RETOUCHE A L’ESPÉRANCE
Les anges en sarrau bleu
dans les jardins de brique
mettent un doigt sur leurs lèvres
quand passe
l’enfant qui traîne la terre
au bout d’une ficelle
vers le portail
où le vent couche l’ivraie du vide
(Daniel Boulanger)
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023
RETOUCHE A L’ESPÉRANCE
Les anges en sarrau bleu
dans les jardins de brique
mettent un doigt sur leurs lèvres
quand passe
l’enfant qui traîne la terre
au bout d’une ficelle
vers le portail
où le vent couche l’ivraie du vide
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022
Illustration: Catherine Ernst
AUTREFOIS
Chaque région a gardé les traces de quelques siècles
les combinant en échos de façon originale
musées portails paysages balcons
monuments vitrines et les vêtements des dames
Historiens triant la poussière
des séductrices disparues
(Michel Butor)
Recueil: Montagnes en gestation
Traduction:
Editions: Notari
Posted in poésie | Tagué: (Michel Butor), autrefois, écho, balcon, combiner, dame, disparu, façon, garder, historien, monument, musée, original, paysage, portail, poussière, région, séducteur, siècle, trace, trier, vêtement, vitrine | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2022
Le portail grince,
une visite.
Au secours!
(Anne Tardy)
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Anne Tardy), au secours, grincer, portail, visite | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021
LE TEMPS DES CERISES
Comme on découvre en plein jour
les fragments d’un rêve,
ils insistent au portail.
Gêné, à la fenêtre, tu dis non.
Mais ils ne vendaient rien.
Ton refrain était l’unique raison.
Et c’est bien tard quand tu cours
dans la rue les serrer contre toi.
(Gérard Noiret)
Posted in poésie | Tagué: (Gérard Noiret), cerise, courir, découvrir, fenêtre, fragment, insister, non, portail, raison, rêve, refrain, rue, serrer, tard, vendre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021
Invente! Il n’est fête perdue
au fond de ta mémoire. Invente
les noires beautés de ce portail
l’ombre chaude à l’équateur bue
(Robert Ganzo)
Posted in poésie | Tagué: (Robert Ganzo), équateur, beauté, bue, chaude, fête, inventer, mémoire, noire, ombre, portail | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2021
Illustration: Josephine Wall
Ô vie, ton souffle
Ô vie, ton souffle n’est qu’un cri à la Lumière
immortelle, d’où a jailli ton plus vif délice,
ton étreinte.
En vain tes mains saisissent toutes choses ;
de la terre faiblit la musique, cessent les notes
ou grincent.
Tu en appelles au Destin aveugle, et t’exclames:
« Écarte l’obstacle, ouvre
le portail d’or. »
Mais jamais encore n’as-tu approché la fin
de ta course, adoré, embrassé
l’indicible Visage.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020
Aime – moi comme un être ordinaire
Pas en simulant ou associant,
Aime – moi si tu veux, seulement si tu veux,
Aime – moi sans l’intensité du bleu.
Pas dans l’abîme de l’amour pour les océans,
Ni dans les zéphyrs de velours d’une fusion venteuse,
Ne me place pas non plus sur des portails d’illusion,
Ne m’embrasse pas avec des citations livresques.
Ne me compare pas à la pleine lune,
Ni aux étoiles qui brillent trop tôt,
Ou aux odorantes fleurs épanouies,
aux bêtises romantiques du bouffon.
Ne sois pas le poète de mots fluides,
Ne t’enjolive pas de saphirs,
Ne m’encombre pas de diamants,
Enlace-moi seulement de chants vigilants.
***
***
AVVOLGIMI
Amami come un essere ordinario,
senza immaginare o paragonarmi a nulla,
amami, se vuoi, ma se lo fai,
amami senza intensità di blu.
Non nell’abisso dell’amore per gli oceani,
o gli zefiri di velluto nell’incrociarsi dei venti,
non mettermi sotto i portali dell’illusione,
né baciami con citazioni di libri.
