Posts Tagged ‘prétexte’
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2023
Illustration: Gilbert Garcin
Je ne suis pas ici
ici n’est pas
il n’y a pas d’ici
si ici était
je ne pourrais
marcher
ni faire paroles
ici est prétexte
dire : je pars
est mensonge
Il y a tant d’ici
qu’aucun ici n’est
et ne s’arrête
mais volatil
on ne l’attrape
ni s’y couche
ou s’endort
ici est un mot.
(Jean Todrani)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 2 février 2021

Illustration: Anne-François-Louis Janmot
ÉLÉGIE
Quel jardin habitent les vertes adolescentes ?
Quand elles chantent, leurs voix sont pures comme le cristal des collines ;
dans le silence du soir, quelle blanche obscurité les recouvre ?
Le prétexte du poème les poursuit.
Il leur donne l’éternité d’un chemin forestier,
en automne, parmi les troncs qui blanchissent.
Il entend leurs rires d’oiseaux
dans leur fièvre de partir.
La nuit tombe plus tôt.
Les champs ont abandonné l’écho des eaux,
le murmure indistinct d’un dieu.
Même un regard attentif ne reconnaît pas,
en ces fleurs piétinées par le couchant,
les lèvres que l’ombre a tues.
(Nuno Jùdice)
Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Nuno Judice), abandonner, adolescent, attentif, automne, écho, élégie, éternité, blanc, blanchir, champs, chanter, chemin, colline, couchant, cristal, Dieu, donner, eau, entendre, fièvre, fleur, forestier, habiter, indistonct, jardin, lèvres, murmuré, nuit, obscurité, oiseau, ombre, partir, piétiner, poème, poursuivre, prétexte, pur, reconnaître, recouvrir, regard, rire, silence, soir, taire, tomber, tronc, vert, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 février 2021

Illustration: Catherine Suchocka
CAMONIENNE
Qui es-tu, barbara, qui demeures
dans un poème que l’on étudie et récite
dans les écoles,
— toi qui t’es limitée à être aimée
d’un poète qui, peut-être, ne t’a
rien donné d’autre en échange de cet amour
qu’un poème que toi, peut-être,
tu n’as jamais entendu? Qui es-tu,
ô femme plus réelle que ce
poète qui t’a chantée, et dont nul ne
sait rien — si ce n’est
qu’il t’a aimée, et mise dans
ce poème où tu vis encore, et respires,
comme au jour où il l’a écrit,
se rappelant ton corps, et tes
lèvres, et les jours, ou les nuits,
qu’il passa près de toi? Qui es-tu,
femme réelle et rêvée qui habites
tous les poèmes que ce poème
a inspirés, et tous les rêves qui
ont trouvé en cette barbara une image
précise et définitive ? Retourne-toi,
dans ces vers, pour que nous voyions
ton visage, et dis-nous ton nom — ton nom
authentique, et non pas celui que le poète
a inventé pour t’appeler dans un poème
qui ne garde le secret que de toi seule ;
et ensuite, dors, oublie
ce que l’on a dit de toi, et les commentaires
dont tu as été le prétexte, et les images
où chaque fois davantage, tu as perdu
cette image unique, la tienne.
(Nuno Jùdice)
Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Barbara), (Nuno Judice), aimer, amour, appeler, échange, école, écrire, étudier, chanter, commentaire, corps, donner, dormir, entendre, image, inspirer, inventer, nuit, oublier, passer, perdre, poème, poète, prétexte, réciter, rêver, respirer, rien, savoir, se limiter, se rappeler, secret, unique, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020

