Posts Tagged ‘pétrifier’
Posted by arbrealettres sur 19 février 2021

Un matin d’hiver
je me trouvais dans un train
à l’arrêt en gare de Bellegarde
et une petite fille d’une dizaine d’années
était sur le quai
Deux femmes se tenaient près d’elle
et quand celle qui pouvait être sa mère
l’a quittée
pour monter dans une voiture
cette petite fille n’a eu aucune réaction
Épaules tombantes bras ballants
elle est restée là
immobile figée
ne disant rien
ne manifestant rien
sauf que de grosses larmes
glissaient sur ses joues
et qu’on la sentait perdue
dans un abîme de solitude
accablée par une détresse
qui la rendait inconsolable
Deux ou trois ans ont passé depuis ce jour
mais de temps à autre
il arrive encore
que réapparaisse en moi
ce petit visage en larmes
pétrifié par la souffrance
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), abîme, accabler, arrêt, épaule, ballant, bras, détresse, dire, femme, figer, gare, glisser, gros, hiver, immobile, inconsolable, joue, larme, manifester, matin, mère, monter, pétrifier, perdu, petit, petite fille, quai, quitter, réaction, réapparaître, rendre, rester, se trouver, solitiude, souffrance, tomber, train, visage, voiture | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2021

MES MEMBRES FOURMILLENT…
Mes membres fourmillent de reflets pétrifiés
je ne peux m’endormir sans devenir la terre
sans rabattre mon linceul
comme le vent rabat aux cerisiers
leurs jupons sur la tête
une fois devenue bloc
je porte en croupe les eaux
obsédantes
je ne sais jamais qui est moi
(Thérèse Plantier)
Recueil: Je est un autre Anthologie des plus beaux poèmes sur l’étranger en soi
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Thérèse Plantier), bloc, cerisier, croupe, devenir, eau, fourmiller, jamais, jupon, linceul, membre, moi, obséder, pétrifier, porter, rabattre, reflet, s'endormir, tête, terre, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2020

Jean Tardieu
(Recueil Jours pétrifiés)
Jour nuit soleil et arbres
Certains mots sont tellement élimés, distendus, que ‘l’on peut voir le jour au travers.
Immenses lieux communs, légers comme des nappes de brouillard – par cela même difficile à manœuvrer.
Mais ces hautes figures vidées, termes interchangeables, déjà près de passer dans le camp des signes algébriques,
ne prenant un sens que par leur place et leur fonction, semblent propres à des combinaisons précises
chaque fois que l’esprit touche au mystère de l’apparition et de l’évanouissement des objets.
I
Est-ce pour moi ce jour ces tremblantes prairies
ce soleil dans les yeux ce gravier encore chaud
ces volets agités par le vent, cette pluie
sur les feuilles, ce mur sans drame, cet oiseau ?
II
L’esprit porté vers le bruit de la mer
que je ne peux entendre
ou bien vers cet espace interdit aux étoiles
dont je garde le souvenir
je rencontre la voix la chaleur
l’odeur des arbres surprenants
j’embrasse un corps mystérieux
je serre les mains des amis
III
De quelle vie et de quel monde ont-ils parlé ?
– De jours pleins de soleil où nous nous avançons,
d’espace qui résiste à peine à nos mains et de nuits
que n’épaissira plus l’obscurité légère.
IV
Entre les murs un visage survint
qui se donnait le devoir de sourire
et m’entraîna vers une autre fenêtre
d’où le nuage à ce moment sortait.
Tout était lourd d’un orage secret
un homme en bleu sur le seuil s’avançait
le tonnerre éclata dans ma poitrine
un chien les oreilles basses
rentrait à reculons.
V
Mémoire
Et l’ombre encor tournait autour des arbres
et le soleil perdait ses larges feuilles
et l’étendue le temps engloutissait
et j’étais là je regardais.
VI
Je dissipe un bien que j’ignore
je me repais d’un inconnu
je ne sais pas quel est ce jour ni comment faire
pour être admis.
