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Posts Tagged ‘puits’

RETOUCHE A LA SEIGNEURIE (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 27 mars 2023



 

RETOUCHE A LA SEIGNEURIE

Insensible à la caresse et au fouet
si je cherche un visage où lire
c’est immobile au fond du puits
le mien
dans l’eau désenchantée

(Daniel Boulanger)

 

 

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Un reflet (Patrick Bertrand)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration: Serge Ceccarelli
    
Un reflet

Sentinelle silencieuse,
Le chat se tient exactement
Sur la frontière qui sépare
Ce que furent les hommes
De ce qu’ils sont devenus.
Parfois, au puits de son regard,
Le chat nous fait entrevoir
Ce territoire perdu.
Nos coeurs, alors,
Captent le reflet des regrets

(Patrick Bertrand)

 

Recueil: Silence la queue du chat balance
Traduction:
Editions: Actes Sud

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L’ULTIME PUITS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023




    
L’ULTIME PUITS

Éphémère comme le vent
Frêle comme le fruit
Glissant d’un lieu à l’autre
De vérités à deuils
Tu parcours tes saisons
Entre passions et cendres
À la poursuite de ta vie
Éphémère comme le vent
Frêle comme le fruit
Tu creuses l’ultime puits.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Dans les ruelles d’Arles (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2022


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Les portes sont des nids d’âmes
et les couloirs des puits
plongeant dans le passé.

(Henri-Frédéric Blanc)

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Chanson pour la nommer (Luc Bérimont)

Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022




    
Chanson pour la nommer

Elle est comme un puits de feuillage
Douce comme le flanc du vent
Affolée comme un feu flambant
Dérivante comme un nuage.

Elle est la sueur et la nage
Elle est le sable en plein midi
Une humide touffe de nuit
Prise entre la lune et minuit.

Elle est la belle et l’opportune
L’indolente, le foin de mai
Et parmi ses cheveux défaits
La pluie fine sur l’églantier.

(Luc Bérimont)

Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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LE CHANT DU DRAGON (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022




LE CHANT DU DRAGON

Guêtres de cuir noir aux jambes fines
de ce garçon
ragoût amer
que laissèrent brûler, ô femme, vos mains blanches
et qu’il mange
avec une fourchette d’étain
au milieu des lueurs éternelles
et l’on voit remuer ses longs cils
l’on voit ses boutons blancs
lutter contre la nuit
puis l’on entend sa toux songeuse
qui se mêle aux abois
de grands chiens aux poils violacés
leurs gueules vers les étoiles.
C’est alors que dragon du convoi
il se lève et va vers les autres
assis sur les puits
et seul il entonne la romance qui monte
et fait sous le large ciel vert
trembler les rats dans leur royaume.

(Jean Follain)

Illustration: Ernest Meissonier

 

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ON NE PARLE QUE DU TEMPS (Jaime Labastida)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



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ON NE PARLE QUE DU TEMPS

Que devient la dent féroce,
la fêlure froide des heures,
sinon du temps ? La chair,
pourrie quelques années plus tard, quelques rues
plus loin. Puis vint l’aboiement de l’ombre,
ce chien abstrait lui dévora le visage.

Et le champignon foulé au pied,
négligemment, et la fumée dense
des terrasses, parfaite,
que deviendront-ils, sinon du temps ?
Pas seulement les griffes, ni même
l’horloge, puits ouvert dans un mur
cobalt. Pas seulement le mois qui forme
des rides, ni l’année avec sa queue
de scorpion. Aussi la main
qui trace l’incision de chirurgie,
et celle qui dissèque un organisme vivant.

Je ne parle pas seulement de la seconde prolongée,
irrésolue, qui détruit le coeur ou taille
les pierres. Je parle à peine du temps,
de l’automne qui s’est jeté par terre
pour boire les couleurs du jardin,
de la fleur qui torture
par sa stricte géométrie aveugle.
Temps debout, eau qui lutte
encore contre l’hiver, temps aussi
l’armée assyrienne qui avançait,
comme une forêt de pierre,
sur Ninive, les fleurs dans le parc
de Rodin, temps encore la sphinge
et sa stupeur vide dans une cité
qui ne fut pas faite pour elle, temps
ce groupe de mandrills
qui vénèrent le soleil. Tout saigne
et se meut, tout est temps
et amour, scintillement de l’absence :
ainsi jaillit du sein le lait, le temps.

(Jaime Labastida)

 

 

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Le chemin (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2022


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Cette nuit j’ai encore rêvé du petit chemin
après le puits, chez mes cousins.
Où menait-il? … Jadis, hélas, est plus loin de moi
qu’Aldébaran, Bételgeuse ou Véga.

(Henri-Frédéric Blanc)

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POUR UNE FOIS QUELQUE CHOSE (Robert Frost)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2022



POUR UNE FOIS QUELQUE CHOSE

Certains me raillent : chaque fois que je regarde
Au fond d’un puits, je suis toujours à contre-jour
Et ne vois pas plus loin dedans que la surface,
Qui me renvoie une image resplendissante
De moi-même en jeune dieu sur un ciel d’été,
Nimbé de fougères et de nuages blancs.
Un jour pourtant, le menton sur une margelle,
J’ai aperçu, je crois, au-delà de l’image,
A travers l’image, quelque chose de blanc
Et de vague, venu des grandes profondeurs —
Et puis j’ai soudain perdu de vue cette chose.
De l’eau rageusement vint brouiller l’eau trop claire.
Une goutte tomba d’une fougère — et pfutt
Une ride agita ce qui était au fond,
Le brouilla, l’effaça. Qu’était cette blancheur ?
Vérité ou quartz ? Pour une fois quelque chose.

***

Others taunt me with having knelt at well-curbs
Always wrong to the light, so never seeing
Deeper down in the well than where the water
Gives me back in a shining surface picture
Me myself in the summer heaven godlike
Looking out of a wreath of fern and cloud puffs.
Once, when trying with chin against a well-curb,
I discerned, as I thought, beyond the picture,
Through the picture, a something white, uncertain,
Something more of the depths—and then I lost it.
Water came to rebuke the too clear water.
One drop fell from a fern, and lo, a ripple
Shook whatever it was lay there at bottom,
Blurred it, blotted it out. What was that whiteness?
Truth? A pebble of quartz? For once, then, something.

(Robert Frost)

 

 

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Pieds et poings liés (Benjamin Péret)

Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2022




Pieds et poings liés

Quand je serai le cheval de pierre
debout devant l’éternité
je demanderai aux divinités des plantes
le manteau de pluies indispensable aux voyageurs éternels
Aujourd’hui je suis dans un puits glacé
où pleurent les madones noyées par leurs larmes et la pluie éternelle
qui recouvre les pensées des hommes
leurs souvenirs et leurs ambitions déjà flétris
par une main inexperte
et incolore comme l’eau d’une carafe
où vit cependant l’oeil de ma bien-aimée
couleur de citron et d’orage implacable

(Benjamin Péret)

 

 

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