Ton âme était un chaton qui poussait la pelote ensoleillée de la vie,
reculant parfois une seconde de stupeur,
reprenant son jeu à la seconde suivante.
(Christian Bobin)
Traduction:
Editions: Lettres Vives
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022
Ton âme était un chaton qui poussait la pelote ensoleillée de la vie,
reculant parfois une seconde de stupeur,
reprenant son jeu à la seconde suivante.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022
Combien de temps le rouge-gorge a-t-il joué sous mes yeux?
Deux secondes, peut-être trois –
et cela a suffi pour qu’avec son bec
il attrape une maille de mon coeur et, s’envolant brusquement,
défasse toute la pelote pour l’emmener dans le ciel
où je me découvrais soudain rêveur.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2022
Hiver
Au nom de ce vent dur qui transperce la terre,
Vieillarde qui s’en va dans son mince manteau;
Au nom du jour où tourne un restant de lumière
Dont le glacis bleuit la flaque ou le corbeau;
Au nom des arbres nus tendant quelques brindilles
Vers ce vieux colporteur qui, toujours courroucé,
Leur impose en passant ses pelotes d’aiguilles
Et dérobe la branche avant de s’écarter,
Faites chauffer le vin et griller la châtaigne,
Et là, près des tisons qui réchauffent la chair,
Prenez garde surtout qu’en vos coeurs ne s’éteigne
Ce feu, cet autre feu qui conjure l’hiver.
(Pierre Menanteau)
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022
LE CHAT
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire
Par son être magique où s’incarne le sphinx ;
Par le charme câlin de la lueur si claire
Qui s’échappe à longs jets de ses deux yeux de lynx,
Je comprends que le chat ait frappé Baudelaire.
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Il ondule, se cambre et regimbe aux doigts lourds ;
Et lorsque sa fourrure abrite une chair grasse,
C’est la beauté plastique en robe de velours :
Femme, serpent, colombe et singe par la grâce,
Vivant dans la pénombre et le silence austère
Où ronfle son ennui comme un poêle enchanté,
Sa compagnie apporte à l’homme solitaire
Le baume consolant de la mysticité
Vivant dans la pénombre et le silence austère.
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre,
C’est bien l’âme du gîte où je me tiens sous clé ;
De la table à l’armoire et du fauteuil à l’âtre,
Il vague, sans salir l’objet qu’il a frôlé,
Tour à tour triste et gai, somnolent et folâtre.
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue
Où livres et cahiers gisent ouverts ou clos,
Il passe comme un souffle, effleurant de sa queue
La feuille où ma pensée allume ses falots,
Sur le bureau couvert de taches d’encre bleue.
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose
Pour lustrer son poitrail et son minois si doux,
Il me cligne de l’œil en faisant une pause,
Et je voudrais toujours l’avoir sur mes genoux
Quand il mouille sa patte avec sa langue rose.
Accroupi chaudement aux temps noirs de décembre
Devant le feu qui flambe, ardent comme un enfer,
Pense-t-il aux souris dont il purge ma chambre
Avec ses crocs de nacre et ses ongles de fer ?
Non ! assis devant l’âtre aux temps noirs de décembre
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes
À la face bizarre, aux tétons monstrueux,
Il songe à l’angora, mignonne des mignonnes,
Qu’il voudrait bien avoir, le beau voluptueux,
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes.
Il se dit que l’été, par les bons clairs de lune,
Il possédait sa chatte aux membres si velus ;
Et qu’aujourd’hui, pendant la saison froide et brune,
Il doit pleurer l’amour qui ne renaîtra plus
Que le prochain été, par les bons clairs de lune.
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve,
Et quand nous en sortons encor pleins de désir,
Il nous jette un regard jaloux et presque fauve
Car tandis que nos corps s’enivrent de plaisir,
Sa luxure s’aiguise aux râles de l’alcôve.
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte,
Comme pour y cueillir un brin de volupté,
La passion reluit dans sa prunelle verte :
Il est beau de mollesse et de lubricité
Quand il bondit enfin sur la couche entr’ouverte.
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante,
Dans le creux où son corps a frémi dans mes bras,
Il se roule en pelote, et sa tête charmante
Tourne de droite à gauche en flairant les deux draps,
Pour humer les parfums qu’y laisse mon amante.
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule,
Et quand il s’est grisé de la senteur d’amour,
Il s’étire en bâillant avec un air si drôle,
Que l’on dirait qu’il va se pâmer à son tour ;
Alors il se pourlèche, il ronronne et miaule.
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières
Où, matou lovelace et toujours triomphant,
Il s’amuse à courir pendant des nuits entières
Les chattes qu’il enjôle avec ses cris d’enfant :
Son passé ressuscite, il revoit ses gouttières.
Panthère du foyer, tigre en miniature,
Tu me plais par ton vague et ton aménité,
Et je suis ton ami, car nulle créature
N’a compris mieux que toi ma sombre étrangeté,
Panthère du foyer, tigre en miniature.