Illustration: Gotlib
la planète serait bien plus pacifique si nous étions tous athées.
La nature humaine étant ce qu’elle est,
il est clair que d’autres prétextes ne manqueraient pas à toutes les bisbilles possibles et imaginables,
mais nous serions libérés de cette idée infantile et ridicule de croire
que notre Dieu est le meilleur de tous les dieux qu’on trouve par ici
et que le paradis qui nous attend est un hôtel cinq étoiles.
Plus encore, je crois que nous réinventerions la philosophie.
(José Saramago)
Recueil: Le Cahier
Traduction: Marie Hautbergue
Editions: Le Cherche Midi
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Posted in méditations | Tagué: (José Saramago), athée, attendre, bisbille, clair, croire, Dieu, hôtel, humain, idée, imaginer, infantile, libérer, meilleur, nature, pacifique, paradis, philosophie, planète, possible, prétexte, réinventer, ridicule | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juin 2020
![salle_theatre [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/08/salle_theatre-1280x768.jpeg?w=871&h=579)
retouche à l’ennui
théâtre vide
une forme sans nom
passe entre les portants
et mêle aux voix d’un texte
où des couleurs s’en vont
sous prétexte de sang
sa main livide
(Daniel Boulanger)
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Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), couleur, ennui, forme, livide, main, prétexte, sang, texte, théâtre, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 août 2019

L’erreur est de croire qu’il faut choisir,
qu’il faut faire ce qu’on veut,
qu’il y a des conditions du bonheur.
Le Bonheur est ou il n’est pas.
C’est la volonté du bonheur qui compte,
une sorte d’énorme conscience toujours présente.
Le reste, femmes, oeuvre d’art, succès mondains,
ne sont que prétextes.
Un canevas qui attend nos broderies.
(Albert Camus)
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Posted by arbrealettres sur 14 août 2018

CHOSE PAUVRE
Si je n’avais ce prétexte
Couverture qui couvre en dissimulant le fantôme
Cet habit sépulcral et mortuaire
Je pourrais traverser le filet, me transpercer moi-même,
passer dans un autre corps, dans un autre prétexte.
Nuage indéchirable, corps resplendissant.
Si je n’avais un vêtement lourd comme une armure
Lambeaux par lambeaux j’enlèverais la peau
Morceau par morceau je déc ouvrirais la poitrine,
le corps,
Pour dévoiler mon être, pour te contenir dans mon âme
Je me suis dénudé jusqu’au fond jusqu’à mes
ossements ultimes, je suis resté exténué et sans force.
Tu peux maintenant, si tu le veux, me briser
Comme un vase de terre vide
Faire de moi une chose pauvre, une poignée de terre.
(Georges Themelis)
Illustration: Salvador Dali
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Posted by arbrealettres sur 10 juin 2018

Illustration: Odilon Redon
La poésie est-elle un prétexte de la folie
ou la folie un prétexte de la poésie?
Ou toutes deux sont-elles prétexte d’autre chose,
d’une autre chose excessivement juste
et qui ne peut parler?
(Roberto Juarroz)
Recueil: Poésie et Réalité
Traduction: Jean-Claude Masson
Editions: Lettres Vives
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), excessivement, folie, juste, parler, poésie, prétexte | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 avril 2018

Illustration
LA FORGE
Le peintre installé
dans la forge des champs
abandonnée enfin
dessine les courbes
de ses figurations
devant la silencieuse fille
dont le corps prétexte à des couleurs
mains aux hanches se tient
sur la flaque de soleil.
Sa gorge s’enfle avivée
prés du soufflet vétuste
vert comme l’étang tiède
où parfois elle se baigne
entendant dans le lointain les voix
des charretiers invisibles et bons.
(Jean Follain)
Recueil: Des Heures
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), étang, bon, charretier, corps, couleur, courbe, dessiner, douleur, entendre, fille, flaque, forge, gorge, hanche, invisible, lointain, main, peintre, prétexte, s'enfler, se baigner, silencieux, soleil, tiède, vétuste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2018

