miel en soleil !
*
Возьми на радость из моих ладоней
Немного солнца и немного меда,
Как нам велели пчелы Персефоны.
Не отвязать неприкрепленной лодки,
Не услыхать в меха обутой тени,
Не превозмочь в дремучей жизни страха.
Нам остаются только поцелуи,
Мохнатые, как маленькие пчелы,
Что умирают, вылетев из улья.
Они шуршат в прозрачных дебрях ночи,
Их родина – дремучий лес Тайгета,
Их пища – время, медуница, мята.
Возьми ж на радость дикий мой подарок,
Невзрачное сухое ожерелье
Из мертвых пчел, мед превративших в солнце.
(Ossip Mandelstam)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Poésies d’amour
Traduction: Henri Abril
Editions: Circé
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Posted in poésie | Tagué: (Ossip Mandelstam), abeille, baiser, barque, bois, botter, bruire, changer, coeur, collier, dérive, détacher, entendre, forêt, fourré, fourrure, Loi, mélisse, menthe, miel, mince, mort, mourir, nuit, offrande, ombre, patrie, paume, pâture, peur, prendre, réjouir, rester, ruche, s'enfuir, sauvage, savoir, sec, simple, soleil, temps, vaincre, velu, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2020

Illustration: Henri Eisenberg
AUTRE AMOUREUSE.
Lorsque je vivais loin de vous,
Toujours triste, toujours en larmes,
Pour mon cœur malade et jaloux
Le sommeil seul avait des charmes.
Maintenant que tu m’appartiens
Et que mon cœur a sa pâture,
– Il ne m’est plus qu’une torture,
Le sommeil cher aux jours anciens.
Lorsque je dormais loin de vous,
Dans un rêve toujours le même,
Je vous voyais à mes genoux
Me dire chaque nuit : « Je t’aime ! »
Maintenant que tu m’appartiens,
Dans les bras chaque nuit je rêve
Que tu pars, qu’un méchant t’enlève
Et que je meurs quand tu reviens.
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet), aimer, alour, appartenir, charmé, coeur, dormir, enlever, genoux, jaloux, loin, malade, méchant, mourir, nuit, partir, pâture, rêve, revenir, sommeil, torture, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2020
![Victor Hugo Le Pendu b384 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/09/victor-hugo-le-pendu-b384-1280x768.gif?w=687&h=900)
La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette
De flèches et de tours à jour la silhouette
D’une ville gothique éteinte au lointain gris.
La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris
Secoués par le bec avide des corneilles
Et dansant dans l’air noir des gigues non-pareilles,
Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups.
Quelques buissons d’épine épars, et quelques houx
Dressant l’horreur de leur feuillage à droite, à gauche,
Sur le fuligineux fouillis d’un fond d’ébauche.
Et puis, autour de trois livides prisonniers
Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisaniers
En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse,
Luisent à contresens des lances de l’averse.
(Paul Verlaine)
Illustration: Victor Hugo
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), averse, épine, blafard, buisson, contresens, corneille, feuillage, flèche, gibet, herse, horreur, houx, lance, loup, nuit, pâture, pluie, prisonnier, silhouette, tour, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2020

… les sangliers tristes
ont l’air de ces prisonniers
privés de pâture céleste.
(Jean Follain)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), céleste, pâture, prisonnier, privé, sanglier, triste | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2020

FRERE ET SOEUR
J’aurais pu trois jours, trois jours contempler
le val de tes yeux, ce val de mystère
ceint de tes sourcils comme un champ d’osier.
Il y brille au fond une eau vive et claire,
des poissons d’argent, des poissons y dansent,
d’un étang peut-être en son pur éclat.
Trois jours j’aurais pu, trois jours en Silence,
Contempler ceci, contempler cela.
Trois jours j’aurais pu, trois beaux jours encore
suivre de tes seins la courbe si tendre,
cette courbe-là qu’affirme ta robe
et voir s’y poser l’étoile tremblante,
étoile pourtant de mes nuits trop sombres
et quelle clarté sur son lit de soie.
Trois jours j’aurais pu, trois jours en silence,
Contempler ceci, contempler cela.
Et j’aurais voulu, voulu tout à coup
trouver à mes yeux pâture et breuvage
dans le lourd épi de tes deux genoux,
tes genoux serrés, tes genoux bien sages,
battants d’une porte aux vives nuances
s’invitant l’un l’autre à s’ouvrir tout grands.
Trois jours j’aurais pu, trois jours en silence,
Contempler ceci, contempler cela.
Dans l’immensité tiède de ton corps,
dans ce que ton corps contient de lumière
(Gyula Illyès)
Illustration: Anne-Marie Zilberman
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Posted in poésie | Tagué: (Gyula Illyès), éclat, étoile, breuvage, champ, contempler, contenir, corps, courbe, danser, eau, frère, immensité, lumière, mystère, osier, pâture, poisson, robe, sein, silence, soeur, soie, sombre, tiède, tremblante, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2020

