Illustration
On m’annonce la mort
de mon amie – je suis nue
dans les bains publics.
***
(Kyoko Terada)
Traduction: Dominique Chipot & Makoto Kemmoku
Editions: Points
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2023
Illustration
On m’annonce la mort
de mon amie – je suis nue
dans les bains publics.
***
(Kyoko Terada)
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Posted by arbrealettres sur 29 mars 2022
Illustration: ArbreaPhotos
Fourrure
Même un fantôme invisible reste un lieu
Où le regard se heurte et revient en écho.
Mais dans cette fourrure noire, le regard
Le plus fort se dissout,
Comme un fou que rien ne soulage
Fonce et hurle dans sa nuit noire
En cognant les murs mous de sa cellule
Et soudain s’apaise.
Elle garde et cache tous les regards
Tombés sur elle, et les surveille,
Public indifférent ou menaçant,
Puis s’endort avec eux.
Réveillée, elle montre sa face enfin,
Et soudain tu te vois minuscule,
Prisonnier de l’ambre de ses yeux,
Comme un insecte.
(Rainer Maria Rilke)
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Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021
Moi, j’aime le music-hall
Moi j´aime le music-hall
Ses jongleurs, ses danseuses légères
Et le public qui rigole
Quand il voit des petits chiens blancs portant faux col
Moi, j´aime tous les samedis
Quand Paris allume ses lumières
Prendre vers huit heures et demie
Un billet pour être assis
Au troisième rang pas trop loin
Et déjà voilà le rideau rouge
Qui bouge, qui bouge, bouge
L´orchestre attaque un air ancien du temps de Mayol
Bravo c´est drôle, c´est très drôle
Ça c´est du bon souvenir
Du muguet qui ne meure pas, cousine
Ah! comme elles poussaient des soupirs
Les jeunes fillettes d´antan
Du monde ou d´l´usine
Qui sont devenues à présent
De vieilles grand-mamans
Ce fut vraiment Félix Mayol
Le bourreau des cœurs de leur music-hall
Mais depuis mille neuf cent
Si les jongleurs n´ont pas changé
Si les petits toutous frémissants
Sont restés bien sages sans bouger
Debout dans une pose peu commode
Les chansons ont connu d´autres modes.
Et s´il y a toujours Maurice Chevalier,
Édith Piaf, Tino Rossi et Charles Trenet
Il y a aussi et Dieu merci,
Patachou, Brassens, Léo Ferré.
Moi, j´aime le music-hall
C´est le refuge des chanteurs poètes
Ceux qui se montent pas du col
Et qui restent pour ça de grandes gentilles vedettes
Moi j´aime Juliette Gréco
Mouloudji, Ulmer, les Frère Jacques
J´aime à tous les échos
Charles Aznavour, Gilbert Bécaud
J´aime les boulevards de Paris
Quand Yves Montand qui sourit
Les chante et ça m´enchante
J´adore aussi ces grands garçons
De la chanson,
Les Compagnons
Ding, ding, dong
Ça c´est du music-hall
On dira tout c´qu´on peut en dire
Mais ça restera toujours toujours l´école
Où l´on apprend à mieux voir,
Entendre, applaudir, à s´émouvoir
En s´fendant de larmes ou de rire.
Voilà pourquoi, la, do, mi, sol,
J´aim´rai toujours le music-hall
J´aim´rai toujours, toujours, toujours,
Toujours, toujours, le music-hall.
(Charles Trenet)
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020
LE COEUR
Pierrot
Prit son coeur,
Et l’accrocha
Au mur du chemin.
Il dit:
« Regardez, les Passants,
Voici mon coeur! »
Mais aucun n’était curieux,
Personne ne se souciait
De voir accroché là
Le coeur de Pierrot
Sur le mur Public.
Aussi Pierrot
Prit son coeur
Et alla le cacher
Très loin.
Maintenant les gens se demandent
Où se trouve son coeur
Aujourd’hui.
***
HEART
Pierrot
Took his heart
And hung it
On a wayside wall.
He said,
« Look, Passers-by,
Here is my heart! »
But no one was curious.