Illustration: J.C. Fresnais
CHANSON D’AUTOMNE AU PRINTEMPS
A Martínez Sierra
Jeunesse, trésor divin et précieux,
tu pars déjà pour un lointain ailleurs !
Quand je veux pleurer, je ne peux…
et parfois, ne m’en déplaise, je pleure…
Au pluriel s’est jouée dans les cieux
la longue histoire de mon coeur.
C’était une enfant douce, en ce
monde de souffrances et de pleurs.
Elle mirait comme l’aube pure ;
souriait comme sourient les fleurs.
Noire était sa chevelure,
comme la nuit et les douleurs.
Ma pudeur était enfantine.
Elle, naturellement, a été,
pour mon amour fait d’hermine,
Hérodias et Salomé…
Jeunesse, trésor divin et précieux,
tu pars déjà pour un lointain ailleurs… !
Quand je veux pleurer, je ne peux,
et parfois, ne m’en déplaise, je pleure…
La seconde était plus sensitive,
plus consolatrice, et plus
cajoleuse, plus expressive,
que jamais je ne l’aurais attendu.
Car à sa douceur infinie
elle joignait une passion violente.
Dans une toge de blanche soierie,
s’enveloppait une bacchante…
Elle prit mon rêve dans ses bras,
comme un poupon, le berça contre soi…
et l’étouffa, petit et las,
faute de jour, faute de foi…
Jeunesse, trésor divin et précieux,
tu es partie pour un lointain ailleurs !
Quand je veux pleurer, je ne peux,
et parfois, ne m’en déplaise, je pleure…
une autre jugea que ma bouche
était un écrin pour sa flamme,
Apt qu’elle rongerait, farouche,
de ses dents avides, mon âme,
faisant d’un amour dévorant
l’ambition de sa volonté,
étreintes et baisers cependant
résumaient seuls l’éternité ;
dans la légèreté de nos chairs
imaginer toujours un Éden
sans penser que d’égale manière,
le Printemps et la chair s’éteignent…
Jeunesse, trésor divin et précieux,
tu pars déjà pour un lointain ailleurs !
Quand je veux pleurer, je ne peux,
et parfois, ne m’en déplaise, je pleure !
Et les autres ! Sous des climats divers,
dans tant de pays, elles demeurent
si ce n’est prétexte à mes vers,
du moins des fantômes en mon coeur.
En vain, je cherchai une princesse
triste d’attendre et d’espérer.
La vie est dure. Elle aigrit et blesse.
Il n’y a plus de princesse à chanter !
En dépit du temps obstiné,
ma soif d’amour n’a pas de fin ;
Je m’approche, les cheveux argentés,
des buissons de roses du jardin…
Jeunesse, trésor divin et précieux,
tu pars déjà pour un lointain ailleurs…
Quand je veux pleurer, je ne peux,
et parfois, ne m’en déplaise, je pleure…
L’Aube d’or est mienne, pourtant !
(Rubén Darío)
Recueil: Chants de vie et d’espérance
Traduction: Lionel Igersheim
Editions: Sillage
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CAMONIENNE (Nuno Jùdice)
Posted by arbrealettres sur 2 février 2021
Illustration: Catherine Suchocka
CAMONIENNE
Qui es-tu, barbara, qui demeures
dans un poème que l’on étudie et récite
dans les écoles,
— toi qui t’es limitée à être aimée
d’un poète qui, peut-être, ne t’a
rien donné d’autre en échange de cet amour
qu’un poème que toi, peut-être,
tu n’as jamais entendu? Qui es-tu,
ô femme plus réelle que ce
poète qui t’a chantée, et dont nul ne
sait rien — si ce n’est
qu’il t’a aimée, et mise dans
ce poème où tu vis encore, et respires,
comme au jour où il l’a écrit,
se rappelant ton corps, et tes
lèvres, et les jours, ou les nuits,
qu’il passa près de toi? Qui es-tu,
femme réelle et rêvée qui habites
tous les poèmes que ce poème
a inspirés, et tous les rêves qui
ont trouvé en cette barbara une image
précise et définitive ? Retourne-toi,
dans ces vers, pour que nous voyions
ton visage, et dis-nous ton nom — ton nom
authentique, et non pas celui que le poète
a inventé pour t’appeler dans un poème
qui ne garde le secret que de toi seule ;
et ensuite, dors, oublie
ce que l’on a dit de toi, et les commentaires
dont tu as été le prétexte, et les images
où chaque fois davantage, tu as perdu
cette image unique, la tienne.
(Nuno Jùdice)
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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