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Poésie

Posts Tagged ‘picorer’

Le jour picore (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022




Le jour picore
Des gerbes de cris dans la maison calme
Qui se défend du soleil
Et de la neige
L’air suinte du glacier des roses
Des branches en mouvement
Et l’arbre s’arrache à ses racines

(Jean-Baptiste Besnard)

 

 

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C’est cette jeune fille au teint sombre (Krishnakânt)

Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2021




    
C’est cette jeune fille au teint sombre

Comme des cygnes qui picorent en ligne
Les jeunes filles qui chantent et repiquent le riz
Semblent très très belles
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui a noué le pan de son sari
Rouge vif telle une bannière, qui s’élève et ondule
Comme si elle était sortie conquérir l’univers entier
C’est elle qui les guide
Et les surveille toutes
Ne t’arrête pas maintenant, ne flanche pas
À toutes elle répète cette formule
Toutes ensemble dans le ventre de la Terre
Ne cessent de repiquer le riz
C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui dans sa langue fait pleuvoir
Une mélodie mêlée de miel
En arrière toutes ses compagnes
Entremêlent les mélodies
«Jaiyo sugnâ dûr desh ur jaiyo re… »
Lorsqu’on les aperçoit certaines rougissent, embarrassées
Mais elles continuent de s’épancher dans leur babil
Les gouttes de sueur brillent à leur front
Oh surprise
Vois, quelle scène charmante!
La terre parfumée, les vents
Qui fredonnent
Lorsque la verdure exultera La Terre distribuera des sourires
Demain la sueur dissoute dans le sol deviendra céréales
La faim des Hommes disparaîtra

C’est cette jeune fille au teint sombre
Qui rentre à sa maison
En ayant conquis la Terre, subjugué tout le monde
Sur sa tête le pan de son sari
Converse avec le ciel
Et rit comme l’étendard de la victoire…

(Krishnakânt)

 

Recueil: Pour une poignée de ciel Poèmes au nom des femmes dalit (Intouchable)
Traduction: Traduit du Hindi par Jiliane Cardey
Editions: Bruno Doucey

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MON JARDIN (Denise Borlas)

Posted by arbrealettres sur 14 juin 2021




MON JARDIN

Mon jardin est une tartine bleue
qua les oiseaux picorent,
papa bêche la vigne,
un bruit simple comme si on se mouchait,

je jette à l’allée mon noyau de prune
et les cailloux pensent qu’ils ont la berlue,

la vie en tablier chantonne à l’ombre d’une pêche.

L’échelle hésite — ciel ou bois —
c’est une haute racine posée contre l’arbre,
elle tourne autour de lui
et fait la belle devant la branche la plus mûre,

l’oiseau fouille et chante rouge
– cerise prise —
le jardin est lourd après le vent.

(Denise Borlas)

 

 

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J’IRAI DEMAIN (Pierre Morhange)

Posted by arbrealettres sur 6 mars 2021



J’IRAI DEMAIN

Qu’un poulet picore,
Que la fougère arbore.
Ah! Comme moi
Un bec et un arpent.

N’empêche qu’altitude
Aux nuages gris et plats
Donne air et repas
Et je vis de cachots.

(Pierre Morhange)


Illustration

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Fervente (Pascal Commère)

Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2020



 

Fervente dira-t-on — d’où venue ?
Affairée mésange jusqu’à tard dans le soir picorant
les insectes sur le feuillage, sautillant
à la façon de qui prétend donner au monde qui est nôtre
la juste économie dont nous rêvons, reportant à plus tard
la réponse — Que nous n’attendons plus

(Pascal Commère)

 

 

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Rondeau des moineaux qui prennent leur bain (Jacques Roubaud)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2020



Illustration
    
Rondeau des moineaux qui prennent leur bain

Pendant qu’elles prennent leur bain
Dans leurs baignoires de poussière
Les dames moineaux font les fières
La poussière ça va au teint