Non paragonarmi alla luna piena,
o alle stelle che luccicano troppo presto,
o allo sbocciare fragrante dei fiori,
né ai gesti romantici di un pagliaccio.
Non essere un poeta dalla lingua sciolta,
non adornarti di zaffiri,
e non bagnarmi con una doccia di diamanti,
piuttosto avvolgimi di dolci cori.
***
ENVUÉLVEME
Ámame como a un ser cualquiera,
Sin asumir ni asociar,
Ámame, si quieres, pero si lo haces,
Ámame sin intensidad de azul.
No en el abismo de amor por los océanos,
ni en los céfiros de terciopelo de fusión ventosa,
ni en los portales de la ilusión,
ni en las citas de los libros.
No me compares con la luna llena,
ni con estrellas que brillan demasiado pronto,
ni con flores fragantes que florecen,
ni con los gestos románticos de los bufones.
No seas un poeta de palabras fluidas,
ni te adornes con zafiros,
ni me inundes con diamantes.
Envuélveme solo con cadencias cariñosas.
***
OMARM MIJ
Hou van me als een gewoon wezen,
Niet simulerend of associërend,
Hou van me, als je wilt, alleen als je wilt,
Hou van me zonder de intensiteit van blauw.
Niet in de afgrond van de liefde voor oceanen,
Noch met fluwelen zefieren van winderige versmelting,
Plaats me evenmin op portalen van illusie,
Kus me ook niet met citaten uit boeken.
Vergelijk me niet met de volle maan,
Noch met de sterren die te vroeg schijnen,
Of met geurende bloeiende bloemen,
Evenmin met romantisch paljasgedoe.
Wees geen dichter van vloeiende woorden,
Maak je niet op met saffieren,
En overlaad me niet met diamanten,
Omarm me gewoon met zorgzaam gezang.
***
SĂ MĂ-NFĂȘORI
Iubește-mă ca orice muritor,
Nu prezuma, nu compara, tu doar
Iubește-mă de vrei, și dacă da,
Fă-o-n albastru dens, unduitor.
Nu cel adânc al dragostei de mare,
Nici cel din catifeaua de zefir,
Nu mă așeza pe mândre piedestale,
Nu-mi declama fraze de vodevil.
Cu luna plină tu să nu m-asemeni,
Nici cu vreo stea în grabă răsărită.
Lasă parfumul splendidelor flori,
Și uită complimentul de bufon.
Să-mi fii poetul slovei curgătoare,
Fără safire ce sclipesc înșelător.
Nu mă scălda în ploi de diamante,
Ci-n cântec blând să mă-nfășori.
***
Umarme mich
Liebe mich wie ein gewöhnliches Wesen,
Nicht anmaßend, nicht anhänglich,
Liebe mich, wenn du willst, aber wenn du es tust,
Liebe mich ohne die Intensität von Blau.
Nicht im Abgrund der Liebe zu den Ozeanen,
Oder mit samtenen Zephyren flüchtiger Verbindung,
Setze mich nicht auf ein Portal trügerischer Hoffnung,
Und küsse mich auch nicht mit Buchzitaten.
Vergleiche mich nicht mit dem Vollmond,
Oder mit Sternen, die zu früh leuchten,
Oder duftenden Blumen, die blühen,
Ich will keine romantischen Gesten von einem Spaßmacher.
Sei kein Dichter der fließenden Worte,
Trage mir keine Saphire an,
oder überschütte mich mit Diamanten,
Umarme mich einfach mit liebevollen Weisen.
***
МЕНИ ЎРАБ ҚЎЙ
Мени оддий мавжудотдай сев,
Қабул қилмай ёки боғламай.
Мени севгин, гар хоҳласанг сен,
Ёрқин мовий рангларга учмай.
Ишқ даҳрининг тубига чўкмай,
Майин насим барқутида маст.
Пуч хаёллар тўрига илмай,
Китобларнинг лутфидай сармаст.
Мени тўлин ойга ўхшатма,
Қиёслама юлдузларга ҳам.
