Posts Tagged ‘profit’
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2021

LES JONQUILLES
J’errais seul comme un nuage
Flottant au-dessus des monts et des vallées,
Quand tout à coup je vis un mirage,
Une foule de jonquilles dorées;
Près du lac, sous les arbres mises
Flottant et dansant dans la brise.
Pareilles aux étoiles qui brillent
Et scintillent sur la Voie lactée,
Elles s’étendaient à l’infini
Le long des bords d’une baie :
D’un regard j’en vis dix mille
Mimant une danse enjouée.
Les vagues à côté éclatantes dansaient
Mais elles les surpassaient en joie :
Un poète ne pouvait qu’être gai
En si belle compagnie !
Je les regardais, les regardais, mais loin de moi
La conscience de leur riche profit;
Car souvent, quand sur mon lit je couche
L’esprit libre ou pensif,
Dans mon for intérieur soudain elles me touchent
Bonheur solitaire natif;
Et mon cœur de plaisir s’emplit comme une quille
Et danse avec les jonquilles.
***
THE DAFFODILS
I wander’d lonely as a cloud
That floats on high o’er vales and hills,
When all at once I saw a crowd,
A host of golden daffodils,
Beside the lake, beneath the trees
Fluttering and dancing in the breeze.
Continuous as the stars that shine
And twinkle on the milky way,
They stretch’d in never-ending line
Along the margin of a bay:
Ten thousand saw I at a glance
Tossing their heads in sprightly dance.
The waves beside them danced, but they
Out-did the sparkling waves in glee:
A poet could not but be gay
In such a jocund company!
I gazed — and gazed — but little though
What wealth the show to me had brought.
For oft, when on my couch I lie
In vacant or in pensive mood,
They flash upon that inward eye
Which is the bliss of solitude;
And then my heart with pleasure fills
And dances with the daffodils.
(William Wordsworth)
Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières
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Posted in poésie | Tagué: (William Wordsworth), arbre, au-dessus, éclater, étoile, baie, beau, bonheur, bord, briller, brise, coeur, compagnie, conscience, coucher, danser, doré, enjouer, errer, esprit, flotter, for, foule, gai, infini, intérieur, joie, jonquille, lac, libre, lit, mimer, mirage, mont, natif, nuage, pareil, pensif, plaisir, poète, profit, quille, regard, regarder, riche, s'étendre, s'emplir, scintiller, se surpasser, solitaire, toucher, tout à coup, vague, vallée, Voie Lactée, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020
Le renoncement
Sache aussi renoncer
au profit que tu retires
du renoncement.
(Charles Juliet)
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Posted in méditations | Tagué: (Charles Juliet), profit, renoncement, renoncer, retirer | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2020

Illustration: Salvador Dali
Trois causes principales de querelles
Nous pouvons trouver dans la nature humaine trois causes principales de querelles :
premièrement, la rivalité ;
deuxièmement, la méfiance ;
troisièmement, la fierté.
La première de ces choses fait prendre l’offensive aux hommes en vue de leur profit.
La seconde, en vue de leur sécurité.
La troisième, en vue de leur réputation.
Dans le premier cas, ils usent de la violence
pour se rendre maîtres de la personne d’autres hommes, de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs biens.
Dans le second cas, pour défendre ces choses.
Dans le troisième cas, pour des bagatelles,
par exemple pour un mot, un sourire, une opinion qui diffère de la leur,
ou quelque autre signe de mésestime, que celle-ci porte directement sur eux-mêmes,
ou qu’elle rejaillisse sur eux, étant adressée à leur parenté, à leurs amis, à leur nation, à leur profession, à leur nom.
Il apparaît clairement par là qu’aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect,
ils sont dans cette condition qui se nomme guerre,
et cette guerre est guerre de chacun contre chacun.
(Hobbes)
Recueil: Léviathan
Traduction:
Editions:
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Posted in méditations | Tagué: (Hobbes), adresser, apparaître, bagatelle, bien, cause, chacun, clair, commun, condition, défendre, différer, enfant, femme, fierté, guerre, homme, humain, maître, méfiance, mésestime, nature, offensive, opinion, pouvoir, profit, querelle, réputation, rejaillir, respect, rivalité, sécurité, signe, sourire, tenir, trouver, violence, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

La vache
Vieille, avec sa bouche édentée,
Les ans enroulés à ses cornes.
Sur la route qui mène aux champs,
Le vacher la brutalisait.
Son coeur est sourd à tout chahut :
Les souris grattent dans un coin.
Elle pense — son âme est triste —
Aux pattes blanches de son veau.
Plus de fils pour cette mère.
Première joie : nul profit.
Sur un pieu dessous le tremble,
Sa peau ondule à la brise.
Et dans le champ de sarrasin,
Avec son fils même destin,
On jettera un licol à son cou
Et on la conduira pour l’abattage.
Plaintive et triste et décharnée,
Cornes seront fichées en terre…
Elle rêve d’un blanc bocage,
D’un beau et riche tapis d’herbe.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted in poésie | Tagué: (Sergueï Essénine), abattage, âme, édenté, beau, blanc, bocage, bouche, brise, brutaliser, chahut, champ, coeur, coin, conduire, corne, cou, décharné, destin, enrouler, ficher, fils, gratter, herbe, joie, licou, mère, mener, onduler, patte, peau, penser, pieu, plaintif, profit, rêver, riche, route, sarrasin, sourd, souris, tapis, terre, tremble, triste, vache, vacher, veau, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2017

