Il est très difficile de soutenir le regard fixe d’un tout petit
– c’est comme si Dieu était en face de vous et vous dévisageait sans pudeur,
en prenant tout son temps, un peu étonné de vous voir là.
(Christian Bobin)
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2022
Il est très difficile de soutenir le regard fixe d’un tout petit
– c’est comme si Dieu était en face de vous et vous dévisageait sans pudeur,
en prenant tout son temps, un peu étonné de vous voir là.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 21 juin 2022
A FLEUR DE CHANCE
tu n’es pas venue d’aussi loin qu’on le penserait
tu n’as fait que ralentir ta marche à ma hauteur
j’ai trouvé ta tête près de moi comme une lettre sur ma table
comme une lettre que je n’ai pas besoin de décacheter
pour savoir ce qu’elle contient
et que tout s’y décline en clins d’herbe
en chevauchées d’écume à la poursuite du plus haut diamant rétif dans son nid d’aigle
désormais l’imprévu et l’habituel se confondent pour nous dans un grand cri de distraction
une seule rue suffit à nous rendre semblables
la barricade de la vie c’est un sourcil qui se hausse
la petite chanson de l’écolier puni qui trompe l’ennui dans un coin sombre
l’inaperçu nous berce comme un domaine acquis d’une seule caresse de la main
nous nous dirigeons l’oreille légère au fil rompu des torrents,
sur les deux rives les éventails mettent une pudeur d’enlèvement
nous sautons d’une roche à l’autre
notre sourire est le cerceau qui nous précède à fleur de chance
notre rôle n’a jamais été aussi beau
nous cultivons la première morsure des superstitions de l’avenir.
(Georges Henein)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), aigle, éventail, beau, cerceau, chance, cultiver, diamant, ennui, habituel, herbe, imprévu, lettre, loin, marche, morsure, nid, oreille, pudeur, ralentir, rôle, rive, sombre, sourcil, sourire, superstition, venir | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2021
Illustration: Vincent Van Gogh
Il y a dans la lumière des soirs d’automne
Un charme attendrissant, mystérieux…
La sinistre splendeur des arbres jaunes,
Le bruissement léger des feuillages en feu,
L’azur tranquille et enrobé de brume
Au-dessus d’une terre triste et abandonnée,
Et, comme le présage des tempêtes futures,
De temps en temps des rafales glacées…
Le déclin, l’usure, et partout nous voyons
Ce doux sourire de la flétrissure,
Que chez les hommes nous appelons
La divine pudeur de la souffrance.
(Fiodor Tiouttchev)
Posted in poésie | Tagué: (Fiodor Tiouttchev), abandonner, appeler, arbre, attendrir, au-dessus, automne, azur, bruire, brume, charmé, déclin, divin, enrober, feu, feuille, futur, glacer, homme, jaune, léger, lumière, mystérieux, présage, pudeur, rafale, sinistre, soir, souffrance, splendeur, tempête, terre, tranquille, triste, usure, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021
Entre le désir et les fleurs les longues jeunes filles
mesurent l’opacité d’une pureté impure,
elles jouent le jeu -intense de la majesté et de l’usure,
jeunes filles soulevées par des lignes fluctuantes.
Vivre les jeunes filles dans la pudeur du noir,
les vivre noblement, les prendre
aux aisselles le plus rapidement jusqu’au centre,
le feu tourbillonnant dans leur ventre, pour les mériter.
Ô filles vivantes de la couleur du souffle même,
attachez-moi au mur, ou bien je tomberai parmi vous
dans le parfum délié de vos corps limpides.
(António Ramos Rosa)
Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), aisselle, attacher, centre, corps, couleur, délié, désir, feu, fleur, fluctuer, impur, intense, jeu, jeune fille, jouer, ligne, limpide, long, majesté, mériter, mesurer, mur, noble, noir, opacité, parfum, prendre, pudeur, pureté, rapide, souffle, soulever, tomber, tourbillon, usure, ventre, vivant, vivre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021
La main touche une jupe,
muguets fanés, je me souviens,
tiède comme un début de peau,
un feu de sang brûle les os.
Les joncs craquent sous le corps souple,
et le miel bout dans l’oeillet pourpre,
sur le brasier de myosotis
là-haut où les oiseaux s’étirent.
Carrière de braise rouge,
près d’une eau non doublée de tain
où toute pudeur expire
au vent venu de Si loin,
Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
et la brûlure encore glacée
des lèvres fanées de soif,
et du corps torride de sang.
Voici la baie de tes jambes,
avant cette île foudroyée
où peut-être un peu de neige
attend ma tête sans pensée.
(Alain Borne)
Posted in poésie | Tagué: (Alain Borne), braise, feu, fièvre, jambes, jupe, main, peau, pensée, pudeur, sang, souple, torride, toucher | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2020
Je cesse d’exister
pour céder la place
à des images du creux que je laisse
Qui ne demandent rien
dont la pudeur me tue.
(Jean-Claude Valin)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Claude Valin), céder, cesser, creux, demander, exister, image, laisser, pudeur, rien, tuer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2020
2° retouche à l’été
devant l’eau sans pudeur
ses dessous d’herbe et de nuage
un cri fait le paon
sur le silence aux longues terrasses
(Daniel Boulanger)
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), été, cri, eau, herbe, nuage, paon, pudeur, silence, terrasse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020
La main touche une jupe,
muguets fanés, je me souviens
tiède comme un début de peau,
un feu de sang brûle les os.
Les joncs craquent sous le corps souple,
et le miel bout dans l’oeillet pourpre,
sur le brasier de myositis
là-haut où les oiseaux s’étirent.
Carrière de braise rouge,
près d’une eau non doublée de tain,
où toute pudeur expire
au vent venu de si loin.
Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
et la brûlure encore glacée
des lèvres fanées de soif,
et du corps torride de sang.
Voici la baie de tes jambes
avant cette île foudroyée
où peut-être un peu de neige
attend ma tête sans pensée.
(Alain Borne)
Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Curandera
Posted in poésie | Tagué: (Alain Borne), attendre, île, baie, brasier, brûler, bruire, corps, craquer, expirer, fané, feu, fièvre, foudroyé, fraîche, jambe, jonc, jupe, lèvre, main, miel, muguet, myosotis, neige, oeillet, os, peau, pensée, pourpre, pudeur, sang, se souvenir, souple, tête, tiède, torride, toucher, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020
La vierge est comme un lis éclatant de candeur;
Elle a ses cheveux blonds pour royale couronne,
Jeunesse et chasteté! De toute sa personne,
Il semble s’exhaler un parfum de pudeur.
Si la limpidité de ses grands yeux étonne
Et des propos d’amour sait arrêter l’ardeur,
C’est que dans l’ignorance il est une grandeur,
Et que, voile divin, la vertu l’environne.
Mais, un jour de désir, la vierge se pâmant
Laissera profaner par la main de l’amant
Tes fragiles trésors. Virginité sacrée!
Tel, au brûlant baiser de la brise égarée
Ou flotte le pollen amoureux, s’enflammant
Le lis sème dans l’air sa poussière dorée!
(José-Maria de Heredia)
Posted in poésie | Tagué: (José-Maria de Heredia), ardeur, brise, candeur, chasteté, cheveux, couronné, désir, divin, dorée, ignorance, jeunesse, limpidité, lis, parfum, pollen, pudeur, s'enflammer, semer, trésor, vertu, vierge | Leave a Comment »