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Poésie

Posts Tagged ‘pincer’

L’espace (Jacques Dupin)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2023


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l’espace est à l’oiseau, à la femme
qui danse, le sol est dur
l’air vibre comme un caillou

(Jacques Dupin)

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Vers du souvenir (Shen Yue)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Vers du souvenir

Je songe à sa venue
Brillante, brillante en haut des marches du jardin
Impatient, impatient de faire cesser notre séparation
Inépuisables, inépuisables, nous parlons d’amour
Nos regards s’embrassent sans pouvoir se rassasier
Je te contemple et en oublie ma faim

Je songe à l’instant où elle s’assit,
Consciencieuse, devant le rideau fin.
Elle chante par trois fois
Et par trois fois pince les cordes du luth.
Son rire efface le souvenir des autres êtres.
Elle fait la mine et n’en est que plus belle.

Je songe à son sommeil
Gardant l’éveil quand tous se reposent
Elle défait la torpeur sans y être poussée
Immobile sur le coussin,
Elle attend qu’une caresse la trouve.
Effrayée par mes regards,
Elle rougit sous la lueur des chandelles.

(Shen Yue)

(441-513)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Une brise aiguise les aiguilles de pin (Chingak)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2022



Illustration: Bang Hai Ja Ciel-Terre
    
Une brise aiguise les aiguilles de pin
Monte la tristesse profonde et lointaine
La lune roule sur les vagues de mon coeur
Dans mon esprit un cristal de silence
Écoute et regard, reflets d’un miroir
Je flâne en pinçant les cordes de mon coeur
Là où l’écho s’évanouit, s’épanouit la méditation
Coeur apaisé, cendres éteintes

(Chingak)

Recueil: Les mille monts de lune Poèmes de Corée
Traduction: Sunmi Kim
Editions: Albin Michel

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LA JOUEUSE DE LUTH (Wang Wei)

Posted by arbrealettres sur 16 juin 2021



 Illustration
    
LA JOUEUSE DE LUTH

La lune se lève
au-dessus de la brume légère
de l’automne.
Sa robe est humide,
mais toute la nuit,
sans se changer,
elle pince les cordes argentées
de son luth,
de peur de retrouver
sa chambre vide.

(Wang Wei)

 

Recueil: Neige sur la montagne du lotus Chants et vers de la Chine ancienne
Traduction: Ferdinand Stočes
Editions: Picquier poche

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OBLIGATION RECTANGULAIRE (Ron Padgett)

Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2019




    
OBLIGATION RECTANGULAIRE

J’ai un rectangle à remplir. De dessous il a l’air d’un rectangle, mais vu de
côté il est invisible, parce que c’est une idée. Je pince ses côtés et ils
vibrent, mais comme tout le reste. Un concert remonte ta route, et toute
une feuille de rire s’arrache de la surface pour s’envoler comme ce
rectangle le ferait s’il avait de l’énergie. Mais il n’en a pas, jusqu’au moment
où ma tête se change en bois et s’échauffe à l’intérieur. Alors le rectangle
se met à luire et fredonner. Soudain des « bulles d’hilarité » se répandent
dans tout le système, les quatre côtés du rectangle se séparent et dérivent
dans plusieurs directions, tournant sur eux-mêmes et basculant lentement
dans le noir. Je suis bien content d’en être débarrassé.

(Ron Padgett)

 

Recueil: On ne sait jamais
Traduction: Claire Guillot
Editions: Joca Seria

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Le papillon (Buson)

Posted by arbrealettres sur 26 avril 2018



Sans réalité
de pincer la sensation
le papillon

(Buson)


Illustration

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Vagant (Joseph von Eichendorff)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2018



&

Illustration
nbsp;   
Vagant

I
j’aime pour ma vie liberté errance
vienne que pourra
si je voulais me contraindre
ça ne m’irait pas

et je sais des chansons éternelles
l’hiver sans souliers
dans le froid écoutez-la ma mandoline
mais où coucher

plus d’une belle fille s’étonne
je lui plairais bien
si je n’étais un misérable
propre-à-rien

belle fille Dieu t’accorde
riche mari
si nous étions tous deux ensemble
mon chant cesserait de vivre

2
si le soleil brillait l’adorable
soleil du sud tiède et bleu
je prendrais ma mandoline
sur le pré nappe de feu

la nuit mon amour écoute
à sa fenêtre et ne dort pas
comme la nuit serait douce
souhaite-nous la douce nuit

si le soleil brillait l’adorable
soleil du sud tiède et bleu
je prendrais ma mandoline
sur le pré nappe de feu

4
tu es triste éraillé
viens sur mon coeur
fort ôte-moi le souffle
pince taquine
soupirant
joue contre joue
pour mon oreille
chante au fond de la cour
chat et chien hurlent
et le voisin est furieux
mais que nous importe
le monde violon mon doux violon

***

Der wandernde Musikant

I
Wandern lieb ich fir mein Leben,
Lebe eben wie ich kann,
Wollt ich mir auch Mühe geben,
Paßt es mir doch gar nicht an.

