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Poésie

Posts Tagged ‘prouver’

Les peurs, les rumeurs, les chaleurs … (Bernard Perroy)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023



Illustration: Rachid Koraïchi
    
Les peurs, les
rumeurs, les
chaleurs…

Les pleurs,
les bonheurs,
les douleurs,

les humeurs,
les sueurs,
les saveurs…

Le coeur éprouve
et meurt…

Illustration: Rachid Koraïchi

Le coeur éprouve
et meurt…

Et rien ne
prouve en
apparence
qu’après,

la vie demeure…

(Bernard Perroy)

 

Recueil: Une gorgée d’azur
Traduction:
Editions: Al Manar

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Sur la route de Louviers (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
Sur la route de Louviers

Sur la route de Louviers (bis)
Y avait un cantonnier (bis)
Et qui cassait (bis)
Des tas d’cailloux (bis)
Et qui cassait des tas d’cailloux
Pour mettre sur l’passage des roues.

Un’ belle dam’ vint à passer (bis)
Dans un beau carrosse doré (bis)
Et qui lui dit (bis)
« Pauv’ cantonnier » (bis)
Et qui lui dit « pauv’ cantonnier
Tu fais un foutu métier »

Le cantonnier lui réponds (bis)
« Faut qu’ j’ nourrissions nos garçons (bis)
Car si j’ roulions (bis)
Carrosse comme vous (bis)
Car si j’ roulions carrosse comme vous
Je n’ casserions point d’ cailloux »!

Cette réponse s’ fait remarquer (bis)
Par sa grande simplicité (bis)
C’est c’ qui prouve que (bis)
Les malheureux (bis)
C’est c’ qui prouve que les malheureux
S’ils le sont c’est malgré eux !

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Bulletin de notes (Alain Serres)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2022



Illustration: André Langevin dit: Zaü
    
Bulletin de notes

Il a laissé son rêve sur l’autre face de la Terre
et il est parti, n’emportant avec lui
que son bulletin gorgé de bonnes notes
pour rassurer les Aimables Autorités
qui seraient sûrement ses hôtes.
Prouver, garantir, certifier
qu’il était capable d’apprendre le monde,
et peut-être même de le réparer
comme il a su réparer le moteur
du groupe électrogène
du vieux village de sa grand-mère,
un jour où il a fait nuit.

Le sable a gardé son rêve
sur l’autre face de la Terre
et les Sourdes Autorités ne sauront rien
des bonnes réponses
qu’il emportait avec lui
pour peut-être guérir un jour
les nuits noires des grands-mères
d’ici.

(Alain Serres)

Recueil: La cour couleurs Anthologie de poèmes contre le racisme
Traduction:
Editions: Rue du monde

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L’Ukraine n’est pas encore morte (Pavlo Tchoubynsky)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2022




    
Ще не вмерла України і слава, і воля,
Ще нам, браття молодії, усміхнеться доля.
Згинуть наші воріженьки, як роса на сонці.
Запануєм і ми, браття, у своїй сторонці.

Душу й тіло ми положим за нашу свободу,
І покажем, що ми, браття, козацького роду.

***

Chtche ne vmerla Ukraïna

Chtche ne vmerla ukraïne i slava, i volia,
Chtche nam, brattia molodïi, usmikhnet’sia dolia.
Z’henut’ nashi vorojen’ke, iak rosa na sontsi.
Zapanuem i me, brattia, u svoïi storontsi.
Dushu i tilo me polojem za nashu svobodu,
I pokajem, chtcho me, brattia, kozats’ko’ho rodu.

***

L’Ukraine n’est pas encore morte

Ni la gloire ni la liberté de l’Ukraine ne sont mortes
La chance nous sourira encore, jeunes frères,
Nos ennemis périront, comme la rosée au soleil,
Et nous aussi, frères, allons gouverner, dans notre pays.
Pour notre liberté, nous donnerons nos âmes et nos corps,
Et prouverons, frères, que nous sommes de la lignée des Cosaques.

(Pavlo Tchoubynsky)

musique: Mykhaïlo Verbytsky

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Les serins et le chardonneret (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020




