Posts Tagged ‘perpétuer’
Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2021
ÉPILOGUE
L’automne était la seule divinité
Elle renaissait
préparant la mort
Soleil couchant
qui dorait les feuilles sèches
Et comme les générations des feuilles
sont les humains
A présent nous nous en allons
mais cela n’a pas d’importance
parce que d’autres feuilles
verdiront sur la même branche
Face à ce triomphe
de la vie perpétuelle
peu importe
notre misère morte
Ici nous fûmes
habitant chez les morts
et nous nous perpétuerons
dans la chair et le sang
de ceux qui arrivent
***
EPILOGÓ
El otoño era la única deidad
Renacía
preparando la muerte
Sol poniente
que doraba las hojas secas
Y como las generaciones de las hojas
son las humanas
Ahora nos vamos
pero no importa
porque otras hojas
verdecerán en la misma rama
Contra este triunfo
de la vida perpetua
no vale nada
nuestra misera muerte
Aquí estuvimos
habitando en los muertos
y seguiremos
en la carne y la sangre
de los que lleguen
(José Emilio Pacheco)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (José Emilio Pacheco), automne, épilogue, chair, couchant, divinité, dorer, feuille, humain, importance, misère, mort, morte, perpétuelle, perpétuer, renaître, sang, triomphe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 janvier 2021

Illustration: Henri Matisse
[…]
il ne manque à l’amour que la durée
pour être à la fois l’Éden avant la chute
et l’Hosanna sans fin.
Faites que la beauté reste,
que la jeunesse demeure,
que le cœur ne se puisse lasser,
et vous reproduirez le ciel.
L’amour est si bien la félicité souveraine
qu’il est poursuivi de la chimère d’être toujours ;
il ne veut prononcer que des serments irrévocables ;
au défaut de ses joies, il cherche à éterniser ses douleurs;
ange tombé, il parle encore le langage
qu’il parlait au séjour incorruptible;
son espérance est de ne cesser jamais;
dans sa double nature et dans sa double illusion ici-bas,
il prétend se perpétuer par d’immortelles pensées
et par des générations intarissables.
[…]
(René de Chateaubriand)
Recueil: Mémoires d’outre-tombe
Traduction:
Editions:
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (René de Chateaubriand), amour, ange, éterniser, beauté, cesser, chimère, chute, ciel, coeur, demeurer, double, douleur, durée, eden, espérance, félicité, fin, génération, Hosanna, ici-bas, illusion, immortel, incorruptible, intarissable, irrévocable, jamais, jeunesse, joie, langage, lasser, manquer, nature, parler, pensée, perpétuer, poursuivre, prétendre, prononcer, reproduire, rester, séjour, serment, souverain, tomber, toujours | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2020

Accorde-nous de boire l’eau céleste
Aussi pure que les perles de crapaud
sous l’éclair de la lune
De surgir une fois encore du sol
Des chairs meurtries au gré de la tige
du bambou réduite aux os
De ne pas oublier le cou du cygne
Plus tendre qu’un rêve de paradis
au cœur de la foule en perdition
De perpétuer les mots non dits à jamais
Lèvres d’iris effleurées par la brise
émanant du volcan d’origine
« Nous reverrons-nous un jour ? » « Mais… »
(François Cheng)
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Posted in poésie | Tagué: (François Cheng), accorder, éclair, bambou, boire, brise, chair, cou, crapaud, cygne, eau, effleurer, foule, iris, lèvres, lune, maïs, oublier, perle, perpétuer, pur, rêve, revoir, tendre, volcan | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2020

L’Allée des Cygnes
C’est une Allée des Cygnes
D’où les Cygnes sont absents
Semée d’autres oiseaux
Plantée dans la cité
Livrée à ses échos
Sillonnée de passants
Entre les bras de la Seine
Bercée par ses remous
Bordée d’arbres de péniches
Et de mouettes des vents
C’est une Allée des Cygnes
D’où les Cygnes sont absents
Passant plus que fugace
Je songe pas à pas
Au long de l’Allée des Cygnes
D’où les Cygnes sont absents
Au pont Mirabeau si proche
Qu’Apollinaire perpétua.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), absent, allée, arbre, écho, bercer, border, bras, cité, cygne, fugace, livrer, mouette, oiseau, pas, passant, péniche, perpétuer, planter, pont, proche, remous, Seine, semer, sillonner, songer, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2020