Schöne alte Lieder weiß ich,
In der Kälte, ohne Schuh
Draußen in die Saiten reiß ich,
Weiß nicht, wo ich abends ruh.

Manche Schöne macht wohl Augen,
Meinet, ich gefiel’ ihr Behr,
Wenn ich nur was wollte taugen,
So ein armer Lump nicht war. —

Mag dir Gott ein’n Mann bescheren,
Wohl mit Haus und Hof versehn !
Wenn wir zwei zusammen wãren,
Möcht mein Singen mir vergehn.

2
Wenn die Sonne lieblich schiene
Wie in Welschland lau und blau,
Ging’ ich mit der Mandoline
Durch die überglänzte Au.

In der Nacht dann Liebchen lauschte
An dem Fenster süß verwacht,
Wünschte mir und ihr, uns beiden,
Heimlich eine schöne Nacht.

Wenn die Sonne lieblich schiene
Wie in Welschland lau und blau,
Ging’ ich mit der Mandoline
Durch die überglänzte Au.

4
Bist du manchmal auch verstimmt,
Drück dich zärtlich an mein Herze,
Daß mir’s fast den Atem nimmt,
Streich und kneif in süßem Scherze,
Wie ein rechter Liebestor
Lehn ich sanft an dich die Wange
Und du singst mir fein ins Ohr.
Wohl im Hofe bei dem Klange
Katze miaut, Hund heult und bellt,
Nachbar schimpft mit wilder Miene —
Doch was kümmert uns die Welt,
Suße, traute Violine !

(Joseph von Eichendorff)

 

Recueil: Poèmes de l’étrange départ
Traduction: Philippe Marty
Editions: Grèges

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Quel poignant sentiment de solitude (Jean-Pierre Chambon)

Posted by arbrealettres sur 2 mars 2018



Illustration: Patrick Mahieu

    

Quel poignant sentiment de solitude
étreint le passant
quand il entend tinter au fond d’un patio
les accords aigrelets
pincés sur une guitare
qu’une voix sombre souligne
d’un murmure essoufflé

(Jean-Pierre Chambon)

 

Recueil: Tout-venant
Traduction:
Editions: Héros-Limite

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A une dame de la cour (Zhang Hu)

Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2018




    
A une dame de la cour

Palais interdit : la lune se glisse entre les branches
Son beau regard s’attarde sur un nid d’aigrettes
De son épingle de jade, elle pince la mèche
Pour sauver de la flamme un papillon de nuit

(Zhang Hu)

 

Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil

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DE QUI PINÇAIT TES CORDES ÉTRANGÈRES (Emily Brontë)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2017



Illustration: Gérard Segear
    
DE QUI PINÇAIT TES CORDES ÉTRANGÈRES

De qui pinçait tes cordes étrangères,
Ce coeur, autant qu’il semble, n’a plus cure :
D’où vient dès lors l’émoi que tu réveilles
En mon esprit chagrin, vieille guitare?

C’est comme si le chaleureux soleil
S’attardait encore au fin fond du val
Après que des nues d’orage et de nuit
En auraient offusqué le globe père.

C’est comme si le miroir du ruisseau
Toujours retenait l’image des saules
Encor que la hache eût de longue date
Couché leurs cheveux d’argent dans la poudre.

Pareillement, guitare, ta magie
A fait jaillir les pleurs, éveillé le soupir,
Enjoint à l’ancien torrent de couler
Quand la source même en était tarie!

***

FOR HIM WHO STRUCK THY FOREIGN STRING

For him who struck thy foreign string,
I ween this heart hath ceased to care;
Then why dost thou such feelings bring
To my sad spirit, old guitar?

It is as if the warm sunlight
In some deep glen should lingering stay,
When clouds of tempest and of night
Had wrapt the parent orb away.

It is as if the glassy brook
Should image still its willows fair,
Though years ago the woodman’s stroke
Laid low in dust their gleaming hair.

Even so, guitar, thy magic tone
Has moved the tear and waked the sigh,
Has bid the ancient torrent flow
Although its very source is dry!

(Emily Brontë)

 

Recueil: Poèmes
Traduction: Pierre Leyris
Editions: Gallimard

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