Recueil: L’intégralité des Haïkus
Traduction: Makoto Kemmoku et Dominique Chipot
Editions: Points
Posts Tagged ‘pieux’
Séjournant au temple (Bashō)
Posted by arbrealettres sur 14 avril 2023
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Qu’est-ce qui te fait errer dans la nuit printanière? (Heinrich Heine)
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2023
Qu’est-ce qui te fait errer dans la nuit printanière?
Tu as rendu folles toutes les fleurs,
Les violettes, comme elles sont effrayées !
Les roses rougissent de honte,
Les lys sont blêmes comme la mort,
Ils se plaignent, hésitent et s’arrêtent !
Ô, chère lune, de quelle race pieuse
Sont donc les fleurs ! Elles ont raison,
Ce que j’ai fait est mal !
Mais pouvais-je savoir qu’elles écoutaient
Quand, enivré d’un brûlant amour,
Je parlais avec les étoiles là-haut?
(Heinrich Heine)
Recueil: Nouveaux poèmes
Traduction: Anne-Sophie et Jean Guégan
Editions: Gallimard
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Nox (Leconte de Lisle)
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2020
Nox
Sur la pente des monts les brises apaisées
Inclinent au sommeil les arbres onduleux ;
L’oiseau silencieux s’endort dans les rosées,
Et l’étoile a doré l’écume des flots bleus.
Au contour des ravins, sur les hauteurs sauvages,
Une molle vapeur efface les chemins ;
La lune tristement baigne les noirs feuillages ;
L’oreille n’entend plus les murmures humains.
Mais sur le sable au loin chante la Mer divine,
Et des hautes forêts gémit la grande voix,
Et l’air sonore, aux cieux que la nuit illumine,
Porte le chant des mers et le soupir des bois.
Montez, saintes rumeurs, paroles surhumaines
Entretien lent et doux de la Terre et du Ciel !
Montez, et demandez aux étoiles sereines
S’il est pour les atteindre un chemin éternel.
O mers, ô bois songeurs, voix pieuses du monde,
Vous m’avez répondu durant mes jours mauvais ;
Vous avez apaisé ma tristesse inféconde,
Et dans mon coeur aussi vous chantez à jamais !
(Leconte de Lisle)
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MATINS JOYEUX (Georges Rodenbach)
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2019
MATINS JOYEUX
Oh ! les anciens matins de bonheur infini,
De joie inexplicable ! Oh ! les matins tout roses
Où l’on ouvrait son âme à des bonheurs sans causes
Comme à des oiseaux fous qui se trompent de nid.
Oh ! les matins pieux dans le mois de Marie!
On imaginait voir, au loin se prolongeant,
Des floraisons d’azur et des ruisseaux d’argent
Faisant de l’avenir une chose fleurie.
Parmi des encensoirs, des flambeaux, des gradins,
Souriait la Madone en de naïfs jardins,
Tandis que nous servions la messe en robe rouge.
Et nous rêvions alors du jour proche et joyeux
Où nous allions sentir le frôlement qui bouge,
Des premiers lauriers verts dans nos jeunes cheveux !..
(Georges Rodenbach)
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SÉCHERESSE (Jacob-Zvi Sharguel)
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019
SÉCHERESSE
Deux bonzes japonais font tinter leurs clochettes
Et de la canicule égrènent la chanson.
Chacun porte un lotus à sa robe accroché
Afin de conjurer la mauvaise moisson.
Deux curés en soutane noire prient en choeur,
Agenouillés devant de pieuses images :
Jésus que tout le sang qui coule de ton coeur
Au-dessus du pays se transforme en nuage.
Deux rabbins sont blottis au profond de leur être
Et pleurent en priant la résurrection :
Ô Toi qu’ils ont trouvé, que nos lointains ancêtres
Plaident pour nous Ta grâce et Ta compassion.
Tandis que tout là-haut le visage solaire
Scintille – ardent buisson dans l’azur embrasé,
Et que deux arbrisseaux, la bouche grande ouverte
Semblent, à l’agonie, attendre la rosée.
