Posts Tagged ‘projeter’
Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2023

L’haleine du papillon
La lune projette
Une ombre sur la nuit.
L’ombre est aussi silencieuse
Que la naissance d’une rose,
Et l’ombre est aussi douce
Que l’haleine du papillon.
*****
Butterfly’s Breath
The moon throws
A shadow upon the night.
The shadow is as silent
As the birth of a rose,
And the shadow is as soft
As a butterfly’s breath.
(Richard Brautigan)
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Posted by arbrealettres sur 16 mai 2022

Illustration: Rene Magritte
« Les mots sont nouveaux… »
Les mots sont nouveaux : ils naissent quand
Dans l’air nous les projetons en cristaux
De douces ou dures résonances.
Nous sommes pareils aux dieux, inventant
Dans la solitude du monde ces signaux
Comme des ponts qu’arquent les distances
***
«As palavras são novas…»
As palavras são novas: nascem quando
No ar as projectamos em cristais
De macias ou duras ressonâncias.
Somos iguais aos deuses, inventando
Na solidão do mundo estes sinais
Como pontes que arcam as distâncias.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2021
Crépuscule
Le ciel d’un bleu acier
Tranche l’horizon
En rondelles
L’arbre s’agite
Et les étoiles valsent
Dans le froid du soir
Dans la nuit
Le toit rit de toutes ses tuiles
Les lampes éclairent les vitres
Qui projettent des lueurs
Sur la rivière
Qui n’en a pas besoin
Pour couler
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), acier, arbre, éclairer, étoile, bleu, ciel, couler, crépuscule, froid, horizon, lampe, nuit, projeter, rire, rivière, rondelle, s'agiter, soir, tuile, valser, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021

LA PAROLE
La parole est une statue immergée, un léopard
qui frémit en des taillis obscurs, une anémone
dans une chevelure. Parfois c’est une étoile qui
projette son ombre sur un torse.
La voici errante dans la clameur de la nuit,
aveugle et nue, mais vibrante de désir
comme un magnolia mouillé. Rapide est la bouche
qui effleure juste les rayons d’une autre lumière. Je
touche ses fines chevilles, ses cheveux ardents et je
vois une eau limpide dans la nacre d’une coquille.
Et c’est toujours un corps aimant et fugace
qui chante dans une mer musicale le sang des voyelles.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 11 juin 2020
Ils regardent, se regardent, dans les fauteuils
vides, fascinés par une image intérieure
qu’ils projettent et retirent en un clin d’oeil,
alors qu’ils ne voient pas qui est l’entreteneur.
Le spectacle s’avance en sa traîne de sang
monstre aux mille membres, chacun tenant un sceptre,
pour que le voyeur se souvienne et se délecte
d’être celui qui pleure et va chantant.
On ne peut plus partir, car le vrai c’est le faux,
et notre pays a la couleur du mensonge.
La captivante toile d’araignée des songes,
nous fait goûter combien tout ce néant est beau.
(Jean Mambrino)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Mambrino), beau, captivante, chanter, couleur, en un clin d'oeil, entreteneur, fasciné, fauteuil, faux, image, mensonge, monstre, néant, partir, pleur, projeter, regarder, sang, sceptre, se délecter, songe, spectacle, toile d'araignée, vide, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 mars 2020

Illustration: Nicholas Roerich
Renaissance
La félicité divine n’atteint pas si tôt sa plénitude en nous,
tout ne finit pas pour nous en une vie ;
il n’est pas de terme à notre esprit
ni à la joie qu’il recherche.
Nos âmes et le ciel sont d’égale stature
et de naissance immémoriale ;
impérissable semence, moule infini de la Nature,
ils ne furent point façonnés sur terre,
ni à la terre ne lèguent-ils leurs cendres,
mais en eux-mêmes ils perdurent.
Un avenir sans fin affleure sous tes paupières,
enfant d’un passé sans fin.
De vieux souvenirs nous reviennent, de vieux rêves nous submergent,
êtres disparus que nous avons connus,
fictions et portraits ; cadres insaisissables –
ils se détachent, austères et solitaires.
Tous nos espoirs, tous nos rêves, trésors du souvenir,
sont prévisions mal déchiffrées,
mais de quelle vie, de quel lieu? Seul peut le dire
qui mesura les cieux illimités.
Le Temps est une convention tenace ; avenir et présent
vivaient dans le passé ;
ils sont une même image que nos volontés complaisantes
en trois plans ont projetée.
Le passé oublié est en nous immortel,
nos naissances et la fin proche
déjà accomplies. Vers une cime, à bout de souffle,
parfois nos âmes s’élèvent,
d’où notre pensée revient fortifiée ; car en surgit
l’immense océan du Temps
dont la houle infinie s’étend devant nos yeux,
et ses sublimes symphonies ;
et parfois, levant ce voile du mental
l’esprit regarde et voit
les âges disparus dont héritent nos vies
et les siècles à venir :
il voit des royaumes labourés par les vagues refouler l’océan –
là où surgi des troubles profondeurs
se dresse maintenant Himâlaya, il voit la marche formidable
des flots mesurer la moitié du monde ;
ou bien derrière nous, la trame se dénoue
et sur ses fils nous contemplons –
courses anciennes des étoiles, lieux jadis parcourus
dans un temps dont le souvenir s’est effacé.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), accomplir, affleurer, ancien, atteindre, austère, avenir, âge, âme, égal, étoile, être, cadre, cendre, ciel, cime, complaisant, connaître, contempler, convention, course, déchiffrer, dire, disparu, divin, enfant, espoir, esprit, façonner, félicité, fiction, fil, fin, finir, flot, formidable, fortifier, hériter, houle, illimité, image, immémorial, immense, immortel, impérissable, infini, insaisissable, jadis, jour, labourer, léguer, lever, lieu, mental, mesurer, moule, naissance, nature, océan, oublier, parcourir, passé, paupière, pensée, perdurer, plan, plénitude, portrait, présent, prévision, proche, projeter, rêve, rechercher, refouler, regarder, Renaissance, revenir, royaume, s'élever, s'étendre, s'effacer, se dénouer, se détacher, se dresser marche, semence, siècle, solitaire, souffle, souvenir, stature, sublime, submerger, surgir, symphonie, tôt, temps, tenace, terme, terre, trame, trésor, vague, venir, vie, vieux, vivre, voile, voir, volonté, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020

