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Poésie

Posts Tagged ‘pipe’

SAGESSE (Jaroslav Seifert)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023




    
SAGESSE

Tous ces amours qui faisaient saigner notre cœur
n’étaient que de vaines sottises

pour finir nous aimerons notre longue pipe
cygne noir

(Jaroslav Seifert)

Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud

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Les Trois Marins De Groix (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2023




    
Les Trois Marins De Groix

Nous étions trois marins de Groix, Ah!
Embarqués sur le saint François

REFRAIN : Il vente, il vente,
C’est l’appel de la mer qui nous tourmente.

Le mousse est allé prendre un ris
Un paquet de mer l’aura pris.

On n’a retrouvé que son chapeau
son garde pipe son couteau.

Sa pauvre maman s’en est allée
Prier à sainte Anne d’Auray.

Sainte Anne, rendez moi mon garçon

Il était jeune, il était blond.

Et sainte Anne lui répondit :
Tu le verras en paradis.

(Anonyme)

 

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L’EPICIER (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022




L’EPICIER

L’épicier époux de l’épicière,
avec sa serpillière
et ses doigts de crabe laineux
vend des pois chiches
à la saison pluvieuse
et puis ces grains de riz des Carolines
dents d’Andalouse,
et puis la pipe en sucre rouge,
qui dans la ville où la bâtisse croît,
transfigure
l’enfant à capuchon du crépuscule.

(Jean Follain)

Illustration

 

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La pipe (Hosaï)

Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2022



de la pipe
qui indique le chemin
de la fumée sort

(Hosaï)

Illustration: René Magritte

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Tu t’ennuies ? (Francis Jammes)

Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022



Illustration
   
Tu t’ennuies ? —

— Elle dure
cette pluie
qui est dure.

Je prends ma
pipe en glaise
que j’allume
une braise.

Tu es loin
et tu penses
dans un coin
aux vacances.

Les pavés.
par la pluie
sont lavés.
Je m’ennuie.

Aux carreaux
blancs, j’écoute
tomber l’eau
froide en gouttes.

Tu ne vien
dras pas, puisque
tu es loin :
pas de risque.

Tu es loin :
je m’ennuie :
je n’entends rien
dans la pluie :

c’est de l’eau
fine ou dure,
passant tôt
ou qui dure.

Je n’y vois
rien. — Entendre
là des voix
en deuil, tendres ?…

Je ne puis :
c’est la pluie
d’un jour gris
qui essuie.

(Francis Jammes)

 

Recueil: De l’Angelus de l’aube à l’Angelus du soir
Traduction:
Editions: Gallimard

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Tu t’ennuies ? (Francis Jammes)

Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022



Tu t’ennuies ? —
— Elle dure
cette pluie
qui est dure.

Je prends ma
pipe en glaise
que j’allume à
une braise.

Tu es loin
et tu penses
dans un coin
aux vacances.

Les pavés,
par la pluie
sont lavés.
Je m’ennuie.

Aux carreaux
blancs, j’écoute
tomber l’eau
froide en gouttes.

Tu ne vien-
dras pas, puisque
tu es loin :
pas de risque.

Tu es loin :
je m’ennuie :
je n’entends rien
dans la pluie :

c’est de l’eau
fine ou dure,
passant tôt
ou qui dure.

Je n’y vois
rien. —
Entendre
là des voix
en deuil, tendres? …

Je ne puis :
c’est la pluie
d’un jour gris
qui essuie.

(Francis Jammes)

Illustration : www.ruedulavoir.com

 

 

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Portrait de Jean-Daniel (Charles-Ferdinand Ramuz)

Posted by arbrealettres sur 1 mars 2022



Illustration: Marfa Indoukaeva
    
Portrait de Jean-Daniel

Il est court et fort, il n’a la semaine
pour pouvoir travailler à l’aise que sa
chemise et un pantalon de grisette,
mais le dimanche il met un habit noir.

Il a de larges épaules, un visage
osseux qui a la couleur du soleil, des
moustaches jaunes qui sentent le vin
et de petits yeux vifs et pâles.

Son parler est lent et chantant
comme ses gestes et comme quand il marche
à pas égaux, tranquillement,
en regardant le ciel au-dessus de lui
pour voir le temps qu’il va faire,
les champs déserts où le blé germe,
la terre qu’il aime, parce qu’il en vit.

Et il va à l’auberge le soir
jouer aux quilles
ou danser avec les filles,
parce que çа fait du bien des fois de s’oublier
après qu’on a bien travaillé,
parce que rien ne vaut de sentir dans sa main
la main de sa bonne amie,
parce que le vin est frais dans les verres,
après une pipe, dans les grandes chaleurs.

(Charles-Ferdinand Ramuz)

 

Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite

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Sur la Route (Charles-Ferdinand Ramuz)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2022




    
Sur la Route

C’est un vieux qui passe, toussant,
crachant, boitant sur son bâton,
tout fatigué d’avoir marché —
la route est longue —
et tout heureux d’être arrivé,
lorsque le village se montre
comme des enfants en tabliers blancs
qui, las de jouer, se seraient assis
au milieu des prés
pour passer le temps.
Ensuite c’est un char,
avec un vieux cheval,
et la blouse de l’homme,
bossu par derrière à cause du vent,
a l’air d’une cloche.
Le cheval trotte d’un petit trot las
et ses grelots font une chanson triste.
Les peupliers défilent un à un,
la route se déroule;
et l’homme s’en va
avec un plumet de fumée bleue,
fumant sa pipe.