LA LIMACE
Limace pure et sans tache
dont la bave trace dans le dédale des bourraches
son espace tout en surface
limace vorace dont la fringale
ravage la salade automnale
limace âme sagace
semblable aux sargasses humaines
limace brave qui perpétue ta race
vivace malgré la haine du campagnard
limace trisyllabe limace méconnue
il faut te donner un peu d’affection
pour que tu continues paisiblement ton chemin
et que sur ta face s’efface la trace de ton angoisse
et celle de ta bave aussi
sur les soucis
(Raymond Queneau)
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Raymond Queneau), affection, angoisse, âme, bave, chemin, dédale, espace, face, fringale, haine, limace, paisiblement, perpétuer, pur, race, ravager, s'effacer, salade, souci, tache, tracer, vorace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2019
Nos territoire d’âme
Ou d’argile
Transpercés par le glaive
Rongés par les ans
Gardent en leurs replis
Ces élans et ces fièvres
Qui perpétuent le souffle
Pacifient le tourment
(Andrée Chedid)
Illustration: Vladimir Kush
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), argile, âme, élan, fièvre, garder, glaive, pacifier, perpétuer, repli, ronge, souffle, territoire, tourment, transpercé | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2019

Sans humains
Château de nuées ensorcelé dans lequel nous dérivons…
Qui sait si nous n’avons pas déjà traversé ainsi
de nombreux cieux les yeux vitreux ?
Nous, bannis dans le temps
et expulsés de l’espace,
nous, aéronautes de la nuit sans fond.
Qui sait si nous n’avons pas déjà volé autour de Dieu
et, parce que nous tirions nos flèches d’écume sans le voir
en continuant de projeter notre semence
pour nous perpétuer en des lignées humaines toujours
plus obscures,
maintenant ne dérivons coupables ?
Qui sait si, depuis longtemps déjà, lentement nous ne mourons ?
Le bal de nuages avec nous aspire à s’élever toujours plus haut.
L’air raréfié aujourd’hui engourdit déjà nos mains,
et quand la voix se brisera et que notre souffle s’arrêtera… ?
Le sortilège se maintient-il dans les derniers instants ?
***
Menschenlos
Verwunschnes Wolkenschloß, in dem wir treiben…
Wer weiß, ob wir nicht schon durch viele Himmel
so ziehen mit verglasten Augen?
Wir, in die Zeit verbannt
und aus dem Raum gestoßen,
wir, Flieger durch die Nacht und Bodenlose.
Wer weiß, ob wir nicht schon um Gott geflogen,
weil wir pfeilschnell schäumten, ohne ihn zu sehen
und unsre Samen weiterschleuderten,
um in noch dunkleren Geschlechtern fortzuleben,
jetzt schuldhaft treiben?
Wer weiß, ob wir nicht lange, lang schon sterben?
Der Wolkenball mit uns strebt immer höyer.
Die dünne Luft lähmt heute schon die Hände.
Und wenn die Stimme bricht und unser Atem steht?
Bleibt die Verwunschenheit für letzte Augenblicke?
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), aéronaute, air, aspirer, écume, bal, bannir, château, ciel, continuer, coupable, dériver, dernier, Dieu, engourdir, ensorceler, espace, expulser, flèche, fond, haut, humain, instant, lentement, lignée, longtemps, main, mourir, nuage, nuée, nuit, obscur, perpétuer, projeter, raréfié, s'arrêter, s'élever, savoir, se briser, se maintenir, semence, sortilège, souffle, temps, tirer, toujours, traverser, vitreux, voir, voix, voler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2019

Illustration: Arno Rafael Minkkinen
D’où vient cette cascade
De mots quand tu écris
Où roule cette rivière
Au creux de ta main nue
Qu’est-ce qui s’enracine
Ici lorsque tu pries
Quel est donc ce silence
Où se forme l’épi
D’où vient ce vent ténu
Toutes fenêtres closes
Qui ouvre ce passage
Ce jour entre les lauzes
Quel est ce cri muet
Que la joie perpétue
Qu’est-ce qui chante encore
Même quand la voix s’est tue
(Jean Lavoué)
Recueil: Nous sommes d’une source
Traduction:
Editions: L’enfance des arbres
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Lavoué), écrire, épi, cascade, chanter, clos, creux, cri, enraciner, fenêtre, joie, jour, lauze, main, mot, muet, nu, ouvrir, passage, perpétuer, prier, rivière, rouler, se former, se taire, silence, ténu, vent, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2018

Le souffrir d’aimer flamme perpétue
En moi l’incendie étend ses ravages
A rien n’a servi ni le temps ni l’âge
Mon âme mon âme où m’entraînes-tu
(Louis Aragon)
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Posted in poésie | Tagué: (Louis Aragon), aimer, âge, âme, étendre, entraîner, flamme, incendie, perpétuer, ravage, servir, souffrir, temps | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2018

Là où la douleur est seule
et l’amour, ses propres ailes brûlées.
Disant l’immémoriale attente;
en vain la perpétuant
où il n’y a plus de cris
qu’intérieurs.
(Edmond Jabès)
Recueil: Le Seuil Le Sable Poésies complètes 1943-1988
Traduction:
Editions: Gallimard
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