Posts Tagged ‘pied’
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021

les morts minuscules
nous respirons bruyamment de chaleur suffocante
dormant dans la même pièce
l’angoisse plus lourde que l’air
remplit l’espace comme le dioxyde de carbone
et nous étouffons dans le cauchemar
dans le rêve de mon père le vide prolifère
comme les doryphores sur les pommes de terre
jusqu’à la destruction complète des plantations
souvent il tousse
comme un chat qui rejette
une boule de poils
mon frère grince des dents
ma mère est immobile
les lèvres serrées
à l’image de la madone qu’elle prie
quelquefois je me penche sur son visage
pour vérifier si elle respire
j’écoute aussi
nos pieds dépasser les chaussures devenues étroites
nos cheveux s’assombrir
nos cartilages s’user à courir
dehors l’atmosphère se consume
et en nous brûlent nos corps d’enfants
comme les bougies d’anniversaire
suffisamment vite pour que le matin on
ne s’en souvienne plus
(Monika Herceg)
Traduit du croate par Martina Kramer
Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Monika Herceg), air, angoisse, anniversaire, atmosphère, écouter, étouffer, étroit, bougie, brûler, bruyant, cartilage, cauchemar, chaleur, chat, chaussure, cheveux, complet, corps, courir, dépasser, dehors, dent, destruction, dioxyde, dormir, doryphore, enfant, espace, frère, grincer, image, immobile, lèvres, lourd, madone, matin, mère, minuscule, mort, père, pièce, pied, plantation, pomme de terre, prier, proliférer, rêve, rejeter, remplir, respirer, s'assombrir, s'user, se consumer, se pencher, se souvenir, serrer, suffisamment, suffoquer, tousser, vérifier, vide, visage, vite | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021

Baluchon d’exil (Extrait)
Le troisième jour
pour remplir ma gourde
j’ai percé les ampoules
de mes pieds
lapé l’encre
du passeport
mâché le papier officiel
les initiales de mon nom
se sont imprimées sur mes lèvres
le septième jour
j’ai chaussé mon euphorie
survolé la dernière dune
vers la rive nord du mirage
le quarantième jour
je me suis présentée
à la cérémonie des diplômes
le désert m’a remis
une attestation honorifique
je me suis assise
sur un amoncellement d’os
j’ai attendu le passeur
(Souad Labbize)
Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Souad Labbize), amoncellement, ampoule, attendre, attestaion, baluchon, cérémonie, chausser, désert, diplômé, dune, encre, euphorie, exil, gourde, honorifique, imprimer, initiale, laper, lèvres, mâcher, mirage, nom, officiel, os, papier, passeport, passeur, percer, pied, remettre, remplir, rive, s'asseoir, se présenter, survoler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021

Illustration: Frans Masereel
Assis, les pieds pendants, sous l’arche du vieux pont,
Et sourd aux bruits lointains à qui l’écho répond,
Le pêcheur suit des yeux le petit flotteur rouge.
L’eau du fleuve pétille au soleil. Rien ne bouge.
Le liège soudain fait un plongeon trompeur,
La ligne saute. – Avec un hoquet de vapeur
Passe un joyeux bateau tout pavoisé d’ombrelles ;
Et, tandis que les flots apaisent leurs querelles,
L’homme, un instant tiré de son rêve engourdi,
Met une amorce neuve et songe : – Il est midi.
(François Coppée)
Recueil: Promenades et interieurs
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (François Coppée), amorce, apaiser, arche, assis, écho, bateau, bouger, bruit, eau, engourdir, fleuve, flot, flotteur, homme, hoquet, instantntirer, joyeux, liège, ligne, lointain, midi, neuf, oêcheur, ombrelle, passer, pavoiser, pétiller, pendre, pied, plongeon, pont, querelle, répondre, rêve, rien, rouge, sauter, soleil, songer, soudain, sourd, suivre, trompeur, vapeur, vieux, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2020

Tombée à mes pieds ce matin où je déménageais,
la photographie d’une femme !
Un portrait que j’avais oublié !
***

