Posts Tagged ‘plaie’
Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022

HORS DE MOI
Les coeurs sont à laver
Les plaies sont enlevées
L’étoile d’araignée brille dans la serrure
Il ne reste déjà qu’une ombre
Sur le mur
Et le peu de chaleur que tu m’avais laissée
Qu’importe
On vit sans peine
Une main qui rôdait va souffler sur la plaine
Un pli noir se détend
Et la roue du soleil fait chavirer le temps
Le ciel prend l’air
Me reconnaîtras-tu
Ma peau est à l’envers
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), araignée, à l'envers, étoile, briller, chaleur, chavirer, ciel, coeur, enlever, hors, laisser, main, moi, mur, noir, ombre, peau, peine, plaie, plaine, pli, rôder, reconnaître, rester, roue, se détendre, serrure, soleil, souffler, temps, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2022

Pour quelques-uns penchés
Sous le fardeau amer
Pour quelques-uns
Qui penseraient avoir le coeur
Brisé
L’instant s’étire
À perdre haleine
Un voile se déchire
Et montre à nu les plaies
Du ciel
Puis tout revient à l’ordre
Et c’est comme le tremblement
Des feuilles
Après une bourrasque
(Jean-Marie Barnaud)
Recueil: Sous l’imperturbable clarté Choix de poèmes 1983-2014
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

Illustration
9 HEURES EN MARS
Mais revoici la cuisine et son train
d’ombres cassées par la fine lumière
de mars. Le chat dort sur le frigo,
l’âme enfoncée jusqu’aux yeux
dans le gant du soleil. Dehors
le disque de la terre entre les pépiements
semble s’être arrêté : il est 9 heures.
Les prés sèchent leurs plaies
sous le drap bleu. Longue est l’attente,
et de quoi ? si rien ne manque apparemment,
pas le moindre rayon à la barre
des collines, pour maintenir à flot
ton frêle esquif dans le courant des jours.
(Guy Goffette)
Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Guy Goffette), amrs, apparemment, attente, âme, barre, bleu, casser, chat, colline, courant, dehors, disque, dormir, drap, enfoncer, esquif, fin, flot, frêle, frigo, gant, jour, long, lumière, maintenir, manquer, mars, ombre, pépiement, plaie, pré, rayon, revoici, s'arrêter, sécher, sembler, soleil, terre, train, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2022
![Emilia Castaneda (16) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/10/emilia-castaneda-16-1280x768.jpg?w=690&h=963)
L’AU-DEDANS DE L’EN-DECA
Belle d’aube et de caresses
Bulles de fard et de fleurs
Tout ce qui fut notre ivresse
Remonte des profondeurs
Des bruyères me reviennent
Au rythme des baisers las
Est-ce ta lèvre ou la mienne
Qui brûlait cette nuit-là
Est-ce plaie ou plainte Sont-ce
Des ecchymoses de ciel
Ou les lisières de ronces
D’un météore charnel
Sais-je quand surgit le doute
Entre la sève et le sang
Ou quand s’effeuillèrent toutes
Les fleurs du buisson ardent
Etait-ce un soir de dimanche
Que la lézarde s’ouvrit
Quand je touchai sur ta hanche
Un pressentiment d’oubli
Ce qui fut à jamais passe
Au gré de l’ombre et des jours
Tes mots n’ont sur la terrasse
Qu’un lointain reflet d’amour
Etait-ce un soupçon d’abîme
Est-ce toi serait-ce moi
Qui retombait de la cime
Qu’on n’atteint jamais deux fois
Est-ce pour la trop cruelle
Loi vaine d’un vain destin
Que notre flamme éternelle
N’eut qu’un instant de matin
Je cherche et toi sais-tu qu’est-ce
Qui lie et qui délia
Au tréfonds de notre ivresse
L’en-dedans de l’au-delà
(Robert Goffin)
Illustration: Emilia Castaneda
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Goffin), abîme, amour, atteindre, au-dedans, aube, bruyère, bulle, caresse, charnel, cime, délier, destin, en deça, hanche, ivresse, lézarde, lier, météore, oubli, plaie, plainte, pressentiment, profondeur, reflet, retomber, ronce, soir, soupçon, terrasse, toucher, tréfonds | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2022

