Posts Tagged ‘prestige’
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022

À la naissance quelque chose est donné à chaque nouveau-né.
Cette chose n’est rien. Elle n’a pas de forme, pas de nom, aucun prestige.
Elle est notre seul bien. On l’entrevoit par éclairs.
« Le simple sentiment d’être en vie m’est une extase. »
(Christian Bobin)
Illustration: Thomas-Alexander Harrison
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Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Les affaires du monde ne sont que désordre,
Mieux valent les montagnes et collines.
Des pins qui cachent le soleil,
Une rivière encaissée, un long automne,
Les nuages sur les crêtes qui forment un rideau,
La lune qui dans la nuit dessine un crochet
Et moi allongé sous des plantes grimpantes,
La tête sur une pierre qui me sert d’oreiller.
Je ne suis pas un homme qui se plie au pouvoir,
Pourquoi donc envierais-je les prestiges des nobles !
Si la vie et la mort me laissent indifférent,
De quoi pourrais-je encore encombrer mon esprit!
(Wang Fanzhi)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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Posted by arbrealettres sur 10 avril 2020

Illustration
(Recueil Pages d’écriture)
L’HOMME ET SON OMBRE
La déroute des idoles n’a pas étouffé en nous le désir
de construire quelques êtres démesurés, étrangers à la raison,
capables de contenir toutes nos craintes, et, en même temps,
de nous conduire aux portes d’un empire incorruptible, paré
des augustes prestiges de l’impersonnalité.
Mais, par un bizarre paradoxe, puisque nulle chose, même
au bord du néant, ne peut nous arracher au souvenir de notre
condition, il semble qu’aujourd’hui la première de ces figures
mythiques, encore obscure et tremblante comme un monde
naissant, ne soit autre que l’Homme lui-même. Dans les
définitions qu’il se donne de sa propre nature et de son propre
destin, il n’est pas un trait, pas une notion qui ne le dépasse.
Son ombre gigantesque l’entraîne et il la suit en gémissant.
(Jean Tardieu)
Recueil: Jean Tardieu Un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), arracher, auguste, aujourd'hui, étouffer, étranger, être, bizarre, capable, condition, conduire, construire, contenir, crainte, définition, démesure, dépasser, déroute, désir, destin, donner, empire, entraîner, figure, gémir, gigantesque, homme, idole, impersonnalité, incorruptible, monde, mythique, naître, nature, néant, nord, notion, ombre, paradoxe, parer, porte, prestige, propre, raison, sembler, souvenir, temps, trait, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019

Allez ! et qu’on multiplie,
Dieu à chacun s’est donné
pour la mort et poux la vie
et chaque fois tout entier.
Prestige de l’Absolu,
éloge de la pensée.
Monde jaugé retenu :
esprit, tiens la fleur doublée.
Face à Face l’Intouchable
je le sens grandir en moi
et répéter le miracle
seul d’être à tous à la fois.
Je n’ouvre pas une fable,
je ne suis pas le portier
mais j’entre, le coeur troublé,
dans de grands pays de sable
parmi les miraculés.
(Georges Libbrecht)
Illustration: Mihai Criste
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Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018

FRAGMENTS POUR DOMINER LE SILENCE
I
Les forces du langage sont les dames solitaires,
désolées, qui chantent à travers ma voix que j’écoute
au loin. Et loin, sur le sable noir, gît une fille dense
de musique ancestrale. Où est la véritable mort ? J’ai
voulu m’éclairer à la clarté de mon manque de clarté.
Les bouquets se meurent dans le souvenir. La gisante
niche en moi avec son masque de louve. Celle qui
n’en put mais et implora des flammes et nous
brûlâmes.
II
Quand s’envole le toit de la maison du langage et
que les mots n’abritent plus, je parle.
Les dames en rouge se sont égarées dans leurs
masques et pourtant elles reviendront sangloter
parmi les fleurs.
La mort n’est pas muette. J’entends le chant des
endeuillés colmater les lézardes du silence. J’entends
tes pleurs très doux fleurir mon silence gris.
III
La mort a restitué au silence son prestige envoûtant.
Et je ne dirai pas mon poème, mais si, je dois le dire.
Même si le poème (ici, maintenant)
n’a pas de sens, ni de destin.
(Alejandra Pizarnik)
Illustration: Frank Cadogan Cowper
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Posted by arbrealettres sur 14 août 2018

