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Posts Tagged ‘permanence’

DANS L’ÉGALITÉ DU TORRENT (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021




    
DANS L’ÉGALITÉ DU TORRENT

Dans l’égalité du torrent, un seul arbre,
des mots et des pierres accueillant un
visage au rythme des vagues, et une
ombre ovale sur les épaules, respirant
lentement le cercle d’air, les reflets
dans les branches, semblants de
souffle, les anneaux du jour, sans bord
ni centre l’arche inachevée, errante, qui
sur la mer est la permanence.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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Une étoile ralentit (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2020




    
Une étoile ralentit, dénudée jusqu’au jour.
Appel capté tout au fond, le feu ne laisse pas de trêve.
Mieux vaut une vie sans parole qu’une parole sans vie.
Il faudra bien ouvrir la permanence du souffle.

(Zéno Bianu)

 

Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard

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LE PASSAGE DES DIEUX (Kathleen Raine)

Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2018



Illustration: Philippe Jamin 
    
LE PASSAGE DES DIEUX

Étrange! La permanence du moi doit traverser
La Vierge, Aphrodite, et la Mère en deuil,
Toutes les amours et les peines, les successives déités
Qui ont leur royaume dans le cœur des hommes.

Abandonnée par les dieux, femme au corps vieillissant
Dans le demi-souvenir de l’Annonciation,
De la passion, de la douleur et du chagrin
Qui ont pris le masque de mon visage,

Je m’émerveille de l’indifférence de l’âme.
Car dans son théâtre la pièce est jouée,
Les larmes sont versées; les acteurs, les immortels
Aux apparitions incessantes, ailleurs se sont enfuis

Et moi qui fus la Vierge et Aphrodite,
Isis en deuil et la reine du blé,
J’attends l’ultime avatar, la terrible Perséphone,
Pour danser enfin ma cendre dans la tombe.

***

THE TRANSIT OF THE GODS

Strange that the self’s continuum should outlast
The Virgin, Aphrodite, and the Mourning Mother,
Ail loves and griefs, successive deities
That hold their kingdom in the human breast.

Abandoned by the gods, woman with an ageing body
That half remembers the Annunciation,
The passion and the travail and the grief
That wore the mark of my humanity,

I marvel at the soul’s indifférence.
For in her theatre the play is done,
The tears are shed; the actors, the immortals
In their ceaseless manifestation, elsewhere gone,

And I who have been Virgin and Aphrodite,
The mourning Isis and the queen of corn
Wait for the last nommer, dread Persephone
To dance my dust at last into the tomb.

(Kathleen Raine)

 

Recueil: Sur un rivage désert
Traduction: Marie-Béatrice Mesnet et Jean Mambrino
Editions: Granit

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Extrême douceur d’être là (Patrizia Cavalli)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2018



 

Willy Verginer 26-12

Extrême douceur d’être là
et regarder dans l’immobilité
souveraine la beauté d’un mur
où le fil électrique et la lampe
existent depuis toujours
garantissant leur permanence.

(Patrizia Cavalli)

Illustration: Willy Verginer 

 

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Stylite inébranlable (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2018




Stylite inébranlable sur la ferme colonne
Des vers où je demeure,
L’interne mouvement créateur, je le sais,
Par quoi j’ai été leur auteur
Passe, et je survis, moi, sans plus être celui
Dont j’écris qu’il les fit.
Lorsque l’heure viendra, je passerai aussi
Et mes vers, qui ne ressentent rien,
Seront l’unique permanence posée
Sur quelques chapiteaux du temps.

(Fernando Pessoa)

Illustration

 

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Rien de plus (Maggy De Coster)

Posted by arbrealettres sur 29 mai 2018



Branko Bahunek (8) 

Rien de plus

Rien de plus
Rien de moins
Rien du tout
Trois fois rien
J’existe encore
Et pour longtemps
Longtemps à attendre
À rêver
À rêver du rêve
Rêve sans trêve
Rêve d’espérance
Histoire de vivre
Vivre sans trêve

Chaque jour
Renaît l’espoir
Puis il disparaît
Et vient l’après
L’après-qui-dure
L’après-qui-s’installe
Dans le jeu de l’après
Règne la permanence
La permanence du doute
Et du doute naît la raison
De la raison naît le choix
Choix du possible
Ou de l’impossible

Et se dédouble le je
Pour ne pas se prendre au jeu
Le jeu du hasard
Le hasard qui nous surpasse
Et qui se confond avec le sort
Le sort, incarnat du bon et/ou du mauvais

(Maggy De Coster)

Illustration: Branko Bahunek

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LE BRUIT DES ARBRES (Robert Frost)

Posted by arbrealettres sur 11 mai 2018



 

LE BRUIT DES ARBRES

Je me suis toujours demandé
Pourquoi nous aimons supporter
Plus que tout autre bruit
Le bruit que font les arbres, sans répit,
Si près de nos demeures.
Nous les souffrons heure après heure
Et nous en perdons notre sens
Du mouvement et de la permanence
Des joies; nous écoutons et semblons autre part.
Ils parlent de départ
Et ne partent jamais,
Ils parlent, bien qu’ils sachent,
Devenus vieux et sages,
Qu’ils sont là à jamais.
Mes pieds se cramponnent au sol
Et ma tête oscille sur mes épaules,
Quelquefois, quand, de la fenêtre ou de la porte,
Je vois les arbres osciller.
Je partirai pour quelque part,
Je ferai témérairement ce choix
Un jour où ils seront en voix
Et s’agiteront au point d’effrayer
Et faire se sauver
Les grands nuages blancs.
Je parlerai moins qu’eux,
Mais moi je partirai.

(Robert Frost)

 

 

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Rien ne s’annonce (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2018



Illustration: Ravary Roussot
    
rien ne s’annonce
mon silence est muet
mais je demeure en attente
prêt à capter ce qui va sourdre

soudain des mots
surgissent s’assemblent
et lentement
au profond de la nuit
les murs s’élèvent

une maison basse et retirée
où chantonne
en permanence le vivifiant
murmure de la source

où celui qui s’est perdu
pourra venir se rejoindre
retrouver son visage
renouer avec son sang

Apaisement

(Charles Juliet)

 

Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.

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Je suis ce nu minéral (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 30 août 2017



Je suis ce nu
minéral :
écho du souterrain :
je suis joyeux
de venir de si loin,
du fond de tant de terre :
je suis dernier, à peine
viscères, corps et mains,
qui sans savoir pourquoi ont déserté
la roche maternelle,
sans espoir de trouver ici la permanence,
décidé à l’humain, au transitoire,
destiné à vivre et à s’effeuiller.

Ah! ce destin
de la perpétuité enténébrée,
de l’être en soi — granite sans statue,
matière pure, irréductible, froide :
j’ai été pierre : pierre obscure
et violente fut la séparation,
une blessure dans ma naissance étrangère :
je veux revenir
à cette certitude,
à ce repos central, à la matrice
de la pierre mère
d’où je ne sais comment et d’où je ne sais quand
on m’a détaché pour que je me désagrège.

(Pablo Neruda)


Illustration: Lehmbruck

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L’eau est l’eau (Laurent Albarracin)

Posted by arbrealettres sur 1 mai 2017



Illustration: Corrie White (extraordinaires images de gouttes)
    
L’eau est l’eau parce que l’eau
en permanence vient humecter l’eau
et passer une langue malicieuse
sur des lèvres délicieuses

(Laurent Albarracin)

 

Recueil: Le Secret secret
Editions: Flammarion

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