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RETOUCHE A LA POSSESSION DU MONDE (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023



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RETOUCHE A LA POSSESSION DU MONDE

De ce grand amour
il reste au fond d’un placard
quelques cheveux sur une brosse.

(Daniel Boulanger)

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S’il est vrai que les yeux soient le miroir de l’âme (Michel Ange)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
S’il est vrai que les yeux soient le miroir de l’âme,
tu as déjà pu voir dans les miens le feu qui me consume;
et n’est-ce pas assez pour mériter ta pitié,
sans recourir aux prières?

Mais, peut-être plus touchée que je n’ose l’espérer
de cette chaste flamme à laquelle je dois mes vertus et ma gloire,
tu souris à mon amour, comme digne d’être exaucé
par la pureté de ses voeux.

Jour fortuné !
si mon coeur ne s’abuse,
que le temps s’arrête soudain ;
que le soleil cesse de poursuivre son antique carrière ;

Pour qu’après tant de souffrances,
je reçoive le prix si désiré de mon amour,
et que je jouisse à jamais
dans son ineffable possession.

(Michel Ange)

 

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Apparition (Titi Robin)

Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2022




    
Apparition

La beauté est divine
et, plus qu’humaine,
elle naît pourtant d’un simple regard,
des gestes de la servante,
du reflet de sa silhouette dans le lac de Pushkar,
du souvenir de son parfum mêlé à la sueur laiteuse,
du chant du qawwal, prière passionnée,
de l’abandon et de la possession des corps,
de la fatigue qui suit l’effort,
du sourire du gamin édenté comme du silence de l’ascète,
de ton refus digne comme de ma confiance inébranlable.
Hafez l’a si bien dit,
elle est comme la nouvelle lune qui éclaire doucement le chemin des égarés,
puis se retire sous le voile des nuages.

(Titi Robin)

Rajasthan, un voyage aux sources gitanes, 2004.

 

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Mes possessions sont trop claires (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2021



 

Jacek Yerka  v [1280x768]

Mes possessions sont trop claires je les hais
ces limites des joies et du malheur.

(André Frénaud)

Illustration: Jacek Yerka

 

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À la recherche du sommeil (Lisandri Kola)

Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021



Illustration
    

À la recherche du sommeil

J’ai cherché dans l’obscurité le sommeil que j’avais perdu
je l’ai trouvé pendu à la poche de ma chemise accrochée à une patère
— recroquevillé, en quelque sorte.

Pourquoi ne prends-tu pas possession de mes yeux
et me joues-tu des tours ô toi sommeil?
Je reste là à me retourner dans mon lit
torturé par des pensées aussi éloignées que deux continents

Cela te laisse-t-il donc indifférent?

Reprends ton ombre qui glisse sur les murs
Et décampe là où la solitude s’étrangle…

(Lisandri Kola)

Traduit de l’albanais par Évelyne Noygues.

 

Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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RYTHMES (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020




    
RYTHMES

Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos

Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna

L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue

Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace

Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes

Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie

Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança

De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant

La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure

Et se mira
Dans le destin

Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre

Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies

S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini

Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile

Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau

Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants

Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu

Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies

Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit

Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit

Faiseur d’images
Le souffle veille

De pesanteur
Le corps fléchit

Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie

L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir

Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes

Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan

Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur

Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard

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LA VOIX (Philippe Jaccottet)

Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2020



 

Danny O’Connor 00 [1280x768]

LA VOIX

Qui chante là quand toute voix se tait ? Qui chante
avec cette voix sourde et pure un si beau chant ?
Serait-ce hors de la ville, à Robinson, dans un
jardin couvert de neige ? Ou est-ce là tout près,
quelqu’un qui ne se doutait pas qu’on l’écoutât ?
Ne soyons pas impatients de le savoir
puisque le jour n’est pas autrement précédé
par l’invisible oiseau. Mais faisons seulement
silence. Une voix monte, et comme un vent de mars
aux bois vieillis porte leur force, elle nous vient
sans larmes, souriant plutôt devant la mort.
Qui chantait là quand notre lampe s’est éteinte ?
Nul ne le sait. Mais seul peut entendre le coeur
qui ne cherche la possession ni la victoire.

(Philippe Jaccottet)

Illustration: Danny O’Connor

 

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Possession (Charles Cros)

Posted by arbrealettres sur 1 août 2019


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Puisque ma bouche a rencontré
Sa bouche, il faut me taire. Trêve
Aux mots creux. Je ne montrerai
Rien qui puisse trahir mon rêve.

Il faut que je ne dise rien
De l’odeur de sa chevelure,
De son rire aérien,
Des bravoures de son allure,

Rien des yeux aux regards troublants,
Persuasifs, cabalistiques,
Rien des épaules, des bras blancs
Aux effluves aromatiques.

Je ne sais plus faire d’ailleurs
Une si savante analyse,
Possédé de rêves meilleurs
Où ma raison se paralyse.

Et je me sens comme emporté
Epave en proie au jeu des vagues,
Par le vertige où m’ont jeté
Ses lèvres tièdes, ses yeux vagues.

On se demandera d’où vient
L’influx tout-puissant qui m’oppresse,
Mais personne n’en saura rien
Que moi seul … et l’Enchanteresse.

(Charles Cros)

 

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Pris dans les rets de l’idée (Georges Libbrecht)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019



 

Ettore Aldo Del Vigo - (98)

Pris dans les rets de l’idée
saluons l’humble moineau.
la hanche des tourterelles.
la possession charnelle,
la Justice sans bandeau,.
chantons d’avant le ciseau
la statue du bloc de pierre,
ce coin de nuit, le flûtieau
et les amours passagères.

(Georges Libbrecht)

Illustration: Ettore Aldo Del Vigo

 

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L’Aiguillon de la Perte (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2018



l’Aiguillon de la Perte
rend toute Possession dérisoire

Etre digne de ce que l’on perd
est l’Enjeu suprême

(Emily Dickinson)

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