Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘pore’

Il creuse (Charles Dobzynski)

Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2022


desir

Il creuse il écrase la braise
du dernier désir
Elle revient par tous les pores
comme une sueur d’agonie
elle obéit à son instinct
qui sollicite l’absolution
de l’absolu
et guette la faille de l’oeil
où le regard reprendra sa couture.

(Charles Dobzynski)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LE MINEUR (Nikiforos Vrettakos)

Posted by arbrealettres sur 30 mai 2021



    

    
LE MINEUR

Quoi qu’on écrive, ce ne seront que des mots.
Ces mots que je cherche à faire disparaître.
Et c’est pourquoi je me suis coupé la main.
Et c’est pourquoi je me forge
nuit et jour avec le feu, que je me suis laissé
fouler telle une rose rouge.
Je veux devenir une autre sorte
d’eau. Une autre sorte de langage.
Tels des rayons dorés, darder mes paroles
par vos pores, à votre insu,
m’avançant, éclairant toujours plus
profond dans vos cœurs, comme
éclaire les galeries noires de la terre
en descendant
le mineur avec sa lampe.

(Nikiforos Vrettakos)

Recueil: Mon soleil
Traduction: Traduit du grec par Ioannis Dimitriadis
Editions: ainigma.net

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

SONNET DE LA MEMOIRE INUTILE (André Berry)

Posted by arbrealettres sur 19 août 2020




Illustration: René Magritte

    
SONNET DE LA MEMOIRE INUTILE

A tous mes jours vécus je songe et je resonge,
A tout cet heureux temps que ma vie a tissé,
Et par un vain rappel un instant le prolonge…
Stérile souvenir, ô pourquoi ressassé?

Quand elle se dessèche ô qu’importe à l’éponge
Dans ses pores flétris quelle eau vive a passé;
Qu’importe au van rompu, quand la rouille le ronge,
A travers son treillis quel grain neuf a glissé?

Je n’ai plus de souci de ma propre mémoire
Que n’en a du vaisseau la mer compacte et noire,
Lorsque la voile blanche a disparu dans l’ouest.

Plus de souci je n’ai des heures abolies
Que n’en a le ciel clair des étoiles pâlies,
Quand l’astre qui les souffle a reparu dans l’est.

(André Berry)

 

Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Millepertuis (Frédéric Jacques Temple)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2019



 

Illustration
    
Millepertuis

Par le tamis
des pores
le soleil mûrit
le jaune d’or
des pétales vulnéraires.

(Frédéric Jacques Temple)

 

Recueil: Dans l’erre des vents
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , | Leave a Comment »

A chaque pore (Jean Sénac)

Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2019




    
A chaque pore une note.
Au bout du voyage le chant.

(Jean Sénac)

 

Recueil: Oeuvres poétiques
Traduction:
Editions: Actes Sud

Posted in poésie | Tagué: , , , , , | Leave a Comment »

Tu m’accompagnes partout (Albert Ayguesparse)

Posted by arbrealettres sur 21 avril 2019



Illustration: Odilon Redon
    
Tu m’accompagnes partout dans ce monde mal fait
Ton poids est plus léger que la buée du premier jour
Je te respire par tous les pores de ma peau triste
Et ton sang reconnaît sans effort le dédale brûlant de mes veines
Dans cette saison de fer je ne me sens plus seul
Car tu me donnes la force d’être ce que je suis
Je mêle l’espoir et la peine, la joie et la souffrance
Je peins la peur et le courage des mêmes couleurs
Je donne à l’ortie et au blé la pluie et le soleil
Je mets la graine et l’épi dans la seule balance
J’accepte sans choisir les larmes et l’amour
J’abandonne le ciel pour cette terre amère
Mais je ferme les yeux pour retenir ton ombre
Immobile et debout dans mon sang ébloui.
Je ne parle qu’à toi de la vie, de la mort.

(Albert Ayguesparse)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’AMOUR ET SON TEMPS (Carlos Drummond de Andrade)

Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2018




    
L’AMOUR ET SON TEMPS

L’amour est privilège de gens mûrs
étendus sur le plus étroit des lits,
qui se change en couche ample et verdoyante
frôlant le ciel du corps en chaque pore.

C’est cela, l’amour: le gain non prévu,
la prime souterraine et coruscante,
lecture d’un éclair énigmatique,
décodage après quoi plus rien n’existe

valant la peine et le prix du terrestre,
fors la minute dorée de la montre
minuscule vibrant au crépuscule.

