Posts Tagged ‘pourriture’
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2023

Nous sommes ces amants sans peur,
Raison, pensée ne sont pas nos amies.
Du vin d’amour nous sommes ivres,
Jamais il ne nous étourdit.
Toujours vivants nous ne mourons pas,
Nous ne restons pas dans les ténèbres,
Ni pourriture ni poussière,
Pour nous il n’y a jour ni nuit.
Dans nos contrées lune et soleil
Se tiennent à jamais, fidèles.
Nul changement ne les atteint,
Il n’est croissant ni pleine lune.
Les roses de notre roseraie
Restent fraîches et ne se fanent pas;
A l’automne elles ne s’effeuillent pas
Il n’y a ni hiver ni printemps.
Pour avoir bu le vin d’amour,
Nous sommes partis au pays de renoncement
Tout brûlants, à ton amour enflammés,
Il ne nous faut point d’ailes pour voler.
De tout temps à la clarté du soleil
Mon corps est une goutte d’atome
Cette goutte n’est pas comme la mer
Elle n’a ni fond ni rivage.
Ô Hamid ! Laisse ce qui est
Si tu veux voir cet amant,
Tu auras la vision sacrée
Il n’est pas de perfection au delà.
(Ebou Hamid)
Recueil: Poèmes des derviches anatoliens
Traduction: Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Editions: Fata Morgana
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Posted in poésie | Tagué: (Ebou Hamid), amant, ami, amour, atome, atteindre, au-delà, automne, à jamais, étourdir, boire, brûlant, changement, clarté, contrées, corps, croissant, enflammé, fidèle, fond, frais, goutte, hiver, jamais, jour, laisser, lune, mer, mourir, nuit, nul, partir, pays, pensée, perfection, peur, pleine lune, pourriture, poussière, printemps, raison, renoncement, rester, rivage, rose, roseraie, s'effeuiller, sacré, se faner, se tenir, soleil, ténèbres, toujours, vin, vision, vivant, voir, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2022

Illustration: Ron Mueck
Tout est histoire de passages d’un réceptacle à un autre , et cela sans fin.
Même la mort glisse de pourriture en particules…
et la course continue dans le vent.
(Jean-Louis Giovannoni)
Recueil: Nous, avec le poème comme seul courage
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean-Louis Giovannoni), continuer, course, fin, glisser, histoire, mort, particule, passage, pourriture, réceptacle, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022

La saloperie des autres est aussi en nous.
Et je ne vois pas d’autre solution que de rentrer en soi-même
et d’extirper de son âme toute cette pourriture.
Je ne crois pas que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur,
que nous n’ayons d’abord corrigé en nous.
Et cela me paraît l’unique leçon de cette guerre :
de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs.
(Etty Hillesum)
Illustration: Henri Rousseau
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2021

J’AIME TA LETTRE
J’aime ta lettre, plus douce que l’après-midi du Samedi
Et les vacances, ta parole de songe bleu.
La fragrance des mangues me monte à la nuque
Et comme un vin de palme un soir d’orage, l’arôme féminin des goyaves.
Les tempêtes suscitent les humeurs, le palais blanc s’ébranle dans ses assises de basalte
L’on est long à dormir, allongé sous la lampe sous la violette du Cap.
La saison s’est annoncée sur les toits aux vents violents du Sud-Ouest
Tendue de tornades, pétrie de passions.
Les roses altières les lauriers-roses délacent leurs derniers parfums
Signares à la fin du bal
Les fleurs se fanent délicates des bauhinias tigrées
Quand les tamariniers aux senteurs de citron allument leurs étoiles d’or.
Du ravin monte, assaillant mes narines, l’odeur des serpents noirs
Qui intronise l’hivernage.
Dans le parc les paons pavoisent, en la saison des amours.
Rutilent dessus les pelouses, pourpres princiers, les flamboyants
Aux coeurs splendides, et les grands canas d’écarlate et d’or.
M’assaillent toutes les odeurs de l’humidité primor-diale, et les pourritures opimes.
Ce sont noces de la chair et du sang — si seulement noces de l’âme, quand dans mes bras
Tu serais, mangue mûre et goyave ouverte, souffle inspirant ah ! haleine fraîche fervente…
J’aime ta lettre bleue, plus douce que l’hysope
Et sa tendresse, qui me dit que tu es m’amie.
(Léopold Sédar Senghor)
Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Léopold Sédar Senghor), aimer, allonger, allumer, altier, amie, amour, annoncer, après-midi, arome, assaillir, assise, âme, étoile, bal, basalte, blanc, bleu, bras, chair, citron, coeur, délacer, délicat, dormir, doux, féminin, flamboyant, fleur, fragrance, frais, goyaves, haleine, hivernage, humeur, humidité, hysope, introniser, lampe, laurier, lettre, mangue, monter, mur, narine, noce, noir, nuque, odeur, or, orage, palais, palme, paon, parc, parfum, parole, passion, pavoiser, pétrir, pourpre, pourriture, princier, ravin, rose, s'ébranler, saison, samedi, sang, se faner, senteur, serpent, soir, songe, splendide, susciter, tamarinier, tempête, tendre, tendresse, toit, tornade, vacances, vent, vin, violent, violet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 février 2020

