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TONIGHT QUINTET (West Side Story)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2021




    
WEST SIDE STORY – TONIGHT QUINTET

Les Jets vont vivre leur heure de gloire
Cette nuit.

Les Sharks vont avoir leur revanche
Cette nuit.

Les Portoricains ne cessent de geindre : « Combat loyal ».
Mais si ils cherchent la bagarre,
On va se battre sans ménagement.

On leur réserve une surprise
Cette nuit.

On va les écraser
Cette nuit.

On s’est mis d’accord :« Ok, pas de bazar,
Pas de pièges. »
Mais juste au cas où ils nous tomberaient sur le râble,
On est prêts à mettre le feu
Cette nuit.

On va tout déchirer cette nuit,
On va s’éclater, ça va swinguer !
Ils vont comprendre, cette nuit ;
Plus ils nous chaufferont, plus on leur fera mal !

Ce sont eux qui ont commencé !

Ce sont eux qui ont commencé !

Et nous allons les bouter une bonne fois pour toutes,
Cette nuit !

Anita va bien prendre son pied
Cette nuit.
Nous allons nous retrouver, seuls tous les deux

Cette nuit.
Il va rentrer tout suant et harassé,
Eh bien ?
Qu’importe la fatigue,
Du moment qu’il sent la sueur
Cette nuit !

Cette nuit, ce soir,
Ce ne sera pas n’importe quelle nuit,
Cette nuit il n’y aura pas d’étoile du matin.
Cette nuit, ce soir, je verrai mon amour ce soir.
Et pour nous les étoiles se figeront dans le ciel
Aujourd’hui
Les minutes semblent des heures,
Les heures s’écoulent lentement,
Et le soleil brille encore…

Ô lune, réveille-toi,
Et change ce jour interminable en une nuit sans fin !

J’espère que tu ne nous feras pas faux bond
Cette nuit.
Lorsque Diesel gagnera à la loyale
Cette nuit.
Ces minables de Portoricain
Vont perdre.
Et quand il braillera « Mon oncle ! »
Nous brûlerons leur quartier !

Alors, je peux compter sur toi, mon gars ?

D’accord.

On va vraiment s’en payer une tranche.

D’accord.

Du ventre à la tombe !

Du sperme aux vers !

Je te verrai là-bas vers 8h.

Cette nuit…

Cette nuit, ce soir
Ce ne sera pas n’importe quelle nuit,
Cette nuit il n’y aura pas d’étoile du matin.

On va tout déchirer cette nuit !
Ils vont comprendre, cette nuit,

Ils ont commencé,
Ils ont commencé,
Ils ont commencé.
Et nous allons les bouter une bonne fois pour toutes,
Les Sharks vont avoir leur revanche,
Les Sharks vont connaître leur heure de gloire,
On va tout déchirer cette nuit.
Cette nuit !

Cette nuit, ça va swinguer !
Cette nuit !
Ils ont commencé,
Et c’est nous qui allons les arrêter une bonne fois pour toutes !
Les Jets vont avoir leur revanche,
Les Jets vont connaître leur heure de gloire.
On va tout déchirer cette nuit.

Cette nuit !

Cette nuit, ce soir,
Tard dans la nuit,
Nous allons nous retrouver cette nuit.
Anita va se régaler,
Anita va se régaler,
Bernardo va bien profiter
Cette nuit, ce soir,
Cette nuit, c’est cette nuit,
Nous allons nous éclater cette nuit !

Cette nuit, ce soir,
Je retrouverai mon amour ce soir.
Et pour nous les étoiles se figeront dans le ciel.

Aujourd’hui les minutes semblent des heures.

Les heures s’écoulent lentement,
Et le soleil brille encore.
Ô lune, réveille-toi,
Et change ce jour interminable en une nuit sans fin,

Cette nuit !

***

Tonight.

The Sharks are gonna have their way
Tonight.

The Puerto Ricans grumble: « Fair fight. »
But if they start a rumble,
We’ll rumble ’em right.

We’re gonna hand ’em a surprise
Tonight.

We’re gonna cut ’em down to size
Tonight.

We said, « O.K., no rumpus,
No tricks. »
But just in case they jump us,
We’re ready to mix
Tonight.

We’re gonna rock it tonight,

We’re gonna jazz it up and have us a ball!
They’re gonna get it tonight;
The more they turn it on the harder they’ll fall!

Well, they began it!

Well, they began it!

And we’re the ones to stop ’em once and for all,
Tonight!