VII
Comme alors le soleil (il était dans la nuit
il roule il apparaît avec silence
avec amour, gardant pour lui l’horreur)
ainsi viendront les jours du tonnerre enchaîné
ainsi les monstres souriants ainsi les arbres
les bras ouverts, ainsi les derniers criminels
ainsi
la joie.
VIII
Quand la nuit de mon coeur descendra dans mes mains
et de mes mains dans l’eau qui baigne toutes choses
ayant plongé je remonterai nu
dans toutes les images :
un mot pour chaque feuille un geste pour chaque ombre
« c’est moi je vous entends c’est moi qui vous connais
et c’est moi qui vous change. »
IX
Je n’attends pas un dieu plus pur que le jour même
il monte je le vois ma vie est dans ses mains :
la terre qui s’étend sous les arbres que j’aime
prolonge dans le ciel les fleuves les chemins…
Je pars j’ai cent mille ans pour cet heureux voyage.
X
Epitaphe
Pour briser le lien du jour et des saisons
pour savoir quelle était cette voix inconnue
sur le pont du soleil à l’écart de ma vie
je me suis arrêté.
Et les fleuves ont fui, l’ombre s’est reconnue
espace les yeux blancs j’écoute et parle encore
je me souviens de tout même d’avoir été.
(Jean Tardieu)
Recueil: Jean Tardieu Un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), admettre, agiter, aimer, algébrique, ami, amour, apparaître, apparition, arbre, attendre, au travers, autour, avancer, à peine, écart, éclater, écouter, élimer, épaissir, épitaphe, étendue, étoile, évanouissement, être, baigner, bas, bien, blanc, bleu, bras, briser, brouillard, bruit, camp, chaleur, changer, chaud, chemin, chien, ciel, coeur, combinaison, comment, connaître, corps, criminel, dernier, descendre, devoir, Dieu, difficile, dissiper, distendre, drame, eau, embrasser, enchaîner, encore, engloutir, entendre, entraîner, espace, esprit, faire, fenêtre, feuille, figure, fleuve, fonction, fuir, garder, geste, gravier, haut, heureux, homme, horreur, ignorer, image, immense, inconnu, interchangeable, interdit, joie, jour, large, léger, lien, lieu commun, lourd, main, manoeuvrer, mémoire, mer, moment, monde, monstre, monter, mot, mur, mystère, mystérieux, nappe, nu, nuage, nuit, objet, obscurité, odeur, oiseau, ombre, orage, oreille, ouvrir, parler, partir, passer, pétrifier, perdre, place, plein, plonger, pluie, poitrine, pont, porter, prairie, précis, prendre, prolonger, propre, pur, résister, reconnaître, regarder, remonter, rencontrer, rouler, s'arrêter, s'avancer, saison, savoir, se donner, se repaître, se souvenir, secret, sens, serrer, seuil, signe, silence, soleil, sortir, souriant, sourire, souvenir, surprendre, survenir, temps, terme, terre, tonnerre, toucher, tourner, tout, trembler, venir, vent, vider, vie, visage, voir, voix, volet, voyage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 septembre 2019
Femme multiple
Habillée de lumière
Ton sourire t’épanouit
Tu as des mains pour boire
Aux sources de la vie
Tu as des jambes à traverser les tempêtes
Et des seins à fendre les flots
Et dans ta robe à fleurs
Ton corps mûrit tous les désirs
Tes mains ouvrent des chemins
Et projettent de la tiédeur
Sur les vitres où se cognent
Des étoiles égarées
Tes yeux fascinent les pierres
Et pétrifient les oiseaux
Dans les frissons de l’aube
Tes regards piègent les êtres
Alors que des rayons errent sur ton corps
Qui s’imprègne de bien-être
Tu t’offres à la lumière
Le reflet de ta voix
Caresse l’écho du miroir
Sous la bénédiction des lampes
Toutes les choses sont belles de toi.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration: Louis Joseph Raphael Collin
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), écho, étoiles, bénédiction, bien-être, caresser, chemin, corps, désir, femme, flots, frissons, habillée, jambes, lumière, main, mûrir, multiple, offrir, pétrifier, reflet, regards, s'épanouir, seins, source, sourire, tempête, tiédeur, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2019

Illustration: Fernand Dubuis
C’EST À DIRE
(Le bruit qui n’est pas entendu)
Pour Fernand Dubuis, qui a enrichi ce texte de couleurs rares aux harmonies inattendues.
