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Poésie

Posts Tagged ‘plumage’

Rivière (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2022




    

Rivière

Dans le calme de la lumière
un léger murmure d’eau
entre la menthe et les roseaux

Flèche de toutes les couleurs
le martin-pêcheur un poisson au bec
son plumage luisant d’eau

Les lisses paroles de l’eau
l’odeur de roseaux et de menthe
et la vive clarté de juin

Marchant pieds nus passe le temps

(Claude Roy)

Recueil: Plumes de poèmes
Traduction:
Editions: Rue du Monde

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Petit oiseau écervelé (Nicolaï Oleïnikov)

Posted by arbrealettres sur 2 mai 2022



Illustration: Jean-Claude Forez
    
Petit oiseau écervelé
Au plumage blanc,
Pourquoi sans cesse t’agiter,
Pour qui te ronges-tu les sangs?
Pourquoi si plaintivement
Pousses-tu ton chant?
Pourquoi tu ne pleures pas
Pourquoi tu ne souris pas?
Pour quelle raison souffres-tu,
Et dans quel but vis-tu?
Voilà — tu ne sais pas —
Pas besoin de savoir.
De toute façon tu périras,
Et ce sera pareil pour moi.

(Nicolaï Oleïnikov)

 

Recueil: Un poète fusillé
Traduction: Anne de Pouvourville Gallimard
Editions: Gallimard

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OÙ MEURT LE VENT (Jean-Louis Depierris)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021



OÙ MEURT LE VENT

Où meurt le vent
Commence l’ombre

Epineuse elle casse
Les campagnes sans fin
pillées de glace

Et fracasse la vitre
Au château déperdu

Où clématite âcre
La mémoire des races
Lisse
Le plumage du temps.

(Jean-Louis Depierris)

 
Illustration: ArbreaPhotos

 

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Y A DU SOLEIL DANS LA RUE (Boris Vian)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021



 

Y A DU SOLEIL DANS LA RUE

Y a du soleil dans la rue
J’aime le soleil mais j’aime pas la rue
Alors je reste chez moi
En attendant que le monde vienne
Avec ses tours dorées
Et ses cascades blanches
Avec ses voix de larmes
Et les chansons des gens qui sont gais
Ou qui sont payés pour chanter
Et le soir il vient un moment
Où la rue devient autre chose
Et disparaît sous le plumage
De la nuit pleine de peut-être
Et des rêves de ceux qui sont morts
Alors je descends dans la rue
Elle s’étend là-bas jusqu’à l’aube
Une fumée s’étire tout près
Et je marche au milieu de l’eau sèche
De l’eau rêche de la nuit fraîche
Le soleil reviendra bientôt.

(Boris Vian)

Illustration

 

 

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Le phénix (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020



    

Le phénix

Le phénix, venant d’Arabie,
Dans nos bois parut un beau jour :
Grand bruit chez les oiseaux ; leur troupe réunie
Vole pour lui faire sa cour.
Chacun l’observe, l’examine ;
Son plumage, sa voix, son chant mélodieux,
Tout est beauté, grâce divine,
Tout charme l’oreille et les yeux.
Pour la première fois on vit céder l’envie
Au besoin de louer et d’aimer son vainqueur.
Le rossignol disait : jamais tant de douceur
N’enchanta mon âme ravie.
Jamais, disait le paon, de plus belles couleurs
N’ont eu cet éclat que j’admire ;
Il éblouit mes yeux et toujours les attire.
Les autres répétaient ces éloges flatteurs,
Vantaient le privilège unique
De ce roi des oiseaux, de cet enfant du ciel,
Qui, vieux, sur un bûcher de cèdre aromatique,
Se consume lui-même, et renaît immortel.
Pendant tous ces discours la seule tourterelle
Sans rien dire fit un soupir.
Son époux, la poussant de l’aile,
Lui demande d’où peut venir
Sa rêverie et sa tristesse :
De cet heureux oiseau désires-tu le sort ?
– Moi ! Mon ami, je le plains fort ;
Il est le seul de son espèce.

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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Les serins et le chardonneret (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020




    
Les serins et le chardonneret

Un amateur d’oiseaux avait, en grand secret,
Parmi les œufs d’une serine
Glissé l’œuf d’un chardonneret.
La mère des serins, bien plus tendre que fine,
Ne s’en aperçut point, et couva comme sien
Cet œuf qui dans peu vint à bien.
Le petit étranger, sorti de sa coquille,
Des deux époux trompés reçoit les tendres soins,
Par eux traité ni plus ni moins
Que s’il était de la famille.
Couché dans le duvet, il dort le long du jour
À côté des serins dont il se croit le frère,
Reçoit la béquée à son tour,
Et repose la nuit sous l’aile de la mère.
Chaque oisillon grandit, et, devenant oiseau,
D’un brillant plumage s’habille ;
Le chardonneret seul ne devient point jonquille,
Et ne s’en croit pas moins des serins le plus beau.
Ses frères pensent tout de même :
Douce erreur qui toujours fait voir l’objet qu’on aime
Ressemblant à nous trait pour trait !
Jaloux de son bonheur, un vieux chardonneret
Vient lui dire : il est temps enfin de vous connaître ;
Ceux pour qui vous avez de si doux sentiments
Ne sont point du tout vos parents.
C’est d’un chardonneret que le sort vous fit naître.
Vous ne fûtes jamais serin : regardez-vous,
Vous avez le corps fauve et la tête écarlate,
Le bec… oui, dit l’oiseau, j’ai ce qu’il vous plaira,
Mais je n’ai point une âme ingrate,
Et mon cœur toujours chérira
Ceux qui soignèrent mon enfance.
Si mon plumage au leur ne ressemble pas bien,
J’en suis fâché, mais leur cœur et le mien
Ont une grande ressemblance.
Vous prétendez prouver que je ne leur suis rien,
Leurs soins me prouvent le contraire.
Rien n’est vrai comme ce qu’on sent.
Pour un oiseau reconnaissant
Un bienfaiteur est plus qu’un père.

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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Pluie de la cinquième lune (Kakei)

Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2020




Illustration: ArbreaPhotos
    

Pluie de la cinquième lune
la volaille au poulailler
lisse son plumage

(Kakei)

 

Recueil: Friches
Traduction: René Sieffert
Editions: Verdier poche

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Sainte (Stéphane Mallarmé)

Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2020



Sainte

À la fenêtre recelant
Le santal vieux qui se dédore
De sa viole étincelant
Jadis avec flûte ou mandore,

Est la Sainte pâle, étalant
Le livre vieux qui se déplie
Du Magnificat ruisselant
Jadis selon vêpre et complie :

À ce vitrage d’ostensoir
Que frôle une harpe par l’Ange
Formée avec son vol du soir
Pour la délicate phalange

Du doigt que, sans le vieux santal
Ni le vieux livre, elle balance
Sur le plumage instrumental,
Musicienne du silence.

(Stéphane Mallarmé)


Illustration

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La source dans les bois (Alphonse de Lamartine)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2020



La source dans les bois

Source limpide et murmurante
Qui de la fente du rocher
Jaillis en nappe transparente
Sur l’herbe que tu vas coucher,

Le marbre arrondi de Carrare,
Où tu bouillonnais autrefois,
Laisse fuir ton flot qui s’égare
Sur l’humide tapis des bois.

Ton dauphin verdi par le lierre
Ne lance plus de ses naseaux,
En jets ondoyants de lumière,
L’orgueilleuse écume des eaux.

Tu n’as plus pour temple et pour ombre
Que ces hêtres majestueux
Qui penchent leur tronc vaste et sombre
Sur tes flots dépouillés comme eux.

La feuille que jaunit l’automne
S’en détache et ride ton sein,
Et la mousse verte couronne
Les bords usés de ton bassin.

Mais tu n’es pas lasse d’éclore :
Semblable à ces cœurs généreux
Qui, méconnus, s’ouvrent encore
Pour se répandre aux malheureux.

Penché sur ta coupe brisée,
Je vois tes flots ensevelis
Filtrer comme une humble rosée
Sous les cailloux que tu polis.

J’entends ta goutte harmonieuse
Tomber, tomber, et retentir
Comme une voix mélodieuse
Qu’entrecoupe un tendre soupir.

Les images de ma jeunesse
S’élèvent avec cette voix ;
Elles m’inondent de tristesse,
Et je me souviens d’autrefois.

Dans combien de soucis et d’âges,
O toi que j’entends murmurer,
N’ai-je pas cherché tes rivages
Ou pour jouir ou pour pleurer !

A combien de scènes passées
Ton bruit rêveur s’est-il mêlé !
Quelle de mes tristes pensées
Avec tes flots n’a pas coulé!

Oui, c’est moi que tu vis naguères,
Mes blonds cheveux livrés au vent,
Irriter tes vagues légères
Faites pour la main d’un enfant.

C’est moi qui, couché sous les voûtes
Que ces arbres courbent sur toi,
Voyais, plus nombreux que tes gouttes,
Mes songes flotter devant moi.

L’horizon trompeur de cet âge
Brillait, comme on voit, le matin,
L’aurore dorer le nuage
Qui doit l’obscurcir en chemin.

