Posts Tagged ‘périssable’
Posted by arbrealettres sur 5 septembre 2022
![Bryce Cameron Liston - ( 8) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/bryce-cameron-liston-8-1280x768.jpg?w=640&h=768)
DIRE
Dire sans dire avec du ciel et du silence
Traduire un sang de feu que je ne comprends pas
Trouver les mots du saule et le gel de l’absence
Suivre le coup de dés fragile de tes pas
Dormir au fond de tes lisières de donneuse
Savoir pour que tu saches que tu ne sais plus
Entrer en toi par l’arbre la lune et l’yeuse
Eteindre le couchant pour toucher ton sein nu
Marquer en toi l’azur pour caresser la nue
Dissimuler que tu simules que je sais
La fuite des vivants et la nuit des statues
Et le matin d’un grand amour sur les genêts
Tout me dit la rosée et mon sang bat plus vite
Le feuillage s’exprime en verdures de mots
Je le sens dans les pales fleurs hermaphrodites
Je le vois dans le vert tendre de tes ormeaux
Et le vent d’émeraude au coude des rivières
Je détiens ce contour charnel que tu connais
Tes yeux ouvrent pour moi leur nacre d’ardoisière
Dans les aubes qui meurent en moi l’aube naît
Comment bercer tes mots avec mon sang qui parle
Des femmes sont éteintes je ne sais pas quand
Dans les fleurs de Paris et dans les pierres d’Arles
Et te voila sans mémoire et sans Alyscamps
Ton corps qui brille un jour prolongera ma cendre
Tu montes le destin que je vais redescendre
D’un regard à jamais nous nous tendons la main
Pour toi les blés d’hier refleuriront demain
La mer passe et ceux qui restent sont périssables
Et je pourrais ne pas avoir connu ce jour
Où nous étions deux corps parmi les grains de sable
Entre la dune d’ombre et l’enfer des labours
Et ce qui n’est ni caresse ni certitude
Propage le babil tremblant de mon émoi
Et je sais O femme d’abîme et d’altitude
Que peut-être ce soir tu rêves comme moi.
(Robert Goffin)
Illustration: Bryce Cameron Liston
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Goffin), abîme, absence, arbre, azur, blé, caresser, certitude, charnel, ciel, corps, dire, femme, feu, fleur, gel, lune, nue, périssable, pierre, rêver, redescendre, refleurir, sang, silence, trembler, verdure | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2021
Il y a en moi une inquiétude qui ne me quittera pas;
c’est un besoin que je ne connais pas, que je ne conçois pas,
qui commande, qui m’absorbe, qui m’emporte au-delà des êtres périssables.
(Etienne de Senancourt)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Etienne de Senancourt), absorber, au-delà, besoin, commander, concevoir, confier, connaître, emporter, inquiétude, périssable, quitter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juin 2020

SOUS LE SABLE
Ah! ne posez pas trop pesamment sur le sable
De cette route neuve ou de ce vieux sentier
Dans les feuilles perdu la rose de vos pieds,
O jeunes filles du palais ou de l’étable.
En ce matin où le bouton de l’églantier
En vos beaux doigts fleurit exquis et périssable,
Que votre pas glisse comme un pas de pavane
Et soyez très légères où que vous passiez.
Car il n’est pas d’endroit où sous un peu de terre
Ne repose un amoureux aux deux bras ballants,
Un amoureux d’hier à jamais solitaire;
Car sous tous ces rubans de gravier gris ou blanc,
Sous toute motte de blé noir ou de pré vert
Dort quelqu’un qui chantait il y a trois mille ans.
(Tristan Klingsor)
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Posted in poésie | Tagué: (Tristan Klingsor), amoureux, églantier, étable, blé, bouton, chanter, exquis, gravier, jeune fille, motte, palais, périssable, pied, pré, rose, ruban, sable, se reposer, sentier, solitaire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 août 2019

Qu’est-ce que le moi ?
Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants,
si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ?
Non ; car il ne pense pas à moi en particulier.
Mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ?
Non ; car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.
Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ?
Non ; car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même.
Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ?
Et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont périssables ?
Car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne abstraitement,
et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste.
On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.
Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices,
car on n’aime personne que pour des qualités empruntées.
(Pascal)
Illustration: Toshiyuki Enoki
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Posted by arbrealettres sur 2 août 2018

VANITÉS
J’ai fait des signes sur le sable
Afin de conserver emmi
Le souvenir impérissable
De l’endroit où j’avais dormi.
J’ai fait une marque au nuage,
Que moi seul saurais retrouver,
Afin de conserver l’image
De l’endroit où j’avais rêvé.
J’ai fait de l’âme de ma lyre
Un petit cercueil bien fermé,
Pour y conserver le délire
De l’endroit où j’avais aimé.
Mais tout est par trop périssable :
Le nuage fuit dans le vent.
La mer vient recouvrir le sable.
Et je n’aime plus comme avant.
(Jacques Richepin)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted by arbrealettres sur 14 mai 2018
![Jean-Pierre Augier_les vieux assis [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/jean-pierre-augier_les-vieux-assis-1280x768.jpg?w=669&h=924)
ETERNEL ET PERISSABLE
Nous étions sur le balcon, la nuit tombait.
— ce que la lumière et le jour n’avaient fait —
l’ombre dessinait lentement ton visage
et tes paroles à la tristesse sage.
Comme sous la main d’un artiste et d’un maître
on voit des détails, l’essentiel apparaître,
hors du temps surgit ton image éternelle
rapidement tes paroles te modèlent
L’oeuvre a triomphé de l’ombre et du déclin
tableau de Rembrandt, peut-être du Titien
parfaite et si pure — immortelle, immuable.
Mais j’eus peur de l’oeuvre où tu ne peux vieillir,
pour me rassurer, mes doigts ont dû saisir
tendrement ta main vivante et périssable.
(Gyula Illyès)
Illustration: Jean-Pierre Augier
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Posted in poésie | Tagué: (Gyula Illyès), artiste, éternel, balcon, essentiel, image, immortel, lumière, maître, main, modeler, nuit, oeuvre, ombre, parfait, parole, périssable, peur, rassurer, sage, saisir, surgir, tendrement, triompher, vieillir, visage, vivante | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mai 2018

