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Poésie

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… J’ai dix ans (Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023




    
… J’ai dix ans

Je sais qu’c’est pas vrai mais j’ai dix ans
Laissez-moi rêver que j’ai dix ans
Ça fait bientôt quinze ans que j’ai dix ans
Ça paraît bizarre mais

… Si tu m’crois pas, hé
Tar’ ta gueule à la récré

… J’ai dix ans
Je vais a l’école et j’entends
De belles paroles doucement
Moi je rigole, cerf-volant
Je rêve, je vole

… Si tu m’crois pas, hé
T’ar ta gueule à la récré

… Le mercredi je m’balade
Une paille dans ma limonade
Je vais embêter les quilles à la vanille
Et les gars en chocolat

… J’ai dix ans
Je vis dans des sphères où les grands
N’ont rien à faire, j’vois souvent
Dans des montgolfières, des géants
Et des petits hommes verts

… Si tu m’crois pas, hé
T’ar ta gueule à la récré
… J’ai dix ans
Des billes plein les poches, j’ai dix ans
Les filles c’est des cloches, j’ai dix ans
Laissez-moi rêver que j’ai dix ans

… Si tu m’crois pas, hé
T’ar ta gueule à la récré
… Bien caché dans ma cabane
Je suis l’roi d’la sarbacane
J’envoie des chewing-gums mâchés à tous les vents
J’ai des prix chez le marchand
… J’ai dix ans
Je sais que c’est pas vrai mais j’ai dix ans
Laissez-moi rêver que j’ai dix ans
Ça fait bientôt quinze ans que j’ai dix ans
Ça paraît bizarre mais

… Si tu m’crois pas, hé
T’ar ta gueule à la récré
… Si tu m’crois pas, hé
T’ar ta gueule à la récré
… Si tu m’crois pas
T’ar ta gueule
À la récré
T’ar ta gueule

(Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

 

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Je ne puis voir la mer sans rêver de voyages (Émile Verhaeren)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration
    
Je ne puis voir la mer sans rêver de voyages.
Le soir se fait, un soir ami du paysage
Où les bateaux, sur le sable du port,
En attendant le flux prochain, dorment encor…

Oh ce premier sursaut de leurs quilles cabrées
Aux coups de fouet soudains des montantes marées!

(Émile Verhaeren)

 

Recueil: Les forces tumultueuses
Traduction:
Editions: Palimpseste

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Portrait de Jean-Daniel (Charles-Ferdinand Ramuz)

Posted by arbrealettres sur 1 mars 2022



Illustration: Marfa Indoukaeva
    
Portrait de Jean-Daniel

Il est court et fort, il n’a la semaine
pour pouvoir travailler à l’aise que sa
chemise et un pantalon de grisette,
mais le dimanche il met un habit noir.

Il a de larges épaules, un visage
osseux qui a la couleur du soleil, des
moustaches jaunes qui sentent le vin
et de petits yeux vifs et pâles.

Son parler est lent et chantant
comme ses gestes et comme quand il marche
à pas égaux, tranquillement,
en regardant le ciel au-dessus de lui
pour voir le temps qu’il va faire,
les champs déserts où le blé germe,
la terre qu’il aime, parce qu’il en vit.

Et il va à l’auberge le soir
jouer aux quilles
ou danser avec les filles,
parce que çа fait du bien des fois de s’oublier
après qu’on a bien travaillé,
parce que rien ne vaut de sentir dans sa main
la main de sa bonne amie,
parce que le vin est frais dans les verres,
après une pipe, dans les grandes chaleurs.

(Charles-Ferdinand Ramuz)

 

Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite

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LES JONQUILLES (William Wordsworth)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2021



    

LES JONQUILLES

J’errais seul comme un nuage
Flottant au-dessus des monts et des vallées,
Quand tout à coup je vis un mirage,
Une foule de jonquilles dorées;
Près du lac, sous les arbres mises
Flottant et dansant dans la brise.

Pareilles aux étoiles qui brillent
Et scintillent sur la Voie lactée,
Elles s’étendaient à l’infini
Le long des bords d’une baie :
D’un regard j’en vis dix mille
Mimant une danse enjouée.

Les vagues à côté éclatantes dansaient
Mais elles les surpassaient en joie :
Un poète ne pouvait qu’être gai
En si belle compagnie !
Je les regardais, les regardais, mais loin de moi
La conscience de leur riche profit;

Car souvent, quand sur mon lit je couche
L’esprit libre ou pensif,
Dans mon for intérieur soudain elles me touchent
Bonheur solitaire natif;
Et mon cœur de plaisir s’emplit comme une quille
Et danse avec les jonquilles.

***

THE DAFFODILS

I wander’d lonely as a cloud
That floats on high o’er vales and hills,
When all at once I saw a crowd,
A host of golden daffodils,
Beside the lake, beneath the trees
Fluttering and dancing in the breeze.

Continuous as the stars that shine
And twinkle on the milky way,
They stretch’d in never-ending line
Along the margin of a bay:
Ten thousand saw I at a glance
Tossing their heads in sprightly dance.

The waves beside them danced, but they
Out-did the sparkling waves in glee:
A poet could not but be gay
In such a jocund company!
I gazed — and gazed — but little though
What wealth the show to me had brought.

