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À l’ombre des pins et des cyprès (Pan Qi Yu)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
À l’ombre des pins et des cyprès

La sagesse reçue des Anciens
M’accorda une vie humaine.
Elle m’invita, pauvre créature, jusqu’au palais
À tenir un humble rang dans le quartier des femmes.
J’ai joui de la grâce profuse du saint souverain,
Recueillant la faveur radieuse du soleil et de la lune.
Les rais brûlants de l’astre pourpre posés sur moi,
Je reçus la haute bénédiction dans le Pavillon de Zeng Shen.
Abandonnée à l’espoir de jours heureux,
Je délaçais mon souffle, éveillée comme endormie.
Mais les décrets du Ciel — qui pourra jamais les infléchir ?
Avant de les savoir, le soleil voilait sa lumière
Et me laissait déjà dans l’ombre du soir.
Je gardais la bonté du roi qui demeurait mon seul asile
Et mes fautes ne me conduisirent pas à l’exil.
J’ai servi l’impératrice douairière dans le palais d’orient
Et pris ma place parmi les suivantes de la Confiance éternelle.
J’aidais à laver les rideaux, à balayer le sol souillé
Et ma tâche se poursuit ainsi jusqu’au terme mortel.
Alors mes os trouveront repos au pied de la colline.
Et l’ombre vacillante des pins et des cyprès couvrira ma tombe.

(Pan Qi Yu)
(1er siècle avant J.-C.)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Ces instants (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2022




    
ces instants
où un bien-être
t’allège

où une force
t’échauffe

où un rythme
s’ébauche
s’affirme
te prend
dans sa scansion

ces instants qu’inonde
cette lumière que tu connais
et où tu consens
n’es plus coupé de toi-même
n’es plus conscient
de ce qui survient

tu voudrais pouvoir dire
ces instants d’éveil de fusion
ces instants de calme et profuse
et véhémente convergence

quand ce que tu brûles
de vivre
commence
à naître
à s’arrondir
te bercer

(Charles Juliet)

Recueil: Pour plus de lumière anthologie personnelle
Traduction:
Editions: Gallimard

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II (Suite Mystique) (Edmond-Henri Crisinel)

Posted by arbrealettres sur 9 juin 2018



Illustration: Gilbert Garcin
    
II (Suite Mystique)

O sainteté !
En ce désert
Où j’ai lutté,
J’ai vu ta palme
Profuse et calme :
Haut dans les airs,
Un faible cri
A retenti.
Depuis, je tourne
Autour de l’arbre,
Et tout s’ajourne
Jusqu’à mourir.
Le froid désir
D’un fût de marbre
Sèche les pierres
De mes prières.

(Edmond-Henri Crisinel)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Oeuvres (complètes)
Traduction:
Editions: L’âge d’homme

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Il est rare que les mots soient des mains secourables (Gilles Baudry)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2016



Il est rare que les mots
soient des mains secourables
pour vous hisser plus haut
que les chagrins

rare que les mots soient un baume
et le grain de la voix
le bruissement de soie
dans la gorge des roses

Il advient pourtant qu’ils sachent frémir
éveiller dans les arbres
leur rêve profus de ramures
et traduire en échos en reflets

le temps d’un battement de cils
le palimpseste des saisons
un chemin d’ailes sur la mer
rendre au silence couleur et naissance

(Gilles Baudry)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

 

 

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La femme, avec la musique (Juan Ramón Jiménez)

Posted by arbrealettres sur 25 octobre 2015



La femme, avec la musique,
semble en cristal — bulle d’amour — ;
un rire, une larme,
qui se seraient changés
en un lis humain,
aux limites de fine lumière d’astre.

La femme, avec la musique, est la musique ;
jet d’eau de l’ombre
— le puits immense —
qu’est notre coeur ardent, profus et rythmique
d’homme.

***

La mujer, con la música,
parece de cristal —pompa de amor—;
una risa, una lágrima,
que se hubiesen trocado
en humana azucena,
con límites de fina luz de astro.

La mujer, con la música, es la música;
surtidor de la sombra
— el pozo inmenso —
que es nuestro ardiente corazón profuso y rítmico
de hombre.

(Juan Ramón Jiménez)

Illustration

 

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