Illustration
Si tu veux être à l’abri de tout mal,
ferme tes yeux à tout ce que tu perçois de prime abord,
et regarde au loin.
Vois que toutes les choses non-existantes existent en réalité!
Vois que toutes les choses existantes sont assurément viles.
Vois au moins que quiconque possède l’intelligence
cherche le non-être jour et nuit.
En mendiant, ils cherchent un bienfait qui n’existe pas;
au bazar, ils cherchent un profit qui n’existe pas.
Dans les champs, ils cherchent une récolte qui n’existe pas;
dans les bosquets, ils cherchent un palmier qui n’existe pas.
Dans les écoles, ils cherchent un savoir qui n’existe pas;
dans les monastères,ils cherchent une abstinence qui n’existe pas.
Ils ont jeté les choses existantes derrière eux,
ils sont les chercheurs et les esclaves de choses qui n’existent pas.
Car la mine et le trésor des actes divins
n’est autre que le non-être se manifestant.
(Mawlana Rûmî)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Mawlana Rûmî), abri, abstinence, acte, école, bazar, bienfait, bosquet, champ, chercher, chercheur, derrière, divin, esclave, exister, fermer, intelligence, jeter, loin, mal, mendier, mine, monastère, non-existant, palmier, percevoir, posséder, profit, réalité, récolte, regarder, savoir, se manifester, trésor, vile, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2016
Négresse
La négresse à tout
la négresse à tous
la négresse à couper le foin à planter
arroser
cueillir charger amasser au grenier
ensacher
laver repasser ravauder coudre cuisiner
fendre le bois
essuyer le derrière des petits patrons
baiser.
La négresse à tout
rien qui ne soit tout tout tout
jusqu’à l’instant de
(unique travail pour son profit exclusif)
mourir.
(Carlos Drummond de Andrade)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Carlos Drummond de Andrade), amasser, arroser, charger, couper, cueillir, cuisiner, grenier, mourir, négresse, patrons, planter, profit, ravauder, travail | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 août 2016

Le poème désensibilise l’univers au profit des facultés humaines,
permet à l’homme de voir autrement, d’autres choses.
Son ancienne vision est morte, ou fausse.
Il découvre un nouveau monde,
il devient un nouvel homme.
(Paul Eluard)
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Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2016
Parlerie de la vie
Comme la vie se mue.
Comme est la vie muette.
Comme la vie est nue.
Comme la vie est nulle.
Comme la vie est tout.
Tout cela qui se perd
sans même de profit.
Comme elle est un sésame
d’une autre vie nouvelle
qui devient vieille avant
de rompre le nouveau.
Comme la vie est autre
comme elle est toujours autre
que celle que l’on vit.
Comme la vie est vie
même quand elle est mort
en sculpture de vie.
Comme la vie est forte
prise dans ses menottes.
Comme la vie fait mal
quand elle enlève son
habit d’argent céleste.
Comme la vie est ci
entremêlé de ça.
Comme la vie est belle
car la vie est panthère
à la fougue brisée.
Comme la vie est folle
imbécile, bouchée
et pourtant enflammée
de se brûler en flamme.
Comme pleure la vie
de savoir qu’elle est vie
et que jamais jamais
ne la prend au sérieux
l’homme, ce loup-garou.
Comme elle rit la vie
à chaque matin de
sa propre absurdité
et à chaque moment
donne à tous de nouveau
un étrange cadeau.
Comme elle joue la vie
à la paix à la guerre
peuplant toute la terre
de lois et de fantômes.
Comme elle joue de son
vieil orgue mécanique
transformant une valse
en un pur Vivaldi.
Comme la vie vaut mieux
que la vie elle-même
toujours ressuscitée
en fleur et en fourmi
dans le caillou qui roule
poitrine désolée
cœur de celui qui aime.
Et comme elle se sauve
d’une seule parole
écrite dans le sang
au jour de la naissance:
amour, vidamour!
(Carlos Drummond de Andrade)
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Posted in poésie | Tagué: (Carlos Drummond de Andrade), écrite, entremêlé, folle, habit, imbécile, loup-garou, menottes, muer, muette, nue, nulle, orgue, panthère, parlerie, parole, pleurer, profit, ressuscitée, rire, sang, sculpture, se perdre, valse, vidamour, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2016

De la cuisine de ce monde tu n’absorbes que la fumée.
Jusqu’à quand, par l’étude de l’être et du néant, seras-tu voué au chagrin?
Ce monde ne contient que regrets pour ceux qui s’y attachent.
Sois insensible à ce qu’on perd et ton profit sera complet.
(Omar Kayyâm)
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Posted in méditations | Tagué: (Omar Kayyâm), absorber, étude, être, chagrin, complet, cuisine, fumée, insensible, monde, néant, perdre, profit, regret, s'attacher | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 février 2016

Chanson de saint Alexis
Le monde était bon au temps des anciens
car il y avait la foi, la justice et l’amour;
Il y avait la croyance dont on ne tire aujourd’hui nul profit,
Le monde est tout changé, il a perdu sa couleur:
jamais il ne sera tel qu’au temps de nos ancêtres.
Au temps de Noé et au temps d’Abraham,
au temps de David que Dieu aima tant,
le monde était bon; jamais il ne vaudra autant;
il est vieux et frêle, il s’en va déclinant,
et il empire, et tout bien va cessant…
(Thibaut de Vernon)
Illustration: Marc Chagall
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