(Jacob-Zvi Sharguel)
Traduction:
Editions: Gallimard
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Notre langage est élimé (Rainer Maria Rilke)
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2018
Illustration: Bernard Bénézet
Notre langage est élimé.
Je voudrais creuser chaque mot
pour décrire le jaillissement
solaire, hors de l’argent mat
des oliviers, du campanile pieux.
Pour peindre l’abîme des rues
pleines de petits mendiants bruns,
je ne peux trouver le ton juste, —
ne peux trouver le moindre chant
qui puisse flotter dans cet air.
Tel est le sortilège : trouver de pauvres mots,
leur apprendre tout bas à marcher dans le chant.
Tel est le sortilège : la chevelure ornée
de tilleul, se dresser comme une reine.
Voilà le sortilège : avoir soif de la cruche
de ce délice qui sanctifie l’eau,
tout au fond de la vie éveiller une fugue,
puis contempler l’éternité.
(Rainer Maria Rilke)
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil
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Hymne à la joie (Friedrich von Schiller)(Ludwig van Beethoven)
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2018
Hymne à la joie
Mes amis, cessons nos plaintes!
Qu’un cri joyeux élève aux cieux nos chants
De fêtes et nos accords pieux!
Joie!
Joie! Belle étincelle des dieux
Fille de l’Élysée,
Nous entrons l’âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Tes charmes relient
Ce que la mode en vain détruit;
Tous les hommes deviennent frères
Là où tes douces ailes reposent.
Que celui qui a le bonheur
D’être l’ami d’un ami;
Que celui qui a conquis une douce femme,
Partage son allégresse!
Oui, et aussi celui qui n’a qu’une âme
À nommer sienne sur la terre!
Et que celui qui n’a jamais connu cela s’éloigne
En pleurant de notre cercle!
Tous les êtres boivent la joie
Aux seins de la nature,
Tous les bons, tous les méchants,
Suivent ses traces de rose.
Elle nous donne les baisers et la vigne,
L’ami, fidèle dans la mort,
La volupté est donnée au ver,
Et le chérubin est devant Dieu.
Heureux, tels les soleils volent
Sur le plan vermeil des cieux,
Courrez, frères, sur votre voie,
Joyeux, comme un héros vers la victoire.
Qu’ils s’enlacent tous les êtres!
Un baiser au monde entier!
Frères, au plus haut des cieux
Doit habiter un père aimé.
Tous les êtres se prosternent?
Pressens-tu le créateur, Monde?
Cherche-le au-dessus des cieux d’étoiles!
Au-dessus des étoiles il doit habiter.
Joie! Belle étincelle des dieux
Fille de l’Élysée,
Soyez unis êtres par million!
Qu’un seul baiser enlace l’univers!
***
Ode An Die Freude
O Freunde, nicht diese Töne!
Sondern laßt uns angenehmere
anstimmen und freudenvollere.
Freude!
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder,
Wo dein sanfter Flügel weilt.
Wem der große Wurf gelungen,
Eines Freundes Freund zu sein;
Wer ein holdes Weib errungen,
Mische seinen Jubel ein!
Ja, wer auch nur eine Seele
Sein nennt auf dem Erdenrund!
Und wer’s nie gekonnt, der stehle
Weinend sich aus diesem Bund!
Freude trinken alle Wesen
An den Brüsten der Natur;
Alle Guten, alle Bösen
Folgen ihrer Rosenspur.
Küsse gab sie uns und Reben,
Einen Freund, geprüft im Tod;
Wollust ward dem Wurm gegeben,
und der Cherub steht vor Gott.
Froh, wie seine Sonnen fliegen
Durch des Himmels prächt’gen Plan,
Laufet, Brüder, eure Bahn,
Freudig, wie ein Held zum Siegen.
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
Brüder, über’m Sternenzelt
Muß ein lieber Vater wohnen.
Ihr stürzt nieder, Millionen?
Ahnest du den Schöpfer, Welt?
Such’ ihn über’m Sternenzelt!
Über Sternen muß er wohnen.