Les messieurs moineaux pour leur plaire
Leur offrent mes miettes de pain
Pendant qu’elles prennent leur bain

Certaines, des aventurières
Viennent picorer dans ma main
Aux pigeons je ne donne rien
Réservant ma tartine entière
Aux moineaux qui prennent leur bain

(Jacques Roubaud)

 

Recueil: Rondeaux poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

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P comme POULET… aux myosotis (Joëlle Brière)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2019




    
P comme POULET… aux myosotis

Ingrédients :
Se procurer,
un petit poulet tendre
un bouquet de myosotis
une pincée de vent
une cuillerée de miel
un zeste de soleil

Préparation et dégustation:
Caresser le petit poulet tendre de la crête au croupion.
Mettre le bouquet de myosotis dans un vase bleu ciel.
Y ajouter la pincée de vent et le zeste de soleil.
Sans plus.
Déguster lentement la cuillerée de miel
en regardant le petit poulet tendre picorer sur la pelouse,
à midi,
pendant que les autres sont à table.

(Joëlle Brière)

 

Recueil: Bris de vers Les émeutiers du XXè siècle
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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L’enfant d’autrefois (Claude Pujade-Renaud)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2018




    
L’enfant d’autrefois
face offerte
accueille la pluie
cinglante
et pourtant douce
menus oiseaux
picorant la peau

L’eau s’amuse
à devenir métallique
fines aiguilles
qui piquent
sans blesser
ni transpercer

Étincelles ludiques
sur le front
le pavé

Visage au vent
l’enfant rit
ruisselante

(Claude Pujade-Renaud)

 

Recueil: Instants incertitudes
Traduction:
Editions: Le Cherche Midi

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UN OISEAU (Henri Thomas)

Posted by arbrealettres sur 9 novembre 2018




Illustration: Marc Chagall
    
UN OISEAU

Un oiseau, l’œil du poète
s’en empare promptement
puis le lâche dans sa tête,
ivre, libre, éblouissant.

Qu’il chante, qu’il ponde, qu’il
picore, mélancolique,
d’invisibles grains de mil
dans les prés de la musique,

quand il regagne sa haie,
jamais cet oiseau n’oublie
les heures qu’il a passées
voltigeant dans la féerie

où les rochers nourrissaient
leurs enfants de diamant,
où chaque nuage ornait
d’une fleur le ciel dormant.

On trouvera l’oiseau mort
avant les froids de l’automne,
le plaisir était trop fort,
c’est la mort qui le couronne.

(Henri Thomas)

 

Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

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ODE À TES MAINS (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2018



Illustration: Eliane Marque
    
ODE À TES MAINS

Sur un marché
ou dans une mer de mains,
moi je reconnaîtrais
les tiennes
comme deux oiseaux blancs,
distincts
entre tous les oiseaux :
elles volent parmi les mains,
migratrices,
elles naviguent dans l’air,
transparentes,
mais
reviennent
à ton flanc,
à mon flanc,
se replient, endormies, sur ma poitrine.
Diaphanes elles sont fines
et nues,
lumineuses comme
une vitrine de cristaux,
et vont
comme
des éventails dans l’air,
comme des plumes du ciel.

Au pain, aussi, à l’eau elles ressemblent,
au blé, aux pays de la lune,
au profil de l’amande, au poisson sauvage
qui palpite d’argent
sur le chemin
des sources.
Tes mains vont et viennent
au travail,
loin, elles résonnent
en touchant des fourchettes,
font le feu et soudain clapotent
dans l’eau
noire de la cuisine,
picorent la machine éclaircissant
les broussailles de ma calligraphie,
clouent aux murs,
lavent du linge
et reviennent à leur blancheur.

Il y a bien une raison
pour qu’il fût décidé sur la terre
que dormirait et volerait
sur mon coeur
ce miracle.

(Pablo Neruda)

 

Recueil: Nouvelles odes élémentaires
Traduction: Jean-Francis Reille
Editions: Gallimard

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