No one cared at all
That there hung
Pierrot’s heart
On the public wall.
So Pierrot
Took his heart
And hid it
Far away.
Now people wonder
Where his heart is
Today
(Langston Hughes)
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Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2019
Vent doux
L’automne est devant moi
comme un parterre de fleurs
transpirant dans leurs habits neufs
et secouant leur crinière avec arrogance
je veux tenir loin le public des arbres
pour qu’il n’entendent pas mes cris de femme ivre
qu’ils ne retiennent pas la formule
avec laquelle je me livre au vent doux
(Claire Genoux)
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Posted by arbrealettres sur 2 août 2019
A Marcelle – La cigale et le poète
Le poète ayant chanté,
Déchanté,
Vit sa Muse, presque bue,
Rouler en bas de sa nue
De carton, sur des lambeaux
De papiers et d’oripeaux.
Il alla coller sa mine
Aux carreaux de sa voisine,
Pour lui peindre ses regrets
D’avoir fait – Oh : pas exprès ! –
Son honteux monstre de livre !…
– » Mais : vous étiez donc bien ivre ?
– Ivre de vous !… Est-ce mal ?
– Écrivain public banal !
Qui pouvait si bien le dire…
Et, si bien ne pas l’écrire !
– J’y pensais, en revenant…
On n’est pas parfait, Marcelle…
– Oh ! c’est tout comme, dit-elle,
Si vous chantiez, maintenant ! »
(Tristan Corbière)
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Posted by arbrealettres sur 17 avril 2019
Pigeon vole voici voilà
voici la veuve voilée
harpe des douleurs
fleurie et transpercée
Vierge ou Niobé.
Voici voilà en la arena
le taureau qui s’est arrêté
il ne sera pas mis à mort
le public le torero
dans un verre d’eau se sont noyés.
Pigeon hibou vautour vole
vol à l’immensité
un fémur renversé
un osselet de pierre
pour prier pour siffler.
Le Sphinx Janus Uranus
je ne sais quels dieux trouvés
abandonnés oubliés
inconnus mais révérés.
Les ruines l’ossuaire
civilisations éteintes
les cités imaginaires
inhumaine vérité
bien au-delà de la Terre
s’endorment dans les stellaires
monastères ministères
cimetières.
Poussière poussière
poussière lumière
désert étoilé.
(Jean Tardieu)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), abandonner, arena, arrêter, au-delà, éteindre, étoile, cimetière, civilisation, comptine, désert, Dieu, douleur, fémur, fleurir, harpe, hibou, imaginaire, immensité, inconnu, inhumain, Janus, lumière, ministère, mis à mort, monastère, osselet, ossuaire, oublier, pierre, pigeon, poussière, prier, public, révérer, renverser, ruine, s'endormir, siffler, Sphinx, stellaire, taureau, terre, torero, transpercer, trouver, Uranus, vautour, vérité, veuf, voiler, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018
LE RIDEAU
Fermer les yeux c’est baisser le rideau
Pour aujourd’hui la comédie est terminée
Le public se lève et s’en va
Oui mais derrière le rideau
Ce qui se joue à l’imprévu
C’est Madame la Vie
Là mon cher on est tout seul
Pour s’applaudir
Ou se siffler
Mais quels décors
Et quels miraculeux éclairages
Là se voit et se dit ce qui ne sera jamais vu
Et jamais dit
Mais le public arrive
Brigadier frappe les trois coups
Il faut bien lever le rideau
(Pierre-Albert Birot)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Pierre Albert-Birot), éclairage, baisser, brigadier, décor, imprévu, miraculeux, public, rideau, s'applaudir, seul, siffler, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mars 2018
Illustration: ArbreaPhotos
Je suis le compagnon idéal des statues ;
Dans les jardins publics peu fréquentés j’observe
Leurs lèvres où s’arrête une parole tue,
Leurs mouvements de pierre aux étranges réserves.
(Mohammed Dib)
Posted in poésie | Tagué: (Mohammed Dib), étrange, compagnon, fréquenté, idéal, jardin, lèvres, mouvement, observer, parole, pierre, public, réserve, s'arrêter, statue, taire | Leave a Comment »