(Maurice Rollinat)
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2021
NOËL
Je n’ai pas désir
de plonger
dans une pelote
de routes
J’ai tant
de lassitude
sur les épaules
Laissez-moi donc
comme une
chose
posée
dans un
coin
oubliée
Ici
on ne sent
rien d’autre
que la bonne chaleur
Je demeure
avec les quatre
cabrioles
de fumée
de l’âtre
(Giuseppe Ungaretti)
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Posted by arbrealettres sur 16 juin 2021
Illustration: Alix
DEPUIS TON DÉPART
Depuis que tu m’as quittée,
ma main a tenté en vain
de dénouer la pelote
de fils emmêlés.
Depuis que tu m’as quittée,
je suis comme la lune,
en son plein
et sur son déclin,
qui nuit après nuit décroît
et peu à peu s’éteint.
(Zhang Jiuling)
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Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020
Il faut que tu le dises lentement,
syllabe après syllabe
tout comme tes mains articulent
les formes de mon corps,
longent les longues galeries du désir
et les murs du labyrinthe vacillent.
Maintenant ne parle pas,
enlève juste les nœuds
dans mes cheveux
et ceux de mes pensées
qui me font mal,
coiffe ma tristesse
pour qu’elle soit belle
avant que je parte :
je suis encore cette douceur, mon amour,
mais je suis aussi la sœur têtue d’Ariane
et je ne te donnerai pas la pelote.
Pas encore.
(Aksinia Mihaylova)
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020
RÉPERTOIRE DES APPARITIONS
(sur des « lisières » de Michel Mousseau)
je vois
un tournoiement sans fin
c’est le tissage de la vie
c’est le tissage de la nuit
tout se croise
et s’entrecroise
tout pulse
et tout palpite
chaque mot ne tient plus
qu’à un fil
je vois
l’oeil de houille profonde
encore et toujours
l’oeil de houille
avec son frémissement d’élytres
l’oeil de houille
aile de papillon
entre les paumes du ciel
je vois
et je le reconnais
le territoire de la solitude
le vertige du sillon
le carbone
de la nuit étoilée
celui qui met
un mot
sur toutes les mélancolies
je vois un sceau
une empreinte
des tiges de roseau
qui bruissent sans relâche —
« tu ne sais pas ce que c’est que l’amour »
un appel
à une autre respiration
le profond
de l’intimité créatrice
je vois
notre vraie tête
notre tête originelle
pelote de lichens irisés
sphère ouverte
revenue de tout
en orbite
autour du coeur
(Zéno Bianu)
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), amour, apparition, appel, ciel, coeur, empreinte, frémissement, houille, irisé, lichen, mélancolie, nuit, orbite, originelle, ouverte, palpiter, papillon, paume, pelote, pulser, répertoire, respiration, roseau, s'entrecroiser, savoir, sceau, sillon, sphère, tige, tissage, tournoiement, vertige, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juin 2020
REPIT
Nombreuses et grandes
Sont mes tentatives —
Dans les profondeurs et dans les hauteurs,
Entre les ténèbres et la lumière,
De l’atome aux galaxies,
Du premier baiser sur les lèvres
Au dernier baiser sur les paupières,
De la fleur au serpent,
Du pain au poison,
De la caresse au poignard,
Du rugissement du lion
Au chant de l’alouette,
De moi,
Saisi par les vrilles du temps,
A toi,
Qui laisses s’enrouler distraitement le temps
Dans ton giron, comme une pelote.
Du rivage de mes heures,
Je contemple les bords de tes éternités.
Mon compas
Elargit son angle
Jusqu’à 180°.
Je regarde,
Et les lointains que j’aperçois
Sont poussière de voie lactée.
Mes ères
Frappent avec des poings d’enfant
A ta porte d’azur
Cloutée d’étoiles.
Que faire ?
Je n’ai pas de bateau qui puisse
Me mener par-delà les frontières de mon être,
Et lorsque je reviens en moi-même, je vois toujours
Des immensités et des ports qui ne sont que rêves.
Ma halte
Est celle du vent
Que l’air délogera
D’entre deux branches frémissantes
(Mihai Beniuc)
Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), air, alouette, angle, apercevoir, atome, azur, ère, élargir, éternité, étoile, être, baiser, bateau, bord, branche, caresse, chant, clouter, compas, contempler, déloger, distrait, enfant, enrouler, fleur, frapper, frémir, frontière, galaxie, giron, grand, hauteur, heure, immensité, laisser, lèvres, lointains, lumière, mener, nombreux, pain, paupières, pelote, poignard, poing, poison, port, porte, poussière, premier, profondeur, répit, rêve, revenir, rivage, rugissement, saisir, serpent, ténèbres, temps, tentative, toujours, vent, Voie Lactée, voir, vrille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2020
Illustration: Marilyne Bertoncini
JUSQU’AU AU BOUT ?
Des fils abandonnés
pour d’inextricables desseins
et des urgences ailleurs
Relier communiquer au-delà des abîmes
se libérer des contraintes
pour rallier des absences
Pelotes emmêlées
écheveaux en attente
labyrinthe condamné à l’échec
Et pourtant
ça marche
il semble certain
que même enchevêtré
chaque petit chemin
trouve son but.
(Françoise Coulmin)
Posted in poésie | Tagué: (Françoise Coulmin), abandonner, abîme, absence, ailleurs, attente, au-delà, échec, écheveau, bout, but, certain, chemin, communiquer, condamner, contrainte, dessein, emmêler, enchevêtrer, fil, inextricable, labyrinthe, marcher, pelote, rallier, relier, se libérer, trouver, urgence | Leave a Comment »