
On dit fidèle comme un chien
Ma table est beaucoup plus fidèle
Elle m’attend toujours à la même place
Pourtant elle a quatre pieds elle aussi
(Pierre Albert-Birot)
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021
On dit fidèle comme un chien
Ma table est beaucoup plus fidèle
Elle m’attend toujours à la même place
Pourtant elle a quatre pieds elle aussi
(Pierre Albert-Birot)
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Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021
Les quatre sans cou
Ils étaient quatre qui n’avaient plus de tête,
Quatre à qui l’on avait coupé le cou,
On les appelait les quatre sans cou.
Quand ils buvaient un verre,
Au café de la place ou du boulevard,
Les garçons n’oubliaient pas d’apporter des entonnoirs.
Quand ils mangeaient, c’était sanglant,
Et tous quatre chantant et sanglotant,
Quand ils aimaient, c’était du sang.
Quand ils couraient, c’était du vent,
Quand ils pleuraient, c’était vivant,
Quand ils dormaient, c’était sans regret.
Quand ils travaillaient, c’était méchant,
Quand ils rôdaient, c’était effrayant,
Quand ils jouaient, c’était différent,
Quand ils jouaient, c’était comme tout le monde,
Comme vous et moi, vous et nous et tous les autres,
Quand ils jouaient, c’était étonnant.
Mais quand ils parlaient, c’était d’amour.
Ils auraient pour un baiser
Donné ce qu’il leur restait de sang.
Leurs mains avaient des lignes sans nombre
Qui se perdaient parmi les ombres
Comme des rails dans la forêt.
Quand ils s’asseyaient, c’était plus majestueux que des rois
Et les idoles se cachaient derrière leur croix
Quand devant elles ils passaient droits.
On leur avait rapporté leur tête
Plus de vingt fois, plus de cent fois.
Les ayant retrouvées à la chasse ou dans les fêtes,
Mais jamais ils ne voulurent reprendre
Ces têtes où brillaient leurs yeux,
Où les souvenirs dormaient dans leur cervelle.
Cela ne faisait peut-être pas l’affaire
Des chapeliers et des dentistes.
La gaîté des uns rend les autres tristes.
Les quatre sans cou vivent, c’est certain.
J’en connais un au moins un
Et peut-être aussi les trois autres.
Le premier, c’est Anatole,
Le second, c’est Croquignole,
Le troisième, c’est Barbemolle,
Le quatrième, c’est encore Anatole.
Je les vois de moins en moins,
C’est déprimant à la fin,
La fréquentation des gens trop malins .
(Robert Desnos)
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Posted by arbrealettres sur 19 mars 2020
IL FAUT BIEN
Il faut bien donner du coeur au ventre
ce n’est pas le plus gai
mais que les enfants s’amusent
Il faut bien prendre son courage à deux mains
en mains propres
et que la jeunesse se passe
Tout est perdu fors l’honneur
l’amour et l’eau claire
Il faut bien dormir sur les deux oreilles
les poings fermés
couper les cheveux en quatre
bras et jambes
se mettre martel en tête
et dans le mille
Il faut bien vivre de l’air du temps
celui qu’on tue
crier dans le désert avec les loups
ceux qui ont faim
Faut-il donc mourir de belle mort
et aussi échapper belle
Ne rien perdre pour attendre
de pied ferme
(Philippe Soupault)
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Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2019
Posted in haïku, humour, poésie | Tagué: (Max Olivier Bizeau), cou, girafe, paraphe, Paris, quatre, sabot, tour | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2019
Le dos rond et la tête basse,
Quand il balaie deux feuilles mortes,
Quatre tombent autour de lui.
Octobre 1919.
(René Maublanc)
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Posted by arbrealettres sur 8 juin 2018
Si je prenais tes bras
et les coupais en quatre
Tu aurais autant de bras
que si tu étais quatre
Rois
et quatre
Reines
Quatre joies
et quatre
peines
Si je prenais ta bouche
et la coupais en quatre
tu aurais autant de bouches
que si tu étais quatre
Lacs
et quatre
lunes
quatre parcs
et quatre prunes.
Si je prenais ton cceur
et le coupais en quatre
tu aurais autant de cœurs
que si tu brisais quatre
Ruches
et quatre
rondes
quatre cruches
et quatre
mondes
(Edmond Jabès)
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Posted by arbrealettres sur 24 février 2018
Illustration: ArbreaPhotos
La force des quatre vents
serrée au coeur du grain
refuse le dégel
rayonne de sa retenue.
Nulle main ne viendra
libérer contre son gré
sa liberté de n’être pas
la force des quatre vents.
Le silence est la loi
de la rose du centre.
(Cédric Demangeot)
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Posted by arbrealettres sur 16 février 2018
Nous étions quatre autour d’une table
Buvant du vin rouge et chantant
Quand nous en avions envie.
Une giroflée flétrie dans un jardin à l’abandon
Le souvenir d’une robe au détour d’une allée
Une persienne battant la façade.
Le premier dit : « Le monde est vaste et le vin est bon
Vaste est mon coeur et bon mon sang
Pourquoi mes mains et mon coeur sont-ils vides ? »
Un soir d’été le chant des rameurs sur une rivière
Le reflet des grands peupliers
Et la sirène d’un remorqueur demandant l’écluse.
Le second dit : « J’ai rencontré une fontaine
L’eau était fraîche et parfumée
Je ne sais plus où elle est et tous quatre nous mourrons. »
Que les ruisseaux sont beaux dans les villes
par un matin d’avril
Quand ils charrient des arcs-en-ciel.
Le troisième dit : « Nous sommes nés depuis peu
Et déjà nous avons pas mal de souvenirs
Mais je veux les oublier. »
Un escalier plein d’ombre
Une porte mal fermée
Une femme surprise nue.
Le quatrième dit : « Quels souvenirs?
Cet instant est un bivouac
O mes amis nous allons nous séparer. »
La nuit tombe sur un carrefour
La première lumière dans la campagne
L’odeur des herbes qui brûlent.
Nous nous quittâmes tous les quatre
Lequel étais-je et qu’ai-je dit?
C’était un jour du temps passé.
La croupe luisante d’un cheval
Le cri d’un oiseau dans la nuit
Le clapotis des fleuves sous les ponts.
L’un des quatre est mort
Deux autres ne valent guère mieux
Mais je suis bien vivant et je crois que c’est pour longtemps.
Les collines couvertes de thym
La vieille cour moussue
L’ancienne rue qui conduisait aux forêts.
O vie, ô hommes, amitiés renaissantes
Et tout le sang du monde circulant dans des veines
Dans des veines différentes mais des veines d’hommes, d’hommes sur la terre.
(Robert Desnos)
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Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2018
Illustration: Claude Monet
Dans le jardin, petit rire du fond des années.
Lanternes brûlant dans les saules.
La puissance de ces quatre mots, « J’aimais une femme. »
(Raymond Carver)
Recueil: La vitesse foudroyante du passé
Traduction: Emmanuel Moses
Editions: Points
Posted in poésie | Tagué: (Raymond Carver), aimer, année, brûler, femme, fond, jardin, lanterne, mot, puissance, quatre, rire, saule | Leave a Comment »