Posts Tagged ‘pluvieux’
Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2022

LUXE URBAIN
Lorsque je suis seul devant la fenêtre
à remplir consciencieusement mes pages de carnet
mon écriture minutieuse progressant
à la vitesse d’une fourmi opiniâtre le long d’un grand mur
je ne m’aperçois qu’il crachine dehors
qu’à un seul indice : le beau brillant qui vernisse
les toits de zinc des immeubles
les carrosseries des automobiles.
C’est alors que dans la demi-pénombre des jours pluvieux
les surfaces métalliques si nombreuses dans nos villes
commencent de luire doucement
avec la même perfection le même luxe discret
qu’une très ancienne laque de Chine.
(Denis Grozdanovitch)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Denis Grozdanovitch), automobile, écriture, carnet, carrosserie, consciencieusement, discret, fenêtre, fourmi, laque, luire, luxe, minutieux, opiniâtre, page, perfection, pluvieux, progresser, remplir, s'apercevoir, seul, urbain, vitesse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021

L’ANGE
Une fois l’ange passe aussi
Tout près de toi
C’est un lundi matin pluvieux
Tu te sens plus vieux que le monde
Les souliers mal cirés
Et le coeur rouillé
Mais l’ange de ton destin passe
T’inondant de bonté
Et d’un sourire rose:
Retiens-le!
Retourne-toi!
Avant qu’il ne ressemble au vent!
(Yvan Goll)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Yvan Goll), ange, bonté, inonder, lundi, monde, passer, pluvieux, près, ressembler, retenir, rose, se retourner, sourire, vent, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2021
Illustration: Freydoon Rassouli
Tu peux, comme il te plaît, me faire jeune ou vieux.
Comme le soleil fait serein ou pluvieux
L’azur dont il est l’âme et que sa clarté dore,
Tu peux m’emplir de brume ou m’inonder d’aurore.
Du haut de ta splendeur, si pure qu’en ses plis
Tu sembles une femme enfermée en un lys,
Et qu’à d’autres moments l’œil qu’éblouit ton âme
Croit voir, en te voyant, un lys dans une femme,
Si tu m’as souri, Dieu ! tout mon être bondit ;
Si, madame, au milieu de tous, vous m’avez dit,
À haute voix : Bonjour, monsieur, et bas : Je t’aime !
Si tu m’as caressé de ton regard suprême,
Je vis ! je suis léger, je suis fier, je suis grand ;
Ta prunelle m’éclaire en me transfigurant ;
J’ai le reflet charmant des yeux dont tu m’accueilles ;
Comme on sent dans un bois des ailes sous les feuilles,
On sent de la gaîté sous chacun de mes mots ;
Je cours, je vais, je ris ; plus d’ennuis, plus de maux ;
Et je chante, et voilà sur mon front la jeunesse !
Mais que ton cœur injuste un jour me méconnaisse ;
Qu’il me faille porter en moi jusqu’à demain
L’énigme de ta main retirée à ma main :
— Qu’ai-je fait ? qu’avait-elle ? Elle avait quelque chose.
Pourquoi, dans la rumeur du salon où l’on cause,
Personne n’entendant, me disait-elle vous ? —
Si je ne sais quel froid dans ton regard si doux
A passé comme passe au ciel une nuée,
Je sens mon âme en moi toute diminuée ;
Je m’en vais courbé, las, sombre comme un aïeul ;
Il semble que sur moi, secouant son linceul,
Se soit soudain penché le noir vieillard Décembre ;
Comme un loup dans son trou, je rentre dans ma chambre ;
Le chagrin — âge et deuil, hélas ! ont le même air —
Assombrit chaque trait de mon visage amer,
Et m’y creuse une ride avec sa main pesante.
Joyeux, j’ai vingt-cinq ans ; triste, j’en ai soixante.
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aïeul, accueillir, aile, aimer, air, aller, amer, assombrir, au milieu, aurore, azur, âge, âme, éblouir, éclairer, énigme, être, bois, bondir, bonjour, brume, caresser, causer, chagrin, chambre, chanter, charmant, ciel, clarté, coeur, courber, courir, creuser, croire, décembre, demain, deuil, Dieu, diminuer, dorer, doux, emplir, enfermer, ennui, entendre, femme, feuille, fier, froid, front, gaîté, grand, injuste, inonder, jeune, jeunesse, joyeux, las, léger, linceul, loup, lys, madame, main, mal, méconnaître, monsieur, mot, nuée, oeil, passer, pencher, personne, pesant, plaire, pli, pluvieux, porter, pourquoi, pouvoir, prunelle, pur, reflet, regard, rentrer, retirer, ride, rire, rumeur, salon, secouer, sembler, sentir, serein, soleil, sombre, sourire, splendeur, suprême, trait, transfigurer, triste, trou, vieillard, vieux, visage, vivre, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2020

