Posts Tagged ‘(Paul Auster)’
Posted by arbrealettres sur 13 août 2019

MAÇONNERIE
Tu m’as pris
pour un homme qui voulait mourir.
Pierre indifférente, réfractaire à l’enclume la plus verte,
la terre était page, l’attente la plus
sereine avant le mot, et c’était toi,
faille où l’oeil commençait
à voir, c’était toi qui mourais,
à me garder vivant. Au-delà du mur
tu taillais la pierre,
et quand les pierres furent assez petites
pour défier la terre, tu les enfouis, voix dans l’urne,
et les brisas pour les faire
se ranimer sous tes pieds, comme si elles
chantaient, pour qu’elles me guérissent,
bestiaire exsangue
du souffle, et me coupent
de leurs arêtes vives.
Tu me fis saigner.
(Paul Auster)
Illustration: Alberto Pancorbo
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Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2019

Les vrais mariages sont toujours insensés.
(Paul Auster)
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Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2018

CREDO
L’infini
choses infimes. Une fois seulement respirer
dans la lumière de l’infini
choses infimes
qui nous entourent. Ou bien
rien ne peut échapper
au piège de cette obscurité, l’oeil
découvrira que nous sommes
seulement ce qui nous a faits moins
que nous ne sommes. Ne rien dire. Dire :
nos vies mêmes
en dépendent.
(Paul Auster)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2018

CLANDESTIN
Souviens-toi avec moi aujourd’hui — la parole
et la contre-parole
de témoignage : l’aube tangible, surgissant
de ma main crispée : étreinte ciliaire
du soleil : l’étendue de ténèbres
que j’ai écrite
sur la table du sommeil.
Maintenant
est le temps à venir.
Tout ce que tu es venue
me prendre, emporte-
le loin de moi maintenant. N’
oublie pas
d’oublier. Emplis
tes poches de terre,
et scelle
la bouche
de ma caverne.
C’est là
que j’ai rêvé ma vie
dans un rêve
de feu.
(Paul Auster)
Illustration: Ana Cruz
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Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2018

VESTIGE
Je me reconstruis.
Ou, de ce peu de voix
qui ne se désagrège pas,
je te parle.
De ce qu’
un mot aurait pu vivre
sans moi,
dans la rotondité d’un oeil
qui s’ouvre et se ferme.
Et de ce que signifie être découvert.
Je me reconstruis.
Je me dépouille de ce qui reste
de ma voix.
Cette maison,
croulant sous les tiges
de chardon blanc, dans la glaise
qui éclate
dans la lumière
des bouches.
Mon à jamais,
toujours uni au tien.
(Paul Auster)
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018

MIROIR
Mis à nu
par ton oeil féroce, obsidien,
par la colère
blême et aboyant
contre le miroir — chien qui te fixait
d’un regard aveuglant:
le dieu de Spinoza,
échappé des franges du discours, géométrique,
circulant dans la courbe
de l’exil,
hasarde un autre monde.
(Paul Auster)
Illustration: William Blake
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018
L’amour est la seule force
qui peut stopper un homme dans sa chute.
(Paul Auster)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018
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Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2018

LUMIÈRES DU NORD
Voici les mots
qui ne survivent pas au monde. Et les dire
est s’évanouir
dans le monde. Inaccessible
lumière
qui point au-dessus de la terre, suscitant
le bref miracle
de l’oeil ouvert —
et le jour qui se répandra
comme un feu de feuilles
à travers le premier vent frais
d’octobre
consumant le monde
dans la langue simple
du désir.
(Paul Auster)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2018
FRAGMENT DU FROID
Parce que nous devenons aveugles
dans le jour qui disparaît avec nous,
et parce que nous avons vu notre souffle
troubler
le miroir de l’air,
l’oeil de l’air ne s’ouvrira
sur rien sinon la parole
à laquelle nous renonçons : l’hiver
aura été un lieu
de plénitude.
Nous qui devenons les morts
d’une autre vie que la nôtre.
(Paul Auster)
Illustration: Jean François Millet
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