– Si tu passes la main hors lisière
tu risques de la perdre,
agrippée par les ébauches
des gestes inassouvis.
– Si tu glisses tes yeux hors lisière
tu risques qu’ils soient piégés
par une nuit cadenassée
la nuit de tout cela
que tu n’auras pas vu
ni voulu voir.
– Faut-il s’enliser in situ
pour habiter du vivant?
– Tu pourrais camper
dans les andains de la géographie,
t’extirper des plaies
par la grille des déchiffrements.
– Mais que sont tes mots,
sinon confusion
ou contusions de la langue?
– Tout le dedans est à exclure,
de l’ordre du dehors
pour rendre le temps réversible.
– Tu es raturé par ce que tu n’es pas
qui veut corriger ce que tu crois être.
– Parfois à l’aube, tu te couvres
du givre,
de ce qui reste informulable.
(Charles Dobzynski)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Dobzynski), cadenassé, camper, confusion, contusion, dedans, enliser, extirper, geste, givre, inassouvi, lisière, main, nuit, perdre, plaie, raturer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2022
![George Clair Tooker 1920-2011 - American Magic Realist painter - Tutt'Art@ (30) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/09/george-clair-tooker-1920-2011-american-magic-realist-painter-tuttart-30-1280x768.jpg?w=772&h=768)
A la grande chaleur
lorsque ceux qui ont passé les douleurs
se retrouvent face à face en haillons
vite ils se mettent nus
leur peau éblouie par le sang
ils se réchauffent à la grande chaleur
et c’est l’amour incroyable
bleu comme ton regard oublié
il rejaillit plus beau qu’autrefois
nous le buvons comme la vie
il guérit
des squames tombent de la plaie
(Martine Broda)
Illustration: George Clair Tooker
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Posted in poésie | Tagué: (Martine Broda), amour, ébloui, boire, chaleur, douleur, guérir, haillon, incroyable, nu, passer, plaie, rejaillir, se réchauffer, squame, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 juin 2022

Illustration: Domenico Ghirlandaio
Louise Labé
Sonnet III
Ô longs désirs, ô espérances vaines,
Tristes soupirs et larmes coutumières
A engendrer de moi maintes rivières,
Dont mes deux yeux sont sources et fontaines !
Ô cruautés, ô duretés inhumaines,
Piteux regards des célestes lumières,
Du cœur transi ô passions premières,
Estimez-vous croître encore mes peines ?
Qu’encor Amour sur moi son arc essaie,
Que nouveaux feux me jette et nouveaux dards,
Qu’il se dépite, et pis qu’il pourra fasse :
Car je suis tant navrée en toutes parts
Que plus en moi une nouvelle plaie,
Pour m’empirer, ne pourrait trouver place.
(Louise Labé)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Oeuvres poétiques
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Louise Labé), amour, arc, céleste, coeur, croître, cruauté, dard, désir, dureté, empirer, engendrer, espérance, essayer, feu, fontaine, inhumain, jeter, larme, long, lumière, navré, passion, peine, piteux, place, plaie, regard, rivière, se dépiter, soupir, source, transi, triste, trouver, vain, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Illustration: Marc Chagall
Je t’ai trouvée
ta voix suffit le monde s’ouvre
nous arracherons l’homme à son ombre
ensemble nous fermons les plaies.
Je reprends grâce à toi le souffle et la mesure
le coquillage d’eau est au creux de ta chair
il m’enseigne à rouler aussi vrai que la mer
les galets dans ma gorge
avant de les donner aux hommes qu’ils rassurent.
Ton regard se fait complice
des pierres et du soleil
pour une absence limpide.
Ta voix elle
comme un désir à l’approche du soir
trace pour me convaincre
des anémones sur le mur
(Jean Sénac)
Recueil: Oeuvres poétiques
Traduction:
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Sénac), absence, anémone, approche, arracher, chair, complice, convaincre, coquillage, creux, désir, donner, eau, enseigner, ensemble, fermer, galet, gorge, grâce, homme, limpide, mer, mesure, monde, mur, ombre, pierre, plaie, regard, reprendre, rouler, s'ouvrir, se rassurer, soir, soleil, souffle, suffire, tracer, trouver, voix, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2022