    
Les serins et le chardonneret

Un amateur d’oiseaux avait, en grand secret,
Parmi les œufs d’une serine
Glissé l’œuf d’un chardonneret.
La mère des serins, bien plus tendre que fine,
Ne s’en aperçut point, et couva comme sien
Cet œuf qui dans peu vint à bien.
Le petit étranger, sorti de sa coquille,
Des deux époux trompés reçoit les tendres soins,
Par eux traité ni plus ni moins
Que s’il était de la famille.
Couché dans le duvet, il dort le long du jour
À côté des serins dont il se croit le frère,
Reçoit la béquée à son tour,
Et repose la nuit sous l’aile de la mère.
Chaque oisillon grandit, et, devenant oiseau,
D’un brillant plumage s’habille ;
Le chardonneret seul ne devient point jonquille,
Et ne s’en croit pas moins des serins le plus beau.
Ses frères pensent tout de même :
Douce erreur qui toujours fait voir l’objet qu’on aime
Ressemblant à nous trait pour trait !
Jaloux de son bonheur, un vieux chardonneret
Vient lui dire : il est temps enfin de vous connaître ;
Ceux pour qui vous avez de si doux sentiments
Ne sont point du tout vos parents.
C’est d’un chardonneret que le sort vous fit naître.
Vous ne fûtes jamais serin : regardez-vous,
Vous avez le corps fauve et la tête écarlate,
Le bec… oui, dit l’oiseau, j’ai ce qu’il vous plaira,
Mais je n’ai point une âme ingrate,
Et mon cœur toujours chérira
Ceux qui soignèrent mon enfance.
Si mon plumage au leur ne ressemble pas bien,
J’en suis fâché, mais leur cœur et le mien
Ont une grande ressemblance.
Vous prétendez prouver que je ne leur suis rien,
Leurs soins me prouvent le contraire.
Rien n’est vrai comme ce qu’on sent.
Pour un oiseau reconnaissant
Un bienfaiteur est plus qu’un père.

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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À CÉLIMÈNE (Alphonse Daudet)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020



Illustration: Konstantin Razumov
    

À CÉLIMÈNE.

Je ne vous aime pas, ô blonde Célimène,
Et si vous l’avez cru quelque temps, apprenez
Que nous ne sommes point de ces gens que l’on mène
Avec une lisière et par le bout du nez ;
Je ne vous aime pas…depuis une semaine,
Et je ne sais pourquoi vous vous en étonnez.

Je ne vous aime pas ; vous êtes trop coquette,
Et vos moindres faveurs sont de mauvais aloi ;
Par le droit des yeux noirs, par le droit de conquête,
Il vous faut des amants. (On ne sait trop pourquoi.)
Vous jouez du regard comme d’une raquette ;
Vous en jouez, méchante…et jamais avec moi.

Je ne vous aime pas, et vous aurez beau faire,
Non, madame, jamais je ne vous aimerai.
Vous me plaisez beaucoup ; certes, je vous préfère
À Dorine, à Clarisse, à Lisette, c’est vrai.
Pourtant l’amour n’a rien à voir dans cette affaire,
Et quand il vous plaira, je vous le prouverai.

J’aurais pu vous aimer ; mais, ne vous en déplaise,
Chez moi le sentiment ne tient que par un fil…
Avouons-le, pourtant, quelque chose me pèse :
En ne vous aimant pas, comment donc se fait-il
Que je sois aussi gauche, aussi mal à mon aise
Quand vous me regardez de face ou de profil ?

Je ne vous aime pas, je n’aime rien au monde ;
Je suis de fer, je suis de roc, je suis d’airain.
Shakespeare a dit de vous : « Perfide comme l’onde » ;
Mais moi je n’ai pas peur, car j’ai le pied marin.
Pourtant quand vous parlez, ô ma sirène blonde,
Quand vous parlez, mon cœur bat comme un tambourin.

Je ne vous aime pas, c’est dit, je vous déteste,
Je vous crains comme on craint l’enfer, de peur du feu ;
Comme on craint le typhus, le choléra, la peste,
Je vous hais à la mort, madame ; mais, mon dieu !
Expliquez-moi pourquoi je pleure, quand je reste
Deux jours sans vous parler et sans vous voir un peu.

(Alphonse Daudet)

 

Recueil: Les amoureuses
Traduction:
Editions:

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Le Rat de ville et le Rat des champs (Isaac de Benserade)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2020



Illustration    
    
Le Rat de ville et le Rat des champs.

Le rat de ville était dans la délicatesse ;
Le rat des champs vivait dans la simplicité ;
L’un avait plus de politesse ;
L’autre était en sûreté.

Il n’est point de plaisir où la crainte se trouve ;
Riches, c’est ce qu’ici ce rat sensé vous prouve :
Liberté, vous dit-il, repos et sûreté,
Sont des biens qu’on ne voit que chez la pauvreté.

(Isaac de Benserade)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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Mille chemins, un seul but (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020




    

Mille chemins, un seul but

Le chasseur songe dans les bois
À des beautés sur l’herbe assises,
Et dans l’ombre il croit voir parfois
Danser des formes indécises.

Le soldat pense à ses destins
Tout en veillant sur les empires,
Et dans ses souvenirs lointains
Entrevoit de vagues sourires.

Le pâtre attend sous le ciel bleu
L’heure où son étoile paisible
Va s’épanouir, fleur de feu,
Au bout d’une tige invisible.

Regarde-les, regarde encor
Comme la vierge, fille d’Ève,
Jette en courant dans les blés d’or
Sa chanson qui contient son rêve !

Vois errer dans les champs en fleur,
Dos courbé, paupières baissées,
Le poète, cet oiseleur,
Qui cherche à prendre des pensées.

