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Posts Tagged ‘querelle’

Leur angoisse discrète (Peter Bakowski)

Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022




Illustration
    
Leur angoisse discrète

Dans les bars
les salles de billard
les bas-fonds
je vois des hommes
sans amour depuis si longtemps.

Pour continuer à vivre,
certains d’entre eux
ont du fermer leur coeur,
s’endurcir,
étriquer leur façon de voir et de penser.
Ils disent « Les hommes sont comme ci, les femmes sont comme ça… »
Des équations qui les aident
à marcher
jusqu’à l’épicier du coin.

Ils ont peint la cascade en noir, massacré le tigre,
enterré les photos cornées de l’horizon.
Ils habitent des garçonnières,
où ils écoutent
assis
les remous de la circulation,
les querelles des pigeons sur le toit.
En regardant
le jour devenir nuit,
les étoiles grandir dans le ciel.
Ils s’allongent
dans le noir
en attendant
la clémence du sommeil.

(Peter Bakowski)
Le coeur à trois heures du matin

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Trêve (Abdourahman A. Waberi)

Posted by arbrealettres sur 4 août 2022



Trêve

je sème ma voix aux quatre coins de la ville
l’eau y dessine le temps
je mêle mon corps aux effluves remontant de la nuit
j’y noie mon désarroi
je cherche dans tes yeux nos querelles d’antan
les clans défaits tissent la toile de leur discorde
je demande aux plantes grasses de me rendre
ma tendre mémoire
indécise tu écoutes les bruissements de ma brisure
tu remets à demain
l’approche de la nuit

(Abdourahman A. Waberi)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

Illustration: Isabelle Fournier Perdrix

 

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Les jeunes époux (Halwâ al-Abbâr « al-Miknâsiyya »)

Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2022




Les jeunes époux

Combien souffrent les jeunes époux,
quand, dos à dos et en silence,
l’orgueil les empêche de se réconcilier !

Mais quelle joie quand soudain ils se retournent
et mettent fin à la querelle d’amour :
elle en lui, lui en elle !

(Halwâ al-Abbâr « al-Miknâsiyya »)

 

 

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Gisants (Michel Deguy)

Posted by arbrealettres sur 15 mai 2022


gisants

Gisants

Je ne cesse de te perdre depuis cette chambre d’hôtel
Où nue et détournée tu m’as crié va-t’en
Je ne me rappelle plus notre querelle, ma faute
Mais le papier, ton dos courbe,
La nature morte du jour et de l’armoire,
Et ma croyance indolore debout que j’allais te revoir

(Michel Deguy)

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Quand passait un oiseau ou la musique du vent (Lyonel Trouillot)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    
Quand passait un oiseau ou la musique du vent,
je les appelais à l’aide pour nourrir ton enfance
et t’écrire une chanson.

L’ombre d’un voyageur,
la barbe d’un passant,
une gouttelette de rosée,
un couple d’amoureux non encore marqué
par la vanité des querelles,
un air qu’une inconnue sifflotait dans une rue,
tout me servait de point de départ
pour te confectionner un conte.

(Lyonel Trouillot)

 

Recueil: Le doux parfum des temps à venir
Traduction:
Editions: Actes Sud

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Assis, les pieds pendants (François Coppée)

Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021



Illustration: Frans Masereel
    
Assis, les pieds pendants, sous l’arche du vieux pont,
Et sourd aux bruits lointains à qui l’écho répond,
Le pêcheur suit des yeux le petit flotteur rouge.
L’eau du fleuve pétille au soleil. Rien ne bouge.
Le liège soudain fait un plongeon trompeur,
La ligne saute. – Avec un hoquet de vapeur
Passe un joyeux bateau tout pavoisé d’ombrelles ;
Et, tandis que les flots apaisent leurs querelles,
L’homme, un instant tiré de son rêve engourdi,
Met une amorce neuve et songe : – Il est midi.

(François Coppée)

 

Recueil: Promenades et interieurs
Traduction:
Editions:

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Lentement j’entre dans l’ombre (Werner Lambersy)

Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2020




Lentement j’entre dans l’ombre
Comme l’hippopotame
Dans l’énorme boue

Où personne
Ne viendra lui chercher querelle

Doucement
Le soleil s’éteindra
Longuement la nuit va tomber

Longuement
Nous demeurerons dans la nuit

Nous aurons besoin de la durée
Pour réparer les dégâts

(Werner Lambersy)

Illustration: Hartig Kopp Delaney

 

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LE CHEVALERESQUE TIREUR A L’ARC (Jean Mambrino)

Posted by arbrealettres sur 1 juin 2020



LE CHEVALERESQUE TIREUR A L’ARC

Entre deux battements
d’ailes.

Entre deux sauts
du temps.

Entre deux querelles
d’atomes.

Entre deux mots
du poème.

Entre deux paumes
de hasard.

Entre deux regards
qui sèment.

Le centre.

(Jean Mambrino)

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Trois causes principales de querelles (Hobbes)

Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2020



Illustration: Salvador Dali
    
Trois causes principales de querelles

Nous pouvons trouver dans la nature humaine trois causes principales de querelles :
premièrement, la rivalité ;
deuxièmement, la méfiance ;
troisièmement, la fierté.

La première de ces choses fait prendre l’offensive aux hommes en vue de leur profit.
La seconde, en vue de leur sécurité.
La troisième, en vue de leur réputation.

Dans le premier cas, ils usent de la violence
pour se rendre maîtres de la personne d’autres hommes, de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs biens.
Dans le second cas, pour défendre ces choses.
Dans le troisième cas, pour des bagatelles,
par exemple pour un mot, un sourire, une opinion qui diffère de la leur,
ou quelque autre signe de mésestime, que celle-ci porte directement sur eux-mêmes,
ou qu’elle rejaillisse sur eux, étant adressée à leur parenté, à leurs amis, à leur nation, à leur profession, à leur nom.

Il apparaît clairement par là qu’aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect,
ils sont dans cette condition qui se nomme guerre,
et cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

(Hobbes)

 

Recueil: Léviathan
Traduction:
Editions:

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Drôle de pays (Marianne Van Hirtum)

Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2019




    
Drôle de pays

Ce fut une étrange matinée-feuille
une étrange matinée-verte
les oiseaux tombaient des arbres
comme des feuilles les oiseaux tombaient,
bientôt le sol fut jonché d’oiseaux tombés
drôle de pays.
Il pleuvait des feuilles rapides denses comme la pluie,
sorties de nuages crevés.
Drôle de pays,
il n’y eut plus que des enfants,
couraient perdus hagards cherchaient,
– ne trouvaient pas.
Ces enfants étaient faits de pluie
lorsque s’entrouvraient leurs manteaux on les voyait
d’eau glacée trempés.
Ils avaient d’immenses yeux bleus
dont ils se servaient pour se battre
que dans leurs querelles ils se jetaient au visage,
qui tombés sur la terre vous regardaient, vous regardaient.

Ne cesseront plus de vous regarder.

(Marianne Van Hirtum)

 

Recueil: Bris de vers Les émeutiers du XXè siècle
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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