Posts Tagged ‘petit-déjeuner’
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022

Mère et enfant réfugiés
Nulle Vierge à l’Enfant ne pourrait se mesurer
à cette image de la tendresse maternelle
pour un fils qu’elle devrait bientôt oublier.
L’air était lourd d’odeurs
de diarrhée d’enfants non lavés
aux côtes délavées et aux derrières
décharnés qui avancent d’un pas laborieux
traînés par des ventres vides et gonflés. Tant
de mères avaient cessé depuis longtemps
de prodiguer leurs soins, mais pas celle-ci; elle arborait
un sourire fantôme entre ses dents
et dans ses yeux le fantôme de l’orgueil
d’une mère tandis qu’elle peignait telle la touffe de cheveux
couleur rouille qui restait sur son crâne et puis –
dans ses yeux un chant – elle a commencé à les
séparer avec soin… Dans une autre vie ça
aurait été un peu banal
un acte sans conséquence avant son
petit-déjeuner et l’école; mais en cet instant
son geste était de fleurir
une tombe minuscule
(Chinua Achebe)
Traduit de l’anglais par Frieda Ekotto, &ware Sou! Brother, Heinemann, 1971.
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Chinua Achebe), air, arborer, avancer, école, banal, côte, cesser, chant, cheveux, commencer, conséquence, couleur, crâne, décharné, délaver, dent, diarrhée, enfant, fantôme, fils, fleurir, geste, gonfler, image, laborieux, laver, longtemps, lourd, maternel, mère, minuscule, odeur, orgueil, oublier, peigner, petit-déjeuner, prodigier, réfugié, rester, rouille, séparer, se mesurer, soin, sourire, tendresse, tombe, touffe, traîner, ventre, vide, vierge, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 février 2021

HAMLET
Il y a un moment, avant le réveil, où
rêve et réalité se confondent. Certaines fois,
le sommeil empêche de faire cette distinction ;
d’autres, nous nous jugeons engagés
dans la vie sans savoir que nous ne sortons pas encore
des limbes nocturnes. Dans tous les cas,
émotions et sentiments saisissent
le corps; nous nous déplaçons d’un bord à l’autre
avec l’angoisse de cette double existence; en rien,
nous ne dominons les actions que, cependant,
nous subissons comme si quelque chose nous avait
arrachés
à notre lit. Pendant le petit déjeuner, en y
pensant, il reste déjà peu de chose
de la nuit. Ni les personnes, ni les mots,
ni les images ne nous tourmentent avec l’intensité
de naguère. Pourtant, c’est comme s’il manquait
une partie de nous-mêmes. Et, le jour, nous répétons
des gestes dont nous ignorons les destinataires;
nous entendons des phrases dont nous ne comprenons
le sens. Et nous ne savons pas, de fait,
(Nuno Jùdice)
Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Nuno Judice), action, angoisse, arracher, émotion, bord, comprendre, corps, destinataire, distinction, dominer, double, empêcher, engager, entendre, existence, geste, Hamlet, ignorer, image, intensité, limbres, lit, manquer, moment, mot, naguère, nocturne, nuit, partie, penser, personne, petit-déjeuner, phrase, réalité, répéter, réveil, rêve, saisir, savoir, se confondre, se déplacer, se juger, sens, sentiment, sommeil, subir, tourmenter, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020
J’ai mangé
les prunes
qui étaient
dans le bac à glace
et que
sans doute
tu gardais
pour le petit déjeuner
Pardonne-moi
elles étaient délicieuses
si sucrées
et si fraîches
(William carlos Williams)
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Posted in humour, poésie | Tagué: (William carlos Williams), délicieuse, garder, manger, pardonner, petit-déjeuner, prune, sucre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2019

Notre Pain
Pour Alejandro Gamboa
On prend le petit-déjeuner… Humide terre
de cimetière à l’odeur de sang aimé.
Ville d’hiver… La cuisante traversée
d’une charrette qui semble traîner
une émotion de jeûne enchaînée!
On voudrait toquer à toutes les portes
et demander je ne sais qui; et puis
voir les pauvres et, en pleurant tout bas,
donner des petits bouts de pain frais à tous.
Et saccager les vignes des riches
avec les deux mains saintes
qui dans une échappée de lumière
s’envolèrent déclouées de la Croix!
Cils du matin, ne vous levez pas!
Notre pain de chaque jour, donne-le-nous,
Seigneur… !
Mes os ne sont pas à moi;
peut-être les ai-je volés!
Je suis venu m’arroger ce qui sans doute
était assigné à un autre;
et je pense que, si je n’étais pas né,
un autre pauvre aurait pris ce café!
Je suis un mauvais larron… Où irai-je!
Et en cette heure froide, où la terre
est si triste et fleure la poussière humaine,
je voudrais toquer à toutes les portes,
et supplier je ne sais qui, pardon,
et lui faire des petits bouts de pain frais
ici, dans le four de mon coeur !
(César Vallejo)
Recueil: Poésie complète 1919-1937
Traduction: Nicole Réda-Euvremer
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (César Vallejo), aimé, assigner, échappée, émotion, bout, café, charrette, cil, cimetière, coeur, croix, cuisant, déclouer, demander, donner, doute, enchaîné, fleurer, four, frais, hiver, humide, jeune, larron, lumière, main, matin, naître, odeur, os, pain, pardon, pauvre, petit-déjeuner, pleurer, porte, poussière, riche, s'arroger, s'envoler, saccager, saint, sang, se lever, supplier, terre, toquer, traîner, traversée, triste, vigne, ville, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juin 2019

J’ai envie
De tout faire
À l’envers
Manger des épinards
Au petit déjeuner
Offrir mes potions
Au poisson
Jeter l’argent à la porte
Siffler les femmes
Dans la rue
Enfourcher une hirondelle
En hiver
Et quoi d’autre
Croire que je suis belle
Quand même
(Josée Tripodi)
Recueil: Le temps court plus vite que moi
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 14 mars 2017

Une fois
Quoique je sois dans une mauvaise passe,
je suis capable de renaître chaque jour,
mais pour cela, il faut pour cela que je me consomme
avant le soir et que je ne tienne jamais
jusqu’à minuit, puis, au moment suivant,
je frotte ma statue d’oiseau de miel,
de sucre, je déchire ma couette garnie
de plumes d’oie par-dessus, comme le temps
passe, je me consomme de plus en plus
tôt, demain à l’heure du déjeuner ou quand
le petit-déjeuner est servi, je vivrai assez
pour me voir renaître à partir du pur néant,
comme le dragon sans tête.
***
Egyszer
Bármilyen rossz passzba kerülök, azért még
minden nap képes vagyok újjászületni,
de ahhoz az kell, hogy estére elfogyjak
már és ne tartsak ki éjfélig sohasem,
az azt követő pillanatban meg aztán
madárszobrom bekenem mézzel, cukorral,
széjjeltépem fölötte lúdtollas dunyhám,
az idő múlásával egyre hamarabb
fogyom el, holnap ebédkor vagy a villásreggeli
tálalásakor, egyszer még megérem
majd, hogy a tökéletes semmiből
szülessek újjá, mint a fejetlen sárkány.
(Károly Fellinger)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Károly Fellinger), capable, consommer, déchirer, dragon, mauvais, minuit, néant, oie, passé, petit-déjeuner, plume, pur, renaître, soir, statue, tête, temps, tenir, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2016
La lune prend
Son petit déjeuner.
Voyons, dit-elle,
Je vais commencer
Avec le croissant…
(Liska)
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