La Forêt
Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude !
Prestige de mon coeur ! je crois voir s’exhaler
Des arbres, des gazons, une douce tristesse.
Cette onde que j’entends murmure avec mollesse,
Et dans le fonds des bois semble encor m’appeler.
Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
Ici, loin des humains !… Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, dans ce lieu solitaire,
Qu’ignoré, je sommeille à l’ombre des ormeaux !
Forêts ! agitez-vous doucement dans les airs !
A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D’autres vous confieront des amours étrangères ;
Moi, de vos charmes seuls j’entretiens les déserts.
(François-René de Châteaubriand)
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Posted in poésie | Tagué: (François-René de Châteaubriand), aimer, amant, étranger, charmé, chère, désert, entretenir, forêt, heureux, humain, libre, ombrage, ormeau, parcourir, prestige, rêver, ruisseau, savoir, solitude, sommeiller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mars 2018
Prestige, la lune de nouveau pleine
et le lapin dans le chapeau.
Prestige, la femme qui se réveille entière
et les souvenirs qui lui reviennent.
Prestige, la colombe rescapée du déluge
et le canari remonté de la mine, plus vivant
que le phénix, rôti sous la cendre.
Prestige, le tombeau vide du magicien
qui marchait sur les eaux et multipliait les pains.
Prestige, l’imitation de la mort et la résurrection.
(Gérard Macé)
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Posted in poésie | Tagué: (Gérard Macé), canari, chapeau, déluge, femme, lapin, lune, magicien, marcher, mine, mort, multiplier, pain, phénix, prestige, résurrection, rescapée, vivant | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 mars 2018

Illustration
Les lieux délaissés les recoins
oubliés les objets sans prestige
ne sont pas sans attrait
qu’une ombre de mystère
les garde d’un excès de mélancolie
on ne sait alors par quelle grâce
leur prosaïsme même
les fait accéder à la poésie
(Jean-Pierre Chambon)
Recueil: Tout-venant
Traduction:
Editions: Héros-Limite
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Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2017

Le plaisir
(donnez-nous des plaisirs aigus
croisés comme des fers d’épées)
Il l’embrasse il la vénère
Elle a des cheveux roux et fous
Ils semblent dire une prière
L’un pour l’autre et contre tous
(ah ! donnez-nous des plaisirs aigus
l’odeur des oeillets sauvages)
Elle sourit au fond de la salle
Une légère moue sur les lèvres
Un col blanc comme une voile
Tendue sur la mer tranquille
(des aiguilles de pins
criblées des feux de l’été)
Elle penche la tête pour cacher
Le trouble de son regard
Son désir et sa chasteté
Pareils au vin à l’eau mêlés
(violet couleur de la mer
violet couleur de la mort)
Pris d’une passion ingénue
Il agite devant ses yeux
Les prestiges de sa bouche
Rêvant son image nue
(comme une bête furieuse
un taureau ivre de rouge)
L’orage gronde sur la côte
Ils sentent venir le désir
De mesurer côte à côte
Le vertige du plaisir
(un paysage endormi
lassé de couleurs et de cris)
Ils reposent ensommeillés
Sur le sable d’une plage
Abandonnés contre les épaves
Seuls et las de s’être enlacés
(Paul Louis Rossi)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Louis Rossi), abandonné, agiter, aigu, épave, chasteté, désir, eau, enlacé, image, ivre, las, lèvres, mer, mesurer, mort, moue, orage, passion, paysage, pencher, plage, plaisir, prestige, reposer, sable, seul, taureau, tranquille, trouble, vin, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2017

Illustration: Andrzej Malinowski
Veillée heureuse
J’épie, avec amour, ton sommeil dans la nuit :
Ton front a revêtu la majesté de l’ombre,
Tout son enchantement et son prestige sombre…
Et l’heure, comme une eau nocturne, coule et fuit !
Tu dors auprès de moi, comme un enfant… J’écoute
Ton souffle doux et faible et presque musical
S’élevant, s’abaissant, selon un rythme égal…
Ton âme, loin de moi, suit une longue route…
Tes yeux lassés sont clos, ô visage parfait !
Te contemplant ainsi, j’écoute, ô mon amante !
Comme un chant très lointain ton haleine dormante,
Je l’entends, et mon coeur est doux et satisfait.
(Renée Vivien)
Recueil: Dans un coin de violettes
Editions: E. SANSOT & Cie
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Posted in poésie | Tagué: (Renée Vivien), amant, amour, écouter, égal, épier, chant, coeur, contempler, couler, dormir, doux, eau, enchantement, enfant, entendre, faible, front, fuir, haleine, heureux, lasse, loin, long, majesté, musical, nocturne, nuit, ombre, parfait, prestige, revêtir, route, rythme, s'abaisser, s'élever, satisfait, sombre, sommeil, souffle, veillée, visage, yeux | Leave a Comment »