Illustration: Bing Wright
LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI
Le jour où tout se brise en toi
est un jour de vacances, ou bien
un jour de bureau, ou encore
un jour de retrouvailles, un jour
de famille, d’amis, de mariage ou de sexe.
Le jour où tout se brise en toi
ressemble aux autres jours de l’année : bien
sûr il y eut des signes de cet effondrement
mais tout est toujours sur le point de
s’effondrer, les immeubles, les piles de
linge propre, les actions en bourse,
alors pourquoi accorder à ces alarmes
quotidiennes la moindre importance ?
Le jour où tout se brise en toi —
je dis bien « tout » car il ne s’agit pas seulement
du coeur cassé comme le cou d’une volaille
la veille d’un dimanche à la campagne,
je parle du corps, de l’os du genou à celui de la mâchoire,
je parle de l’âme dans ses derniers retranchements,
je parle des plaies qui s’ouvrent, toutes en même temps.
Je parle de la raison qui se jette contre les murs,
du crâne mordu du sommet au
menton, des doigts de la main gauche
pliés entre ceux de la main droite.
Le jour où tout se brise en toi,
le pire n’est pas la quantité ahurissante de larmes
que tu bois des paupières à la bouche,
ni la migraine qui paralyse le visage et la nuque,
le pire, le jour où tout se brise en toi,
c’est le langage qu’on abandonne pour
des reniflements, le langage qu’on roue de coups
pour qu’il cesse d’aboyer ses mots d’amour
et de respect, le langage qu’on étouffe
dans la pornographie, le langage auquel on croyait tant
qui s’effondre avec le reste.
Le jour où tout se brise en toi
tu t’en veux si fort d’y avoir cru.
(Cécile Coulon)
Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Cécile Coulon), abandonner, aboyer, accorder, action, ahurissant, alarme, ami, amour, année, âme, boire, bouche, bourse, bureau, campagne, cassé, cesser, coeur, corps, cou, coup, crâne, croire, dimanche, effondrement, famille, fort, genou, immeuble, importance, jour, langage, larme, linge, mariage, mâchoire, migraine, mot, mur, nuque, os, paralyser, parler, paupière, pilé, pire, plaie, pourquoi, propre, quantité, quotidien, raison, renifler, respect, ressembler, reste, retranchement, retrouvailles, rouer, s'en vouloir, s'ouvrir, se briser, se jeter, sexe, signe, tordu, vacances, veille, visage, volaille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021
ASSECHEMENT DE LA PLAIE
La lune raboteuse ne palpait que des choses mûres
la lune radoteuse n’entend plus le chuchotement
Le soleil a peur des sources rouies des yeux
le soleil s’apure au sommeil des évanouis
Le feu a fait bombance dans les poils et les cuisses
le feu a fait sa part il se lèche les cendres
La terre a récuré tout ce qui reluisait
La terre s’est requinquée et sourit d’une mousse
L’eau molletonnée s’empâtait de graisses chaudes
l’eau se mire ne rougit plus glisse flâne
Le vent a bien flairé que ce n’était pas propre
il va jette les graines le vent oublie les noms.
(André Frénaud)
Illustration: Emil Nolde
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Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), assèchement, bombance, cuisse, eau, feu, flairer, flaner, glisser, graine, graisse, jeter, lune, nom, oublier, palper, plaie, poil, propre, raboteuse, radoteuse, rougir, rouie, soleil, source, vent | Leave a Comment »