Le don du poème est à la fois
insolite et familier.
On aborde des terres inconnues
dont on pressentait
l’air et le sel.
(Andrée Chedid)
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023
Le don du poème est à la fois
insolite et familier.
On aborde des terres inconnues
dont on pressentait
l’air et le sel.
(Andrée Chedid)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), aborder, air, don, familier, inconnu, insolite, poème, pressentir, sel, terre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022
Illustration: ArbreaPhotos
Sensations
Des cils roides et longs, antennes hérissées,
Font sentinelle autour de son nez frémissant ;
Et le plus léger bruit qui le frôle en passant
Élargit sur son front ses oreilles dressées.
Quand la nuit a brouillé les formes effacées,
Il voit ; le monde noir à son regard perçant
Ouvre ses profondeurs ; il distingue, il pressent ;
Ses sens plus acérés aiguisent ses pensées.
Des craquements de feu courent sur son poil roux ;
Tout le long de sa moelle un tressaillement doux
Conduit l’émotion en son âme inquiète.
Les poils de son museau vibrent à l’unisson,
Et sa queue éloquente a le divin frisson,
Comme une lyre l’or aux mains d’un grand poète.
(Hippolyte Taine)
Posted in poésie | Tagué: (Hippolyte Taine), acéré, aiguiser, antenne, âme, éloquent, émotion, brouiller, bruit, cil, courir, craquement, distinguer, divin, doux, effacer, feu, forme, frémir, frôler, frisson, hérisé, inquiet, léger, long, lyre, main, moelle, monde, museau, nez, noir, nuit, or, ouvrir, passer, pens, perçant, poète, poil, pressentir, profondeur, queue, regard, roide, roux, sens, sensation, sentinelle, tressaillir, unisson, vibrer, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2021
Dans cette heure qui meurt sur un saule qui tremble,
Où l’on aime en silence et comme en souvenir,
Tant l’amour se fait âme et la chair se fait ombre,
mais ombre palpitante, ivre de soutenir
L’infini d’un instant délicieux et sombre
moment de diamant qui vaut des jours sans nombre
Et nous fait pressentir l’immensité de nous,
Alors, serrant nos mains jointes sur tes genoux
Nous savons dans nos coeurs leurs forces se répondre
Et nous laissons gravir nos degrés les plus doux
Par la nécessité suprême de nous fondre…
(Paul Valéry)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Valéry), aimer, amour, âme, chair, coeur, délicieux, degré, diamant, doux, force, genou, gravir, heure, immensité, infini, instant, ivre, joindre, laisser, main, moment, mourir, nécessité, nombre, ombre, palpiter, pressentir, saule, savoir, se fondre, se répondre, serrer, silence, sombre, soutenir, souvenir, suprême, trembler, valoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021
Illustration
UNE PLANTE
Elle pressent que se dissipent les images
et qu’une plante naît dans un vase absent,
sur la joie simple d’une table blanche
où s’étiolent la délicatesse et la fraîcheur.
Avec de minuscules mains elle arrose le petit corps,
simple indice d’un printemps fragile.
Comme elle adore cette paupière de terre!
Elle a ceint le temps d’un arc de silence
et son chant rend la maison transparente.
(António Ramos Rosa)
Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), adorer, arc, arroser, avsent, blanc, ceindre, chant, corps, délicatesse, fraîcheur, fragile, image, indice, joie, main, maison, minuscule, naître, paupière, plante, pressentir, printemps, rendre, s'étioler, se dissiper, silence, simple, table, temps, terre, transparent, vase | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021
LETTRE
Tu portais, ce dimanche-là,
Ma tristesse à fleur de visage,
Et Septembre était comme la
Vingt-huitième année de ton âge.
Il avait plu. Le boulevard
Coulait vers la ville, pareil
A la rivière quand le soir
Y perd les feuilles du soleil.
La corde à l’épaule, halant
Mon tirant d’eau lourde vers Cannes,
Je descendais au gré du lent
Echelonnement des platanes.
Pressentais-je alors quelle voix
Commanderait l’écluse ? Quelle
Force ferait crier le bois
Pour une descente nouvelle ?
Et tes bras m’ont ouvert sans le
Savoir les vannes d’une vie
Dont je n’attendais plus qu’un peu
De repos au creux de la pluie.
(Axel Toursky)
Posted in poésie | Tagué: (Axel Toursky), attendre, âge, épaule, corde, crier, descendre, dimanche, force, lettre, platane, pluie, pressentir, repos, rivière, soleil, tristesse, vanne, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2020
Il vit
comme l’envol effaré de la perdrix
pressentant à son cou
les griffes de l’aigle.
