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Poésie

Posts Tagged ‘poursuivre’

L’école buissonnière (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2023



    

L’école buissonnière

Je t’ouvre des pays qui n’ont pas de frontières
Je te présente à Dieu
Tu prends fleur dans le vent
L’oiseau bâtit son nid au creux de ton épaule

Je te poursuis encor sur la mer
C’est pour toi
Que cette main devient étoile et primevère
Et c’est pour toi
L’envol inquiétant des fenêtres

En ce moment tu viens de m’apparaître
À la place que j’occupais
A celle que j’occuperai
Pendant bien des années encor
Tu es le lierre de mon corps

Je ne veux plus te voir effrayée
Mais dormante
Et la poitrine nue
Comme un pays neigeux
Je te destine au frais tumulte de ma bouche.

(René Guy Cadou)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Editions: Bruno Doucey

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MAGIE (Joseph von Eichendorff)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023



Illustration: Josephine Wall
    
MAGIE

Une chanson dort en toutes les choses
Qui poursuivent là un rêve sans fin,
Et tout l’univers au chant se dispose
Si d’un mot magique on l’éveille enfin.

(Joseph von Eichendorff)

 

Recueil: L’Allemagne en Poésie
Traduction: Rémi Laureillard
Editions: Folio Junior

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Amour ! (Michel Ange)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
Amour ! Tu m’as, il est vrai, mille fois vaincu
et mortellement blessé dans ma jeunesse ;
mais aujourd’hui, sous mes cheveux blanchis,
puis-je me laisser prendre encore à tes promesses frivoles ?

Hélas ! combien de fois as-tu tour-à-tour
rallumé ou étouffé mes désirs !
combien de fois m’as-tu vu, le sein baigné de larmes,
trembler et pâlir sous tes coups !

Amour! c’est à toi que je parle,
et c’est de toi que je me plains.
Désabusé de tes flatteurs mensonges,
je ne crains plus tes traits cruels;
tu les diriges en vain contre moi.

Que peut la scie ou le ver
contre le bois réduit en cendres?
Et n’y a-t-il pas de la honte
à poursuivre celui qui manque à-la-fois
et d’haleine et de force?

(Michel Ange)

 

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S’il est vrai que les yeux soient le miroir de l’âme (Michel Ange)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
S’il est vrai que les yeux soient le miroir de l’âme,
tu as déjà pu voir dans les miens le feu qui me consume;
et n’est-ce pas assez pour mériter ta pitié,
sans recourir aux prières?

Mais, peut-être plus touchée que je n’ose l’espérer
de cette chaste flamme à laquelle je dois mes vertus et ma gloire,
tu souris à mon amour, comme digne d’être exaucé
par la pureté de ses voeux.

Jour fortuné !
si mon coeur ne s’abuse,
que le temps s’arrête soudain ;
que le soleil cesse de poursuivre son antique carrière ;

Pour qu’après tant de souffrances,
je reçoive le prix si désiré de mon amour,
et que je jouisse à jamais
dans son ineffable possession.

(Michel Ange)

 

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Tu me poursuis où que j’aille (Rainer-Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023




    
Tu me poursuis où que j’aille,
Force ardente
Qui m’éprouve maille par maille
Dans la tourmente.
Tu m’attaques pour que je vaille
Parmi les choses,
On se décide pour la médaille
Ou pour les roses.

(Rainer-Maria Rilke)

 

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LA VIE, LE VENT (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 8 février 2023




    
LA VIE, LE VENT

La vie qui bâclait en passant l’orage printanier et poursuivait,
la vie — le vent aux cent promesses tenues jamais — qui poursuivait,
aux cent prouesses et au désastre
et poursuivait la vie, le vent,

la vie si douce quand il lui plait.

(André Frénaud)

Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard

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Solitude (Husayn Bin Hamzah)

Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2023




    
Solitude

Je n’oublie pas
une rivière
sur laquelle un arbre s’incline
avec tout son poids d’oiseaux
il lui parle depuis mille ans
tandis qu’elle poursuit en pure perte
sans comprendre.

***

(Husayn Bin Hamzah)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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Emmène-moi (Boulevard des Airs)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022



    

Emmène-moi

Je suis comme un grain de sable
Perdu dans l’océan
J’ai perdu mon cartable
J’ai perdu mes parents

Je suis comme l’eau des courants
Fatigué d’ignorer
Si je coule dans le vent
Si je fais que passer

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Je suis comme une poussière
Si je m’envole un matin
Je retourne à la terre
Je m’en vais et je viens

Je suis comme l’eau des fontaines
Impuissant et lassé
Poussé par ce système
Qui poursuit sans cesser

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Je suis comme les autres en fait
Je ne saurai jamais
Si je poursuis la quête
Si j’ai laissé tomber

Je suis comme rempli d’espoir
Ce matin je renais
Emmène-moi près du phare
Allons jusqu’aux rochers

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

(Boulevard des Airs)

(Florent Dasque / Jean Baptiste Labe / Jean Noel Dasque / Jeremie Plante / Melissa Doya / Pierre Emmanuel Aurousset / Sylvain Duthu)

 

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Les anges (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022



Illustration: Giovanni Giacometti
    
Les anges Nella
ne sont pas
comme on voit dans la peinture
des serviteurs aux mains de femme
des messagers aux manières tendres
aux ailes sucrées
Les anges c’est vrai nous amènent quelque chose
mais avant de l’amener
il leur faut débarrasser notre coeur
de tout ce qui l’encombre
comme on passe une éponge sur la table
avant d’y déplier une dentelle
une soie très fragile
qu’un rien pourrait salir

Les anges comme je les sais
n’ont qu’un seul travail
qui est d’arrêter de suspendre
interrompre la vie ordinaire
l’eau courante de la vie
comme on dresse un barrage sur un fleuve
pour avoir un peu plus d’eau d’énergie
Après on peut reprendre poursuivre
après on peut entendre
la bonne nouvelle
de vivre
après seulement

Les anges ne sont pas des personnes
ne sont que des silences
de purs silences gardiens
On peut en voir souvent
si on regarde bien
dans les jardins publics
auprès d’une femme
penchée sur son enfant
ou d’un arbre
incliné sur son ombre

(Christian Bobin)

 

Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana

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C’est un bruissement à peine (Jacques Ancet)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2022




    
C’est un bruissement à peine.
Une sorte de vibration fixe
venue de là-haut ou d’en bas,
on ne sait pas.

Avec un ciel de craie
et des visages noirs à contre-jour.
Et des cris soudain, des rires.

Et des phrases qui s’en vont,
qu’on n’a pas su comprendre.
Ou qu’on a mal entendues.
Qu’on a oubliées, déjà.

Seul est resté le silence
et, très loin,
comme au bord,
ce qui ne se tait pas.

***

Et puis, oui, on est au bord.
On ne voit rien, mais on y est.
Le passé vient par bouffées.
Comme poussé par un vent violent.
Tenir, dit-il, que faire d’autre ?
La main touche la main.
Elle y sent battre le coeur.

***

On poursuit comme on peut.
Le jour est froid, le futur une brume immobile.
Rien qui en sorte, sauf peut-être une ombre venue des yeux
et qui se déplace sans jamais prendre forme.
Quant au présent,
il tient comme en équilibre sur la pointe d’un pied.

***

En attendant, lève-toi.
Ouvre les mains.
Laisse tomber ce que tu portes.
Ne garde que ta vie.
Une brassée d’air.
Et rien.

(Jacques Ancet)

Recueil: L’âge du fragment
Traduction:
Editions: AENCRAGES

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