For oft, when on my couch I lie
In vacant or in pensive mood,
They flash upon that inward eye
Which is the bliss of solitude;
And then my heart with pleasure fills
And dances with the daffodils.

(William Wordsworth)

Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières

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CHEZ MOI (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2018



CHEZ MOI

Chez moi, dit la petite fille
On élève un éléphant.
Le dimanche son oeil brille
Quand Papa le peint en blanc.

Chez moi, dit le petit garçon
On élève une tortue.
Elle chante des chansons
En latin et en laitue.

Chez moi, dit la petite fille
Notre vaisselle est en or,
Quand on mange des lentilles
On croit manger un trésor.

Chez moi, dit le petit garçon
Nous avons une soupière
Qui vient tout droit de Soissons
Quand Clovis était notaire.

Chez moi, dit la petite fille
Ma grand-mère a cent mille ans.
Elle joue encore aux billes
Tout en se curant les dents.

Chez moi, dit le petit garçon
Mon grand-père a une barbe
Pleine pleine de pinsons
Qui empeste la rhubarbe.

Chez moi, dit la petite fille
il y a trois cheminées
Et lorsque le feu pétille
On a chaud de trois côtés.

Chez moi, dit le petit garçon
Passe un train tous les minuits.
Au réveil, mon caleçon
Est tout barbouillé de suie.

Chez moi, dit la petite fille
Le Pape vient se confesser.
il boit de la camomille
Une fois qu’on l’a fessé.

Chez moi, dit le petit garçon
Vit un Empereur chinois.
il dort sur le paillasson
Aussi bien qu’un Iroquois.

Iroquois ! dit la petite fille,
Tu veux te moquer de moi!
Si je trouve mon aiguille
Je vais te piquer le doigt!

Ce que c’est d’être une fille
Répond le petit garçon.
Tu es bête comme une anguille
Bête comme un saucisson.

C’est moi qu’ai pris la Bastille
Quand t’étais dans les oignons.
Mais à une telle quille
Je n’en dirai pas plus long!

(René de Obaldia)

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Entretemps le bras se lève (Silvia Baron Supervielle)

Posted by arbrealettres sur 3 août 2017




    
entretemps le bras se lève
sur le quai indépendant
de la vue les cris la foule
les paquets les espaces
abandonnés entre les bateaux
la secousse le glissement
de la quille qui se détache
et la fumée en débâcle
dans les ombres égarées
me disent que c’est moi
celle qui reste et non
celle qui s’en va

(Silvia Baron Supervielle)

 

Recueil: Sur le fleuve
Editions: Arfuyen

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Et moi je chante (Gérard Lenorman)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2017



Et moi je chante

Je vois un train venir sur un nuage d’autrefois
Je vois une main tenir des fleurs mais elle n’a pas de doigts
Je vois un chien mourir d’avoir voulu suivre mes pas
Je vois l’hiver sourire aux années bleues de l’au-delà

J’entends tomber la pluie dans le jardin des magiciens
J’entends des symphonies jouées par mille musiciens
J’entends un oiseau gris hurler au vent dans le lointain
J’entends pleurer la vie dans ma mémoire sans lendemain

Je vois couler des villes au milieu d’océans cachés
Je vois des yeux qui brillent au silence des grands rochers
Je vois un jeu de quilles que je ne peux pas faire tomber
Je vois une petite fille ensevelie au miroir des années

Et moi je chante, je chante, je chante,
Je ne sais faire que ça je chante
De tout mon désespoir je chante, je suis heureux
Et moi et moi je chante, je chante, je chante
Je ne sais faire que ça je chante
De tout mon désespoir je chante, je suis heureux .

J’entends tomber la pluie dans le jardin des magiciens
J’entends des symphonies jouées par mille musiciens
J’entends un oiseau gris hurler au vent dans le lointain
J’entends pleurer la vie dans ma mémoire sans lendemain
J’entends un vieux tambour sonner la charge des statues
J’entends un cri d’amour que je n’ai jamais reconnu
J’entends les derniers jours frapper à mort ma tête nue
J’entends un troubadour chanter le temps qui ne reviendra plus

Et moi je chante, je chante, je chante
Je ne sais faire que ça , je chante
De tout mon désespoir je chante, je suis heureux
Je chante, je chante, je chante
Je chante
Je chante

Je chante, je chante, je chante
Je ne sais faire que ça je chante
De tout mon désespoir je chante !

(Gérard Lenorman)

Illustration: Zohre Etezadolsaltaneh

 

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Les jonquilles (Laurent Albarracin)

Posted by arbrealettres sur 21 avril 2017



 

Les jonquilles
commencent comme des joncs
et finissent comme des quilles.

(Laurent Albarracin)

 

 

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Orage en montagne (Pierre Menanteau)

Posted by arbrealettres sur 27 mars 2016




Orage en montagne

Un roulement sans fin:
La boule de l’orage
Fait s’écrouler soudain
Tout un échafaudage
De quilles de sapins.

Quand donc le pigeon noir
Que des balles transpercent
Nous laissera-t-il voir
Par les trous de l’averse
Le bleu d’un bel espoir?

(Pierre Menanteau)

Illustration

 

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