Anita’s gonna get her kicks
Tonight.
We’ll have our private little mix
Tonight.
He’ll walk in hot and tired,
So what?

Don’t matter if he’s tired,
As long as he’s hot
Tonight!

Tonight, tonight,
Won’t be just any night,
Tonight there will be no morning star.
Tonight, tonight, I’ll see my love tonight.
And for us, stars will stop where they are.
Today
The minutes seem like hours,
The hours go so slowly,
And still the sky is light . . .
Oh moon, grow bright,
And make this endless day endless night!

I’m counting on you to be there
Tonight.

When Diesel wins it fair and square
Tonight.
That Puerto Rican punk’ll
Go down.
And when he’s hollered « Uncle »
We’ll tear up the town!

So I can count on you, boy?

All right.

We’re gonna have us a ball.

All right.

Womb to tomb!

Sperm to worm!

I’ll see you there about eight.

Tonight . . .

Tonight, tonight
Won’t be just any night,
Tonight there will be no morning star,

We’re gonna rock it tonight!
They’re gonna get it tonight,
They began it,
They began it,
The began it.
We’ll stop ’em once and for all.
The Sharks are gonna have their way,
The Sharks are gonna have their day,
We’re gonna rock it tonight.

Tonight!

We’re gonna jazz it tonight!
Tonight!
They began it,
And we’re the ones to stop ’em once and for all!
The Jets are gonna have their way,
The Jets are gonna have their day.
We’re gonna rock it tonight.
Tonight!

Tonight, tonight,
Late tonight,
We’re gonna mix it tonight.
Anita’s gonna have her day,
Anita’s gonna have her day,
Bernardo’s gonna have his way
Tonight, tonight,

Tonight, this very night,
We’re gonna rock it tonight!

Tonight, tonight,
I’ll see my love tonight.
And for us, stars will stop where they are.

Today the minutes seem like hours.
The hours go so slowly,
And still the skiy is light.
Oh moon, grow bright,
And make this endless day endless night,

Tonight!

(West Side Story)

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Le Temps (Martial Nouveau)

Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2021



Illustration: Gilbert Garcin
    
Le Temps

On dit que le temps arrange tout, il suffit de l’attendre.
Mais qu’il est donc lent, le temps de l’attente.
L’attente de l’ami, qu’on a pas vu depuis longtemps.
L’attente des secours, quand survient l’accident.
L’attente de la guérison, quand s’éternise la souffrance.
L’attente du soleil, quand tarde le printemps.
L’attente de la compassion, quand dure l’indifférence.
L’attente du pardon, pour une lointaine offense.

Pourtant, il suffit qu’on l’oublie, le temps.
Quand arrive l’ami qu’on attendait depuis longtemps.
Que se réveillent les souvenirs d’antan.
Et qu’on déroule les histoires du bon vieux temps.
Il en profite pour nous échapper et galoper, le temps.
Et quand vient le temps d’aller voir où en est le temps,
On s’aperçoit qu’il a filé comme le vent, le temps.
Et qu’on ne peut le rattraper, le temps.

On a parfois envie de l’emprisonner dans les bons moments.
Mais lent ou rapide, on ne peut l’arrêter de passer, le temps.
Puis quand vient le temps de disposer de notre temps,
On voudrait arrêter, histoire de regarder passer le temps.
Mais on se lasse vite à ne faire que regarder passer le temps.
Alors on proposera à un ami, à qui il ne reste que peu de temps,
De l’accompagner jusqu’au bout de son temps.
On répondra à l’enfant qui nous demande un peu de temps,
Que pour lui, on a tout notre temps.
En espérant que, quand il ne nous restera que peu de temps,
Quelqu’un aura pour nous, un peu de temps.

(Martial Nouveau)

 

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Je suis venu (Omar Khayyam)

Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2021




    
Je suis venu : ce monde en est-il moins mauvais ?
je m’en irai : ce monde aura-t-il profité de moi ?

(Omar Khayyam)

 

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S’occuper instamment des petits cailloux qui pèsent et qui chagrinent (Brigitte Sensevy)

Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021



Illustration: Ira Mitchell-Kirk
    
S’occuper instamment des petits cailloux qui pèsent et qui chagrinent : les prendre, les rincer à grande eau, les dénoyauter, les presser, les expurger de tout leur jus noir et amer, les laisser s’adoucir dans du sucre, mettre à macérer trois jours durant sous un couvercle.

Premier jour partir, légère, dans un chemin ouvert, grand ouvert, très très grand ouvert sur un azur qui s’étale, et se clame.