Таққослама хушбўй чечакка,
Хаёлий тасвирга на ҳожат?
Қочоқ сўзлар шоири бўлма,
Ёқутларга бўлиб махлиё.
Мени кўмгин жавоҳирларга,-
Ўраб қўйгин эътиборга, ёр!
***
WRAP ME
Love me like an ordinary being,
Not assuming or associating,
Love me, if you want, but if you do,
Love me without intensity of blue.
Not in the abyss of love for oceans,
Or velvet zephyrs of windy fusion,
Nor place me on portals of illusion,
Nor kiss me with books quotations.
Don’t compare me with full moon,
Or stars that shine too soon,
Or fragrant flowers that bloom,
No romantic gestures of buffoon.
Be not a poet of fluent words,
Don’t make up with sapphires,
Or shower me with diamonds,
Just wrap me with caring choirs.
***
包裹我
像一个普通人一样爱我,
没有假设或者联想,
爱我,如果你要,但如果你做,
就不要用忧郁的紧张爱我。
不是在热爱海洋的深渊里,
或者是多风融合的天鹅绒风,
也不把我放在幻觉的入口,
也不要用书面语录来吻我。
别把我和满月比较,
或发光太快的星星,
或绽放的芬芳花朵,
没有小丑的浪漫姿态。
不当语言流利的诗人,
不用亲近蓝宝石,
或给我淋洒钻石,
只用贴心的唱诗班包裹我。
(Jyotirmaya Thakur)
Posted in poésie | Tagué: (Jyotirmaya Thakur), abîme, aimer, amour, associer, épanoui, étoile, être, bêtise, bleu, bouffon, briller, chant, citation, comparer, diamant, embrasser, enjoliver, enlacer, fleur, fluide, fusion, illusion, intensité, livresque, mot, océan, odorant, ordinaire, placer, pleine lune, poète, portail, romantique, s'encombrer, saphir, simuler, velours, venteux, vigilant, vouloir, zéphyr | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2020
L’ESCAPADE DES SAISONS
Je t’aimais
Dans l’orage des sèves
Je t’aime
Sous l’ombrage des ans
Je t’aimais
Aux jardins de l’aube
Je t’aime
Au déclin des jours
Je t’aimais
Dans l’impatience solaire
Je t’aime
Dans la clémence du soir
Je t’aimais
Dans l’éclair du verbe
Je t’aime
Dans l’estuaire des mots
Je t’aimais
Dans les foucades du printemps
Je t’aime
Dans l’escapade des saisons
Je t’aimais
Aux entrailles de la vie
Je t’aime
Aux portails du temps.
(Andrée Chedid)
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), aimer, aube, éclair, clémence, déclin, entrailles, escapade, estuaire, foucade, impatience, jardin, ombrage, orage, portail, printemps, saison, sève, temps, verbe, vie | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020
UN OISEAU CHANTAIT
Derrière chez mon père, un oiseau chantait,
Sur un chêne au bois,
— Autrefois —
Un rayon de soleil courait sur les blés lourds;
Un papillon flottait sur l’azur des lents jours
Que la brise éventait;
L’avenir s’érigeait en mirages de tours,
Qu’enlaçait un fleuve aux rets de ses détours :
C’était le château des fidèles amours.
— L’oiseau me les contait.
Derrière chez mon père, un oiseau chantait
La chanson de mon rêve;
Et, voix de la plaine, et voix de la grève,
Et voix des bois qu’Avril énerve,
L’écho de l’avenir, en riant, mentait :
Du jeune coeur, l’âme est la folle serve.
Et tous deux ont chanté
Du Printemps à l’Été.
Derrière chez mon père, sur un chêne au bois,
Un oiseau chantait d’espérance et de joie,
Chantait la vie et ses tournois
Et la lance qu’on brise et la lance qui ploie;
Le rire de la dame qui guette
Le vainqueur dont elle est la conquête;
La dame est assise en sa gonne de soie
Et serre sur son coeur une amulette.
