Posts Tagged ‘pulvériser’
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2023

Illustration: Jérôme Royer
Plus jamais
Puisque tu me le demandes
Il faut bien que je le dise :
Je n’en veux plus, je n’en veux plus jamais.
Je ne veux pas de nouvelle existence.
Une vie m’aura largement suffi.
D’une si longue peine —
Arrivées et départs du début à la fin,
L’amour créé, l’amour détruit,
L’instant de douleur
Qui vient pulvériser une vie de délices,
L’heure solitaire des désirs morts
Et sa survie de bavardage —
Je ne veux plus, je ne veux plus jamais
Ni vivre, ni mourir, ni exister encore.
Le récipient près de l’évier,
Les bruits qu’on étouffe au grenier,
La tombée de la nuit dans les tumeurs du ciel,
La chouette qui hulule sur le toit de l’école,
Aux proues des barques qui s’éloignent
Le regard fixe, muet,
Et sur l’aire des départs le sourire évanoui,
Je n’en veux plus, je ne veux plus jamais
Ni vivre, ni mourir, ni exister encore.
Une autre maison ?
Une mère nouvelle ?
Une enfance recommencée ?
Des défis jamais lancés ?
Des élans à découvrir ?
Des blessures, encore ?
De nouveaux rythmes à prendre ?
Des promesses fraîches du jour?
Je n’en veux plus, je n’en veux plus jamais.
(Ayyappa Paniker)
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Posted by arbrealettres sur 10 juin 2020
![Harding Meyer 1964 - Brazilian Portrait painter - (3) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2014/01/harding-meyer-1964-brazilian-portrait-painter-3-1280x768.jpg?w=735&h=733)
LES YEUX
Bleus entre le ciel et le bleu de nos eaux
Bleus à notre niveau
Bleus ouverts par les femmes
Bleus à la façon humaine
Bleus joyaux du règne de l’homme
Bleus pour la joie bleus pour la peine
Aussi cristaux des hautes altitudes
Les yeux ces eaux qui pulvérisent l’or
Pierres enfouies des chercheurs de trésors
Regards de la surface regards des profondeurs
Pierres de la mer de la terre et des astres
Pierres donnant aux mondes leurs couleurs
Pierres pour tailler les pierres de lumière
Pierres qui rient pierres qui souffrent
Pierres venant du ciel pierres venant du gouffre
Gris voilés comme nos vies
Comme nos ciels comme nos eaux
Gris de miroirs gris de mélancolie
Gris prometteurs d’azur
Yeux couverts gris d’aurores
Gris de seuils de rosée
Gris de la poussière des choses aimées
Miroirs au tain de fleurs
De larmes d’amour de peur
Miroirs au tain de présence
D’étoiles de jour d’absence
Mais que soient noirs les yeux que j’aime
Comme une seule longue nuit
Progressant par marées noirs de profondeurs noirs d’éclat
Noirs à jamais sans lendemain
Noirs de ne vivre que de ma vie secrète
Noirs de centre autour duquel gravite la lumière
Noirs de sources avant la métamorphose noirs de flammes captives
Noirs de feu intérieur noirs de lucidité
Noirs de plonger en moi d’être moi mieux que moi
De ne répondre a rien qu’a l’inconnu
Noirs de donneurs de rêves et de berceuses
De choses vierges et de visiteurs nocturnes
Noirs de présences latentes noirs de présences éclatantes
Noirs de centre unifiant mes désirs
Noirs de beautés cachées de vérités perdues
Noirs de cils noirs de miroirs parfaits de chasseurs de lumière
Noirs noyaux pour vaincre l’enfer
Noirs pour remonter dans leurs regards sur terre
Noirs d’ombres libérées de leur piquet de feu
Noirs de grottes sacrées
Que les captifs ont creusées pour retrouver le jour
Noirs d’ailes attendant pour porter leurs présages
Noirs d’arbres ouverts
Un hibou dans le coeur
Noirs d’hirondelles en exil au pays des splendeurs
Noirs de licences supprimées
Noirs de chambres condamnées
Noirs d’énigmes suspendues
Comme les bêtes des vieux temples
Noirs de prophéties qui régissent ma vie
Noirs de monts noirs dormant sur mes trésors
Noirs de mines que sonde la lampe que je cherche
Noirs d’ouvriers aveugles travaillant sans relâche
A cacher les secrets que je dois découvrir
Noirs de mes raisons inconnaissables de vivre
Noirs de me contenir
(Ernest Delève)
Illustration: Harding Meyer
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2018