Deuxième jour, se jeter à corps perdu vers les moissons du ciel, y étendre sa chanson d’amour et de lumière.

Profiter du dernier jour pour en faire sa demeure fraîche et ouverte, son lit de déraison.
Enfin tirer la couverture de la curiosité : défaire les plis un à un, se couler sous elle et déguster le chutney de petits cailloux apporté par le Tendre…

(Brigitte Sensevy)

 

Recueil: Bruissement d’elles
Traduction:
Editions: L’Harmattan

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Champ de blé (Zahra Hasnaui)

Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2020




    

Champ de blé

Les vers se taisent
l’âme crie
devant la beauté
splendide
le berceau pimpant.

Je voulus profiter,
planter la semence
le désert des déserts.

Je me vis
maudire
le dieu de la pluie,
la terre avare
et l’embuscade
qui me fit tomber
dans l’absence d’une telle beauté.

Les vers crient, l’âme se tait.

(Zahra Hasnaui)

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Pour passer le temps (Werner Lambersy)

Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2020




Pour passer le temps
Qui est long
Quand on est mort

Il faut apprendre
A compter les feuilles

Et les cailloux
Là où l’on est enterré

Pour profiter du temps
Qui est si court
Lorsqu’on est vivant

Il faut apprendre
A compter
Sur les doigts de l’eau

Du nuage
A la pluie et de la pluie
Aux ruisseaux

Dans les deux cas
Vu de l’éternité
C’est pas la mer à boire

(Werner Lambersy)

 

 

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Nous y voilà, nous y sommes ! (Fred Vargas)

Posted by arbrealettres sur 21 mai 2020




    
Nous y voilà, nous y sommes !

Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal.
Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance.

Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air,
nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde,
nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche,
nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles,
comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre,
déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome,
enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s’est marrés.

Franchement on a bien profité.

Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses
que de biner des pommes de terre.

Certes.

Mais nous y sommes.

A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie.

« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

Oui.

On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.

C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.

La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.

De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié :

Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.

D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance.

Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs,
éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin,
relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, (attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille)
récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines,
on s’est quand même bien marrés).

S’efforcer. Réfléchir, même.

Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.

Pas d’échappatoire, allons-y.

Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.

Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.

A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut être.

A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

(Fred Vargas)

Fred Vargas – 7 novembre 2008 – EuropeEcologie.fr

Lu mise en musique par Philippe Torreton et Richard Kolinka
https://twitter.com/elsaboublil/status/1253749194910838785?s=20

 

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L’INCULTE (Rabindranath Tagore)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2019



Illustration: Kalle Kataila

    

L’INCULTE

Vous qui voulez, méditez les yeux fermés, assis,
Sur la réalité ou l’irréalité de la création,
Pendant ce temps, assis, les yeux grand ouverts,
Je profite du jour pour contempler l’univers.

(Rabindranath Tagore)

 

Recueil: Tantôt dièse tantôt bémol
Traduction: Prithwindra Mukherjee
Editions: La Différence

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Premier vrai mal (Patrizia Cavalli)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2018



 

mal

Premier vrai mal

La perfection du premier vrai mal
ne connaît congés ni repos.
Lâche et maudite elle se présente
si je lis un livre si je regarde à la fenêtre,
si je rencontre des amis si je réponds au téléphone
et surtout elle profite
du silence des jours de fête.

(Patrizia Cavalli)

 

 

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LA ROSE QUI DURE (Norge)

Posted by arbrealettres sur 8 novembre 2018



Illustration: Salvador Dali
    
LA ROSE QUI DURE

… A peine le dos tourné
Que l’horloge va plus vite.
Le temps voleur en profite
Aussitôt pour me flouer
De quelque riche minute.

À peine un jour commencé
Lisse au coeur, doux au toucher
Qu’un autre invente sa chute,
Je le vois s’effilocher
Le front bas et l’oeil poché.

Et quand mes paumes retiennent
Des perles dans mes années
Je retrouve les colliers,
Tout poussiéreux et fanés
Au bout de quelques semaines.

Le haut mur de la cité
Que soutenaient mes colonnes
Quel mistral me l’a soufflé
Comme une brume d’automne ?

Adieu, jardins fugitifs,
Amours, saisons, écritures
Et musiques passagères
Qu’écrase l’ombre des ifs !

Moi, je veux la fleur sévère,
Je veux la fleur inventée.
J’invente la fleur qui dure
Et s’appelle éternité.

(Norge)

 

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