Derrière chez mon père, un oiseau chantait,
De l’aube jusqu’en la nuit,
Et dans les soirs de solitaire ennui
Sa chanson me hantait;
Si bien qu’au hasard de paroles très douces
Je me remémorais ses gammes,
Apprises parmi les fougères et les mousses,
Et les redisais à de vagues dames,
Des dames blondes ou brunes ou rousses,
Des dames vaporeuses et sans âmes.
Derrière chez mon père, sur un chêne au bois,
Un oiseau chantait la chanson de l’orgueil;
Et dans les soirs nerveux d’émois
Je l’écoutais du seuil;
Ils sont morts, les vieux jours de fiers massacres;
Mes orgueils, écumants du haut frein de mon veuil,
Se sont cabrés aux triomphes des sacres,
Ils ont flairé les fleurs du cercueil,
Arômes des catafalques — doux et acres;
Mes vanités sont au cercueil.
Derrière chez mon père, un oiseau chantait
Qui chante dans mon âme et dans mon coeur, ce soir;
J’aspire l’ombre ardente où fume un encensoir,
Ô jardins radieux qui m’avez enfanté!
Et je revis chaque heure et toutes vos saisons :
Joie, en rire de feuilles claires par la rive,
Joie, en sourires bleus de lac aux horizons,
Joie, en prostrations de la plaine passive,
Joie éclose en frissons;
Les jeunes délices qui furent dans nos yeux
— Aurores et couchants — les étoiles des cieux,
Et le portail de Vie ouvert et spacieux
Vers les jeunes moissons!
Derrière chez mon père, sur un chêne au bois,
Derrière chez mon père, un oiseau chantait,
En musique de flûte alerte et de hautbois,
En musique qui te vantait,
Toi, mon Rêve et mon Choix;
Sais-tu combien, aux soirs, s’alanguissait ma vie?
Sais-tu de quels lointains mon âme t’a suivie?
Et comme ton ombre la tentait,
Vers le Château d’Amour que l’oiseau chantait,
Sur un chêne au bois?
— Autrefois. —
(Francis Vielé-Griffin)
Posted in poésie | Tagué: (Francis Vielé-Griffin), amour, amulette, autrefois, âcre, âme, écouter, blonde, cercueil, chanter, château, chêne, coeur, conquêtesoie, dame, délice, doux, feuille, flûte, frisson, gamme, hasard, hautbois, massacre, musique, oiseau, ombre, orgueil, passive, père, portail, rire, rousse, saison, soleil, tenter, triomphe, vaporeuse, vie | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2020
Illustration: Fred Einaudi
La peur de la mort
La Mort à son gré se promène dans nos vies, douce Mort
qui s’affaire à chaque souffle.
Pourquoi la redouter ? Voyez comme elle rit,
son visage est la rose de lumière d’une grâce enjouée !
Une aimante et charmante vierge cueillant des fleurs
dans un jardin embaumé, frais des ondées printanières,
telle est la chose que vous craignez, une jeune et radieuse tourière
qui ouvre à nos âmes les mondes de lumière.
Est-ce parce que la branche tordue doit souffrir
quand les plus tendres mains lui dérobent sa gloire ?
Est-ce parce que la tige sans fleur retombe, ternie
et blême, qui naguère fut si belle ?
Ou est-ce le grincement affreux quand s’ouvre le portail
qui vous ébranle, faibles âmes sans courage ?
La mort n’est que le changement de nos robes pour attendre
en habits de noce à la porte de l’Éternel.
(Sri Aurobindo)
Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), affreux, aimant, attendre, âme, ébranler, éternel, beau, blême, branche, changement, charmant, courage, craindre, cueillir, dérober, doux, embaumé, enjoué, faible, fleur, frais, gloire, grâce, grincement, habit, jardin, jeune, lumière, monde, mort, noce, ondée, ouvrir, peur, portail, porte, printanier, radieux, redouter, retomber, rire, robe, rose, s'affairer, s'ouvrir, se promener, souffle, souffrir, tendre, terni, tige, tordu, vie, vierge, visage | Leave a Comment »