Illustration: Edouard Manet
NATURE MORTE AVEC DES CISAILLES
Cet homme qui quitte la ville
au matin pluvieux
son cœur emballé sous un imperméable
cache une gomme dans la main.
Tour à tour il efface
la vision du chameau de Marrakech
agenouillé au bord du lit
où une lune toute mouillée
allaitait son impatience,
les sanglots des jarres le long du couloir
et l’avertissement de la machine à coudre
exilée sous l’escalier en bois.
Il descend la rue pavée
une clé brûlante dans sa poche
et il jette un dernier regard
vers la maison
où, dans leur ignorance,
dorment encore
côte à côte
la rose et les cisailles.
Mais la pluie a déjà retaillé les rideaux
des saisons et inondé la serrure.
(Aksinia Mihaylova)
Recueil: Le baiser du temps
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aksinia Mihaylova), agenouilé, allaiter, avertir, bois, bord, brûlant, cacher, côte-à-côte, chameau, cisaillé, clé, coeur, couloir, descendre, dormir, effacer, emballer, escalier, exiler, gomme, homme, ignorance, impatience, imperméable, inonder, jarre, jeter, lit, lune, machine à coudre, main, maison, matin, mouillé, nature morte, pavé, pluie, pluvieux, poche, quitter, regard, retailler, rideaux, rue, saison, sanglot, serrure, ville, vision | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juin 2020

Illustration
Jour pluvieux d’automne
Une feuille rousse
que le grand vent pousse
dans le ciel gris-bleu,
l’arbre nu qui tremble
et dans le bois semble
un homme frileux,
une gouttelette
comme une fléchette
qui tape au carreau,
une fleur jaunie
qui traîne sans vie
dans la flaque d’eau,
sur toutes les choses
des notes moroses,
des pleurs, des frissons,
des pas qui résonnent :
c’est déjà l’automne
qui marche en sifflant sa triste chanson.
(Michel Beau)
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Beau), arbre, automne, bleu, bois, carreau, chanson, chose, ciel, eau, feuille, flaque, fléchette, fleur, frileux, frisson, gouttelette, gris, homme, jaunir, jour, marcher, morose, note, nu, pas, pleur, pluvieux, pousser, résonner, roux, sembler, siffler, taper, traîner, trembler, triste, vent, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2019

Diète
Quand les jeunes jeûnent
Que font les vieux?
Ils attendent, peut-être,
Un jour pluvieux
(Roger-Pol Droit)
Recueil: Où sont les ânes au Mali
Traduction:
Editions: Seuil
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Posted in humour | Tagué: (Roger-Pol Droit), attendre, diète, jeûner, jeune, pluvieux, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 mai 2019
Méditation grisâtre
Sous le ciel pluvieux noyé de brumes sales,
Devant l’Océan blême, assis sur un îlot,
Seul, loin de tout, je songe, au clapotis du flot,
Dans le concert hurlant des mourantes rafales.
Crinière échevelée ainsi que des cavales,
Les vagues se tordant arrivent au galop
Et croulent à mes pieds avec de longs sanglots
Qu’emporte la tourmente aux haleines brutales.
Partout le grand ciel gris, le brouillard et la mer,
Rien que l’affolement des vents balayant l’air.
Plus d’heures, plus d’humains, et solitaire, morne,
Je reste là, perdu dans l’horizon lointain
Et songe que l’Espace est sans borne, sans borne,
Et que le Temps n’aura jamais… jamais de fin.
(Jules Laforgue)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jules Laforgue), affolement, blême, brouillard, brutale, cavale, crinière, espace, fin, grisâtre, haleine, horizon, méditation, mer, morne, perdu, pluvieux, rafale, sanglot, sans borne, solitaire, temps | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2019

