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MA MORT EST MORTE AVEC TOI (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
MA MORT EST MORTE AVEC TOI

Ma mort
Est morte avec toi
Jamais plus je n’aurai les fleurs
Leurs confidences
D’enfant au rosier.
Jamais plus je n’aurai le saule
Son doux visage d’orphelin
Ce «oui» coloré
Qu’on appelle la vie.

Le printemps est venu sans toi
Et je mourrai sans toi
Sans lui
Sur le territoire des cigognes
Sous la protection des mûres
Le long des noisetiers
Contre leurs doigts de joueurs d’échecs.

Qu’on me donne l’hiver
Son ventre plat
Son rire éteint de graminée
La neige fine de sa lampe
Et que j’éclate au loin
En campagne
En mer
Que je coule avec toi
Et sans fin avec toi
Morte avec toi
Un soir de safran
Et d’ornières.

(Claude de Burine)

Recueil: A Henri de l’été à midi
Editions: Saint Germain des Prés

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Je vous souhaite une bonne année (Aphorismes Bretons)

Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2022



 

Illustration: Charles Cottet
    
Me a souet deoc’h ur bloavezh mat,
Kig ha silzig war ho plad,
Kaol pome en ho jardin,
Un dachennad kaer a irvin,
Irvin bihan, irvin krenn,
Tout ar re-se zo mat d’ober soubenn.

Je vous souhaite une bonne année,
De la viande et de la saucisse sur votre plat,
Des choux pommés dans votre jardin,
Une belle planche de navets,
Des petits navets, des moyens,
Tout ça, c’est bon pour faire la soupe.

(Aphorismes Bretons)

 

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Serrés autour de la table (Gaëlle Josse)

Posted by arbrealettres sur 18 août 2022



Illustration: Louis Le Nain
    

serrés autour de la
table ce geste d’offrir
le pain le plat brûlant
la corbeille de fruits

nous cherchons une chaleur plus grande
encore
celle des voix des regards mêlés

et les absents
sont invités à nous rejoindre

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA

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Rien à signaler (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2022


ras

Tout est normal.
La porte se porte bien,
le plafond marche,
le mur mure,
la chaise est assise,
le lit est couché
et la table est
irréfutablement plate.

(Henri-Frédéric Blanc)

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L’odeur et les dorures (Werner Lambersy)

Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2020



L’odeur et les dorures
en stuc d’église
d’un oeuf sur le plat

(Werner Lambersy)


Illustration

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Fleur de sel (Jacqueline Commard)

Posted by arbrealettres sur 6 juin 2020




    
Fleur de sel

C’est du vent de la mer que naissent ses pétales
Et puis … c’est le soleil qui peaufine son corps
En faisant miroiter, tels des feux de Bengale
De fabuleux cristaux s’offrant à ce décor.

Sous la chaleur d’été, le paludier s’affaire
Armé de son ételle, il sculpte les mulons
Pour en faire des cônes à des fins salutaires
Puis des « Monts Blancs » sublimes à la morte-saison.

Cette manne salée qui relève nos plats
Nous faisant des gourmets depuis la nuit des temps
Trouve toujours sa place à l’heure du repas
Sur la table du riche ou celle du manant I

Saupoudrant les bonnottes et sardines d’argent
Se cachant prestement au coeur de nos gâteaux
L’or blanc de la Vendée, battu par tous les vents
Est la belle alchimie de la sueur des eaux.

Jardin marécageux … parterres rectilignes
Irrigués çà et là par le flux des étiers …
Qu’il est beau cet Eden et cet effort si digne
De ce splendide geste auguste du saunier.

Lorsque le soir descend, les derniers feux du jour
Enflamment les psychés des mouettes rieuses
La sage salicorne errant aux alentours
Rougit comme un rubis et fait l’audacieuse !

Au milieu des oeillets, pousse une fleur de sel
Venue en un bouquet du fond des Océans
Pour former une gerbe d’épis solennels
Au gré des fantaisies de la Rose des Vents !…

(Jacqueline Commard)

 

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A mon hôte (Du Fu)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2020




    
A mon hôte

Au sud au nord du logis : les eaux printanières
M’enchante tous les jours l’arrivée des mouettes
Le sentier fleuri n’a point été balayé
La porte de bois, pour vous, enfin, est ouverte

Loin du marché, la saveur des plats est pauvre
Dépourvu, je ne puis offrir que ce vin rude
Acceptez-vous d’en boire avec mon vieux voisin?
Appelons-le, par la haie, pour en vider le reste !

(Du Fu)

 

Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil

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LE FIN DU FIN (Philippe Soupault)

Posted by arbrealettres sur 19 mars 2020




    
LE FIN DU FIN

C’est encore lui
L’oeil mort
La bouche pleine
Le nez au vent
L’oreille dressée
Les mains croisées
Les pieds plats
Le cheveu plat
L’air abruti

C’est lui
vous l’avez reconnu
n’est-ce pas
très facilement

Ne dites ni son nom
ni son prénom
ni son surnom
nous le savons
vous et moi
nous le reconnaissons
chaque fois
que nous le croisons
très souvent
matin et soir

C’est lui
n’est-ce pas
vous l’avez vu et revu
soir et matin
quand il s’endort
quand il s’éveille
ou qu’il sommeille

C’est lui
n’est-ce pas

(Philippe Soupault)

 

Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset

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Calme plat (Michel Leiris)

Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020



Calme plat

Certes
une ruine est une ruine
mais y a-t-il silence pire
que celui qui survole
un théâtre écroulé?

(Michel Leiris)

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DERNIER COULOIR (Géo Libbrecht)

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2020



DERNIER COULOIR

Ce soir dans la paix des pipes
la mémoire est un plat froid,
la salive sur la lippe
remonte de l’autrefois.
On est toujours loin des nôtres
— entre eux et soi que de croix : —
quand tu te souviens de toi,
songeur, c’est encore un autre.
Au printemps des papillons
tu revois passer la morte,
elle suit le couloir long
et disparaît par la porte.

*

La voix de l’éclair te parle,
Renoue avec le passé
sous l’averse et la tempête
dans la nuit des girouettes
en prose et cristal français
tu ne comprends pas sa flamme.
Invente pour chaque image
l’énigme au double visage :
du dehors ou du dedans
lequel est le plus prenant ?

(Géo Libbrecht)

 

 

 

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