Traduction: Dominique Chipot & Makoto Kemmoku
Editions: Points
Posted by arbrealettres sur 1 février 2023
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2022
Illustration: Frédéric Rébéna
Un bonheur pas tout à fait éclos
fragile comme la première primevère dans l’herbe
où on marche fragile comme le grand soleil jaune
au milieu d’octobre déjà froid
un bonheur tout petit un peu malingre encore
On a envie de le protéger des grands
de souffler doucement sur ses doigts pour les réchauffer
de lui donner la main comme à un petit enfant
Un bonheur un peu malheureux
On l’aime bien quand même
(Claude Roy)
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), aimer, éclos, bonheur, doigt, donner, encore, enfant, envie, fragile, froid, grand, herbe, jaune, main, malheureux, malingre, marcher, milieu, octobre, petit, premier, primevère, protéger, quand même, réchauffer, soleil, souffler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022
Je suis d’Auvergne
Je suis d’Auvergne et de France et du
monde, mais je sais bien que je suis d’autre
part. Un dit l’Europe, un autre l’Occident
et l’on agite une absurde oriflamme.
Moi, citoyen du chêne et de la rose
ou patriote au coeur des primevères,
j’habite aussi des étoiles lointaines,
en Utopie où j’ai mille demeures,
l’igloo, la case, et la mer et la plaine,
pampas, toundras et neiges éternelles
car je suis né dans chacun de mes mots.
(Robert Sabatier)
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Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2022
Beaucoup ne verront plus…
Beaucoup ne verront plus palpiter la lumière,
Ni l’éclat délicat des matins de printemps.
Un doux soleil entr’ouvre en vain les primevères ;
Je pense aux jeunes morts qui n’avaient pas vingt ans.
Le destin les coucha dans l’ombre, à peine en vie.
Et les vieillards et les femmes regarderont,
La flamme vacillant dans ces mains engourdies,
S’éteindre les divins flambeaux ; — et survivront.
Mais ils ne pourront plus connaître cette ivresse
Qui les envahissait, jadis, au temps joyeux.
Pour un rayon posé sur les pousses qui naissent,
Pour un jeune arbre en fleur, pour un pan de ciel bleu.
Ils n’auront plus jamais l’exaltation douce
De ceux que la beauté seule autrefois rythmait.
Leur coeur se souviendra de l’horrible secousse
Quand l’oubli s’étendra sur les jardins de Mai.
(Cécile Périn)
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Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022
Une belle journée
Après la pluie, le soleil
Brille sur la colline et la prairie herbeuse,
Vole dans le jardin, enfant,
Tu es si content en effet.
Des jours qui furent si monotones,
Oh, si particulièrement sombres et terrifiants,
Tu m’avais dit: « M. Soleil
Avait-il oublié que nous vivions ici. »
La rosée sur le carré de lys,
La rosée sur les parterres du jardin;
Délicatement de toutes les feuilles
Éclatent les têtes des petites primevères.
Et les violettes dans le taillis
Avec leur ombrelle de vert
Te jettent un regard furtif;
Elles sont les plus bleues que tu aies vues.
Sur les lilas un oiseau
Chante d’abord une petite note,
Alors un jaillissement de chanson heureuse
Enfle de sa gorge dressée.
Ô le soleil, le confortable soleil!
C’est la chanson que tu dois chanter.
« Merci pour les oiseaux, les fleurs,
Merci, soleil, pour tout. »
***
A Fine Day
After all the rain, the sun
Shines on hill and grassy mead;
Fly into the garden, child,
You are very glad indeed
For the day have been so dull,
Oh, so special dark and drear,
That you told me, `Mr. Sun
Has forgotten we live here. »
Dew upon the lily lawn,
Dew upon the garden beds;
Daintily from all the leaves
Pop the little primrose heads.
And the violets in the copse
With their parasols of green
Take a little peek at you;
They’re the bluest you have seen.
On the lilac tree a bird
Singing first a little note,
Then a burst of happy song
Bubbles in his lifted throat.
O the sun, the comfy sun!
This the song thatyou must sing,
« Thank you for the birds, the flowers,
Thank you, sun, for everything. »
(Katherine Mansfield)
Posted in poésie | Tagué: (Katherine Mansfield), beau, bleu, briller, chanson, chanter, colline, confortable, content, délicatement, dresser, enfant, enfler, feuille, fleur, furtif, gorge, herbeux, heureux, jaillissement, jardin, jeter, jour, journée, lilas, lys, merci, monotone, note, oiseau, ombrelle, oublier, parterre, pluie, prairie, primevère, regard, rosée, soleil, sombre, taillis, tête, terrifiant, tout, vert, violette, vivre, voler | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020
Je demande qu’il y ait en Bretagne
dans chaque primevère un breton,
je demande pour ce pays
d’humus et de colère
un breton dans chaque maison,
dans chaque ferme ou moulin,
un breton à chaque porte ou croisée.
Je demande un breton
dans tous les arbres de Bretagne,
un breton dans les haies et les rivières,
je demande pour cette terre
comme une poitrine qui ne parle
qu’en jurons ou en prières
un breton au coeur de chaque pierre.
Je demande qu’il y ait en Bretagne
un breton par bâton,
un breton par moissonneur,
par faucille ou par filet de pêche
et s’il le faut un breton par facteur.
Je demande qu’il y ait un breton
dans le cri de chaque breton.