(Ishikawa Takuboku)
Recueil: Le jouet triste
Traduction: Jérôme Barbosa et Alain Gouvret
Editions: Arfuyen
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

Illustration: Francine Van Hove
GENÈSE
I
Déboutonner lentement le corps
quand on manque d’air
comme la châtaigne mûre
desserre ses poings épineux.
Le plus important sont les boutonnières
des veines,
des flottilles fatiguées y sont ensablées
et s’en détachent comme des caillots
des bouquets de coquelicots qui fanent,
se mettent à couler
depuis le cou vers le ventre
et le champ rouge
de ton corps déboutonné
frissonne sous le vent frais du matin.
II
Quand l’air manque
je donne un souffle de vie
au souvenir des eaux utérines.
Des branchies repoussent au cou
des ailerons sur les hanches
du duvet sur le dos,
ni homme ni poisson ni oiseau
je cherche mon sexe.
Après l’ange descend
avec un panier
accroché à son aile gauche
tout au fond mon âme
épouille ses plumes.
III
Il émerge
des eaux utérines,
pousse un sanglot,
la première gorgée d’air
ressuscite la mémoire
de vies précédentes.
On le lange,
on lui attache les mains et les jambes
avec une ganse rouge.
Les souvenirs qu’il a ramenés
s’atrophient avec les années
et chaque partie du corps déboutonné
s’abandonne à un rêve différent :
les plantes des pieds – dans des prairies vertes
des oiseaux de mer – sur les paumes
et je ne comprends vraiment plus
qui coud la chemise
qui déboutonne le corps.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), accrocher, aile, aileron, air, ange, attacher, âme, émerger, épineux, épouiller, bouquet, boutonnière, branchie, caillot, chap, châtaigne, chemise, chercher, comprendre, coquelicot, corps, cou, coudre, couler, déboutonner, descendre, desserrer, différent, donner, dos, duvet, eau, ensablé, faner, fatigue, flotille, fond, frais, frissonner, ganse, gauche, genèse, gorgée, hanche, homme, important, jambe, langer, lentement, main, manque, matin, mémoire, mer, mur, oiseau, panier, paume, pied, plante, plume, poing, poisson, pousser, prairie, ramener, rêve, ressusciter, rouge, s'abandonner, s'atrophier, sanglot, se détacher, sexe, souffle, souvenir, utérin, veine, vent, ventre, vert, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2020

EMMAÜS
Le soleil du soir en été calme le jeu
de la mort qui plante son dard
partout, dans la sueur et l’écrasement
de midi. Au ras de l’herbe sans bruit,
la coccinelle fait une dernière promenade
tandis que les autos passent en douce
de petites médailles jaunes au revers
de la colline qui se déshabille.
Assis, tu contemples tes pieds nus,
désormais affranchis des sentes et détachés
de toi, comme ces inconnus qui ont porté
la charge du jour et qui demandent
pourquoi, s’il faut mourir encore.
(Guy Goffette)
Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020

Illustration: Daniel Ridgway Knight
TROIS JOURS DE VENDANGES.
Je l’ai rencontrée un jour de vendange,
La jupe troussée et le pied mignon ;
Point de guimpe jaune et point de chignon :
L’air d’une bacchante et les yeux d’un ange.
Suspendue au bras d’un doux compagnon,
Je l’ai rencontrée aux champs d’Avignon,
Un jour de vendange.
* * *
Je l’ai rencontrée un jour de vendange.
La plaine était morne et le ciel brûlant ;
Elle marchait seule et d’un pas tremblant,
Son regard brillait d’une flamme étrange.
Je frisonne encore en me rappelant
Comme je te vis, cher fantôme blanc,
Un jour de vendange.
* * *
Je l’ai rencontrée un jour de vendange,
Et j’en rêve encore presque tous les jours.
………
Le cercueil était couvert en velours,
Le drap noir avait une double frange.
Les sœurs d’Avignon pleuraient tout autour…
La vigne avait trop de raisins ; l’amour
A fait la vendange.
(Alphonse Daudet)
Recueil: Les amoureuses
Traduction:
Editions:
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Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020
![Andrey Remnev (30) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/andrey-remnev-30-1280x768.jpg?w=723&h=851)
Perpetuum mobile
Pour toutes les jeunes filles
de tous les âges
qui parcourent
les rues de cette ville
en silence ou en caquetant
posant
un pied
devant l’autre
un deux
un deux elles
s’arrêtent parfois devant
une vitrine et
reforment la ligne
depuis ici
jusqu’en Chine partout
de long en
large et de long en large
et de long en large
***
Perpetuum mobile
To alf the girls
of all ages
who walk up and down on
the streets of this town
silent or gabbing
putting
their feet down
one before the other
one two
one two they
pause sometimes before
a store window and
reform the fine
from here
to China everywhere
back and
forth and back and forth
and back and forth
(William Carlos Williams)
Illustration: Andrey Remnev
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2020