(Charles-Ferdinand Ramuz)

 

Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite

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AMERICA (WEST SIDE STORY)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2021




    
AMERICA – WEST SIDE STORY

[Rosalia]
Porto Rico,
Magnifique archipel…
Île aux embruns tropicaux.
Éternelle culture de l’ananas,

Éternelles cerises de café…

[Anita]
Porto Rico…
Dégoûtant archipel…
Île des maladies tropicales.
Toujours y soufflent les ouragans,
Toujours y augmentent la population…
Et les dettes,
Et les cris des bébés,
Et les balles qui sifflent.
J’aime l’île de Manhattan.
Fumer la pipe, c’est le paradis !

[Les Autres]
J’aime vivre en Amérique !
Pour moi tout va bien en Amérique !
Tout est gratuit en Amérique !

À bas prix en Amérique !

[Rosalia]
J’aime la ville de San Juan.

[Anita]
Je connais un bateau qui t’y emmènera.

[Rosalia]
Des milliers d’arbres en fleurs.

[Anita]
Des milliers de personnes qui grouillent !

[Toutes]
Il y a des automobiles en Amérique,
Il y a de l’acier chromé en Amérique,
Il y a des roues à rayon en Amérique,

C’est du lourd, en Amérique !

[Rosalia]
Je roulerai en Buick dans les rues de San Juan.

[Anita]
S’il y a une route à emprunter.

[Rosalia]
J’offrirai une course à mes cousins.

[Anita]
Comment tu vas t’y prendre pour les faire rentrer ?

[Toutes]
L’immigrant choisit l’Amérique,
Tout le monde se dit bonjour en Amérique ;

Personne ne se connaît en Amérique
Porto Rico est en Amérique !

[Rosalia]
J’apporterai une télé à San Juan.

[Anita]
Si il y a du courant !

[Rosalia]
Je leur offrirai une nouvelle machine à laver.

[Anita]
Qu’ont-ils à laver ?

[Toutes]
J’aime les côtes d’Amérique !
Le confort t’attend en Amérique !

Ils ont des poignées à serrure en Amérique,
Ils ont du parquet en Amérique

[Rosalia]
Quand je retournerai à San Juan.

[Anita]
Quand cesseras-tu de bavasser, va-t’en !

[Rosalia]
Tout le monde m’acclamera là-bas !

[Anita]
Là-bas, tout le monde sera parti ici !

(WEST SIDE STORY)

***

America

[Rosalia]
Puerto Rico,
You lovely island . . .
Island of tropical breezes.
Always the pineapples growing,

Always the coffee blossoms blowing . . .

[Anita]
Puerto Rico . . .
You ugly island . . .
Island of tropic diseases.
Always the hurricanes blowing,
Always the population growing . . .
And the money owing,
And the babies crying,
And the bullets flying.
I like the island Manhattan.
Smoke on your pipe and put that in!

[Les Autres]
I like to be in America!
O.K. by me in America!
Ev’rything free in America

For a small fee in America!

[Rosalia]
I like the city of San Juan.

[Anita]
I know a boat you can get on.

[Rosalia]
Hundreds of flowers in full bloom.

[Anita]
Hundreds of people in each room!

[Toutes]
Automobile in America,
Chromium steel in America,
Wire-spoke wheel in America,

Very big deal in America!

[Rosalia]
I’ll drive a Buick through San Juan.

[Anita]
If there’s a road you can drive on.

[Rosalia]
I’ll give my cousins a free ride.

[Anita]
How you get all of them inside?

[Toutes]
Immigrant goes to America,
Many hellos in America;
Nobody knows in America

Puerto Rico’s in America!

[Rosalia]
I’ll bring a T.V. to San Juan.

[Anita]
If there a current to turn on!

[Rosalia]
I’ll give them new washing machine.

[Anita]
What have they got there to keep clean?

[Toutes]
I like the shores of America!
Comfort is yours in America!
Knobs on the doors in America,

Wall-to-wall floors in America!

[Rosalia]
When I will go back to San Juan.

[Anita]
When you will shut up and get gone?

[Rosalia]
Everyone there will give big cheer!

[Anita]
Everyone there will have moved here!

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MON P’TIT VOYOU (Léo Ferré)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021



 

Aaron Westerberg (13) [1280x768] [1280x768]

MON P’TIT VOYOU

Quand tout est gris
J’en bourre ma pipe à gamberger
D’ailleurs la vie m’a culotté
Quand tout est gris
J’en mets partout dans ta carrée
Y a pas de raison que je te laisse griser
La vie mon petit voyou
Ça se dresse un point c’est tout

Quand tout est bleu
Y a le permanent dans tes quinquets
Les fleurs d’amour s’foutent en bouquet.
Quand tout est bleu
C’est comme un train qui tend ses bras
Y a pas de raison que j’ne te prenne pas
La vie mon petit voyou
Ça se prend par le bon bout

Quand tout est vert
Et qu’la nature bat ses tapis
On y a joué tous nos habits
Quand tout est vert
C’est comme l’espoir qui va tout nu
On l’a fringué comme on a pu
La vie mon petit voyou
Ça se vend à des prix fous

Quand tout sera noir
Et qu’on fumera des fleurs fanées
On s’en repassera les mêmes goulées
Quand tout sera noir
Les petits oiseaux pourront becqueter
Aux mots d’amour qu’on a causé
Alors mon petit voyou
La vie qu’est-ce qu’on s’en fout

(Léo Ferré)

Illustration: Aaron Westerberg

 

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