Comme le clair de lune dort doucement sur ce banc !
Venons nous y asseoir, et que les sons de la musique glissent jusqu’à nos oreilles !
Le calme, le silence et la nuit conviennent aux accents de la suave harmonie.
Assieds-toi Jessica. Vois comme le parquet du ciel
Est partout incrusté de disques d’or lumineux.
De tous ces globules que tu contemples,
Il n’est pas jusqu’au plus petit,
Qui, dans son mouvement, ne chante comme un ange,
En perpétuel accord avec les chérubins aux jeunes yeux !
Une harmonie pareille existe dans les âmes immortelles ;
Mais, tant que cette argile périssable
La couvre de son vêtement grossier, nous ne pouvons l’entendre.
***
How sweet the moonlight sleeps upon this bank!
Here will we sit and let the sounds of music
Creep in our ears: soft stillness and the night
Become the touches of sweet harmony.
Sit, Jessica. Look how the floor of heaven
Is thick inlaid with patines of bright gold:
There’s not the smallest orb which thou behold’st
But in his motion like an angel sings,
Still quiring to the young-eyed cherubins;
Such harmony is in immortal souls;
But whilst this muddy vesture of decay
Doth grossly close it in, we cannot hear it.
(William Shakespeare)
Illustration: Vincent Van Gogh
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (William Shakespeare), ange, argile, brillant, calme, cercle, chanter, chérubin, ciel, cieux, contempler, dormir, doucement, doux, entendre, grossier, harmonie, immortel, lune, nuit, or, périssable, silence, suave, vêtement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2018

L’Olive
Si notre vie est moins qu’une journée
En l’éternel, si l’an qui fait le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Si périssable est toute chose née,
Que songes-tu, mon âme emprisonnée ?
Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,
Si pour voler en un plus clair séjour,
Tu as au dos l’aile bien empanée ?
Là, est le bien que tout esprit désire,
Là, le repos où tout le monde aspire,
Là, est l’amour, là, le plaisir encore.
Là, ô mon âme au plus haut ciel guidée !
Tu y pourras reconnaître l’Idée
De la beauté, qu’en ce monde j’adore.
(Joachim du Bellay)
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Posted in poésie | Tagué: (Joachim du Bellay), adorer, aile, amour, âme, éternel, beauté, chasser, désirer, emprisonnée, espoir, esprit, idée, jour, journée, obscur, olive, périssable, plaisir, reconnaître, retour, songer, vie, voler | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2018

Illustration: Jacques Muller
Je n’appelle, ni ne pleure, ni ne regrette rien,
tout passe comme brume de pommiers en fleurs.
Miné désormais par l’or de défloraison
je ne connaîtrai plus la jeunesse.
Tu ne battras plus comme avant
désormais, coeur transi,
plus ne t’incitera à flâner pieds nus
la terre du bouleau et du calicot.
Esprit follet qui attisa mes lèvres
comme tu te fais rare, rare aujourd’hui.
Flots d’émotion, pétulance du regard,
ô ma fraîcheur d’âme perdue.
De désirs même je deviens avare.
Ma vie ! Ou ne fut-ce qu’un songe ?
Comme si par un bruissant matin de printemps
j’eusse passé au galop sur un destrier rose.
Tous en ce monde, tous sont périssables,
lentement s’écoule le cuivre de l’érable…
Béni sois-tu néanmoins dans les siècles
toi qui es venu éclore et mourir.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Journal d’un poète
Traduction: Christiane Pighetti
Editions: De la Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Sergueï Essénine), appeler, attiser, avare, âme, éclore, émotion, érable, bénir, bouleau, bruire, brume, calicot, coeur, connaître, cuivre, défloraison, désir, destrier, en fleurs, esprit, flaner, flot, follet, fraîcheur, galop, inciter, jeunesse, lèvres, lentement, matin, miner, mourir, or, passer, périssable, pétulance, perdu, pieds nus, pleurer, pommier, printemps, rare, regard, regretter, rien, rose, s'écouler, se battre, siècle, songe, terre, transi, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mars 2018

Illustration: Anne-Marie Zylberman
Approchez-vous, baissez les yeux sur mon amour,
Que je cherche en vos mains une chère figure
Pour vivre et m’en aller encor le long des jours
Périssables avec une douceur qui dure.
Ces veines, bleus ruisseaux ne faisant pas de bruit,
Je les veux suivre au bout de leur grande aventure
Qui va du poignet mince au fond des doigts subtils,
Toujours sous le regard perdu de la nature.
Après avoir erré dans d’étranges pays,
Je fermerai la porte aux formes de la Terre
Et, tenant dans mes mains vos paumes prisonnières,
Je referai le monde et les nuages gris
Et les oiseaux qui vont se poser sur la mer.
(Jules Supervielle)
Recueil: Le forçat innocent suivi de Les amis inconnus
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Supervielle), amour, approcher, aventure, étrange, baisser, bleu, bruit, cher, chercher, doigt, douceur, durer, encore, errer, fermer, figure, forme, gris, main, mer, mince, monde, nature, nuage, oiseau, paume, pays, périssable, poignet, porte, prisonnier, refaire, regard, ruisseau, s'en aller, se poser, subtil, suivre, tenir, terre, veine, vivre, yeux | Leave a Comment »