MARÉE BASSE
Comme les poissons morts que la marée abandonne
le reflux
de la mémoire extirpe de la pourriture
des lieux des visages des dates des voix des parfums
Son éclat devient opacité
Le passé
est un aquarium
une prison pleine de fantômes
***
MAREA BAJA
Comoslos peces muertos que la marea abandona
el reflujo
de la memoria saca a la podredumbre
lugares rostros fechas voces aromas
Su resplandor se vuelve opacidad
El pasado
es un acuario
una prisión de fantasmas
(José Emilio Pacheco)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (José Emilio Pacheco), abandonner, aquarium, éclat, basse, extirper, fantôme, marée, mémoire, opacité, parfum, passé, poisson, pourriture, prison, reflux, visage, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2019
![Odd Nerdrum__o [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/03/odd-nerdrum__o-800x600.jpg?w=800&h=573)
Nous nous retrouverons. Tous.
Mais nous n’aurons rien fait pour vaincre ces distances.
Ce sera le triomphe de la seule matière.
Nous nous effondrerons. Les uns sur les autres.
Les uns dans les autres. Au mieux, j’aurai ta cuisse blanche sur mon coeur.
Ou bien la main de mon ennemi dans la mienne.
Mais je n’en saurai rien.
Et quand bien même ?
Qu’est-ce que ça change à ce qui est,
ce peu d’espoir qui tremble comme un linge au bord des pourritures,
ce peu d’espoir qu’ici nous n’aurons pas payé,
nous ici plus morts que morts ?
(Jean Rousselot)
Illustration: Odd Nerdrum
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Posted by arbrealettres sur 19 juin 2019

Illustration: Josephine Wall
Tant de travail, docteur, pour découvrir enfin
Que l’Être se nourrit, et meurt de pourriture ?
Ah! cesse, à tes fourneaux, d’avilir la nature :
Ce n’est que songe et fleurs dont nos âmes ont faim.
(Paul-Jean Toulet)
Recueil: Les contrerimes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 3 avril 2019

ÉTERNEL AUTOMNE
Ecraser les souvenirs comme les feuilles mortes
feuilles mortes couleur de crépuscule
déjà pourritures multicolores et nécessaires
au pied des arbres dépouillés
et qui doivent refleurir après un long silence
le long silence de l’espoir après le désespoir
toujours la même chanson la même saison
celle où l’on brûle les fleurs les fruits les feuilles
toutes les branches qu’il faudra couper
et les scier pour qu’on n’en parle plus jamais
plus jamais comme si rien n’avait été
et qui ne sera jamais plus enfin
enfin jamais plus puisqu’il faut finir
et qu’ainsi tout est pour le mieux
qu’on n’est plus obligé de choisir
Choisir les fumées que dévorera le vent
(Philippe Soupault)
Recueil: Poèmes et Poésies
Traduction:
Editions: Grasset
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Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

LE CAVEAU DE LA MÉMOIRE
Qui dit que je vis tristement s’égare.
Ne crois pas que les souvenirs me rongent.
Je rends peu de visites à ma mémoire,
D’autant qu’elle dit beaucoup de mensonges.
Quand, lampe en main, au caveau je descends,
A chaque fois l’avalanche, il me semble,
Dans l’escalier étroit sourdement gronde.
La lampe fume, il n’y a point de retour,
Je descends chez l’ennemi de toujours ;
Alors, comme une grâce je demande…
Mais là — finie la fête. Tout est éteint.
Les dames sont rentrées il y a trente ans,
De vieillesse est mort le boute-en-train…
Malheur à moi — je suis venue trop tard.
Vrai, je ne peux me montrer nulle part.
Mais j’effleure les ornements du mur,
Je me chauffe à l’âtre. Et, enchantement! —
Dans le moisi, les miasmes, la pourriture
Deux émeraudes vont étincelant
Et un chat miaule. À la maison, rentrons!
Mais où est ma maison ? et ma raison ?
(Anna Akhmatova)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Anna Akhmatova), avalanche, âtre, boute-en-train, caveau, chat, descendre, enchantement, ennemi, escalier, gronder, lampe, maison, malheur, mémoire, mensonge, miasme, miauler, nulle part, ornement, pourriture, raison, rentrer, retour, ronger, s'égarer, souvenir, vieillesse | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2018

ÉTERNEL AUTOMNE
Écraser les souvenirs comme les feuilles mortes
feuilles mortes couleur de crépuscule
déjà pourritures multicolores et nécessaires
au pied des arbres dépouillés
et qui doivent refleurir après un long silence
le long silence de l’espoir après le désespoir
toujours la même chanson la même saison
celle où l’on brûle les fleurs les fruits les feuilles
toutes les branches qu’il faudra couper
et les scier pour qu’on n’en parle plus jamais
plus jamais comme si rien n’avait été
et qui ne sera jamais plus enfin
enfin jamais plus puisqu’il faut finir
et qu’ainsi tout est pour le mieux
qu’on n’est plus obligé de choisir
Choisir les fumées que dévorera le vent
(Philippe Soupault)
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