L’éphémère et la silhouette
Je te danserai l’éphémère sur la dune endormie
L’imperceptible de la trace
Le vent qui efface, caresse chuchotée,
Les notes envolées, fugitives des histoires d’antan
Je te danserai la lumière de la lune
la lumière tremblotante
au feu assoupie,
ce que murmure l’homme quand il rêve
Je te danserai les palmiers au ciel découpés
le nuage dans le regard des bergers,
les gestes esquissés et qui s’en sont allés,
la paume au sol posée, disparue
Je te danserai l’entre souffle,
les crépuscules, l’instant parfait,
la plénitude d’ici
quand d’autres parlent de demain
Je te danserai l’ailleurs, l’horizon en renaissance,
le lieu secret de l’homme qui s’expire,
il y aura cet à peine visible,
silence
Je te danserai les pistes et les déserts,
un mot balbutié sur la paupière de la nuit,
que tout s’enfuit, que tout reste,
qu’il n’est de battement que celui que l’on porte
Je te danserai la flamboyance de la mer,
la goutte d’eau puisée,
la vague qui fait les mondes,
l’empreinte de ton pied sur le sable mouillé
Je te danserai les brumes qui rendent aux yeux la fulgurance,
les silences des choses, les chants des mondes,
les animaux de l’aube et les premiers frissons,
la beauté de ce qui est et la silhouette tremblée de toi homme
Je te danserai les couleurs à peine rencontrées,
les livres qu’on n’écrira jamais,
la poésie enfermée dans la main,
les mots et les oiseaux, la trace et le rien
Et, au milieu de la nuit du monde,
l’heure bleue, celle des hommes en prières,
l’immensité de ce qui s’écoute,
Je te danserai l’éphémère et la silhouette…
(Mariem Mint Derwich)
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Mariem Mint Derwich), ailleurs, animal, antan, assoupi, à peine, écrire, éphémère, balbutier, battement, beauté, berger, bleu, brume, caresse, chant, chuchoter, ciel, couleur, crépuscule, découper, désert, demain, disparaître, dune, eau, effacer, empreinte, endormi, enfermer, entre, envoler, esquisser, faire, feu, flamboyance, frisson, fugitif, fulgurance, geste, goutte, heure, histoire, homme, horizon, ici, immensité, imperceptible, instant, lieu, livre, lune, main, mer, milieu, monde, mot, mouillé, murmurer, note, nuage, nuit, oiseau, palmier, parfait, parler, paume, paupière, pied, piste, plénitude, poésie, porter, poser, prière, puiser, rêver, regard, Renaissance, rencontrer, rendre, rester, rien, s'écouter, s'en aller, s'enfuir, s'expirer, sable, secret, silence, silhouette, sol, souffler, trace, trembler, trembloter, vague, vent, visible, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2020
A marée basse
Sur la pointe des pieds
le papillon
***
蝶々のつまだて‘居るしお干かな
chôchô no / tsumadatete iru / shiohi kana
(Chiyo-ni)
Recueil: Chiyo-ni Une femme éprise de poésie
Traduction: Grace Keiko / Monique Leroux Serres
Editions: Pippa
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