Illustration: Jean Zakarauskas
C’est l’angoisse de la séparation
qui s’épand par tout le monde
et donne naissance à des formes sans nombre
dans le ciel infini.
C’est ce chagrin de la séparation
qui contemple en silence toute la nuit d’étoile en étoile
et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles
dans la pluvieuse obscurité de juillet.
C’est cette envahissante peine
qui s’épaissit en amours et désirs,
en souffrances et en joies dans les demeures humaines,
et, de mon coeur de poète, c’est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: L’offrande lyrique
Traduction: André Gide
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), amour, angoisse, étoile, éveiller, chagrin, chanson, chuchoter, ciel, coeur, contempler, désir, demeure, envahir, feuille, fondre, forme, humain, infini, joie, lyre, monde, naissance, nuit, obscurité, peine, pluvieux, poète, ruisseler, s'épaissir, s'épandre, séparation, silence, souffrance | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 avril 2019

Les nuages s’entassent sur les nuages; il fait sombre.
Amour! ah pourquoi me laisses-tu dehors attendre tout seul à la porte?
Dans l’affairement du travail de midi, je suis avec la foule;
mais par ce sombre jour solitaire je n’espère seulement que toi.
Si tu ne me montres point ta face, si tu me laisses complètement de côté,
je ne sais pas comment je traverserai ces longues, ces pluvieuses heures.
Je reste à contempler le large obscurcissement du ciel
et mon coeur plaintif rôde avec le vent sans repos.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: L’offrande lyrique
Traduction: André Gide
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), affairement, amour, attendre, ciel, coeur, contempler, face, foule, jour, montrer, nuage, obscurcissement, plaintif, pluvieux, porte, rôder, repos, s'entasser, solitaire, sombre, travail, traverser, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juin 2018

CONTRETEMPS
Pureté aimée, dont les yeux jamais
ne parvinrent à jouir. Pureté absurde!
Je sais qu’un jour tu bougeais dans la chair.
alors que j’en étais encore à filer mon embryon de vie.
Pureté en jupe neutre de collège
et lait azur dans le blé tendre
d’une après-midi pluvieuse, lorsque l’âme
a battu son poignard en retraite,
lorsqu’en je ne sais quelle éprouvette
sans contenu s’est figée une pierre insolente:
lorsqu’il se trouve des gens pour être satisfaits; lorsque des
paupières aveugles
pleurent, sur des bordages purpurins.
Ô, pureté qui ne me laissas
pas même un message, en délaissant la triste boue
ni une miette de ta voix ; ni mémo le plus petit nerf
de ton héroïque banquet d’artifices.
Eloignez-vous de moi, bonnes méchancetés,
bouches douces et piquantes.
Je l’en souviens en vous voyant, ô femmes!
Car, si très peu naissent dans l’éternelle
après-midi de la vie, beaucoup en meurent!
***
DESHORA
Pureza amada, que mis ojos nunca
llegaron a gozar. Pureza absurda!
Yo sé que estabas en la carne un día,
cuando yo hilaba aùn mi embrión de vida.
Pureza en falda neutra de colegio;
y leche azul dentro del trigo tierno
a la tarde de lluvia, cuando el alma
ha roto su puñal en retirada,
cuando ha cuajado en no sé qué probeta
sin contenido una insolente piedra.
Cuando hay gente contenta; y cuando lloran
pàrpados ciegos en purpùreas bordas.
Oh, pureza que nunca ni un recado
me dejaste, al partir del triste barro
ni una migaja de tu voz; ni un nervio
de tu convite heroico de luceros.
Alejàos de mi, buenas maldades,
dulces bocas picantes…
Yo la recuerdo al veros oh, mujeres!
Pues de la vida en la perenne tarde,
nació muy poco pero mucho muere!
(César Vallejo)
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Posted in poésie | Tagué: (César Vallejo), absurde, aimer, après-midi, artifice, aveuglé, azur, âme, éprouvette, banquet, battre, blé, bouche, boue, bouger, chair, collège, contenu, contretemps, délaisser, doux, embryon, femme, figer, filer, héroïque, insolent, jamais, jouir, jupe, laisser, lait, méchanceté, mémo, message, miette, mourir, naître, nerf, parvenir, paupière, pierre, piquer, pleurer, pluvieux, poignard, pureté, purpurin, retraite, s'éloigner, satisfait, se souvenir, tendre, triste, vie, voir, yeux | Leave a Comment »