(Gérard Le Gouic)
Posted in poésie | Tagué: (Gérard Le Gouic), arbre, bâton, Bretagne, breton, coeur, colère, cri, facteur, fermé, filet, haie, humus, juron, maison, moissonneur, moulin, parler, pays, pêche, pierre, poitrine, prière, primevère, se demander | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 avril 2020
C’est en moi que tu es enterrée, non dans
ce froid caveau devant lequel je passe comme
une ombre que je ne connais pas. En moi,
tu es vivante, même ta mort est vivante,
les merles me le disent, les mésanges aussi,
et les premières pousses des cœurs de
Marie qui prendront le relais des crocus,
des anémones, des primevères. J’ai donné tes
habits, même les plus récents, quelques-uns
sont restés, dont je n’ai pu me séparer, j’ai
donné tes habits comme on offre des fleurs,
mais ils laissent dans ton armoire une place
infinie, parfois si douloureuse qu’il me
semble mourir encore plus loin que toi.
(Richard Rognet)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Dans les méandres des saisons
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020
Où rejoindre la source
qui te vit naître un jour
à l’orée du printemps parmi les primevères
et replonger au sein du cresson bleu, des bulles
qui perlent au miroir dans cette symphonie perpétuée des origines?
(Jean-Pierre Thuillat)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Thuillat), bulle, naître, orée, origines, primevère, printemps, rejoindre, source, symphonie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2019
L’INSTANT
Jamais, jamais plus
Cet instant, jamais
Ces lentes rides
A travers l’eau lisse,
Et jamais plus ces
Nuages blancs et gris
Dans le ciel cristallin vif
Bleu comme le cri du sterne,
Strident parmi l’air léger,
Salé par l’océan,
Adouci par les fleurs.
Ici coïncident
Les longues histoires
Des formes récurrentes
Qui se touchent en un point
Et se quittent dans l’instant,
Les vagues rapides
Du vent et de l’eau,
Le rythme plus lent
De l’usure des roches,
De l’enfoncement des terres.
Dans les lacs fertiles
Le cycle de vie
Des algues brunes
Entrecroise
Les fréquences
Des divers coquillages
Chacun avec son arc
Sa spirale singulière
Filée à partir d’un point
En ton et demi-ton
D’une octave formelle.
Ici viennent planer
Les mouettes blanches
Qui lentement tournent
Au-dessus des îles
OEillets de mer et herbe salée,
Eider et fou de Bassan,
Courlis et cormoran,
Chacun a son mode .
Personnel d’extase
Nouée dans le dessin,
Le courant incessant
De l’espèce perpétuelle,
Répétée, renouvelée
Par le vouloir de la joie
Dans des oeufs mis à l’abri
De corniches escarpées.
Le soleil qui se lève
Sur une terre, se couche
Sur une autre.
Rapidement les fleurs
Croissent et se flétrissent,
Le grand iris jaune
Déploie sa corolle
Quand les primevères se fanent,
Les volutes des fougères
Se déroulent, les moucherons
Dansent le temps d’une heure
Dans l’air du soir,
La phalène brune émerge
De sa chrysalide
Et les os de l’alouette
Tombent épars dans l’herbe.
Le soleil qui s’est levé
De la mer ce matin
Ne reviendra jamais,
Car la lumière diffuse
Qui fait briller les feuilles
Et miroite sur l’eau
Poursuivra cette nuit
Son très long voyage
Hors de l’univers.
Jamais plus ce soleil,
Ce monde, jamais plus
Cet unique témoin.
***
THE MOMENT
Never, never again
This moment, never
These slow ripples
Across smooth water,
Never again these
Clouds white and grey
In sky sharp crystalline
Blue as the tern’s cry
Shrill in light air
Salt from the ocean,
Sweet from flowers.
Here coincide
The long histories
Of forms recurrent
That meet at a point
And part in a moment,
The rapid waves
Of wind and water
And slower rhythm
Of rock weathering
And land sinking.
In teeming pools
The life cycle
Of brown weed
Is intersecting
The frequencies
Of diverse shells
Each with its variant
Arc or spiral
Spun from a point
In tone and semitone
Of formal octave.
Here come soaring
White gulls
Leisurely wheeling
In air over islands
Sea pinks and salt grass,
Gannet and eider,
Curlew and cormorant
Each a differing
Pattern of ecstasy
Recurring at nodes
In an on-flowing current,
The perpetual species,
Repeated, renewed
By the will of joy
In eggs lodged safe
On perilous ledges.
The sun that rises
Upon one earth
Sets on another.
Swiftly the flowers
Are waxing and waning,
The tall yellow iris
Unfolds its corolla
As primroses wither,
Scrolls of fern
Unroll and midges
Dance for an hour
In the evening air,
The brown moth
From its pupa emerges
And the lark’s bones
Fall apart in the grass.
The sun that rose
From the sea this morning
Will never return,
For the broadcast light
That brightens the leaves
And glances on water
Will travel tonight
On its long journey
Out of the universe,
Never this sun,
This world, and never
Again this watcher.
(Kathleen Raine)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Kathleen Raine), abri, adouci, alouette, îles, ciel, coïncider, coquillage, corolle, cri, cristallin, eau, enfoncement, entrecroiser, fleur, instant, iris, jamais, joie, lac, lisse, miroiter, monde, nuage, océan, octave, oeillets, os, phalène, planer, primevère, quitter, récurrente, ride, roche, se flétrir, spirale, sterne, témoin, terre, univers, usure, vague, voyage | Leave a Comment »