(Bernard Montini)
Posted in poésie | Tagué: (Bernard Montini), aigle, cou, effaré, envol, griffes, perdrix, pressentir, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2020
RITUEL D’AMPLIFICATION DU MONDE
Je commencerai par être
un verbe
sans limites
un langage
où rien ne serait dit
mais tout pressenti
dans le monde visible
et nulle part ailleurs
un grain de sable
qui dialogue avec les dieux
une élévation
dans l’affection et le bruit neufs
un miracle inouï
sous le soleil de la conscience
je commencerai par être
en devenant ce que je suis
Je commencerai par être
un dispositif
d’émerveillement
un voyage
au bout du possible
vers
ce qui m’apprend
à mourir
la raison
la plus silencieuse
en moi-même
le loup
chaviré
d’une langue universelle
je commencerai par être
là voix d’une résonance
Je commencerai par être
un souffle
d’année-lumière
contre le vertige
de la tentation
du malheur
une anthologie
des bouleversements
un retour
de nuit blanche
qui coule
dans les veines
une tendresse
démesurée
je commencerai par être
au milieu de la poussière
Je commencerai par être
un sourire
blessé
une fêlure
centrale
un tressaillement
une souveraineté
fluide
tendue
la part donnée
offerte
au vide
une salve
dans l’imprévisible
je commencerai par être
avec la peau des dents
Je commencerai par être
le refus
de rêver pareil
le refus
du bureaucrate intérieur
une exaltation sereine
un visage
qui se transforme
en tigre
à chaque émotion
un visage sans visage
qui accueille
tous les visages
un tremblement de ciel
je commencerai par être
jusqu’au paroxysme
Je commencerai par être
mille kilomètres
de battements
de coeur
à la seconde
ici-haut
contre tous les robots
couleur chair
un saut
dans la vie
un saut
dans le vide
un saut
de lumière noire
je commencerai par être
une pulpe d’aimantation
Je commencerai par être
un soir
d’anéantissement
la plus haute
obstination
une science
de l’excès
l’empreinte
digitale
de la mort dans la vie
le toujours
maintenant
la parfaite
insoumission
je commencerai par être
à bout portant
Je commencerai par être
celui qui
chaque jour
découvre l’infinie
première fois
la parure du chaos
l’abandon
des masques
l’éclosion accélérée
d’une fleur de sens
celui qui
ne veut plus
traduire la vie
en cendres mortes
je commencerai par être
incomparable
Je commencerai par être
au diapason
d’un vent bleu
une danse exacerbée
des atomes
une mise au jour
de l’ossature du temps
le feu insoupçonné
de ma propre consumation
une vigilance détendue
une porte battante
qui va et qui vient
quand j’inspire
quand j’expire
je commencerai par être
jusqu’au bout du monde
Je commencerai par être
un maquisard de l’esprit
un étoilement
de précipices
pour saluer sans fin
les grands isolés
une secousse
de moelle
à mourir de fou rire
un accomplisseur
secret
préférant le coup de sang
au coup de dés
un infini départ
je commencerai par être
repassionné
(Zéno Bianu)
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), aimantation, amplification, année lumière, anthologie, atome, élévation, émerveillement, étoilement, être, battement, bouleversement, chaviré, commencer, conscience, couler, démesure, départ, dialogue, diapason, Dieu, empreinte, exacerbée, exaltation, excès, expirer, imprévisible, incomparable, infini, inouï, inspirer, langage, limite, lumière, malheur, miracle, moelle, monde, offerte, paroxysme, peau, poussière, précipice, pressentir, pulpe, résonance, rêver, refus, rituel, robot, sable, sang, science, secousse, soleil, tendresse, traduire, tremblement, tressaillement, vide, vie, visage, visible, voyage | 14 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 septembre 2020
Le ciel est comme la traîne de la mariée que les enfants viennent toucher pour y croire.
Le ciel, c’est de pressentir que tout ce que je ne mettrai pas au monde de gratitude et de célébration n’y sera pas.
Le ciel, c’est la reddition, la fin de la croisade, les armes baissées. C’est la goutte de miel de l’instant sur la langue.
J’ai beaucoup fait pour ce monde quand je suspends ma course pour dire merci…
(Christiane Singer)
Posted in méditations | Tagué: (Christiane Singer), arme, baisser, beaucoup, célébration, ciel, course, croire, croisade, dire, enfant, faire, fin, goutte, gratitude, instant, langue, Marie, merci, mettre, miel, monde, pressentir, reddition, suspendre, toucher, traîne, venir | Leave a Comment »