Vois sur la mer les matelots
Implorant la terre embaumée,
Lassés de l’écume des flots,
Et demandant une fumée !

Se rappelant quand le flot noir
Bat les flancs plaintifs du navire,
Les hameaux si joyeux le soir,
Les arbres pleins d’éclats de rire !

Vois le prêtre, priant pour tous,
Front pur qui sous nos fautes penche,
Songer dans le temple, à genoux
Sur les plis de sa robe blanche.

Vois s’élever sur les hauteurs
Tous ces grands penseurs que tu nommes,
Sombres esprit dominateurs,
Chênes dans la forêt des hommes.

Vois, couvant des yeux son trésor,
La mère contempler, ravie,
Son enfant, cœur sans ombre encor,
Vase que remplira la vie !

Tous, dans la joie ou dans l’affront,
Portent, sans nuage et sans tache,
Un mot qui rayonne à leur front,
Dans leur âme un mot qui se cache.

Selon les desseins du Seigneur,
Le mot qu’on voit pour tous varie ;
– L’un a : Gloire ! l’autre a : Bonheur !
L’un dit : Vertu ! l’autre : Patrie !

Le mot caché ne change pas.
Dans tous les cœurs toujours le même ;
Il y chante ou gémit tout bas ;
Et ce mot, c’est le mot suprême !

C’est le mot qui peut assoupir
L’ennui du front le plus morose !
C’est le mystérieux soupir
Qu’à toute heure fait toute chose !

C’est le mot d’où les autres mots
Sortent comme d’un tronc austère,
Et qui remplit de ses rameaux
Tous les langages de la terre !

C’est le verbe, obscur ou vermeil,
Qui luit dans le reflet des fleuves,
Dans le phare, dans le soleil,
Dans la sombre lampe des veuves !

Qui se mêle au bruit des roseaux,
Au tressaillement des colombes ;
Qui jase et rit dans les berceaux,
Et qu’on sent vivre au fond des tombes !

Qui fait éclore dans les bois
Les feuilles, les souffles, les ailes,
La clémence au cœur des grands rois,
Le sourire aux lèvres des belles !

C’est le nœud des prés et des eaux !
C’est le charme qui se compose
Du plus tendre cri des oiseaux,
Du plus doux parfum de la rose !

C’est l’hymne que le gouffre amer
Chante en poussant au port des voiles !
C’est le mystère de la mer,
Et c’est le secret des étoiles !

Ce mot, fondement éternel
De la seconde des deux Romes,
C’est Foi dans la langue du ciel,
Amour dans la langue des hommes !

Aimer, c’est avoir dans les mains
Un fil pour toutes les épreuves,
Un flambeau pour tous les chemins,
Une coupe pour tous les fleuves !

Aimer, c’est comprendre les cieux.
C’est mettre, qu’on dorme ou qu’on veille,
Une lumière dans ses yeux,
Une musique en son oreille !

C’est se chauffer à ce qui bout !
C’est pencher son âme embaumée
Sur le côté divin de tout !
Ainsi, ma douce bien-aimée,

Tu mêles ton cœur et tes sens,
Dans la retraite où tu m’accueilles,
Aux dialogues ravissants
Des flots, des astres et des feuilles !

La vitre laisse voir le jour ;
Malgré nos brumes et nos doutes,
Ô mon ange ! à travers l’amour
Les vérités paraissent toutes !

L’homme et la femme, couple heureux,
À qui le cœur tient lieu d’apôtre,
Laissent voir le ciel derrière eux,
Et sont transparents l’un pour l’autre.

Ils ont en eux, comme un lac noir
Reflète un astre en son eau pure,
Du Dieu caché qu’on ne peut voir
Une lumineuse figure !

Aimons ! prions ! les bois sont verts,
L’été resplendit sur la mousse,
Les germes vivent entr’ouverts,
L’onde s’épanche et l’herbe pousse !

Que la foule, bien loin de nous
Suive ses routes insensées.
Aimons, et tombons à genoux,
Et laissons aller nos pensées !

L’amour, qu’il vienne tôt ou tard,
Prouve Dieu dans notre âme sombre.
Il faut bien un corps quelque part
Pour que le miroir ait une ombre.

(Victor Hugo)

 

Recueil: Les rayons et les ombres
Traduction:
Editions: Bayard Jeunesse

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« Demain » (Robert Desnos)

Posted by arbrealettres sur 5 mai 2020



Illustration: Stéphane Texereau
    
« Demain »

Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force
De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

(Robert Desnos)

 

Recueil: État de veille
Traduction:
Editions:

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Comment prouver que je suis là ce soir (Pierre Albert-Birot)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2020



 

Pierre-Albert Birot

Comment prouver que je suis là ce soir
Tout seul entre ces quatre murs
Nos amis intimes
Le plus simple est de m’enfermer en grandeur naturelle
Au fond de ces cinq vers

(Pierre Albert-Birot)

Illustration

 

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