Au tournant du verbe
accablé de masques
dont l’être intermittent
parfois surgit
lampe éphémère
pour que renaissent
les ténèbres
en vain refoulées
parfois plonge à l’oubli définitif
recours
depuis l’origine inconnue
jusqu’au-delà du futur
où tant de douleurs
enfin pétrifiées seront
c’est-à-dire
ne seront plus
voici pour le veilleur
ensommeillé
l’écho qui s’interroge
au-dehors sans répondre
le sifflement de l’ennemi
sous la porte
peut-être la clé
perdue
ou du moins ce mince fil
conducteur de vocables
mais pour qui mais pourquoi
s’il n’est rien
s’il s’enroule inutile
à l’index
ou s’il
retentit solitaire
ou s’il est incapable
de révéler autre chose
que sur le sol
à l’ombre de l’été
ce peu de traces
d’un passage
ou le bruit qui n’est pas entendu
ou les couleurs légères
de l’averse que le soleil
dispense à l’ennui
du littoral
lorsque tout espoir
et tout mal
évanouis
le sable
entonne le tumulte
les cris les rires
la blessure
et le silence même
dans une tête
aux dents serrées
inutile témoin
sur l’astre feu
lentement refroidi
d’être là
et ainsi et ainsi
et toujours
et si vous voulez
que je m’arrête
donnez-moi le mot
sinon sans fin
je continue.
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), au-delà, écho, éphémère, bruit, clé, continuer, cri, définitif, dent, douleur, ennemi, ennui, ensommeillé, entendre, espoir, fil, fin, futur, incapable, inconnu, interroger, inutile, lampe, masque, mot, origine, oubli, pétrifier, perdre, révéler, rire, s'arrêter, sable, sifflement, silence, solitaire, témoin, tumulte, veilleur, verbe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018

Ghetto
pourquoi m’enfermerais-je
Dans cette image de moi
Qu’ils voudraient pétrifier?
Pitié je dis pitié!
J’étouffe dans le ghetto de l’exotisme
Non je ne suis pas cette idole
D’ébène
Humant l’encens profane
Qu’on brûle
Dans les musées de l’exotisme
Je ne suis pas ce cannibale
De foire
Roulant des prunelles d’ivoire
Pour le frisson des gosses
Si je pousse le cri
Qui me brûle la gorge
C’est que mon ventre bout
De la faim de mes frères
Et si parfois je hurle ma souffrance
C’est que j’ai l’orteil pris
Sous la botte des autres
Je ne suis pas non plus
Statue figée du révolté
Ou de la damnation
Je suis bête vivante
Bête de proie
Toujours prête à bondir
À bondir sur la vie
Qui se moque des morts
À bondir sur la joie
Qui n’a pas de passeport
A bondir sur l’amour
Qui passe devant ma porte
Je dirai Beethoven
Sourd
Au milieu des tumultes
Car c’est pour moi
Pour moi qui peux mieux le comprendre
Qu’il déchaîne ses orages
Je chanterai Rimbaud
Qui voulut se faire nègre
Pour mieux parler aux hommes
Le langage des genèses
Et je louerai Matisse
Et Braque et Picasso
D’avoir su retrouver sous la rigidité
Des formes élémentales
Le vieux secret des rythmes
Qui font chanter la vie
Oui j’exalterai l’homme
Tous les hommes
J’irai à eux
Le coeur plein de chansons
Les mains lourdes
D’amitié
Car ils sont faits à mon image
(Guy Tirolien)
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Posted in poésie | Tagué: (Guy Tirolien), amitié, amour, ébène, bondir, botte, cannibale, chanson, chanter, coeur, comprendre, cri, damnation, déchaîner, exalter, exotisme, frère, genèse, gorge, hurler, image, ivoire, langage, louer, mort, musée, passeport, pétrifier, pitié, profane, proie, rythme, s'enfermer, se moquer, secret, souffrance, statue | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2018
La boule fauve au bout de sa ficelle,
qui est notre démon et notre guide,
tourne dans un sens ou dans l’autre,
côté chair ou côté diamant.