TORPILLE
Torpille
Comme une balle
Lancée dans la nuit,
Mon âme fuit.
Et sur elle le marin,
Enveloppé d’un blanc manteau,
Et sur elle le marin,
Projeté dans l’éternité.
(Srecko Kosovel)
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Posted in poésie | Tagué: (Srecko Kosovel), âme, éternité, balle, fuir, lance, manteau, nuit, projeter, torpille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2019

Sans humains
Château de nuées ensorcelé dans lequel nous dérivons…
Qui sait si nous n’avons pas déjà traversé ainsi
de nombreux cieux les yeux vitreux ?
Nous, bannis dans le temps
et expulsés de l’espace,
nous, aéronautes de la nuit sans fond.
Qui sait si nous n’avons pas déjà volé autour de Dieu
et, parce que nous tirions nos flèches d’écume sans le voir
en continuant de projeter notre semence
pour nous perpétuer en des lignées humaines toujours
plus obscures,
maintenant ne dérivons coupables ?
Qui sait si, depuis longtemps déjà, lentement nous ne mourons ?
Le bal de nuages avec nous aspire à s’élever toujours plus haut.
L’air raréfié aujourd’hui engourdit déjà nos mains,
et quand la voix se brisera et que notre souffle s’arrêtera… ?
Le sortilège se maintient-il dans les derniers instants ?
***
Menschenlos
Verwunschnes Wolkenschloß, in dem wir treiben…
Wer weiß, ob wir nicht schon durch viele Himmel
so ziehen mit verglasten Augen?
Wir, in die Zeit verbannt
und aus dem Raum gestoßen,
wir, Flieger durch die Nacht und Bodenlose.
Wer weiß, ob wir nicht schon um Gott geflogen,
weil wir pfeilschnell schäumten, ohne ihn zu sehen
und unsre Samen weiterschleuderten,
um in noch dunkleren Geschlechtern fortzuleben,
jetzt schuldhaft treiben?
Wer weiß, ob wir nicht lange, lang schon sterben?
Der Wolkenball mit uns strebt immer höyer.
Die dünne Luft lähmt heute schon die Hände.
Und wenn die Stimme bricht und unser Atem steht?
Bleibt die Verwunschenheit für letzte Augenblicke?
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), aéronaute, air, aspirer, écume, bal, bannir, château, ciel, continuer, coupable, dériver, dernier, Dieu, engourdir, ensorceler, espace, expulser, flèche, fond, haut, humain, instant, lentement, lignée, longtemps, main, mourir, nuage, nuée, nuit, obscur, perpétuer, projeter, raréfié, s'arrêter, s'élever, savoir, se briser, se maintenir, semence, sortilège, souffle, temps, tirer, toujours, traverser, vitreux, voir, voix, voler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mars 2019

Illustration
A côté de chaque ligne, il y a un vide.
Est-ce l’ombre que la ligne projette
ou le modèle qu’elle copie ?
De toute manière, qu’est-ce qui soutient la ligne
et comment ne se perd-elle pas dans le vide ?
Sous chaque couleur, il y a un vide.
Chaque couleur est-elle la naissance d’un abîme
ou seulement sa surface habitable ?
De toute façon, que dit ainsi la couleur
et que dirait-elle s’il n’y avait pas de vide ?
Dans chaque corps, il y a un vide.
Le corps est-il un refuge du néant
ou seulement un malentendu entre ses cavités ?
Mais alors pourquoi, au lieu de corps,
n’y a-t-il pas diverses densités de vide ?
Dans la pensée même est le vide.
Est-il une condition de la pensée
ou est-ce à l’inverse la pensée qui le crée?
Néanmoins, pourquoi tant de fantômes de fantômes
et non le vide en sa plénitude de vide?
(Roberto Juarroz)
Recueil: Nouvelle Poésie Verticale
Traduction: Roger Munier
Editions: Lettres Vives
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Posted in humour, méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abîme, cavité, condition, copie, corps, couleur, créer, densité, fantôme, habitable, inversé, ligne, malentendu, modelé, naissance, néant, ombre, pensée, plénitude, projeter, refuge, se perdre, soutenir, surface, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2018

Sur le sol projetée
La forme de l’esprit que nous sommes
Mais ne connaissons pas
Sinon par une ombre difforme
A la terre attachée.
***
Downcast on the ground,
The form of spirit
We are but do not know
Save by a shadow
Distorted, earthbound.
(Kathleen Raine)
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