Plus tard, battu par la tempête,
Déplorant l’absence ou la mort,
Que de fois j’appuyai ma tète
Sur le rocher d’où ton flot sort !

Dans mes mains cachant mon visage,
Je te regardais sans te voir,
Et, comme des gouttes d’orage,
Mes larmes troublaient ton miroir.

Mon cœur, pour exhaler sa peine,
Ne s’en fiait qu’à tes échos ;
Car tes sanglots, chère fontaine,
Semblaient répondre à mes sanglots.

Et maintenant je viens encore,
Mené par l’instinct d’autrefois,
Écouter ta chute sonore
Bruire à l’ombre des grands bois.

Mais les fugitives pensées
Ne suivent plus tes flots errants,
Comme ces feuilles dispersées
Que ton onde emporte aux torrents ;

D’un monde qui les importune
Elles reviennent à ta voix,
Aux rayons muets de la lune,
Se recueillir au fond des bois.

Oubliant le fleuve où t’entraîne
Ta course que rien ne suspend,
Je remonte, de veine en veine,
Jusqu’à la main qui te répand.

Je te vois, fille des nuages,
Flottant en vagues de vapeurs,
Ruisseler avec les orages
Ou distiller au sein des fleurs.

Le roc altéré te dévore
Dans l’abîme où grondent tes eaux,
Où le gazon, par chaque pore,
Boit goutte à goutte tes cristaux,

Tu filtres, perle virginale,
Dans des creusets mystérieux,
Jusqu’à ce que ton onde égale
L’azur étincelant des cieux.

Tu parais! le désert s’anime ;
Une haleine sort de tes eaux ;
Le vieux chêne élargit sa cime
Pour t’ombrager de ses rameaux.

Le jour flotte de feuille en feuille,
L’oiseau chante sur ton chemin,
Et l’homme à genoux te recueille
Dans l’or ou le creux de sa main.

Et la feuille aux feuilles s’entasse,
Et, fidèle au doigt qui t’a dit :
« Coule ici pour l’oiseau qui passe ! »
Ton flot murmurant l’avertit.

Et moi, tu m’attends pour me dire :
« Vois ici la main de ton Dieu!
Ce prodige, que l’ange admire,
De sa sagesse n’est qu’un jeu. »

Ton recueillement, ton murmure,
Semblent lui préparer mon cœur :
L’amour sacré de la nature
Est le premier hymne à l’auteur.

A chaque plainte de ton onde,
Je sens retentir avec toi
Je ne sais quelle voix profonde
Qui l’annonce et le chante en moi.

Mon cœur grossi par mes pensées,
Comme tes flots dans ton bassin,
Sent, sur mes lèvres oppressées,
L’amour déborder de mon sein.

La prière brûlant d’éclore
S’échappe en rapides accents,
Et je lui dis : « Toi que j’adore,
Reçois ces larmes pour encens. »

Ainsi me revoit ton rivage,
Aujourd’hui différent d’hier :
Le cygne change de plumage,
La feuille tombe avec l’hiver.

Bientôt tu me verras peut-être,
Penchant sur toi mes cheveux blancs,
Cueillir un rameau de ton hêtre
Pour appuyer mes pas tremblants.

Assis sur un banc de ta mousse,
Sentant mes jours près de tarir,
Instruit par ta pente si douce,
Tes flots m’apprendront à mourir !

En les voyant fuir goutte à goutte
Et disparaître flot à flot,
« Voilà, me dirai-je, la route
Où mes jours les suivront bientôt. »

Combien m’en reste-t-il encore ?
Qu’importe ! je vais où tu cours ;
Le soir pour nous touche à l’aurore :
Coulez, ô flots, coulez toujours !

(Alphonse de Lamartine)

Illustration: ArbreaPhotos  

 

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BALTIQUE (Herri Gwilherm Kerouredan)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020



Florence Coquais Foucault mouette

BALTIQUE

I
L’oiseau emporté dans les vagues
jamais de son vol ne revient
la gerbe du vainqueur le réprouve

s’il échoue parfois sur les grèves
nul dans ce plumage flétri
n’invente les jeux de la lumière

seul l’abandon forme pour lui
ce rechant roulé dans les sables
d’oiseau par l’aile et le cri venu.

II
Bec de coquille rejeté
palme bleue dans le bleu
des plages de glace
oiseau recouvert

sauvage dit-on par bande
au repos sur la plaine
des neiges et de neige
pour l’oeil étendu

à grands gestes vers le nord
par le silence du gel
un cygne de la brume.

(Herri Gwilherm Kerouredan)

Illustration: Florence Coquais Foucault

 

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