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium/
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
(Friedrich von Schiller)(Ludwig van Beethoven)
Posted in poésie | Tagué: (Friedrich von Schiller)(Ludwig van Beethoven), accord, aile, aimer, allégresse, ami, âme, étincelle, étoile, être, baiser, boire, bon, bonheur, cercle, cesser, chant, charmé, chérubin, ciel, conquérir, courir, créateur, cri, détruire, Dieu, donner, doux, enivré, enlacer, entrer, fête, femme, fidèle, fille, frère, habiter, heureux, homme, joie, joyeux, méchant, nature, nommer, partager, père, pieux, plainte, pleurer, pressentir, relier, reposer, rose, s'éloigner, se prosterner, sein, soleil, suivre, temple, terre, trace, unir, univers, ver, vigne, volupté | 1 Comment »
UTOPIE (Patricia Ruiz-Gamboa)
Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2018
Illustration: Josephine Wall
UTOPIE
Il est en nous des rivages
Si chauds et bleus,
si clairs et sages
Tellement… heureux…
Il est en nous des montagnes
Si belles et pures,
Si bulles de champagne
Tellement… sûres…
Il est en nous des cieux
Si bleus, si blancs,
Si tendres et pieux,
Tellement… aimants…
Il est en nous une vie
Si belle et pure
Si dépourvue d’ennui
Tellement… parure…
(Patricia Ruiz-Gamboa)
Traduction:
Editions: ARCAM
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LA MORT VÉRITABLE (Pierre Louÿs)
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2018
Illustration
LA MORT VÉRITABLE
Aphrodita! déesse impitoyable,
tu as voulu que sur moi aussi la jeunesse heureuse aux beaux cheveux
s’évanouît en quelques jours.
Que ne suis-je morte tout à fait !
Je me suis regardée dans mon miroir : je n’ai plus ni sourire ni larmes.
O doux visage qu’aimait Mnasidika, je ne puis croire que tu fus le mien !
Se peut-il que tout soit fini !
Je n’ai pas encore vécu cinq fois huit années, il me semble que je suis née d’hier,
et déjà voici qu’il faut dire : On ne m’aimera plus.
Toute ma chevelure coupée,
je l’ai tordue dans ma ceinture et je te l’offre, Kypris éternelle !
Je ne cesserai pas de t’adorer.
Ceci est le dernier vers de la pieuse Bilitis
(Pierre Louÿs)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Louÿs), adorer, aimer, éternel, ceinture, cesser, chevelure, cheveux, coupe, doux, fini, impitoyable, jeunesse, larme, miroir, mort, morte, né, pieux, s'évanouir, se regarder, sourire, tordu, visage | Leave a Comment »
Pour écouter les choses lentes (Jean-Claude Pirotte)
Posted by arbrealettres sur 20 juin 2018
pour écouter les choses lentes
l’homme abandonne ses lunettes
sur la table ferme les yeux
et renonce à invoquer Dieu
il est tout entier dans l’attente
du seul instant miraculeux
le pur silence où la musique
des vieux objets se laisse entendre
et s’élève roseau si tendre
dans la poussière famélique
et familière de la chambre
et tournoie comme un air de bal
que le feutre du temps dépose
dans la mémoire, pieux bocal
l’homme abandonne ses lunettes
sur le sable ferme les yeux
et renonce à prier le diable
trop étranger aux choses lentes
autour de lui sont les mouettes
crieuses comme à la marée
les harengères patoisantes
aux mains noires et lumineuses
les enfants désertent la plage
le soir vient (et le vent du large)
l’homme attend son regard aveugle
est l’image de son attente
il attend que les choses lentes
de la nuit naissent dans son coeur
(Jean-Claude Pirotte)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Claude Pirotte), abandonner, attente, aveuglé, écouter, étranger, bocal, coeur, crieuse, déserter, enfant, entendre, famélique, fermer, feutré, lente, mémoire, miraculeux, musique, nuit, pieux, plage, poussière, renoncer, s'élever, sable, tournoyer, yeux | Leave a Comment »