Le temps vous abandonne et ne vous laisse plus
Que l’anonyme chair de votre parentage,
Vous êtes le troupeau, la tribu d’un désert
Traversé de simouns et de muets soleils.
Pulvérisez, pulvérisez jusqu’à l’atome
Votre langage d’homme et vos outils de songe ;
Pulvérisez le livre blanc de vos révoltes,
Vos capitales sans patrie et sans aurore.
(Albert Ayguesparse)
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Posted by arbrealettres sur 31 mai 2018

Illustration: Kazimir Severinovitch Malevitch
Envers et contre tout
la maison rouge se tient
comme navire, tour de Babil
et les insectes qui l’habitent
creusent et forent et percent
tous les sommeils pulvérisés.
(Jacques Izoard)
Recueil: Lieux épars
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018

Qu’est mon sentiment?
Une étincelle!
Qu’est mon existence?
Un court instant!
Mais que sont les tonnerres qui gronderont demain?
Une étincelle.
Et que sont tous les siècles qui forment l’histoire du monde?
Un court instant.
De quelle source jaillit l’homme qui résume l’univers?
D’une étincelle.
Et qu’est-ce que la mort qui dissout mes pensées?
Un court instant.
Qu’était Dieu tant qu’il tenait les mondes en son sein?
Une étincelle.
Que sera l’univers quand Dieu l’absorbera?
Un court instant…
L’instant et l’étincelle prolongés embrasent tout,
Pulvérisent et créent…
(Adam Mickiewicz)
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Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2017

Illustration
Du bonheur qui n’est que de l’anxiété différée.
Du bonheur bleuté, d’une insubordination admirable,
qui s’élance du plaisir, pulvérise le présent
et toutes ses instances.
(René Char)
Recueil: Feuillets d’Hypnos
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 14 novembre 2017

L’exode
Rentrer en la substance aveugle d’un seul coup
Et tel à son liteau vient s’endormir le loup.
Ah! n’être pas celui dont tout désir avorte,
Qui va traînant sa chair comme un lourd vêtement!
Dans son tournoiement d’or que la nuit me remporte,
Qu’une étoile me mêle à son ruissellement!
Ah! que je ne sois pas celui qui se résigne
Et pâlement sourit en l’automne attiédi,
Dont la décrépitude a marqué de son signe
La lèvre détendue et le pas engourdi!
Je veux, dans du soleil, d’un bras plein de révolte,
Violer l’inconnu dont j’ai forcé la porte
Et devenir chanson, mouvement ou rayon,
Le vol de la tempête ou l’aile d’un grillon,
N’être pas le vieillard dont la force agonise
Lentement; mais debout, jeune et audacieux,
Puisque j’ai blasphémé et la vie et les dieux,
Que sur les hauts sommets l’éclair me pulvérise.
(Marie Dauguet)
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Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2017

Illustration
Vertical jet d’alouette
Pulvérisant les nues.
Vol et cri emmêlés,
Flèche et flash confondus.
Quel don de quelle offrande ?
Brûlure, brisure,
brise…
(François Cheng)
Recueil: La vraie gloire est ici
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2017

L’ombre immobile des bambous
Qu’un vol de fauvette pulvérise…
Et le jardin se découvre
sans clôture
Et midi rétablit son règne
(François Cheng)
Recueil: A l’orient de tout
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2016
Destruction
Ils s’aiment cruellement les amants
et, de tant s’aimer, ils ne se voient pas.
L’un s’embrasse sur l’autre, réfléchi.
Deux amants, que sont-ils? Deux ennemis.
Les amants, enfants par les gâteries
de l’amour abîmés, ne réalisent
comme à s’enlacer ils se pulvérisent,
et ce qui était monde au rien retourne.
Rien, personne. Amour, pur fantôme qui
les promène léger, comme serpent
s’empreint dans le souvenir de sa trace.
Et ils succombent mordus pour toujours.
Ils cessent d’exister, mais l’existé
continue à faire un mal éternel.
(Carlos Drummond de Andrade)
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