L’amour est ce qui s’apprend en limite,
une fois archivé tout le savoir
hérité, reçu. L’amour tard commence.

(Carlos Drummond de Andrade)

 

Recueil: La machine du monde et autres poèmes
Traduction: Didier Lamaison et Claudia Poncioni
Editions: Gallimard

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Petites leçons d’érotisme (Giaconda Belli)

Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2018



 

Illustration: François Joxe
    
Petites leçons d’érotisme

1
Parcourir un corps dans son extension de voile
C’est s’ouvrir sur le monde
Traverser sans boussole la rose des vents
Îles golfes péninsules digues battues par des vagues furieuses
Pour être plaisante, ce n’est point tâche facile
Ne pense pas y parvenir en un jour ou une nuit de draps en bataille
Il est des secrets dans les pores pour combler tant de lunes

2
Le corps est une carte astrale en langage chiffré
Découvres-tu un astre, peut-être te faudra-t-il alors
Changer de cap lorsque nuée ouragan ou hurlement profond
Te feront tressaillir
Conque de la main que tu ne soupçonnais pas

3
Parcours plusieurs fois telle étendue
Découvre le lac aux nénuphars
Caresse de ton ancre le centre du lys
Plonge suffoque distends-toi
Ne te refuse point l’odeur le sel le sucre
Les vents profonds cumulus rhumbs des poumons
Brume dans le cerveau
Tremblement des jambes
Raz-de-marée assoupi des baisers

4
Attends pied dans l’humus sans peur de la fatigue sans hâte
Ne prétends pas atteindre le terme
Retarde l’entrée au paradis
Place ton ange retombé ébouriffe sa dense chevelure
De l’épée de feu usurpée
Croque la pomme

5
Sens
Ressens
Échange des regards salive imprègne-toi
Tourne et retourne imprime des sanglots peau qui s’éclipse
Pied découverte à l’extrémité de la jambe
Suis cherche secret du pas forme du talon
Courbure de la démarche baies croquant une allure cambrée
Savoure…

6
Écoute conque de l’oreille
Comme gémit l’humidité
Lobe qui s’approche de la lèvre rumeur de la respiration
Pores qui se dressent formant de minuscules montagnes
Sensation frémissante de peau insurgée au toucher
Pont suave nuque descends à la houle poitrine
Marée du coeur susurre à ton oreille
Découvre la grotte de l’eau

7
Franchis la terre de feu la bonne espérance
Navigue fou là où se rejoignent les océans
Traverse les algues arme-toi de coraux hulule gémis
Émerge avec le rameau d’olivier pleure fouissant des tendresses
occultes
Dé‚nude des regards stupéfaits
Éveille le sextant depuis le haut des cils
Hausse les sourcils dilate les narines

8
Aspire soupire
Meurs un peu
Doucement lentement meurs
Agonise contre la pupille accrois la jouissance
Plie le mât gonfle les voiles
Navigue cingle vers Vénus
Étoile du matin
— la mer comme un vaste cristal étamé —
endors-toi naufragé‚.

(Giaconda Belli)

 

Recueil: L’Ardeur ABC poétique du vivre plus
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

FONDEMENT (Paul Auster)

Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2018



 

Claude Verlinde_1370

FONDEMENT

Aurore comme une image
d’aurore, et tout le ciel s’effondrant
en lui-même. Irréductible

image
d’eau pure, les pores de la terre
exsudant la lumière : une moisson telle

que seule la lumière peut la donner, et les pierres mêmes
ranimées

dans leur propre image.

La consolation de la couleur.

(Paul Auster)

Illustration: Claude Verlinde_

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LACKAWANNA (Paul Auster)

Posted by arbrealettres sur 10 avril 2018



 

LACKAWANNA

Remblai de voie ferrée, rouille,
ressassement : ce qui n’est plus supportable, de nouveau,
manoeuvrant sur
ta terre gris métallisé. L’oeil
ne reconnaît pas
ce qui le pénètre : il doit toujours refuser
de refuser.

Dans l’éclosion des frimas
de l’équinoxe : tu auras ton nom,
et rien de plus. Réduit
à l’état de graine rougissante
auquel chaque acte
te ramène, ton pore brûlant illuminé d’images
de nouveau
se fraiera son
chemin.

(Paul Auster)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :