
Le bout du monde et le fond du jardin
contiennent la même quantité de merveilles.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022
Le bout du monde et le fond du jardin
contiennent la même quantité de merveilles.
(Christian Bobin)
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Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022
Philippe de Néri
Je préfère le Paradis
Certains veulent la richesse
et s’habiller comme un roi.
Il y a ceux qui ne veulent rien faire.
Ils n’aiment pas faire d’effort.
Certaines personnes parlent toujours trop,
et ne disent pas la Vérité,
et alors ils critiquent tout
et trouvent qu’il n’y a rien qui aille bien.
Mais pour moi, pas pour moi,
ce n’est pas ce que je veux :
Paradis, Paradis, je préfère le Paradis,
Paradis, Paradis, Paradis !
Le Paradis, le Paradis, je préfère le Paradis,
Le Paradis, le Paradis, le Paradis !
Certaines personnes ne pensent qu’à être grand.
Elles veulent monter au Ciel, fanatiques et fières,
elles pensent être je ne sais quoi.
Il y a ceux qui rêvent de grandes carrières
avec de grandes pompes et des laquais,
toujours ils veulent réussir,
et avoir des honneurs en quantité.
Mais pour moi, pas pour moi, ce n’est pas ce que je veux.
Paradis, Paradis, je préfère le Paradis,
Paradis, Paradis, Paradis !
Le Paradis, le Paradis, je préfère le Paradis,
Le Paradis, le Paradis, le Paradis !
***
Preferisco il Paradiso
C’è chi ama la ricchezza
e vestirsi come un re
c’è chi non vuol fare niente
non gli va di faticar.
C’è chi parla sempre troppo,
non sa dir la verità
e poi critica ogni cosa
non c’è nulla che va ben.
Ma per me
no, non va
non è quel che piace a me.
Paradiso,
Paradiso,
preferisco il Paradiso,
Paradiso, Paradiso
Paradiso.
Paradiso,
Paradiso,
preferisco il Paradiso,
Paradiso, Paradiso,
Paradiso.
C’è chi crede d’esser grande
Vuol salire fino al ciel
È fanatico e superbo,
crede d’esser chissà che.
C’è chi sogna gran carriere
grandi inchini ed i lacchè,
vuole sempre aver successo
ed onori in quantità.
Ma per me
no, non va
non è quel che piace a me.
Paradiso,
Paradiso,
preferisco il Paradiso,
Paradiso, Paradiso,
Paradiso.
Paradiso,
Paradiso,
preferisco il Paradiso,
Paradiso, Paradiso,
Paradiso.
(Marco Frisina)
Posted in poésie | Tagué: (Marco Frisina), aller, bien, carrière, ciel, critiquer, dire, effort, faire, fanatique, fier, grand, honneur, laquais, monter, paradis, parler, penser, pompes, préférer, quantité, réussir, rêver, richesse, rien, roi, s'habiller, trop, trouver, vérité, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2022
Illustration: Bing Wright
LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI
Le jour où tout se brise en toi
est un jour de vacances, ou bien
un jour de bureau, ou encore
un jour de retrouvailles, un jour
de famille, d’amis, de mariage ou de sexe.
Le jour où tout se brise en toi
ressemble aux autres jours de l’année : bien
sûr il y eut des signes de cet effondrement
mais tout est toujours sur le point de
s’effondrer, les immeubles, les piles de
linge propre, les actions en bourse,
alors pourquoi accorder à ces alarmes
quotidiennes la moindre importance ?
Le jour où tout se brise en toi —
je dis bien « tout » car il ne s’agit pas seulement
du coeur cassé comme le cou d’une volaille
la veille d’un dimanche à la campagne,
je parle du corps, de l’os du genou à celui de la mâchoire,
je parle de l’âme dans ses derniers retranchements,
je parle des plaies qui s’ouvrent, toutes en même temps.
Je parle de la raison qui se jette contre les murs,
du crâne mordu du sommet au
menton, des doigts de la main gauche
pliés entre ceux de la main droite.
Le jour où tout se brise en toi,
le pire n’est pas la quantité ahurissante de larmes
que tu bois des paupières à la bouche,
ni la migraine qui paralyse le visage et la nuque,
le pire, le jour où tout se brise en toi,
c’est le langage qu’on abandonne pour
des reniflements, le langage qu’on roue de coups
pour qu’il cesse d’aboyer ses mots d’amour
et de respect, le langage qu’on étouffe
dans la pornographie, le langage auquel on croyait tant
qui s’effondre avec le reste.
Le jour où tout se brise en toi
tu t’en veux si fort d’y avoir cru.
(Cécile Coulon)
Posted in poésie | Tagué: (Cécile Coulon), abandonner, aboyer, accorder, action, ahurissant, alarme, ami, amour, année, âme, boire, bouche, bourse, bureau, campagne, cassé, cesser, coeur, corps, cou, coup, crâne, croire, dimanche, effondrement, famille, fort, genou, immeuble, importance, jour, langage, larme, linge, mariage, mâchoire, migraine, mot, mur, nuque, os, paralyser, parler, paupière, pilé, pire, plaie, pourquoi, propre, quantité, quotidien, raison, renifler, respect, ressembler, reste, retranchement, retrouvailles, rouer, s'en vouloir, s'ouvrir, se briser, se jeter, sexe, signe, tordu, vacances, veille, visage, volaille | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2020
Mathématique
Les nombres premiers grandissaient avec notre infortune;
En quantité illimitée, voilà que s’additionnaient nos malheurs.
Je connus un instant les lois éparses et presque vaines
de cette raison qu’on qualifie souvent de science exacte;
Et alors, proscrite aux sens, humide face au brouillard,
Elle sentait la complexité de ce qui dépasse la vie.
L’exactitude est tributaire de l’infini.
(Lise Lagnel-Lefèvre)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Lise Lagnel-Lefèvre), éparse, brouillard, complexité, connaître, dépasser, exactitude, grandir, huide, infini, infortune, Loi, malheur, mathématique, nombre, proscrite, quantité, raison, s'additionner, science, sentir, tributaire, vain, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2020
Illustration: Brad Kunkle
L’AUTOMNE A DES RAISINS…
L’automne a des raisins et de tardives fleurs,
Il a des pommes rouges, des pommes dorées,
Et, depuis quelque temps, je le vois, plus rêveur,
Porter toute une quantité de chrysanthèmes.
Même il a réuni son peuple d’hirondelles
Et les cigognes et les grives et les grues
Et les a fait toutes partir, en vols épais,
Pour des lieux où s’en vont en troupeaux les nuages.
Les marronniers pleuraient, les peupliers, les ormes,
Tout comme j’ai pleuré sur un sommet désert,
Car l’automne m’a pris, m’a pris à tout jamais
La jeune fille que j’aimais et qui m’aimait.
(Mihai Beniuc)
Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), aimer, aller, automne, à tout jamais, épais, chrysanthèmes, cigogne, désert, dorer, fleur, grive, grue, hirondelle, jeune fille, lieu, marronnier, nuage, orme, partir, peupler, peuplier, pleurer, pomme, porter, prendre, quantité, raisin, réunir, rêveur, rouge, sommet, tardif, troupeau, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juin 2018
Illustration: René Baumer
Il ne faut pas travailler tout le temps.
Il faut prendre des temps,
prendre son temps.
Il faut digérer. Oui.
C’est dans la digestion des connaissances
que réside le talent.
L’essentiel est de n’avoir pas de minutes vulgaires ou insignifiantes.
Ennuyez-vous.
Car ce jour-là vous prendrez un porte-plume et un papier
et vous ferez peut-être un chef-d’oeuvre.
Tout est dans la qualité de l’ennui.
Aimer les mots. Aimer un mot.
Le répéter, s’en gargariser.
Comme un peintre aime une ligne,
une forme, une couleur.
Autour d’un mot se coagule une phrase, un vers, une strophe, une idée.
Ah ! quel beau mode d’extériorisation !
Et extérioriser, c’est tout!
Sans doute par la quantité d’idées, de sentiments qui se sont incendiés pour la produire
ou bien parce qu’elle s’attache à un pivot qui n’est pas en vous.
Je crois que les œuvres très extériorisées sont très rares.
Le style c’est d’extérioriser!
(Max Jacob)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Max Jacob), aimer, chef-d'oeuvre, connaissance, couleur, digérer, ennui, essentiel, extériorisation, extérioriser, forme, idée, incendier, insignifiant, ligne, mot, oeuvre, papier, peintre, phrase, pivot, porte-plume, prendre, produire, qualité, quantité, rare, répéter, résider, s'attacher, s'ennuyer, se coaguler, se gargariser, sentiment, strophe, style, talent, temps, travailler, vers, vulgaire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2017
Illustration: René Magritte
Monsieur Monsieur aux bains de mer
Un jour près de la mer
Monsieur et Monsieur seuls
parlaient tranquillement
et mangeaient une pomme
en regardant les cieux.
— Voyez donc, dit l’un d’eux,
l’agréable néant!
et quel apaisement
quand l’abîme sans bord
mélange sans effort
les choses et les gens!
Pour qui ressemble à Dieu
les jours particuliers
ne sont pas nécessaires.
La question n’est pas là
Monsieur (répond Monsieur)
nous sommes éphémères,
or la totalité
de la grande Unité
nous étant refusée,
c’est par la quantité
que nous nous en tirons.
Et nous additionnons
et nous thésaurisons!
Donc la diversité
pour nous sur cette terre
est la nécessité.
Regardez ce poisson
qui n’est pas un oiseau
qui n’est pas une pomme
qui n’est pas la baleine
qui n’est pas le bateau…
— Ah, pour moi c’est tout comme,
interrompit Monsieur,
la baleine et la pomme
devant l’éternité
A ces mots le vent souffle
emportant leurs chapeaux
et les deux personnages
dans le ciel bleu et beau
s’effacent aussitôt.
(Jean Tardieu)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), abîme, additionner, agréable, apaisement, éphémère, éternité, bain, baleine, bateau, beau, bleu, bord, chapeau, chose, ciel, Dieu, diversité, effort, emporter, gens, manger, mélanger, mer, monsieur, néant, nécessaire, nécessité, oiseau, particulier, personnage, poisson, pomme, quantité, question, refuser, regarder, ressembler, s'effacer, souffler, thésauriser, tirer, totalité, unité, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2016
LA COULEUR DU POÈME
La couleur du poème dépend de la quantité de lumière
Qui se réverbère en son encre.
Elle change au gré de l’heure, de l’âge et de la langue.
Incolore au commencement, quand il n’est encore qu’une aspiration vague.
D’un blanc de page vide, il tend vers le gris en rêvant son encre prochaine.
Aube indécise sur le papier. Tels brouillards ou fumées qui montent.
C’est pourtant vers le bleu qu’il s’enlève le plus souvent,
Accroissant son ciel et son eau, entrouvrant sur la page une vague idée d’azur.
Noir, si rien ne le tire hors de soi, prisonnier qu’il demeure des signes.
Rouge, quand il accélère, s’enfièvre, circule et bat.
Or d’étincelle ici et là en son ballet de feuilles mortes.
Vert en mai devant l’arbre, blanc de décembre sous la neige,
Mais d’une couleur indistincte quand s’y penche un visage aimé.
(Jean-Michel Maulpoix)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Michel Maulpoix), accélérer, accroître, aimé, aspiration, azur, âge, ciel, commencement, couleur, encre, entr'ouvrir, fumée, gris, langue, lumière, neige, papier, poème, prisonnier, quantité, vide, visage | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2016
Ce matin là,
je m’en allai
prévoyant une grande quantité
d’existence.
(Pascal Boulanger)
Posted in poésie | Tagué: (Pascal Boulanger), existence, matin, prévoir, quantité, s'en aller | Leave a Comment »