D’autres fois seulement elle oscille.
D’autres fois elle est pétrifiée.
(Franck André Jamme)
Recueil: La récitation de l’oubli
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in poésie | Tagué: (Franck André Jamme), boule, bout, côte, chair, démon, diamant, fauve, ficelle, guide, osciller, pétrifier, sens, tourner | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2018

TERRITOIRES DU SOUFFLE
Parcourant
Les territoires du souffle
La Poésie
Ne thésaurise rien
Nulle empreinte
N’ossifie son essor
Nul usage
Ne pétrifie sa flamme
Elle insuffle son et sens
Dans les parcelles du monde
Disant sans vraiment dire
Elle ravive le désir
Multipliant les signes
Elle demeure
A l’avant.
(Andrée Chedid)
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), désir, demeurer, empreinte, essor, flamme, insuffler, multiplier, parcelle, pétrifier, poésie, raviver, signe, souffle, territoire, thésauriser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2018

UN SOIR D’HIVER
Lorsque la neige aux vitres frappe,
Que l’angélus longuement sonne,
La table est mise pour beaucoup
Et la maison est bien garnie.
Maint compagnon en cours d’errance
Arrive par d’obscurs chemins.
L’arbre de grâce a des fleurs d’or
Puisés au suc frais de la terre.
Le voyageur entre en silence ;
La douleur pétrifia le seuil.
Et l’on voit luire sur la table
Clair et pur le pain et le vin.
(Georg Trakl)
Illustration: Edouard Léon Cortès
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Posted in poésie | Tagué: (Georg Trakl), angélus, arbre, chemin, clair, compagnon, douleur, errance, fleur, garnie, grâce, hiver, luire, maison, neige, obscur, or, pain, pétrifier, pur, silence, soir, sonner, suc, table, vin, vitre, voyageur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2016
Que ton sommeil jouisse
de la proximité
du buis, du frêne et du pommier!
Ta langue a touché par mégarde
la tasse ébréchée:
la goutte de sang
hors du temps se pétrifie.
(Jacques Izoard)
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Jour nuit soleil et arbres (Jean Tardieu)
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2020
Jean Tardieu
(Recueil Jours pétrifiés)
Jour nuit soleil et arbres
Certains mots sont tellement élimés, distendus, que ‘l’on peut voir le jour au travers.
Immenses lieux communs, légers comme des nappes de brouillard – par cela même difficile à manœuvrer.
Mais ces hautes figures vidées, termes interchangeables, déjà près de passer dans le camp des signes algébriques,
ne prenant un sens que par leur place et leur fonction, semblent propres à des combinaisons précises
chaque fois que l’esprit touche au mystère de l’apparition et de l’évanouissement des objets.
I
Est-ce pour moi ce jour ces tremblantes prairies
ce soleil dans les yeux ce gravier encore chaud
ces volets agités par le vent, cette pluie
sur les feuilles, ce mur sans drame, cet oiseau ?
II
L’esprit porté vers le bruit de la mer
que je ne peux entendre
ou bien vers cet espace interdit aux étoiles
dont je garde le souvenir
je rencontre la voix la chaleur
l’odeur des arbres surprenants
j’embrasse un corps mystérieux
je serre les mains des amis
III
De quelle vie et de quel monde ont-ils parlé ?
– De jours pleins de soleil où nous nous avançons,
d’espace qui résiste à peine à nos mains et de nuits
que n’épaissira plus l’obscurité légère.
IV
Entre les murs un visage survint
qui se donnait le devoir de sourire
et m’entraîna vers une autre fenêtre
d’où le nuage à ce moment sortait.
Tout était lourd d’un orage secret
un homme en bleu sur le seuil s’avançait
le tonnerre éclata dans ma poitrine
un chien les oreilles basses
rentrait à reculons.
V
Mémoire
Et l’ombre encor tournait autour des arbres
et le soleil perdait ses larges feuilles
et l’étendue le temps engloutissait
et j’étais là je regardais.
VI
Je dissipe un bien que j’ignore
je me repais d’un inconnu
je ne sais pas quel est ce jour ni comment faire
pour être admis.
VII
Comme alors le soleil (il était dans la nuit
il roule il apparaît avec silence
avec amour, gardant pour lui l’horreur)
ainsi viendront les jours du tonnerre enchaîné
ainsi les monstres souriants ainsi les arbres
les bras ouverts, ainsi les derniers criminels
ainsi
la joie.
VIII
Quand la nuit de mon coeur descendra dans mes mains
et de mes mains dans l’eau qui baigne toutes choses
ayant plongé je remonterai nu
dans toutes les images :
un mot pour chaque feuille un geste pour chaque ombre
« c’est moi je vous entends c’est moi qui vous connais
et c’est moi qui vous change. »
IX
Je n’attends pas un dieu plus pur que le jour même
il monte je le vois ma vie est dans ses mains :
la terre qui s’étend sous les arbres que j’aime
prolonge dans le ciel les fleuves les chemins…
Je pars j’ai cent mille ans pour cet heureux voyage.
X
Epitaphe
Pour briser le lien du jour et des saisons
pour savoir quelle était cette voix inconnue
sur le pont du soleil à l’écart de ma vie
je me suis arrêté.
Et les fleuves ont fui, l’ombre s’est reconnue
espace les yeux blancs j’écoute et parle encore
je me souviens de tout même d’avoir été.
(Jean Tardieu)
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), admettre, agiter, aimer, algébrique, ami, amour, apparaître, apparition, arbre, attendre, au travers, autour, avancer, à peine, écart, éclater, écouter, élimer, épaissir, épitaphe, étendue, étoile, évanouissement, être, baigner, bas, bien, blanc, bleu, bras, briser, brouillard, bruit, camp, chaleur, changer, chaud, chemin, chien, ciel, coeur, combinaison, comment, connaître, corps, criminel, dernier, descendre, devoir, Dieu, difficile, dissiper, distendre, drame, eau, embrasser, enchaîner, encore, engloutir, entendre, entraîner, espace, esprit, faire, fenêtre, feuille, figure, fleuve, fonction, fuir, garder, geste, gravier, haut, heureux, homme, horreur, ignorer, image, immense, inconnu, interchangeable, interdit, joie, jour, large, léger, lien, lieu commun, lourd, main, manoeuvrer, mémoire, mer, moment, monde, monstre, monter, mot, mur, mystère, mystérieux, nappe, nu, nuage, nuit, objet, obscurité, odeur, oiseau, ombre, orage, oreille, ouvrir, parler, partir, passer, pétrifier, perdre, place, plein, plonger, pluie, poitrine, pont, porter, prairie, précis, prendre, prolonger, propre, pur, résister, reconnaître, regarder, remonter, rencontrer, rouler, s'arrêter, s'avancer, saison, savoir, se donner, se repaître, se souvenir, secret, sens, serrer, seuil, signe, silence, soleil, sortir, souriant, sourire, souvenir, surprendre, survenir, temps, terme, terre, tonnerre, toucher, tourner, tout, trembler, venir, vent, vider, vie, visage, voir, voix, volet, voyage, yeux | Leave a Comment »