Les genêts
Les genêts, doucement balancés par la brise,
Sur les vastes plateaux font une boule d’or ;
Et tandis que le pâtre à leur ombre s’endort,
Son troupeau va broutant cette fleur qui le grise ;
Cette fleur qui le fait rêver d’amour, le soir,
Quand il roule du haut des monts vers les étables,
Et qu’il croise en chemin les grands boeufs vénérables
Dont les doux beuglements appellent l’abreuvoir ;
cette fleur toute d’or, de lumière et de soie,
En papillons posée au bout des brins menus,
Et dont les lourds parfums semblent être venus
De la plage lointaine où le soleil se noie…
Certes, j’aime les prés où chantent les grillons,
Et la vigne pendue aux flancs de la colline,
Et les champs de bleuets sur qui le blé s’incline,
Comme sur des yeux bleus tombent des cheveux blonds.
Mais je préfère aux prés fleuris, aux grasses plaines,
Aux coteaux où la vigne étend ses pampres verts,
Les sauvages sommets de genêts recouverts,
Qui font au vent d’été de si fauves haleines.
***
Vous en souvenez-vous, genêts de mon pays,
Des petits écoliers aux cheveux en broussailles
Qui s’enfonçaient sous vos rameaux comme des cailles,
Troublant dans leur sommeil les lapins ébahis ?
Comme l’herbe était fraîche à l’abri de vos tiges !
Comme on s’y trouvait bien, sur le dos allongé,
Dans le thym qui faisait, aux sauges mélangé,
Un parfum enivrant à donner des vertiges !
Et quelle émotion lorsqu’un léger froufrou
Annonçait la fauvette apportant la pâture,
Et qu’en bien l’épiant on trouvait d’aventure
Son nid plein d’oiseaux nus et qui tendaient le cou !
Quel bonheur, quand le givre avait garni de perles
Vos fins rameaux émus qui sifflaient dans le vent,
– Précoces braconniers, – de revenir souvent
Tendre en vos corridors des lacets pour les merles.
Mais il fallut quitter les genêts et les monts,
S’en aller au collège étudier des livres,
Et sentir, loin de l’air natal qui vous rend ivres,
S’engourdir ses jarrets et siffler ses poumons ;
Passer de longs hivers dans des salles bien closes,
A regarder la neige à travers les carreaux,
Éternuant dans des auteurs petits et gros,
Et soupirant après les oiseaux et les roses ;
Et, l’été, se haussant sur son banc d’écolier,
Comme un forçat qui, tout en ramant, tend sa chaîne,
Pour sentir si le vent de la lande prochaine
Ne vous apporte pas le parfum familier.
***
Enfin, la grille s’ouvre ! on retourne au village ;
Ainsi que les genêts notre âme est tout en fleurs,
Et dans les houx remplis de vieux merles siffleurs,
On sent un air plus pur qui vous souffle au visage.
On retrouve l’enfant blonde avec qui cent fois
On a jadis couru la forêt et la lande ;
Elle n’a point changé, – sinon qu’elle est plus grande,
Que ses yeux sont plus doux et plus douce sa voix.
» Revenons aux genêts ! – Je le veux bien ? » dit-elle.
Et l’on va côte à côte, en causant, tout troublés
Par le souffle inconnu qui passe sur les blés,
Par le chant d’une source ou par le bruit d’une aile.
Les genêts ont grandi, mais pourtant moins que nous ;
Il faut nous bien baisser pour passer sous leurs branches,
Encore accroche-t-elle un peu ses coiffes blanches ;
Quant à moi, je me mets simplement à genoux.
Et nous parlons des temps lointains, des courses folles,
Des nids ravis ensemble, et de ces riens charmants
Qui paraissent toujours si beaux aux coeurs aimants
Parce que les regards soulignent les paroles.
Puis le silence ; puis la rougeur des aveux,
Et le sein qui palpite, et la main qui tressaille,
Au loin un tendre appel de ramier ou de caille…
Comme le serpolet sent bon dans les cheveux !
Et les fleurs des genêts nous font un diadème ;
Et, par l’écartement des branches, haut dans l’air.
Paraît comme un point noir l’alouette au chant clair
Qui, de l’azur, bénit le coin d’ombre où l’on aime !…
Ah ! de ces jours lointains, si lointains et si doux,
De ces jours dont un seul vaut une vie entière,
– Et de la blonde enfant qui dort au cimetière, –
Genêts de mon pays, vous en souvenez-vous ?
(François Fabié)
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Posted in poésie | Tagué: (François Fabié), aimer, amour, appel, aventure, aveu, azur, à genoux, âme, écolier, émotion, épier, étable, balancer, beuglement, blanc, blé, bleuet, blond, boeuf, bonheur, brise, caille, carreau, champ, chant, chanter, charmant, cheveux, cimetière, clos, coiffe, colline, corridor, coteau, course, croiser, diadème, dormir, doucement, doux, en fleurs, enfant, enivrer, fauve, fauvette, fleur, fou, froufrou, genêt, givre, grillon, griser, haleine, hiver, inconnu, lacet, lande, lointain, lumière, main, mont, neige, nid, nu, oiseau, ombre, or, palpiter, pampre, papillon, parfum, parole, pâtre, pâture, perle, plage, plateau, poumon, pré, rameau, ramier, rêver, regard, revenir, s'endormir, s'engourdir, s'incliner, se noyer, se souvenir, sein, sentir, serpolet, silence, soie, soleil, souffle, source, thym, tressaillir, troupeau, vent, vert, vertige, vie, vigne | Leave a Comment »